Narrateur (ou narratrice) : Maintenant les enfants, je vais vous raconter l’histoire de Pâques, la vraie histoire de Pâques : l’histoire de la résurrection de Jésus !
Lapin : Non non, c’est moi qui la raconte ! Allez s’il te plait, laisse-moi la raconter !
Narrateur (ou narratrice) : Mais… t’es qui, toi ?
Lapin : Enfin… ça se voit, non ? Je suis le lapin de Pâques !
Narrateur (ou narratrice) : Ahhh le lapin de Pâques ! Et tu voudrais raconter l’histoire ? Mais… tu la connais ?
Lapin : Evidemment : j’y étais !
Narrateur (ou narratrice) : Comment, tu étais là le jour où Jésus est ressuscité ?
Lapin : Hé oui, c’est pour ça qu’on m’appelle le lapin de Pâques !
Narrateur (ou narratrice) : Alors si tu étais là, c’est sûr, tu raconteras certainement très bien. On va quand même demander aux enfants : qui doit raconter l’histoire, lui ou moi ? Ok, allez lapin de Pâques, raconte-nous l’histoire !
Lapin : C’était il y a très longtemps, au bord d’une ville nommée Jérusalem. C’était le printemps, la nature était magnifique ! Les oiseaux chantaient, il y avait dans les champs toutes sortes de magnifiques fleurs et des bonnes choses à manger, un vrai buffet : il y avait des bleuets, des pissenlits, des….
Narrateur (ou narratrice). : Oui, oui, abrège avec le buffet ! Tu voulais nous parler de Jésus.
Lapin : Ah oui pardon, lors de cette une belle journée de printemps, j’ai croisé sur le chemin une femme qui n’était pas du tout dans la joie du printemps… Elle marchait en regardant le sol, son visage était d’un triste, je n’avais jamais vu quelqu’un d’aussi désespéré ! Alors en voyant ça… je suis parti en courant !
Narrateur (ou narratrice) : tu es parti en courant ?
Lapin : Tu sais, nous les lapins, on est très peureux de nature. Et elle avait l’air si triste, je ne pouvais pas voir ça, j’ai pris mes jambes à mon cou… Mais… lorsque j’avais repris mes esprits, j’avais quand même envie de savoir ce qu’il lui arrive à cette femme, et je me suis dit que je pourrais peut-être l’aider. Je pourrais peut-être lui ramener un peu de pissenlit à manger, ça ça remonte toujours le moral ! Alors j’ai fait demi-tour et j’ai retrouvé cette femme au visage triste, et je l’ai suivie. Nous sommes arrivés dans un jardin. Un très beau jardin, il y avait des pâquerettes, des orties, des boutons d’or, des…
Narrateur (ou narratrice) : Tu t’égares de nouveau !
Lapin : Euh oui, donc au fond de ce jardin, il y avait une tombe. C’est là j’ai compris : si cette femme est si triste, c’est parce qu’elle a perdu quelqu’un, quelqu’un de très important pour elle. Je me suis renseigné auprès d’un merle qui trainait dans le coin, il m’a expliqué que l’homme enterré là s’appelait Jésus. Beaucoup de gens l’appréciaient. On dit que ses paroles donnaient beaucoup de force et de courage, et que des gens malades ont pu guérir en le rencontrant. De nombreuses personnes ont mis leur espoir en lui. Mais ce Jésus ne s’était pas fait que des amis et… trois jours plus tôt… il a été crucifié. Crucifié ? J’ai demandé au merle. Ils l’ont cloué sur une croix, et il en est mort, m’a-t-il expliqué. Mes oreilles se sont dressées sur ma tête, je n’avais jamais entendu une chose aussi horrible. Pas étonnant que cette femme soit si triste. Le merle m’a dit qu’elle s’appellait Marie, et qu’elle était très proche de Jésus. Marie s’est approchée de la tombe, je l’ai suivie, et c’est là que j’ai remarqué : la tombe était ouverte ! La pierre qui la refermait avait été roulée ! Et la tombe était vide, il n’y avait plus personne dedans, le fameux Jésus, il avait disparu ! Alors là c’était trop pour moi, je suis parti en courant !
Narrateur (ou narratrice) : Encore !
Lapin : Hé bien oui, c’est normal, non ? Une tombe, c’est pas ouvert d’habitude ! Et les morts, une fois qu’ils sont dedans, ils y restent, ils ne partent pas se promener ! D’ailleurs, Marie a fait la même chose que moi, elle est partie en courant, je l’ai vue ! Pour ma part, je suis allé me cacher dans un buisson. Mon petit cœur de lapin battait la chamade ! J’ai mis du temps pour me calmer ! Finalement, comme cette histoire de tombe ouverte ne me laissait pas tranquille, je suis retourné au jardin. Tu vois comme je suis un petit lapin courageux ! Marie est revenue aussi. Nous sommes allés près de la tombe et là nous les avons vus : il y avait deux anges habillés avec des vêtements blancs.
Narrateur (ou narratrice) : Laisse-moi deviner : tu es parti en courant !
Lapin : Même pas ! Ils étaient tellement beaux ! Par contre, ils n’avaient pas l’air très malin, parce qu’ils ont demandé : « Pourquoi tu pleures ? » Quelle question ! Marie a répondu : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis ! » Marie s’est retourné, il y avait quelqu’un derrière elle. Lui aussi a demandé : « Pourquoi est-ce que tu pleures ? qui cherches tu ? » C’est pas possible, je me suis dit, laissez là donc pleurer si elle a envie de pleurer ! Marie s’est fâchée aussi, elle a dit à ce monsieur : « Si c’est toi qui emporté le corps de Jésus, dis-moi où tu l’a mis, et j’irai le prendre. » Et là, l’homme a dit : « Marie ! » Il connaissait son prénom ! Il fallait voir le visage de Marie, comme il s’est éclairé d’un coup ! Elle a répondu « Rabouni », ça veut dire « mon maitre ! » Tu sais qui c’était, ce monsieur ? Tu as deviné ? Oui, c’était Jésus ! Celui qui avait été mis à mort sur la croix ! Hourraaa il est vivant, j’ai crié ! Et je suis parti en courant !
Narrateur (ou narratrice): Quoi, tu as eu peur, de nouveau ?
Lapin : Mais non, cette fois j’ai bondi de joie, pas de peur ! J’ai couru partout comme un petit fou en criant : il est vivant, il est vivant ! Cette histoire de Jésus le resuscité, je suis allé la raconter à tout le monde : aux lapins, aux oiseaux, aux insectes, aux fleurs, aux arbres, à tout le monde !
Et tu sais quoi ? Depuis ce jour, je ne prends plus peur aussi facilement. Je me dis que si Dieu a su sécher les larmes de Marie, s’il a pu relever Jésus d’entre les morts, il saura aussi prendre soin du petit lapin que je suis.
Crédit : Axel Imhof (UEPAL), Point KT, Photo Pixabay