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Quelle pêche !

Un dialogue  sur le thème de la pêche miraculeuse. Ce texte a été partagé lors d’un culte de rentrée

Simon : – Zébédée ! Zébédée ! Tu ne devineras jamais ce qui vient de m’arriver !
Zébédée : – Non, Simon, je ne devinerai jamais, à moins que tu ne me le dises.
Simon : – Figure-toi que j’ai pêché hier soir, toute la nuit, et jusqu’à l’aube. Et je n’ai pas pris le moindre petit poisson.
Zébédée : – Euh… c’est censé être une nouvelle extraordinaire, ça ? Jacques et Jean, vous avez pris du poisson, j’espère ! Vous êtes plus doué que Simon, j’en suis sûr.
Jean : – Attends d’entendre la suite de l’histoire, Papa.
Simon : – Je disais donc que je n’avais pas pris le moindre poisson de toute la nuit, et Jacques et Jean non plus, d’ailleurs !
Zébédée : – Mes fils, vous me décevez profondément.
Jean : – Attends la suite de l’histoire, Papa !
Simon : – A la fin, on en a tous eu tellement marre qu’on est retourné au bord du lac. Nous avons amarré nos barques et nous avons décidé de laver nos filets, qui étaient plein d’algues et de toutes sortes de saletés. C’est pas croyable toutes les ordures que les gens jettent dans le lac, c’est scandaleux, il devrait y avoir une loi pour interdire ça.
Zébédée : – Laisse-moi deviner : tu as trouvé un bijou en argent massif accroché à ton filet.
Simon : – Non, non, beaucoup plus sensationnel que ça !
Zébédée : – Un bijou en or massif ?
Simon : – Non ! Jésus de Nazareth est arrivé !
Zébédée : – Ah ? Bof ! …
Jean : – Papa ! Ne me dis pas que tu ignores qui est Jésus de Nazareth !
Zébédée : – Oh, je sais qui c’est ! Une espèce de prophète qui fait des miracles. Il paraît que tous les malades qui viennent le voir repartent guéris, même les boiteux et les lépreux. Ça prouve que les gens racontent n’importe quoi. Un type qui a mal au ventre, je veux bien, mais un lépreux, quand même, il ne faut pas exagérer…
Simon : – Il a guéri ma belle-mère, je te signale !
Zébédée : – Oui, mais elle n’était pas lépreuse, que je sache, Simon ! Et alors, qu’est-ce qu’il a fait, Jésus ? Il vous a guéri de votre malchance ? Vous avez pu prendre quelques petits poissons ?
Simon : – C’est ça, Zébédée, c’est ça. Quelques petits poissons. Et aussi des gros. Beaucoup.
Zébédée : – Combien ?
Simon : – Oh… euh… à vue de nez…150… 200…
Jean : – Peut-être même plus… Allez, 250, on va dire.
Zébédée : – Jean ! Tu as fini de te payer la tête de ton vieux père ?
Jean : – Attends la suite de l’histoire, Papa !
Zébédée : – Mais je ne fais que ça, moi ! Alors, elle vient, la suite de l’histoire ?
Simon : – Tout de suite, mon cher Zébédée. Alors, voilà, Jésus est arrivé, mais il n’était pas seul, il y avait toute une foule après lui.
Zébédée : – Sûrement des pauvres types qui voulaient se faire guérir leur rhume de cerveau.
Jean : – Papa ! Dis plutôt : des gens avides d’entendre la parole de Dieu ! Car cet homme, il parle vraiment au nom de Dieu !
Zébédée : – Qu’est-ce qui te fait dire ça, toi ?
Jean : – Attends la suite… D’accord, d’accord, ne te fâche pas. Simon, dépêche-toi de raconter la suite.
Simon : – Donc, il y avait tellement de gens qui se pressaient autour de Jésus pour mieux l’entendre, ou pour le toucher pour être sûr d’être guéri, qu’il était bousculé de toutes parts, et je voyais arriver le moment où il tomberait dans le lac, et j’espérais pour lui qu’il savait nager.
Zébédée : – Oui, parce que Nazareth, je ne suis pas sûr que ce soit un endroit où il y a beaucoup de lacs.
Simon : – Alors, il est venu vers moi, et il m’a demandé si je ne pouvais pas le prendre dans ma barque et m’éloigner un peu du rivage, comme ça, il pourrait enseigner la foule sans être bousculé par les gens.
Zébédée : – Tu lui as loué ta barque ? Tu t’es fait payer, j’espère !
Simon : – Zébédée ! C’est un prophète, c’est un homme de Dieu ! On ne fait pas payer un prophète quand il vous demande quelque chose !
Zébédée : – Homme de Dieu, homme de Dieu, c’est vite dit ! Il n’a reçu l’enseignement d’aucun Maître de la Loi ! Tout ce qu’on sait de lui, c’est qu’il vient de Nazareth, et les scribes disent qu’il n’est jamais rien venu de bon de Nazareth !
Simon : – Qu’est-ce qu’ils en savent, les scribes ? Ils y sont allés, d’abord ? Attends qu’ils goûtent de mon poisson, et tu vas voir qu’ils vont changer d’avis !
Zébédée : – Quel est le rapport entre Jésus et le poisson ?
Jean : – C’est une bonne question.
Simon : – Donc, Jésus s’est assis dans ma barque, et il a commencé à parler à la foule.
Zébédée : – Il a parlé de quoi ?
Simon : – Ben là, je dois avouer que je n’ai pas trop écouté, parce que j’étais bien trop occupé à nettoyer mon filet, et en plus, j’étais furieux, parce que je venais d’essayer de pêcher toute la nuit sans jamais rien prendre.
Jean : – Et moi, j’étais dans la barque à côté avec Jacques, et tout à coup, voilà que je vois Simon qui se lève, prend son filet, et le jette dans le lac. Moi qui croyais qu’il avait renoncé !
Simon : – J’avais renoncé ! Mais Jésus m’a dit : Avance en eau profonde, et jette ton filet.
Zébédée : – Et tu as obéi ? Ben dis donc, je te reconnais plus, Simon. Je te croyais pas du genre à obéir aux ordres de n’importe qui.
Simon : – Justement ! Ce n’était pas n’importe qui ! C’était Jésus !
Zébédée : – Oui, j’ai bien compris. Jésus, le fils du charpentier de Nazareth. Je ne savais pas que les charpentiers s’y connaissaient en pêche au filet.
Simon : – Jean, raconte-lui, parce que si c’est moi qui lui dis, il ne me croira pas.
Jean : – Donc, j’étais dans la barque avec Jacques, et on venir de finir de laver nos filets, et on pensait se reposer un peu, quand tout à coup, j’entends un grand cri : Au secours ! Venez m’aider ! On prend les rames, on se précipite, je vois la barque de Simon sur le point de chavirer, j’étais sûr que lui ou son passager avait fait un faux mouvement, et que la barque était pleine d’eau…mais pas du tout !
Simon : – Pleine de poissons. Elle était pleine de poissons, ma barque.
Jean : – Le filet, plein à ras bord de poissons. Et si lourd, que Simon, il arrivait à peine à le hisser. On a mis la moitié des poissons dans notre barque, et elle s’est tellement enfoncée qu’on était sur le point de chavirer, nous aussi.
Simon : – Et si tu ne crois pas ton fils, t’as qu’à aller voir les barques. Tous les poissons sont encore dedans.
Zébédée : – Mais comment c’est possible, un truc pareil ?
Simon : – Je n’en sais rien. C’est un miracle. A mon avis, il n’y a que Dieu qui peut faire ça.
Zébédée : – Et selon toi, Jean, ça prouve que Jésus vient de la part de Dieu ?
Jean : – Peut-être bien ! En tout cas, j’ai vu Simon se mettre à genoux devant lui. Et il lui a dit : Seigneur, éloigne-toi de moi, je suis un homme coupable.
Simon : – Parce que j’ai vu l’action de Dieu ! J’ai ressenti la présence de Dieu ! Quand Dieu se manifeste, on se sent vraiment… tout petit.
Zébédée : – Et Jésus a accepté cet hommage ?
Simon : – Il m’a relevé et il m’a dit : N’aie pas peur. Désormais, tu seras pêcheur d’hommes.
Zébédée : – Ça veut dire quoi, ça ?
Simon : – Je n’en sais rien encore. Mais j’espère l’apprendre en écoutant Jésus. Je veux le suivre. Désormais, je laisse tomber la pêche. Je veux suivre Jésus et devenir son disciple !
Jean : – Nous aussi, on laisse tomber la pêche. Jacques et moi, nous avons décidé de suivre Jésus. Un maître qui nous parle de l’amour de Dieu et qui accomplit des choses aussi merveilleuses… nous n’allons pas louper une occasion pareille !
Zébédée : – Vous laissez tomber la pêche ? Pour suivre… Jésus ? Jean, vous ne pouvez pas me faire ça ! Vous n’allez pas me laisser tout seul !
Jean : – Tu n’es pas tout seul ! On te laisse la barque avec les 250… Non 300 poissons que nous avons pêchés grâce à Jésus.
Simon : – 350. Au moins 350, Jean. Au revoir, Zébédée. Je vais rejoindre mon Maître !
Jean : – Au revoir, Papa !
Zébédée : – Le vrai miracle, c’est ça : pas de faire se jeter les poissons dans le filet, mais d’attirer à lui les pécheurs ! Mes fils qui s’en vont après Jésus prêcher la bonne parole ! Je me demande bien comment ça va finir, tout ça…

Crédit : Point KT