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Des invités de dernière minute

illustrations_Nicole_dws-malawi-shop-bigCélébration créée pour soutenir le travail missionnaire au Malawi et toucher les adolescents d’ici.  Texte biblique Luc 12,12-14. Proposition de Laurence Hahn

 

Matériel :

  • Une nappe africaine, si possible des objets africains.
  • Des chaises.
  • Le matériel de sainte cène.
  • Un bouquet de fleurs.
  • Un plateau avec des verres et à boire.
  • Pour les vêtements, quelque chose de chic.
  • Deux micros cravate.
  • De la musique pendant que A prépare la table, installe les chaises.

Indications pratiques :

  • Eteindre la musique quand les chaises sont installées.
  • Deux personnages : Personnage A qui commence à organiser un repas et qui invite des « miséreux » de l’assemblée à venir s’asseoir sur les chaises préparées autour de la table (autel) et Personnage B qui ne comprend pas sa démarche. Vient avec un bouquet de fleurs.

Texte et indications de mise en scène

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A : Voilà, voilà, voilà… La table est prête, les chaises aussi… Bon, voyons voir, il faut maintenant que je cherche tout ce monde ! Alors, qui va bien pouvoir venir à mon repas…

A va dans l’assemblée, et choisit une personne, la guide vers une chaise, puis 2 puis 3 puis 4, puis 5.

Une fois tout le monde installé :

A : Ca va, vous êtes bien installés ? Je vais tout de suite vous chercher à boire pour l’apéro !

B entre et  regarde les gens, puis A, puis les gens, puis A

B : Qu’est-ce que c’est que ce bintz ? C’est toi qui as de nouveau invité tout ce monde ? Non mais c’est pas possible ! Déjà le mois dernier ! Mais enfin, on ne les connaît même pas, on ne sait même pas d’où ils viennent, et toi, toi, tu les installes comme ça, chez toi. Non mais t’as pas peur toi !

A (étonnée) : Euh, non, je n’ai pas peur !

B : Ecoute, mets-moi ces gens dehors. Tu as voulu que je vienne, alors c’est eux ou moi. Tu choisis, c’est bien simple. Moi je viens, je t’amène quelque chose et  tout, et eux, qu’est-ce qu’ils t’ont apporté ? Rien pour que tu puisses dire au moins un tout petit peu que tu rentres dans tes frais ! Rien, non mais quel sans-gêne !

A : Oh écoute, tu m’agaces à la fin ! Comment voulais-tu qu’ils m’apportent quelque chose, je les ai trouvés là dans la rue par hasard, ils traînaient. Ils n’ont rien demandé à personne, alors…

B : Nous y voilà ! Ils n’ont rien demandé à personne ! Justement ! Alors ils n’ont rien à faire ici… D’ailleurs, tu les vois bien comme ils se tortillent sur leur chaise ! Ils sont gênés comme tout ! Ils ne savent plus où se mettre ! Il ne pourront jamais te rendre ça, alors imagine le stress pour eux !

A : Mais qui a dit qu’ils devaient me rendre quoi que ce soit ? Je ne les ai pas invités dans ce but ! Je sais très bien que ce n’est pas un prêté pour un rendu. Moi, le donnant-donnant, tu sais, j’en ai un peu ma claque. De la gratuité, que diable, de la gratuité !

B : (se visse le doigt sur la tempe ) Mais ma pauvre, la vie, c’est ça, tu n’as encore rien compris ! Et si tu ne te débrouilles pas pour rentrer dans tes frais, tu te fais rouler dans la farine en beauté… Moi, en tout cas, pas question que je rentre un jour ou l’autre dans ce jeu, ou que je me fasse la complice de tes âneries !

A : Merci pour les âneries…

B : Et puis entre nous, ma grand-mère disait toujours : qui se ressemble s’assemble. Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es ! Je ne dirai que cela. Tu vas finir comme eux, bande de miséreux, de crève-la-faim ! Bref, tu vas finir pauvre !

A : Ouh là ! Respire un coup, ça ira mieux. Calmos, brother, calmos, cool ! Tu crois franchement que je me suis ruinée avec un ou deux repas ? Non mais attends, réfléchis 5 minutes ! Et puis après, contrairement à ce que tu peux penser, je me réjouis beaucoup de discuter avec eux, d’apprendre à les connaître, ce qu’ils pensent, comment ils voient la vie !

B :( dubitatif)  Et tu trouves ça intéressant ! Mais enfin, mais regarde-les ! Nous ne sommes pas du même monde !…

A : Et ben gros bêta, c’est justement là que je peux apprendre des choses ! Ce n’est pas en marinant toujours dans le même jus que je vais apprendre du nouveau ! Il faut prendre des risques dans la vie ; investir, non pas dans les banques pour que ton argent fasse gentiment des petits, mais dans les relations avec les gens, dans ce qui est gratuit, dans ce qui n’est pas dans les habitudes.

B : Non mais d’où tu sors donc ces idées complètement farfelues ? Qui t’a monté le bourrichon ? T’es dans une secte ou quoi ?

A : Dis-moi, tu as bien fait ton catéchisme en même temps que moi non ?

B : Et ben oui, et alors ?

A : Tu ne te souviens donc plus de rien du tout ?

B : Euh, et bien, le caté ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, mais alors le repas de ma confirmation, et les cadeaux, ça oui !!!

A : Tu as vraiment une cervelle de moineau ! Tu vis comme un oiseau qui ne voit pas plus loin que le bout de son bec ! Tu n’as pas encore compris que Jésus a fait et a dit des trucs ré-vo-lu-tio-nnaires !

B : Oh, tu sais, moi la révolution !

A : Et bien, moi, je fais la mienne de révolution. J’invite des inconnus, je leur paye un repas, je discute avec eux, j’investis dans les relations, et si tu savais combien je suis devenue riche !Allez, le mois dernier t’as fait la tête et t’es pas venu. Laisse-toi tenter, tu ne le regretteras pas !

Crédit : Laurence Hahn