Point KT

La Bible en langage des signes

Faute de traduction disponible dans leur langue, beaucoup de sourds n’ont encore jamais eu accès à la Bible !

L’alliance biblique française, association inter confessionnelle, prépare la traduction de l’évangile de Luc en langue des signes française, qui paraîtra sur DVD en mai 2010.

Cette traduction constitue un véritable événement.

La langue des signes est une langue à part entière, avec son génie propre. C’est la langue naturelle de communication pour les personnes sourdes. On ignore souvent que la plupart d’entre elles ont un accès très limité à la lecture ou même ne savent pas lire.

Le film de présentation que vous pouvez  voir en ligne raconte l’aventure de cette traduction.

 

 

Les images parlent plus que les mots. C’est particulièrement vrai pour le monde des sourds ! Après avoir visionné ce film de dix minutes vous mesurerez mieux l’enjeu de ce projet et son impact futur… C’est aussi l’occasion pour vous de découvrir de l’intérieur l’une des missions de l’ABF.
 
Les bénévoles de ce projet, sourds et entendants, biblistes, enseignants de LSF, interprètes, vidéastes, responsables de communautés de sourds et usagers, se sont beaucoup investis. Plusieurs rencontres de coordination ont aussi été organisées afin d’harmoniser la méthode de traduction et le vocabulaire utilisé. Le tout sous la supervision d’un comité de pilotage avec des représentants français, suisses, et belges.
 
Cette première traduction d’une partie de la Bible est très attendue par la communauté sourde.
 

Du temple au livre : tout un symbole

 

Certains textes paraissent plus difficiles que d’autres. C’est le cas, semble-t-il, du chapitre 13 de l’évangile de Marc.

Ce chapitre est appelé une apocalypse. Ce terme fait penser, de nos jours, à une période terrible de destruction, de malheur et de mort. À l’époque du Nouveau Testament, c’est un genre littéraire courant dans le proche Orient ancien qui est particulièrement utilisé dans les temps de crise.

Les parents ne s’intéressent pas…

C’est une chanson que l’on entend beaucoup dans les écoles, mais aussi dans les associations et maisons de loisirs. On l’entend bien sûr aussi quand il s’agit de catéchèse. Les parents donc ne s’intéresseraient pas aux activités de leurs enfants…

Grandir en ville aujourd’hui…

Une promotion pour cet été me saute aux yeux : Iles-Hopping en Grèce …
La promesse : Profiter de plusieurs îles lors des vacances. A bord d’un bateau, on se promène d’une île à l’autre, pour rester deux nuits ici, trois autres là et ainsi de suite.
 

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Les repas dans la Bible

Les récits bibliques s’ouvrent dans un jardin rempli d’arbres « d’aspect attrayant et bons à manger » (Genèse 2, 9) et se concluent sur la vision d’une ville descendant du ciel avec, au cœur de cette cité, un arbre de vie produisant douze récoltes par an et donnant son fruit chaque mois (Apocalypse 22, 2).

Viatique pour catéchètes

On déplore couramment que l’expérience des parents, des grands-parents, ne sert pas aux enfants …Conseils, exemples, mises en garde, leçons de morale…à l’intention des plus jeunes tombent bien souvent dans le vide.

Si l’expérience, la sagesse des anciens ne servent pas beaucoup aux plus jeunes, si la foi de ceux qui nous précèdent est intransmissible, si elle devient comme étrangère à de plus jeunes qui ne la partagent pas… Y-a-t-il quelque chose à faire quand même ?

Mise en Cène

Accueil des enfants à la cène
Témoignage d’une expérience réalisée à l’Église Réformée au Mans à Pentecôte 1999 par le pasteur Philippe Abauzit.

Soigner la qualité

PointKT : Qu’est-ce qui te semble important dans la préparation de la sainte Cène ?

II faut absolument soigner la qualité de ce qu’on veut faire passer. Ou encore : un bon message doit être emballé (pensez au papier cadeau !). La même chose mal présentée ne passe pas. Je pense que dans nos Églises on est encore trop intellectuel. Or, les enfants comme les adultes aiment voir de belles choses.

Il faut savoir que notre message est complètement dévalorisé lorsqu’il n’est pas beau. De plus, les belles choses déclenchent un ou des souvenirs (« tu te souviens de l’immense voile qu’il y avait dans le temple ? »).
Prenons l’exemple de la sainte Cène : le fait de manger – de goûter quelque chose, de beau, de bon, est important (du beau pain).

Le souffle de l’Esprit

PointKT : Peux-tu nous raconter une de tes expériences catéchétiques de sainte Cène ?

Pour le culte de Pentecôte 1999 à Salon-de-Provence où j’étais pasteur auparavant, nous avons travaillé la mise en place. Qu’est-ce que Pentecôte ? C’est le souffle de l’Esprit. Nous avons réfléchi à ce thème avec tous les groupes d’enfants, des plus petits aux plus grands.

Voici ce que nous avons fait : nous avons installé une grande voile (d’une planche à voile) derrière la table de communion. Ainsi, chaque fois qu’on ouvrait la porte du temple, la voile bougeait (à cause du courant d’air).

À côté, il y avait une immense ancre en carton blanc de 1,80 m x 2,40 m fabriquée par les catéchumènes. Sur cette ancre, chaque catéchumène avait choisi d’écrire un mot. Un mot pour dire ce qui est important pour lui dans sa vie, dans le christianisme, dans la Parole de Dieu. Ce travail a été fait lors d’une séance de catéchisme avant le dimanche de Pentecôte. II y avait des mots forts aimer, courage, espérance etc.

La table de communion avait été mise un peu plus en avant, elle était pourvue d’une belle nappe dessinée et peinte par les enfants, et d’une série de belles choses : des verres et bols en terre émaillée fabriqués par les enfants et du pain, également fabriqué par les enfants. Les verres ont été remplis de jus de raisin et de vin.

Une immense corbeille pleine de pain et une très grande grappe de raisin trônaient, s’offraient au regard de l’assemblée.

Le sourire de la grâce

Nous étions très nombreux… La disposition de l’assemblée, autour de la table, ressemblait à celle d’une arène : les petits devant, les grands derrière.

Pour moi, il est essentiel de dire que la Cène n’est pas une question de mérite ni une question de connaissance. La table est donc ouverte à tous, quel que soit leur âge. J’avais repéré dans l’assemblée une petite fille de 2 ans que je connaissais bien, je lui ai demandé si elle voulait bien m’aider. Elle m’a dit oui.

Je suis passé devant chacun avec elle dans les bras. J’avais la miche de pain dans la main, j’en détachais des petits morceaux que je lui donnais et c’est elle qui a distribué le pain.

Ce qui était extraordinaire, c’était qu’à chaque fois qu’elle tendait un morceau de pain à quelqu’un, elle lui offrait un sourire. Une personne de l’assemblée m’a dit après : « Je crois que j’ai compris ce que signifie la parole de Jésus : « devenir comme des petits enfants »».

Intense

Qu’est-ce qui a été vécu ? Une communion qui a sollicité nos différents sens : nous avons entendu la parole, et par-dessus le marché, nous avons goûté du bon pain, du bon jus et des grains de raisins. Nous avons vu de belles choses.

Les enfants ont vécu ce moment-là de façon très intense et sérieuse. Ce n’était pas du tout la pagaille, c’était joyeux et recueilli en même temps. Ce qui a d’ailleurs étonné les adultes.

PointKT : Comment les parents ont-ils réagi ?

Les parents se sont bien retrouvés dans ce partage parce qu’ils communiaient en famille.

L’un d’eux m’a dit : « Quand j’étais enfant, je me souviens qu’on m’avait écarté. Alors, je suis parti, et je ne suis plus revenu. Aujourd’hui, je vois que mon enfant est autour de la table, et qu’il est accepté, alors je reviens ».

Ce que je crois

PointKT : Attendre la confirmation pour communier a aussi du sens c’est offrir aux adolescents un rite de passage…

Attention, le rite n’est pas du tout supprimé en ouvrant la Cène aux petits ! Au contraire, les adolescents le retrouvent car affirmer sa foi en public, ce n’est pas rien !

Il s’agit d’« affirmer » sa foi, et non pas de «subir» sa première communion. Les catéchumènes ont choisi un texte et ils ont dit ce qu’ils croient.

II est important de montrer que la communion, ce n’est pas l’aboutissement de quelque chose, il n’y a pas un « avant » et un « après » la communion. Simplement, aujourd’hui, à Pentecôte, j’affirme ma foi. Je pense que la Cène est là pour nous aider à croire. C’est un outil au sens fort du mot. C’est d’ailleurs tout à fait le rôle du sacrement : on ne le mérite pas ! II n’est pas question de dire :  » il n’est pas mûr pour cette démarche ». On n’a pas besoin d’être mûr pour recevoir la grâce – au contraire ! La grâce, on te la donne tel que tu es. C’est une question d’humilité.

La Cène n’est pas une récompense !

Cela nous est offert. Le problème, c’est que notre pratique dans nos Églises ne reflète pas assez cette dimension du don. Lorsqu’on dit aux enfants : « tu feras ta communion à 15 ans », on fait comme s’il y avait une récompense – qu’on le veuille ou non. II y a là un véritable problème pédagogique. Ceux qui sont contre l’accueil des enfants à la Cène disent : « ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Je leur réponds : ce n’est pas une question de connaissance ! II faut adopter la même pédagogie que pour le baptême d’enfant : un bébé baptisé n’a pas la connaissance, et on ne la lui demande pas.

Poissons grillés

Il faut relire les textes bibliques. Ils offrent des supports très riches. Le problème, c’est que nous vivons trop souvent en dessous de cette richesse.
Relisez la fin de l’Évangile de Jean, Jésus-Christ sur la plage. Qu’a-t-il fait ? Il a commencé à préparer le feu, puis à griller des petits poissons.
Ce que je retiens de ce texte magnifique, c’est la friture, autrement dit le sens du goût, et le symbole du poisson. C’est un véritable repas !
Pourquoi ne pas s’inspirer de ce texte de temps en temps lorsque nous vivons une sainte Cène ? Distribuer du pain, des petits poissons, du vin et du jus de raisin.

PointKT : Tu as sûrement d’autres idées dans ta besace. Dis-nous-en une pour nous mettre en appétit !

À Pâques, l’année prochaine, nous travaillerons sur Abraham et les trois visiteurs. On fabriquera dans le temple, un très grand arbre sous lequel les enfants pourront s’asseoir. Nous prendrons la Cène à la fin du culte.

Après, tout le monde ira dans la salle paroissiale et sentira la bonne odeur des lentilles et du mouton. Dans cette salle, il y aura des tentes (toiles) suspendues au plafond. On mettra des tapis par terre, des petits bancs, des tables basses pour les plus petits, des plus grandes pour les adultes de sorte que chacun, quel que soit son âge, puisse s’y retrouver, se sentir accueilli, et heureux d’être là.

Grain de sel

PointKT : Un mot pour conclure ?

Rappelons-nous que Dieu nous aime tous, petits et grands. Il nous rassemble autour de la Cène et nous invite tous au-delà de nos âges, de nos sensibilités. À chacun d’y répondre.

Interview réalisée par Titia KOEN
Voir aussi saynète : Le pain, c’est pas pour les chiens

La catéchèse intergénérationnelle, une manière d’être dans l’Église

  Traditionnellement la catéchèse est réservée aux enfants, le catéchisme aux ados et les études bibliques aux adultes. Les activités de l’Église sont ainsi organisées en fonction des tranches d’âges et c’est normal, les besoins et les attentes ne sont pas les mêmes, l’approche pédagogique est nécessairement adaptée et c’est bien ainsi.

Mais ce n’est pas suffisant.

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Dieu au coin de la ruelle

« Quand les justes sont heureux, la ville exulte… » Proverbes 11 :10 Aux temps bibliques anciens et actuels, Dieu vient à notre rencontre au coin d’une ruelle, dans un lieu de culte ou à la maison… Partout où l’homme vit, il doit s’attendre à cette rencontre avec son Créateur.Notre XXI siècle a bien du … Lire la suite

La lecture de la Bible en famille

Histoire d’une pratique réformée

« Vous avez établi cet ordre dans votre famille, que matin et soir vous me faites lire deux ou trois chapitres (de l’Écriture), pendant que mes sœurs s’habillent ou que ma mère les occupe à quelque ouvrage ; elles sont pourtant présentes et assistent à la lecture, parce que le mouvement des mains n’empêche pas la fonction des oreilles ».

C’est ainsi qu’un fils, s’adressant à son père, décrit une scène quotidienne dans une famille réformée, au milieu du XVIIe siècle (1)