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L’Etoile à Bethléem

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illustrations_Evelyne_roimageTrois mages viennent de quitter Jérusalem. Ils arrivent de pays orientaux. Ils suivent la progression d’une étoile dans le ciel. Texte de Pierre Coste, Illustrations :  Gyorgy Lehoczky 

Par les sages de Jérusalem, ils savent que le Messie, Roi d’Israël, doit venir de Bethléem (Michée 5/1). L’étoile qui les guide n’avance que faiblement ; la nuit devient froide. L’étoile semble s’arrêter.

A quelques kilomètres, des bergers veillent, quand soudain… « Un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande frayeur. Mais l’ange leur dit : « Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie. C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » » (Luc 2/9-14).

Les trois mages se rendent vers la colline voisine toute illuminée d’où proviennent les chants de gloire. Leur étoile semble être descendue du ciel juste au-dessus de cette colline.

Ils se précipitent, avancent à grand pas. Enfin, ils arrivent au moment où les bergers voient s’évanouir l’éclat lumineux de la présence divine.

Les mages : « Nous cherchons le Messie, le Roi d’Israël… Que vient-il de se passer ici ? Nous avons entendu des chants mélodieux, si beaux, si purs qu’ils ont traversé les collines jusqu’à nous. Notre étoile nous a conduits jusque dans votre pays et nous devons trouver ce Prince à Bethléem. Que savez-vous ? ». Puis levant les yeux : « Notre étoile s’en va ! ». « Où est le Messie ? », reprennent-ils affolés.

Les bergers : « L’ange nous a dit que nous le trouverions à la ville de David ».

Les mages : « Mais… comment saurez-vous, saurons-nous que c’est le Messie, le Roi qui doit régner sur votre peuple ? ».

Les bergers : « L’ange nous a donné un signe. Il nous a dit : Vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une étable ».

Les mages : « Dans une étable, un Roi ? ! ? Mais, dans une étable, il va avoir froid. Oh ! L’étoile disparaît là-bas derrière la colline. Le Roi d’Israël serait-il mort de froid ? L’étoile s’en est allée. Nous serions venus pour rien ? Tout sera-t-il fini ? Nous devions l’adorer et lui apporter nos hommages. Non, ce n’est pas possible ; nous n’avons pas fait tout ce voyage pour rien ! ».

Ils partirent ensemble, bergers et mages, devisant et se remémorant leurs connaissances des Saintes Écritures.

Lumière et chaleur

Pendant ce temps, tout dort à Bethléem, sauf là, dans la crèche où se trouve Jésus. L’heure de la nuit s’étant avancée, le froid est devenu piquant. Un vent glacial, polaire, épouvantable, souffle maintenant dans la crèche. Marie, affaiblie à l’extrême par la perte d’énergie dépensée au cours de l’accouchement, tremble de tout son corps. Joseph s’efforce de lui apporter un peu de chaleur en l’enveloppant de ses propres vêtements. L’enfant, bien qu’emmailloté blêmit, bleuit de froid, lui aussi.

Marie comprend que ce vent inconnu dans cette région n’est pas naturel. « Ce doit être l’adversaire, le diable, qui nous attaque et qui n’accepte pas la venue sur terre du Messie… », se dit-elle. Alors, elle adresse au Dieu des cieux, au Père de tout esprit, une prière dans un murmure à peine audible, à laquelle Joseph se joint avec ferveur et supplication ; lui aussi vient de réaliser que ce vent ne peut être que satanique.

A peine les premiers mots sortent de leur bouche qu’une vive lumière apparaît dans l’étable. L’étoile des mages s’est arrêtée sur Bethléem. Elle descend, descend droit vers le sol, droit vers un lieu précis.

Au fur et à mesure qu’elle se rapproche du sol, elle diminue de volume, elle se resserre sur elle-même. Puis elle s’arrête devant la crèche ouverte où Jésus, Marie et Joseph subissent la morsure d’un froid implacable, œuvre de la méchanceté du diable. A ce moment même, elle redéploie son énergie et envoie des rayons de lumière et de chaleur vers Jésus, Marie et Joseph.

Les effets de cette chaleur sont si doux que tous les trois reprennent des couleurs et éprouvent un sentiment de vie épanouie. Jésus sourit à sa mère, Marie sourit à son fils. Joseph regarde émerveillé cette scène, puis ses yeux se tournent vers l’extérieur, il voit une masse lumineuse devant la crèche, plus brillante que le soleil, mais non aveuglante, miraculeusement (Actes 26/13). Il sent en lui la chaleur qui irradie d’elle. Il lui semble même apercevoir les rayons de lumière et de chaleur qui se dirigent vers Marie et le saint enfant.

Bientôt toute la crèche rayonne d’une lumière et d’une douce chaleur apaisante, réactivant la vie et la joie. Jésus s’endort paisible. Marie aussi. Joseph a pu reprendre son vêtement. Le vent satanique a été chassé par l’arrivée de l’étoile. Tout dans la crèche conserve lumière, chaleur et rayonnement. Les parois semblent elles-mêmes, maintenant, devenues une source permanente de lumière et de chaleur.
La découverte de l’Enfant-roi 

A quelque cent mètres de là, arrivent les mages et les bergers. Ils voient la masse lumineuse devant l’étable. Ils s’arrêtent tous.
illustrations_Evelyne_crechedessinLes mages et les bergers s’avancent. A grand pas, ils arrivent au niveau de la crèche. Voyant la lumière qui irradie Jésus, Marie, Joseph et toute la crèche, ils éclatent en chants de gloire, de grâce et de triomphe en l’honneur de ce grand événement pour toute l’humanité.N’osant avancer, chacun s’interroge au fond de lui-même. L’un des mages rompt le silence : « Mais, c’est notre étoile, devenue plus petite ». A cet instant même, l’étoile s’élève à nouveau vers les cieux et, au fur et à mesure qu’elle monte, elle reprend du volume.

Ils s’agenouillent et disent d’un même cœur : « Il nous est né un Sauveur ! » (Luc 2/11).

C’est depuis ce jour que l’étoile du matin, l’étoile des bergers, l’étoile des mages est considérée comme :
L’étoile qui apporte la lumière de la vie,
l’étoile qui apporte la Bonne Nouvelle,
l’étoile qui apporte les rayons de l’espérance,
l’étoile qui apporte les rayons de l’amour ! ! !

— Parole de conteur —.