Le noël des notes
Une saynète musicale pour la fête de Noël.
Matériel nécessaire : un jeu de cloches, ou des lamelles de xylophone, ou des bouteilles en verre remplies d’eau accordées, ou autre selon la disponibilité.
Matériel de bruitages divers (couvercles de casserole, sifflets, klaxon, crécelle…)
Personnages : Narrateur, Dieu, des notes, le public
Narrateur (au pupitre) :
Avant le début des temps, avant que rien n’existe, Dieu avait toujours mal à la tête. Il y avait dans sa tête un tohubohu incroyable : toutes les notes du monde y étaient mélangées, et une incroyable cacophonie régnait en seul maître. Les notes voletaient tels des moustiques insupportables. (les notes : les enfants avec un t-shirt sur lequel une note est inscrite) entrent de toutes les portes et se répandent dans la chapelle, autour des gens, en faisant des bruits doux, mais grandissants) Les notes dans sa tête tourbillonnaient, sans jamais s’accorder ! Sans accord, mais en cri !
Le chœur des notes (éparpillées dans la chapelle) : (Cacophonie – sonneries de tel, sirènes de police, klaxons, etc.)
Dieu (en haut dans la chaire) : Ahhhhhh ! Ahhhh ! arrêtez ! Je n’en peux plus ! je souffre ! (les notes s’arrêtent un moment) Je ne peux ni dormir ! ni lire ! ni penser ! ni étudier ! ni rêver ! c’est comme ça depuis toujours ! Je n’en peux plus !
Narrateur : Les notes reprirent leurs cacophonies et courses éparses en électrons libres (course + cacophonie partout dans la chapelle). Puis Dieu eut une idée…
Dieu : STOP ! STOOOOOP ! (arrêt des notes) Il faut mettre de l’ordre ! Arrêtez d’aller en tous sens ! Qu’il y ait au moins de l’alternance ! Rien n’est plus possible sans silence !
Narrateur : Il proposa aux notes de commencer à battre un rythme (désigne les 2 groupes). (Sentence créatrice) Il y eut le 1, il y eut le 2…
Dieu : Et 1, et 2 , et 1, et 2, et 1, et 2 (pendant ce temps 2 groupes de notes g1 et g2 alternent un rythme)
Narrateur : Et Dieu trouva que cela était bien et bon ! Il kiffa !
Dieu : Ah ! Voilà, c’est bien et bon ! c’est mieux ! Je kiffe. Mais je sens que cela ne suffit pas… Vous là, les deux amis-croches, venez par ici ! (deux notes montent sur l’estrade) Ne vous accrochez pas sans cesse, accordez-vous et ne tournez pas en ronde ni en blanche ni en noire ! (les deux notes prennent des maillets)
Narrateur : Les deux notes commencèrent un début très furtif de mélodie. Fa # et Sol. (stardrum ou lamelles)
Dieu : Oui c’est très bien, ça…
Narrateur : Mais tout d’un coup, les notes jalouses de cette harmonie soudaine reprirent leur cacophonie et leurs courses effrénées de plus belle. (cacophonie)
Narrateur : Après avoir pris quelques aspirines, Dieu s’écria dans un nouveau souffle salvateur : STOOOP !
Dieu : STOOOP ! Vous aussi vous allez jouer ! Ne soyez pas jaloux et désordonnés… Y a-t-il un « la » ? Y a-t-il un « mi » ? Parmi vous pour sauver l’harmonie sur cette terre ?
Une note : Moi ! j’ai un ré !
Dieu : Plus tard le ré ! La et Mi, venez ici. (La et Mi montent sur l’estrade et jouent)
Narrateur : Dieu trouva que cela était vachement bien.
Dieu : Pour finir ne partez pas vous deux. Ré et do ! Nous avons besoin de vous !
Narrateur : Laissez venir à Dieu les petites notes !
(4 premières portées Alleluia 45/21, p 706 + 1 fois chantée par l’assemblée + guitare + chant)
Narrateur : Décidément, c’était carrément dément. Mais la nature vibratoire du chaos repris le dessus et chaque note voulait jouer en même temps… plus personne ne s’écoutait. Le chaos revint en un claquement de crécelle (et il agite la crécelle)
Notes : (phrases à distribuer)
- J’en ai marre du bazar
- Oui, marre…
- Moi aussi z’en ai marre du bazar
- Seigneur pardonne tous nos bémols mis dans ton projet
- Pardonne les contretemps impromptus
- Pardonne nos dièses kamikazes
- Et nos dissonances assonantes
- Nous ne savons nous accorder : pardonne-nous
- Pardonne-nous !
- Donne-nous la clé, la bonne clé, accorde-nous
- Nous voulons t’enchanter,
- Nous voulons tous chanter
(chant Alleluia 31/28 p.339 – guitare + chant)
Narrateur : Dieu vous a entendus, Dieu vous entend, Il envoie vers vous des messagers pour composer la grande partition de la vie.
(chant Alleluia 31/32 p.346 – orgue + assemblée)
Narrateur : Dieu le Musicien vous a entendu, il vous entend. Il vient lui-même vous visiter. (les notes vont au centre de l’estrade et regardent toutes vers la porte d’entrée de la chapelle)
Il viendra de là où vous ne l’attendez pas (les notes se mettent en cercle fermé au centre de l’estrade)
Dieu : Je suis déjà là. Je suis avec vous. Je suis parmi vous. (les notes, en cercle, jouent les 2 premières mesures de Voici Noël) Les notes se retournent et disent les paroles de Voici Noël, en français – BJ arpèges.
Les notes : Voici Noël, Ô douce nuit ! L’étoile est là, Qui nous conduit.
Allons tous avec les mages Porter à Jésus Nos hommages.
Car l’enfant nous est né, Le Fils nous est donné.
Voici Noël, Ne craignons pas, Car Dieu nous dit : Paix ici-bas,
Bienveillance envers tous les hommes. Pour nous aussi, Tels que nous sommes,
Un Sauveur nous est né, Le Fils nous est donné.
Narrateur (+ si possible orgue et flûte) Au commencement était la Voix
et la Voix résonnait dans le Compositeur, et la Voix était le Compositeur.
Tout fut par elle et rien de ce qui fut ne fut sans elle.
Elle était la mélodie et la mélodie était l’harmonie des notes,
et l’harmonie resplendit dans le tintamarre, et le tintamarre ne l’a pas saisie.
Il y eut un chantre envoyé du Compositeur, [son nom était Jean]
Il vint en témoin pour rendre témoignage à l’harmonie afin que tous chantent par lui.
Il n’était pas l’harmonie mais il devait rendre témoignage.
La Voix était la véritable harmonie qui, en venant dans la partition, illumine toute note.
Elle était dans la partition, et la partition fut par elle, et la partition l’a altérée.
Elle est venue sur sa propre portée, et ses notes l’ont altérée.
Mais à celles qui l’ont perçue, à celles qui l’on écoutée,
elle a donné le pouvoir de devenir les chœurs célestes du Compositeur.
Et la Voix s’est faite chant, et elle a psalmodié parmi nous,
et nous avons vu sa clé que, Voix unique pleine de grâce et de profondeur,
elle tient du Maître.
Le chantre lui rend témoignage et déclame :
« Voici celle dont j’ai dit « après moi vient une note qui m’a devancé »,
parce que avant moi elle résonnait ».
De sa plénitude, tous, nous avons reçu grâce sur grâce.
Si la mesure fut donnée par le chef, le rythme et les variations sont venus par le Musicien.
Personne n’a jamais joué le Compositeur ;
Le Compositeur, la Voix qui est dans le sein du Maître, nous l’a dévoilé.
(Chant Alleluia 32/30 p.384 en anglais – guitare + chant + orgue +…)
Crédits : Bruneau Jousselin & Cie – EPUB Chapelle Royale