Un peu d’imagination
Pâques, culte parents-enfants, une brochette d’enfants de l’école biblique entre 6 et 12 ans… Une fois ma prédication finie, je retourne m’asseoir auprès d’eux, pendant que les musiciens émettent des notes joyeuses pour dire la joie de la vie que n’a pu retenir la mort. 5 minutes de musique que les enfants prennent comme autant de temps pour pouvoir papoter un peu, après avoir dû écouter religieusement le pasteur déblatérer, en essayant de cacher bâillements et yeux déambulateurs… Aussi, l’un d’entre eux, épris de romans d’espionnages pour ados, trouva mon oreille complaisante pour me faire part de plusieurs scénarios bien plus plausibles que cette histoire de résurrection : peut-être que Jésus n’était pas vraiment mort, et qu’ils l’ont mis au tombeau par erreur, et que les disciples l’ont entendu en passant par-là, et qu’ils l’ont délivré ; ou peut-être qu’il était mort, mais que les disciples ont voulu embêter les pouvoirs romains, et ont caché le corps autre part ; ou peut-être qu’il était mort, mais que les disciples ont voulu faire une blague aux femmes, les sachant impressionnables, en atteste leur frayeur décrite par l’évangile ; ou bien peut-être que le gentil monsieur qui a donné son tombeau a changé d’avis, et a enlevé le corps de Jésus, etc…
Bénissant l’arrêt de la musique devant ce flot de parole, je n’ai pourtant pu m’empêcher de sourire à l’énoncé de toutes ces hypothèses… Sourire autant que lorsqu’en demandant ce qu’étaient la fête des Rameaux, l’un d’entre eux s’est exclamé que c’était le jour où Jésus avait piqué un âne, et qu’en plus, il était certainement un peu trouillard, parce qu’il n’avait pas commis le larcin lui-même, mais avait envoyé ses copains faire le boulot à sa place ! Sourire autant que lorsqu’à l’écoute de certains textes, quelques miracles, la Pentecôte, etc., on peut voir clairement leurs visages afficher un air de plus en plus dubitatif au fur et à mesure qu’ils grandissent…
Car ça y est… La machine à neurones adolescente se met en marche… On va pouvoir discuter de tous ces trucs bizarres qui ne le sont peut-être pas tant que ça, si l’on veut bien y réfléchir !