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Éveiller la soif !

Selon la tradition, c’est au puits de Jacob que Jésus rencontre la Samaritaine (Jean 4,  1-26). Jésus a soif et contre toutes les règles de son époque, il s’approche de cette femme et lui fait cette demande : « donne-moi à boire ». Jésus lui demande de l’eau…. Certes, Jésus a réellement soif, soif d’eau fraîche car il est midi et qu’il fait chaud, mais soif aussi de rencontres vraies. Et c’est véritablement une rencontre que Jean nous relate, rencontre entre la soif de Jésus qui va éveiller la soif de cette femme, rencontre entre deux êtres étrangers l’un à l’autre, provenant d’horizons différents et se retrouvant pourtant là, au bord d’un puits.

Au point de départ : la soif !

Il faut préserver en nous cette richesse de la soif, pas parce qu’elle est une souffrance, mais parce qu’elle est un appel. Nous nous plaignons parfois de ne plus ressentir cette soif du Seigneur qui a été si forte au moment de nos grands engagements ; mais nous ne cessons pas de boire à toutes les fontaines immédiates, fontaine du succès, fontaine du pouvoir, fontaine de l’influence, fontaine de la parole bavarde qui ne désaltère jamais personne, fontaine de l’écoute gourmande qui dévalue toute parole et qui fausse les liens de la fraternité.

Quand, au contraire, la soif est bien présente au point de départ, on vient au Christ, on se met en marche vers lui. Le Christ devient ou redevient l’urgence première, son amour de nouveau rassemble tous les désirs, la source qu’il  promet devient l’unique nécessaire. On vient au Christ, et c’est cela, la foi.

Entendons résonner le cri de Jésus le dernier jour de la fête des Tabernacles. Jésus, se tenant debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. » (Jean 7/37-39).

« Celui qui croit en moi, dit Jésus, qu’il boive » ; qu’il boive pour vivre, qu’il boive de cette eau qui lui a trop manqué et qui va rendre à tout son être la santé et la fraîcheur. Voilà l’eau vive qui éteint définitivement la soif.
La vie n’est-elle pas d’abord une rencontre au bord du puits de l’Évangile où chacun peut se ressourcer, apaiser la soif de l’autre, afin que chacun puisse goûter à cette source d’eau vive.

Et si nous catéchètes, nous étions envoyés, « missionnés » pour éveiller cette vraie soif des plus jeunes !

Illustration : peinture de William Adolphe Bouguereau (1825-1905) – Soif (1886)

Crédit : Point KT