Point KT

La bûche

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 Voici Tinot, le ptit Martin. C’est le matin de Noël, il a sa hache sur l’épaule et s’apprête à partir en forêt, couper une bonne bûche pour sa cheminée.

Acteurs : Acteur 1, Tinot, Belle-mère, le fils, le voisin de droite, le voisin de gauche, le policier, l’institutrice, le copain du fils.
Accessoires et décors :

  • une grosse bûche,
  • une cheminée en carton avec un feu en carton,
  • une hache-jouet,
  • des manteaux et bonnets pour Tinot et son fils,
  • table de réveillon et décors de Noël…

L’acteur 1 est au centre de l’estrade, occupé à… décorer le sapin ??? Ou, comme il n’intervient qu’une fois, il peut être une voix off. Tinot arrive du côté, sifflotant ? Habillé en bûcheron avec sa hache sur l’épaule.

– Acteur 1  « Ah le Tinot, tu pars chercher ta bûche pour Noël ?!? N’oublie pas que tant qu’elle brûle dans l’âtre, toute haine et toutes rancunes doivent être oubliées ! Coupe donc une petite branche, tu pourras à ton aise casser du sucre sur le dos de ton voisin qui n’a pas coupé sa haie, sur le dos de l’autre voisin qui gare mal sa voiture, sur celui du policier de quartier qui t’a obligé à balayer ton trottoir hier, et celui de l’institutrice qui… »

-Tinot « Tais-toi donc, mauvaise langue ! Je couperai la bûche que je veux, pour autant que j’arrive à la porter ! »

Tinot part derrière le sapin et en revient (par le même côté) avec une grande bûche.

Tinot rapporte chez lui une énooorme bûche. Avec beaucoup de difficultés, il réussit à la faire entrer dans sa cheminée. La table est déjà décorée, tout est prêt pour le réveillon
Sa belle-mère lui dit en arrivant avec le fils pour la joyeuse soirée. -« Voilà une fameuse bûche, T’en rappelles-tu ? Lorsqu’elle brûle, on doit oublier toute haine et aussi toutes les rancunes, jusqu’à ce qu’elle ait fini de se consumer. » Tinot -« Oui, oui, ça va ! Je tâcherai d’inviter tous mes amis, et la soirée ne sera que fête et joie en l’honneur de l’enfant Jésus. Promis, pas de haine, ni de rancune ! »

Se tournant vers son fils, Tinot lui dit :

– Tinot : « Fils, cours et va chercher les amis, invite les chez nous pour la soirée. »

Avant que l’enfant ne sorte, Tinot le rattrape et lui glisse dans l’oreille :

-Tinot « Surtout, évite la maison de notre voisin, celui qui n’a pas coupé sa haie, et puis, la maison de l’autre voisin, celui qui gare toujours mal sa voiture… Et puis aussi, il n’est pas utile que tu passes chez le policier du quartier qui m’a obligé à balayer mon trottoir. Quand à l’institutrice, je pense que de toute façon, elle n’est pas chez elle, il est inutile que tu ailles jusque là ! »

L’enfant part. (On doit voir qu’il sort de la maison et part vers la rue. Il peut faire semblant d’ouvrir et fermer la porte ; il peut marcher un aller/retour dans l’allée centrale ou même faire ses invitations dans l’allée centrale. En chemin, il rencontre son copain de classe, et les voilà discutant avec ardeur de leurs dernières parties de jeu vidéo ou de foot ou de… (ils gesticulent, ils font des grands gestes et parlent bien fort, en improvisant à propos des activités qu’ils connaissent). Tout à coup, le petit se souvient de sa mission.

– Le fils à son copain « Je dois aller chercher les amis de papa, salut, à plus ! »

– Le fils, comme en lui-même (en discutant avec son copain, il a oublié les recommandations !)« Donc, éviter le voisin de gauche, mais inviter celui de droite… Ou l’inverse ? Je ne sais plus… Réfléchissons… Le voisin a aidé papa à tailler la haie, et l’autre a mal garé sa voiture… Non, c’est l’inverse, l’un a prêté sa voiture à papa et l’autre a jeté ses branches dans notre jardin… Non… Rhaaa, je ne sais plus. Le mieux, c’est de les inviter tous les deux, comme ça papa sera content. » L’enfant sonne donc aux portes, et invite pour la soirée les deux voisins bien étonnés. Il fait semblant, peut-être dans l’allée centrale, les voisins pourraient être assis en bordure d’allée, avec les autres gens. Ils n’ont pas de texte particulier à dire, ils improvisent montrant qu’ils acceptent l’invitation, étonnés.)

Le fils : « Ensuite, papa m’a parlé du policier de quartier. Il faut toujours être ami avec le policier de quartier, donc, papa m’a sûrement dit de l’inviter. » Et l’enfant court jusqu’à la maison du policier qui accepte l’invitation avec un petit froncement de sourcils. (idem voisins)
Le fils : « Ensuite, je suis certain que papa m’a parlé de l’institutrice. Probablement parce qu’elle est si jolie ! Papa sera fier de moi, vite, j’y cours, j’y vole. » Et voilà le garçonnet formulant dans sa tête une invitation en bonne et due forme. (on le voit sonner à une porte et une dame ouvre et hoche la tête, encore dans l’allée centrale.)
A la maison, Tinot, sa belle-mère se réjouissent d’avance pour le réveillon : le bon repas est prêt, copieux et bien présenté, le sapin brille de mille étoiles, la crèche trône au centre du salon, et, dans la cheminée, brûle doucement la magnifique bûche rapportée la veille… (Ils touchent et admirent des choses sur la table, ils se frottent les mains, le ventre, admire les bouteilles de boisson, le sapin, les cadeaux…Le fils revient vers la maison et rentre)
Ding dong ! « Je vais ouvrir ! » Tinot se précipite à la porte, mais…
Le 1er voisin « Cher voisin, quelle surprise que vous m’ayez invité ! J’en suis très content, surtout que je voulais depuis longtemps m’excuser pour la haie, vous savez, ce n’était pas… »
Tinot, en grommelant, « Allons, allons, c’est oublié, entrez, installez-vous. »
La belle-mère, surprise de voir entrer le voisin, se met à sourire …
Ding dong ! « Je vais ouvrir ! » Tinot se précipite à nouveau, et…
Le 2d voisin « Cher voisin, quelle surprise que vous m’ayez invité ! J’en suis très content. Vous aviez raison, pour ma voiture, je voulais m’excuser. J’ai pris quelques leçons avec mon cousin, et je me gare beaucoup mieux, mainte… »
Tinot répond en souriant « Allons, allons, c’est oublié, entrez, installez-vous. »
Sa belle-mère le regarda dans les yeux, et lui fit un signe discret en direction de la bûche en flammes.
Ding dong ! « Je vais ouvrir ! » Tinot se dirige plus lentement vers la porte, se demandant quelle autre surprise l’attend.
Le policier : « Ah, monsieur Tinot ! Comme c’est gentil de ne pas me laisser seul ce soir ! »
Tinot : « Le policier de quartier ! C’est la totale. »
Le policier : «  J’espère que vous ne m’en voulez pas, pour le trottoir, hier, je ne faisais que mon travail, vous savez, ce n’était rien de perso… »
Tinot répond, franchement amusé, « Allons, allons, c’est oublié, entrez, installez-vous. »
La belle-mère  « Cette soirée est magnifique ! Et regardez-moi cette bûche de Noël, comme elle éclaire, comme elle réchauffe ! Vous savez, on dit que, aussi longtemps qu’elle brûle, il faut oublier… »
Ding dong ! Le gong interrompt la coquine.
Tinot : « Je vais ouvrir ! Je parie que c’est l’institutrice, qu’en penses-tu, fils ? » Tinot ouvre la porte, et accueille la demoiselle avec politesse.
L’institutrice : « C’est vraiment gentil à vous de m’avoir invitée, vous savez, la semaine passée, je ne voulais pas… »
Tinot « Allons, allons, c’est oublié, répond encore une fois Tinot. Entrez, installez-vous, les autres sont déjà là… »

Le policier : « Que disiez-vous, madame, à propos de la bûche ? Aussi longtemps qu’elle brûle… ? »
La belle-mère : « Eh bien, C’est une vieille coutume… »
Tinot lui coupe la parole « Une coutume de bûcheron, vous savez, aussi longtemps qu’elle brûle, on ne doit pas oublier que nous fêtons à Noël la venue de notre Sauveur, Jésus de Nazareth, et je propose de porter un toast à la joie que nous avons d’être tous ensemble ce soir ! »
Tous : « Amen ! »