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Big storm en Marc 4

Le Big Storm ou la grosse trempette ! (Marc 4, 35-41) est un sketch écrit par les catéchumènes pendant leur retraite de confirmation. Joué lors du culte de présentation.

Narrateur : Un soir, pas très clair… Jésus oblige ses disciples à traverser le lac à pied… Petit silence   Non, je déconne… Je vous mène en bateau ! Voici ce que Jésus leur a dit, enfin, en gros :
Jésus : « Yoh ! Les gars ! Passons, fissa, de l’autre côté du lac, on sera plus peinards » !
Narrateur : Faut dire que Jésus avait tafé toute la sainte journée et qu’il était un peu crevé, à force de raconter des paraboles à des gens qui ont du mal à tout capter du premier coup ! JC voulait aussi quitter la foule de people et tous les paparazzis ! Et le chemin le plus court était encore, en bateau, par le milieu du lac… Et vas-y que vogue la galère, avec JC et ses disciples à bord. Mais ils n’étaient pas seuls sur l’eau ! Quand tu crois qu’il n’y en a plus, y en a encore ! Tout cela a rendu les disciples assez véneres!
Pierre : Allo ! Jésus ! Pas moyen de les semer, à moins de les couler ! Ils nous collent aux fesses ! A mon avis, ils n’oseront pas s’aventurer dans l’obscurité ! Je fonce à donf dans le noir !
André : Attends Pierre, c’est pas très prudent ! J’le sens pas trop ton plan foireux !
Jean : Surtout que le vent commence à se lever comme jamais ! Je ne crois pas que les voiles vont résister ! Il vaut mieux retourner vers le rivage ! On peut faire du bruit avec les instruments de percussion
Pierre : C’est déjà trop tard pour faire demi-tour ! Il vaut mieux continuer dans cette voie !
Narrateur : Et le vent souffle et fouette l’eau ! Et pas qu’un peu ! De plus en plus de bruit  Et les vagues, toujours pas très claires, se jettent dans la barque comme si tous ces gens n’avaient pas pris un bain depuis des lustres !
Matthieu : Au secours ! Je commence à avoir le mal de mer ! J’ai jamais eu le pied marin, mais là… Je crois que je vais vomir mon quatre heure…
Judas : Pas ici, malheureux ! Penche ta tête par-dessus bord ! Je viens de nettoyer le pont ! Il doit rester nickel !
Narrateur : La mer se déchaîne. Toujours plus de bruit   Elle s’abat sur la barque, de moins en moins claire…
Matthieu : Beurk ! Je commence sérieusement à avoir peur… J’ai pas trop l’habitude des tempêtes ! J’aime être au calme…
Narrateur : Les vagues inondent la barque qui se transforme en baignoire sans que l’on ne puisse tirer le bouchon !
Pierre : Vite ! Qu’on m’apporte un sceau ou n’importe quoi, mais sans vomi dedans, pour écoper ! Jean lui ramène un filet Triple idiot ! Ne me dis pas que tu veux pêcher maintenant ?
Jean : Ben non ! Tu avais dit : « Apportez-moi n’importe quoi, pour écoper ! » Il ne reste que cela dans le bateau après la dernière pêche miraculeuse !
Pierre : Jean, tu as beau être un intello, mais tu penses vraiment que tu vas pouvoir écoper l’eau avec un filet… En plus troué ?
Jean : Ben, depuis que j’accompagne Jésus, je crois aux miracles ! Pas toi ?
André : Je vois surtout un sacré sot devant nous, mais qui va pas trop nous servir !
Narrateur : André n’avait pas tort, car pendant que les disciples se disputaient, comme à leur habitude, la barque se remplissait à fond, sans vraiment se vider pour autant ! Les disciples commençaient à avoir de l’eau jusqu’aux genoux, mais le niveau n’allait pas tarder à atteindre le nombril ! Aglagla ! Le bateau menaçait de couler dans les profondeurs dark de la mer noire…
Judas : L’interrompt Non pas mer noire, mais mer de Galilée ! Si déjà on raconte l’histoire, faut suivre et pas dire n’importe quoi ! Aux autres Dites les potos, où est JC ?
Narrateur : Pour ceux qui ne l’auraient pas compris. « Potos » est un surnom affectueux que les disciples se donnent entre eux. C’est bien sûr le pluriel de « potes » !
Matthieu : Ah ! Ah ! L’arrière ! J’ai l’impression qu’il rattrape ses heures de sommeil en retard… Ouille ! J’ai de plus en plus mal au ventre !
Narrateur : Bon ! Je peux continuer l’histoire ? Je vous signale que vous êtes en train de couler lentement, mais sûrement ! Alors que Jésus ronfle dans ses plus beaux rêves, la tête enfouit sous son coussin !
Pierre : Non mais c’est une blague là ! T’es sûr de ton texte ? Pendant que Pedro y se décarcasse pour ne pas couler tout l’équipage, JC se la coule douce pour ne pas être réveillé ! C’est moi qui rêve ou c’est mon pire cauchemar ?
Jean : Comment y fait pour dormir dans des circonstances pareilles ? Soit il a vraiment trop fait la teuf, soit on appelle cela le sommeil du juste !
Narrateur : Les autres disciples affolés étaient un peu justes, carrément dans le dur ! Ils le secouèrent en lui criant dans les oreilles :
Les disciples : Au secours ! Help ! SOS ! Je suis trop jeune pour mourir !
Judas : « Master, maître, on va tous mourir et tu n’en as rien à foutre ! »
Narrateur : On a connu réveil plus doux ! Avec le volume qu’ils ont mis, il y a de quoi réveiller un mort ! Ou alors il est complètement sourd ! Toujours est-il que Jésus se réveille, d’assez mauvaise humeur ! Parce qu’il menace le vent et crie à la face de l’eau du lac, toujours en fureur…
Jésus : « Ta gueule et calme-toi ».
Narrateur : Pour les âmes sensibles et les oreilles chastes, je vous assure que Jésus a vraiment dit ça. Évidemment, dans la Bible, on va un peu noyer le poisson, si je puis dire… A propos de noyer ! Faut croire que la méthode Jésus fonctionne, parce qu’immédiatement, le vent tomba et le calme s’installa. Jésus demanda aux disciples :
Pierre : Ça va tous ? Comptez-vous pour voir s’il en manque !
André : J’ai l’impression qu’ils sont tous là, même Jean avec son faux-filet !
Matthieu : Je me sens en pleine forme ; j’ai rendu mon quatre heure ! Quand est-ce qu’on mange ?
Jean : Je ne prendrai plus de bain avant le mois prochain ! J’ai assez bu de flotte ! Je préfère l’eau de Cana !
Judas : C’est fini ? Je peux ouvrir les yeux ?
Narrateur : Je répète ! Jésus demanda à ses disciples :
Jésus : « Pourquoi vous flippez comme ça ? Faites-confiance ! »
Narrateur : Mais, en réalité, ils avaient très peurs ! Et ils se disaient, chacun, en eux-mêmes :
Pierre : Je me demande si la confiance ce n’est pas justement ce qui nous permet d’agir lorsque Dieu dort ou semble absent ! S’il dort c’est justement parce qu’il me fait confiance pour mener la barque de ma vie ! Alors à moi d’assumer !
André :
Est-ce que je ne crois pas moi-même, souvent, en un dieu qui dort ? Un dieu absent, pas concerné par ce qui nous arrive ! Et si je mettais mon dieu au placard, en arrière, comme s’il était en veilleuse ? Il n’est plus une force vivante ni active, ni même une nécessité ! Alors au moindre coup de vent ! Sauve qui peux ! Après moi le déluge !
Jean : Même si je pense avoir la foi, je ne peux pas faire tout, tout seul ! Nous sommes embarqués tous dans la même galère ! J’ai mes limites ! En revanche, j’ai aussi le droit de crier à Dieu, de le secouer… J’ai peut-être trop peur de le déranger ?
Matthieu : Je me demande si nous, qui sommes tellement sûrs d’avoir Dieu pour nous, il n’en devient pas une sorte d’assurance-vie obligatoire ? Et à la première tempête, nous nous remettons aveuglément à lui en oubliant d’agir, tellement notre trop plein de confiance nous paralyse !
Judas : « C’est qui ce mec ? Même le vent et l’eau le respectent ! » Du coup, je le vois d’un tout autre œil ! C’est un vrai dieu ! Et s’il était le messie-star que nous attendions tous ?
Narrateur : Je me demande si Jésus ne leur a pas plutôt répondit cela :
Jésus : « Quelle bande de peureux que vous êtes ! Avec un minimum de confiance, vous n’auriez même pas eu besoin de me réveiller ! »
Narrateur : Mais ça c’est une autre histoire de Jésus, le secouriste de la confiance !

Crédit : Frédéric Gangloff avec les catéchumènes (UEPAL), Point KT