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S’il naissait aujourd’hui

Le personnage principal se demande comment fêter vraiment Noël. Il entre en dialogue avec Dieu qui l’invite à chercher où est ce qu’il pourrait naître à nouveau. Il part donc parcourir le monde pour trouver l’endroit idéal. Mais ce n’était pas ce que Dieu attendait de cette personne. A la fin de son périple, elle réalise que c’est dans le cœur de chacune et de chacun qu’il veut naitre.  Cette pièce est inspirée de la « Lettre à l’enfant Jésus » Fiches liturgiques du DEFAP 2005 – numéro 29. La scène introductive est inspirée du dialogue autour du Notre Père de la compagnie Sketch’up.

 

Participants : 16 personnages (nombre facilement adaptable)

A : personnage principal
France : 1 père et 2 enfants (EF1 et EF2)
Ethiopie : 3 enfants (EE1, EE2, EE3)
Bolivie : 1 maitre d’école et 3 enfants (EB1, EB2 et EB3)
Chine : 1 enfant (EC) et un grand-père (figurant)
Tuvalu : 1 enfant (ET) et 1 mère
Palestine : 1 soldat

Accessoires :

A : un sac à dos de voyage, un carnet et un stylo.

France : Manettes, bonbons, ordinateur, bureau, canapé
Ethiopie : Rien.
Bolivie : vêtements folkloriques
Chine : sac à dos, chaussons, fauteuil, plaid, une plateau + théière + bols
Tuvalu : Masque, tuba, couronnes de fleurs, cartons
Palestine : barrière, fausse arme, casque
Scène finale : des petites bougies LED + le drapeau de chaque pays (facultatif)

Sons

= La scène introductive, la scène finale et toutes les « prières » de fin des autres scènes ont été enregistrées au préalable et diffusées en voix off.
= Une musique différente à l’arrivée dans chaque pays

 

Scène introductive (audio enregistré) 

A est agenouillée en prière. A. ne parle pas en direct. Cet échange est enregistré.

A : Seigneur,

Dieu : Oui

A : Mais qui est-ce qui m’interrompt alors que je suis en train de prier ? Un peu de respect ! Bon. Je reprends… Seigneur, nous allons bientôt fêter Noël…

Dieu : Oui je sais

A : Mais enfin ! Qui me parle ?

Dieu : Ben c’est moi !

A : Qui toi ?

Dieu : Ben Dieu ! Tu m’as appelé non ?

A : Wow. Alors il suffit de t’appeler pour que tu répondes ?

Dieu : Oui. D’une façon ou d’une autre. Mais continue ta prière.

A : D’accord. Je vais essayer… Nous allons bientôt fêter Noël. Ca fait plus de 2000 ans que tu es né. Et tu as promis que tu reviendrais. Mais tu n’es toujours pas là !

Dieu : Tu voudrais que je naisse à nouveau ?

A : Oui. Mais comment ? Et où ?

Dieu : Tu en penses quoi ?

A : Je ne sais pas. J’aimerai qu’on puisse t’accueillir et que ce soit une vraie fête ! pour le monde entier !

Dieu : Tu aimerai préparer cette fête ?

A : Oui. (silence) Mais comment ?

Dieu : Alors je te propose une mission. Tu es d’accord ?

A : ça dépend de ce que c’est.

Dieu : Je te propose de chercher où est ce que je peux naitre aujourd’hui.

A : Où ? tu veux dire dans quel pays ?

Dieu : Je n’ai pas dit ça.

A : J’ai toujours rêvé de voyager ! Oui ! Oui je suis d’accord ! J’y vais ! Je vais trouver l’endroit idéal pour t’accueillir sur cette terre ! Merci ! Merci !

Elle se lève, met son sac à dos et se met en marche.

 

  1. France

Musique française. Un enfant s’avance avec le drapeau français et le montre au public. Il est ensuite accroché en fond de scène. Le père et les deux enfants s’installent. Le père devant un ordinateur et les enfants sur le canapé avec des manettes en main. Ils mangent des bonbons. A, dans la rue, cherche quelque chose.

A : C’est difficile de parler à quelqu’un ici. Ils ont tous l’air tellement pressés ! Elle continue de marcher et sonne à une porte. Le père se lève et parle à l’interphone

Père : Oui ? C’est pour quoi ?

A : euh… je… je cherche un endroit pour… pour accueillir un enfant…

Père : Je n’ai pas de place pour accueillir des SDF Madame. Il faut téléphoner au 115 si vous n’avez pas de solution pour cette nuit.

A : Euh non, ce n’est pas ce que vous croyez.

Père : Ecoutez j’ai encore beaucoup de travail. Je n’ai pas le temps Madame.

A : D’accord mais ce n’est pas pour moi. C’est pour une enquête en fait.

Père : Une enquête… Ben voyons… Si je répondais à toutes les enquêtes, j’y passerais mes journées.

A : Non mais ce n’est pas ce que vous croyez non plus. C’est à propos de… de… à propos de Dieu. Silence

Père : Dieu ?

A : Oui Dieu Silence

Père : Ok. Je vous ouvre. C’est au 4e.

A (au public) : Je ne m’attendais pas à ce que ça marche ! Elle arrive dans l’appartement

Père : Prénom et Prénom, vous dites bonjour à la dame s’il vous plait ?

Les enfants : Bonjour.

A : Bonjour. Vous faites quoi ?

EF 1 : On joue à Pokémon

A : Ah super. Moi aussi je jouais à Pokémon quand j’étais petite. C’est qui ton Pokémon préféré ?

EF 2 : Pikachu bien sûr !

A : Ah oui bien sûr.

Père : Ecoutez, je n’ai vraiment pas beaucoup de temps. J’ai un rapport à envoyer avant 19h et aussi le repas à commander et…

A : Je ne voulais pas vous déranger.

Père : Mais vous cherchez quoi au juste ?

A : Je fais un voyage un peu particulier. Je cherche le pays idéal pour la naissance d’un enfant.

Père : Ah. Ben, oui, la France c’est pas mal oui. Pas mal du tout même.

A : Ah oui ?

Père : Les structures médicales sont au top. Les maternités sont très bien équipées. C’est très rare qu’une naissance se passe mal. Et puis il y a la sécurité sociale ! Les soins sont gratuits pour tous. Et il y a le congé de maternité ! Ensuite l’école est gratuite aussi. Elle est obligatoire, évidemment. A. note dans son carnet

A : Excusez-moi mais vous allez trop vite, je n’ai pas le temps de tout noter.

Père : Ah oui mais je vous avais prévenue, je suis pressé. D’ailleurs il va falloir nous laisser. (il ouvre la porte)

A : Ah ! Déjà ! Je…

Père : C’était un plaisir de vous rencontrer ! Bonne journée ! Bon voyage ! Bon courage ! Bon vent !

A : Euh… merci ?

Père : « Prénom » et « prénom », vous dites au revoir ?

Enfants : Au revoir ! Le père ferme la porte.

A : Au revoir. Elle remet son sac sur le dos et repart.

A (enregistrement) : Cher Dieu. Ce pays-là je le connais bien. C’est le mien. En France, nous avons beaucoup de chance. On ne manque de rien. Mais je ne sais pas si c’est le bon pays pour toi. Chacun vit pour soi, derrière son écran. J’aimerai plus de rencontre, plus de partage pour toi ! Je continue mon voyage ! Je quitte le continent. J’ai décidé d’aller en Ethiopie. C’est le berceau de l’humanité. C’est là qu’on a trouvé Lucie et la trace des premiers humains. Ce serait certainement parfait ! Et puis, en Ethiopie, il y a des chrétiens depuis l’an 330. Je me réjouis !

  1. Ethiopie

Musique éthiopienne. Un enfant s’avance avec le drapeau éthiopien. Il est accroché en fond de scène. Les trois enfants s’asseyent par terre. A. s’installe avec eux.

A : Bonjour les enfants !

Les enfants : Bonjour !

A  : Qu’est-ce que vous faites ?

EE1 : On se repose !

A  : Vous êtes fatigués ?

EE1 : Oui !

A  : Mais, c’est seulement le milieu de la journée !

EE1 : Oui mais on a déjà bien travaillé !

A : A l’école vous voulez dire ?

EE1 : Non.

A  : Vous n’étiez pas à l’école aujourd’hui ?

EE2 : Il n’y a pas vraiment d’école dans notre village. Et puis on n’aurait pas le temps d’y aller de toute façon.

A  : Pourquoi ?

EE2 : On travaille ! Mes frères étaient aux champs et moi j’étais au marché pour vendre des épices.

EE3 : Et toi ? Qu’est-ce que tu fais ici ?

A  : Je fais un voyage un peu spécial.

EE3 : Ah oui ?

A  : Je cherche un endroit pour la naissance d’un bébé.

EE1 : Y a un bébé dans ton ventre ?

A  : Ah non, non c’est pas pour moi. Enfin pas vraiment.

EE1 : Et pourquoi t’es venue dans notre pays ? Et qu’est-ce qu’il y a dans ton sac ?

EE2 : Ah voilà les copains qui arrivent ! Il va falloir qu’on te laisse. On va jouer maintenant !

A : Attendez mais il y a combien d’enfants là ?

EE2 : Je ne sais pas ! on est vraiment nombreux ! C’est trop bien ! On ne s’ennuie jamais avec autant d’amis ! Les enfants s’en vont. A. note dans son carnet. Puis remet son sac à dos et part elle aussi.

A (enregistrement) : Cher Dieu. J’ai beaucoup aimé rencontrer ces enfants. Ils sont plein de vie et joyeux. Mais ils sont si pauvres ! Je ne peux pas imaginer que tu naisses ici et que tu sois obligé de travailler tout petit. Je continue mon voyage !  Je pars en Amérique du sud. J’ai choisi la Bolivie. Il parait que c’est un si beau pays !

  1. Bolivie

Musique bolivienne. Un enfant s’avance avec le drapeau bolivien. Il est accroché en fond de scène. A. arrive dans une cours d’école. Les enfants répètent une petite chorégraphie sur une musique folklorique. Le maitre d’école leur montre comment faire. Quand ils ont fini, A. applaudit. Le maitre d’école s’éloigne un peu.

A : Bravo ! Qu’est-ce que c’était beau !

EB1 : Merci ! Et tu as vu ma robe ?  Elle tourne sur elle-même pour la faire voler.

A : Elle est magnifique.

EB1 : Qu’est-ce tu fais ici ?

A : Je fais un grand voyage et je suis arrivée ici. Je vous ai vus danser.

EB2 : On s’entraine pour la grande fête du quartier le mois prochain. Tu viendras ?

A : Non je serai déjà repartie malheureusement. Alors c’est votre école ?

EB2 : Oui.

A : Mais vous n’êtes pas très nombreux ? Comment ça se fait ?

EB3 : C’est la saison des récoltes. Beaucoup de nos copains et copines doivent aider leurs parents dans les champs.

A : Ah bon ?

EB3 : Oui. Nous on a terminé hier. C’est pour ça qu’on n’a pu venir à l’école ce matin.

EB1 : Vous venez jouer les copains ?

EB2 et EB3 : Oui ! Ils s’éloignent un peu pour jouer. Le maitre d’école s’approche.

Maitre d’école : Soyez la bienvenue ici !

A : Merci.

Maitre d’école : J’ai entendu que vous faisiez un grand voyage ?

A : Oui. Et ça me plait beaucoup ici. La nature est tellement belle !

Maitre d’école: Oui c’est vrai. Mais elle est menacée. La forêt en particulier.

A : Comment ça ?

Maitre d’école : La Bolivie est un des pays où la déforestation est la plus forte.

A : Mais vos forêts sont si belles !

Maitre d’école : Oui. Mais elles ne sont pas rentables. Alors on les rase et on les brûle pour y planter autre chose.

A : Pour planter quoi ?

Maitre d’école : Du soja surtout.

A : Pourquoi ?

Maitre d’école : Pour nourrir les animaux. Il faut beaucoup de soja pour l’élevage puisque les gens mangent beaucoup de viande aujourd’hui. Beaucoup plus qu’avant ! Mais il y a aussi la culture du riz et de la feuille de coca.

A : Mais c’est une catastrophe ! C’est grâce aux forêts qu’on peut respirer !

Maitre d’école : Oui. Nos paysages sont si beaux. Mais ils sont en danger. Pourtant les Boliviens sont très attachés à la Terre Mère. Il y a même des lois qui donnent des droits à la nature !

A : Pourquoi ces lois ne sont pas respectées ?

Maitre d’école : A cause de la pauvreté. Ou plutôt à cause de ceux qui veulent toujours plus de richesse.

A : Que c’est triste.

Maitre d’école : Oui. Il nous faut retourner en classe. Allez les enfants, on se range ! Il rassemble les enfants et ils quittent la scène. (à A.) : Bon voyage !

A : Merci ! Elle repart.

A (enregistrement) : Cher Dieu. Qu’ils sont touchants ces enfants ! Et accueillants ! Mais je ne voudrais pas que tu grandisses ici. Là aussi tu serais obligé de travailler. Et puis peut-être qu’un jour, il n’y aura plus aucune belle nature à admirer. Je continue mon voyage. Je pars en Chine. J’ai toujours rêvé d’aller en Chine !

  1. Chine

Musique chinoise. EC passe avec le drapeau chinois. Il est accroché en fond de scène. A. marche dans la rue.  Elle croise EC qui revient de l’école avec son sac à dos.

EC : Bonjour !

A : Bonjour.

EC : Tu ne viens pas d’ici toi !

A : Ça se voit tant que ça ?

EC : Oui quand même !

A : Je suis en voyage depuis longtemps déjà. J’ai visité plein de pays.

EC : Pourquoi ?

A : Je cherche un endroit pour la naissance d’un enfant.

EC : Ah. Tu veux venir chez moi ?

A : Chez toi ? Ah oui pourquoi pas ! Mais tes parents seront d’accord ?

EC : Ils ne sont pas là. Ils travaillent beaucoup. Je ne les vois pas souvent. Mais il y a mon grand-père à la maison.

A : Il sera d’accord ?

EC : Attend je vais lui demander. Elle ouvre la porte, enlève ses chaussures, pose la question à son grand père qui est dans un fauteuil. Il lui fait signe d’entrer. A. entre. EC lui tend des chaussons. A. se déchausse et entre dans la pièce.

A : Bonjour !  Le grand-père lui fait signe de la main et lui sourit.

EC : Il ne parle pas. Au grand-père : C’est une voyageuse !

Il lui fait signe de préparer du thé.

EC : Tu veux du thé ?

A : Avec plaisir.  Elle s’installe. EC apporte une théière et 3 bols. Elle sert le thé.

A : Tu as des frères et sœurs ?

EC : Ben non ! On est en Chine ! Il n’y a qu’un enfant dans la plupart des familles.

A : Ah oui c’est vrai. Et où travaillent tes parents ?

EC : Dans une très grande usine. Ils commencent très tôt et terminent très tard. Alors ils dorment sur place. Mais je les vois un jour par semaine.

A : Ah bon ? Mais c’est quoi comme usine ?

EC : Je ne sais pas vraiment. Ils fabriquent des objets qu’on envoie dans de grands bateaux en Europe et en Amérique.

A : Et toi tu n’as jamais vu les objets qu’ils fabriquent ?

EC : Non ça coûte trop cher. Ah, regarde, mon grand-père s’est endormi. Elle remonte la couverture sur lui. Il faut que je fasse mes devoirs maintenant.

A : Merci pour ton accueil et pour le thé ! Prends bien soin de toi.

EC : Bon voyage ! A. remet ses chaussures et part.

A (enregistrement) : Cher Dieu. Qu’elle est courageuse cette petite fille ! Mais ici non plus ça n’irait pas pour toi. Je ne peux pas t’imaginer grandir seul alors que tes parents s’épuiseraient au travail pour les habitants des pays riches. Je commence à m’inquiéter. Cette mission n’est pas si facile. Tu es peut-être mieux au paradis. Attend mais il y a des petits paradis sur terre. Avec des paysages paradisiaques ! Oui c’est ça : il me faut un petit paradis. Une île du Pacifique par exemple ! Aller, je continue mon voyage !

  1. Tuvalu

Musique du Pacifique. ET passe avec le drapeau de Tuvalu. Il est accroché en fond de scène. A. arrive sur la plage. Elle rencontre ET avec son masque, tuba, etc.

A : Bonjour !

ET : Bonjour. Je ne te connais pas toi !

A : Non je suis en voyage. Tu habites ici toi ?

ET : Ma maison est juste là.

A : Tu vas souvent à la plage alors !

ET : Oui tous les jours !

A : La chance ! Et tu fais de la plongée ?

ET : Oui j’observe les poissons. Il y en a de toutes les couleurs !

A : Ça doit être génial de grandir sur cette île !

ET : Oui. Tu veux venir dans ma maison ? Ma maman sera contente ! Viens ! Il l’emmène. Elle entre dans la maison. La mère est en train de remplir des cartons.

ET : Maman, j’ai amené une invitée !

Mère : Quelle bonne idée ! Soyez la bienvenue ici ! Elle lui met une couronne de fleurs sur la tête. Installez-vous, ne faites pas attention au bazar !

A : Merci. Votre maison est charmante !

Mère : Merci. Mais nous allons déménager.

A : Ah bon, vous allez ailleurs sur l’île ?

Mère : Non. Nous quittons l’archipel pour l’Australie.

A : Pourquoi ? La vie a l’air si douce ici.

Mère : Oui c’est vrai. Malheureusement nos îles vont disparaitre.

A : Comment ça disparaitre ?

Mère : A cause de la montée des eaux. Dans 80 ans Tuvalu n’existera plus. Nos îles seront englouties par la mer.

A : Quoi ? Mais pourquoi ?

Mère : A cause du réchauffement climatique. La planète se réchauffe. Les glaciers fondent et le niveau de la mer monte. Alors les petites îles comme les nôtres qui sont juste au-dessus du niveau de la mer vont disparaître.

A : Mais c’est une catastrophe ! On ne peut rien faire ?

Mère : Pour nous malheureusement non. Mais pour d’autres, on pourrait encore limiter les dégâts.

A : Comment ?

Mère : Il faudrait que les habitants de tous les pays riches changent radicalement leur façon de vivre.

A : Il faudrait arrêter de jeter du plastique dans la mer. Triez les déchets c’est ça ?

Mère : Non. Ça, ça ne servirait pas à grand-chose. Il faudrait tout changer ! Il faudrait arrêter de raser les forêts, arrêter de prendre l’avion, manger beaucoup moins de viande, arrêter de fabriquer tous ces objets qui voyagent dans le monde entier et qu’on jette sans les réparer. Mais personne ne veut faire ça !

A : Il faut y croire ! Et il faut parler de vous ! De ce qui vous arrive !

Mère : Oui peut-être. Mais pas maintenant. Je n’ai pas de temps pour ça. Il faut que je finisse d’organiser notre déménagement.

A : Oui je vais vous laisser. Je vais profiter de ces paysages avant de repartir.

Mère : Bon voyage !

A : Merci. Elle repart.

A (enregistrement) : Cher Dieu. Je pensais que ce serait parfait ici ! Mais ces îles vont carrément disparaître ! A cause de la pollution des autres habitants de la planète ! Je commence à désespérer. Bon, j’ai une dernière idée. Il y a 2000 ans, quand tu es né la première fois, ça c’est plutôt bien passé. C’était à Bethléem, en Palestine. Peut-être que tu pourrais renaitre là-bas. Aller, je continue mon voyage.

  1. Palestine

Musique palestinienne + bruits de bombardements & d’hélicoptères. Un soldat armé accroche en fond de scène un drapeau où les couleurs de la Palestine et celles de l’Etat d’Israël sont mélangées. Puis il se poste derrière une grille. A. arrive devant cette grille.

Soldat : Qu’est-ce que vous faites ici ?

A : Je voudrais aller à Bethléem.

Soldat : Impossible.

A : Mais il le faut pourtant ! C’est ma dernière chance.

Soldat : Impossible je vous dis ! Personne ne peut pas passer.

A : Vraiment ?

Soldat : Oui vraiment. Chacun doit rester de son côté. Et puis c’est bien trop dangereux. Rentrez chez vous.

A : Mais j’ai fait tout ce voyage !

Soldat : Rentrez chez vous Madame. Ça vaut mieux.

Elle s’en va.

Scène finale (audio enregistré)

A : Cher Dieu. La mission que tu m’as confiée est impossible ! Il y a des problèmes partout sur la terre !

Dieu : Ca je le savais déjà !

A : Ah ! Te revoilà toi !

Dieu : J’ai toujours été là.

A : Oui mais je ne t’entendais plus.

Dieu : Ce n’est pas parce que tu ne m’écoutes pas que je ne suis pas là. Tu as décidé de parcourir le monde.

A : C’est bien ce que tu m’as demandé !

Dieu : Pas tout à fait.

A : Alors là je n’y comprends plus rien !

Dieu : Je t’ai proposé de chercher où je pouvais naitre à nouveau.

A : Ben oui. C’est pour ça que j’ai parcouru la terre ! Et je n’ai pas trouvé le pays parfait.

Dieu : Ce n’est pas dans un pays en particulier que je veux naitre à nouveau. C’est partout !

A : Comment ça partout ?

Dieu : C’est dans le cœur des humains que je veux naitre.

A : Dans le cœur des humains ?

Dieu : Oui. C’est là que je dois naitre.

A : Dans le cœur de ces enfants que j’ai rencontrés. Tous ceux qui jouent un rôle d’enfant rejoignent A. devant. Avec une petite lumière dans les mains. Ils s’installent autour d’elle.

Dieu : Dans le cœur des petits, j’y suis déjà. Mais pas seulement dans les cœurs des enfants. Dans celui de tous les petits. Ceux qui sont faibles, ceux qui se savent pauvres et vivent humblement. Ceux qui ouvrent leurs mains pour partager, pour consoler, pour relever. Dans leurs cœurs aussi je vis déjà. Tous ceux qui jouent un rôle d’adulte rejoignent A. devant également. Ils ont aussi une petite lumière dans les mains.

A : C’est dans le cœur des grands qu’il faut que tu renaisses.

Dieu : Oui. Je vois que tu commences à comprendre.

A : Dans le cœur des riches et des puissants. Pour qu’ils ouvrent leurs mains eux aussi.

Dieu : Oui. C’est ça. C’est dans leurs cœurs que je veux naître. Pour qu’ils sachent à quel point je les aime. Et à quel point j’aime tous mes enfants sur la terre. Alors tous mes enfants pourront s’aimer les uns les autres. Et vivre en paix.

A : Alors ce sera vraiment Noël.

Dieu : Tu as tout compris.

Tous: Alors ce sera vraiment Noël !

A : Que ce jour vienne ! Amen.

Crédits : Sophie Letsch-Jung (UEPAL), Point KT