Prière et jeux pour les petits et les plus grands
Douze dans un vase,
fratrie de disciples autour du Seigneur,
resserrée et figurée dans tous ses états,
du bouton à la fleur fanée.
Il y a là le reniement de Pierre,
le doute de Thomas,
Philippe réclamant la vision du Père
et encore Judas l’Iscariote,
pitoyable recrue.
Douze appelés à suivre,
dociles comme les tournesols,
la marche du soleil,
tendus vers le Père qu’annonçait le Messie.
(d’après V.Van Gogh, Vase avec 12 tournesols,1888 – Munich, Neue Pinakothek)
Jouons avec les douze !
Douze fils pour Jacob (Gn 49), douze tribus en Israël, douze disciples avec Jésus (Mt 10 :1), douze portes à la Jérusalem céleste (Ap 21 : 12 à 14)… La Bible regorge de ce chiffre douze !
Symbole du monde achevé, de la perfection, de ce qui s’accomplit sur terre en accord avec le divin, douze peut être le produit des quatre points cardinaux (sud/nord/est/ouest) ou des quatre éléments (air/terre/eau/feu) par trois, les trois termes en tout acte (sujet/verbe/complément), les trois essences du divin (Père/Fils /Esprit)… Déroulement cyclique du rythme spatio-temporel, on trouve douze heures dans le jour, douze mois dans l’année, sans un commencement, ou plutôt, dans un recommencement perpétuel…
Tant dans le Premier que dans le Nouveau Testament, douze représente la totalité du peuple élu, et pour l’Église chrétienne, le lien indissoluble qui la rattache à Israël. Douze est le symbole de la continuité, du projet sans fin, du cycle toujours en recommencement…
Par un simple loto d’images, jouons du chiffre douze avec les enfants. Ce loto choisit de mélanger les thèmes des fils de Jacob, des disciples de Jésus, des heures du jour, des mois de l’année chez nous et des mois de l’année de l’ancien Israël.
Avant de mélanger les différents thèmes, assurez vous qu’ils sont un peu connus indépendamment l’un de l’autre. Les planches thématiques peuvent vous y aider.
Pour les petits, commencez par un loto à trois thèmes : disciples, heures et mois en français. Avec les plus grands, vous jouerez au loto à cinq thèmes : disciples, fils de Jacob, heures, mois français, mois en Israël.
Matériel nécessaire : Un meneur et…
Pour 6 enfants maximum, au loto à trois thèmes :
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une copie des planches thématiques 3th, découpées en petites cartes.
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les plateaux de jeu 3th, une pour un ou deux enfants.
Pour 10 enfants maximum, au loto à cinq thèmes :
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une copie des planches thématiques 5th, découpées en petites cartes.
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les plateaux de jeu 5th, une pour un ou deux enfants.
Règle du jeu:
Le meneur mélange puis tire les cartes une à une. Il annonce la carte et celui qui la trouve sur son plateau la reçoit.
Le meneur de jeu peut garder la carte entre 5 et 15 secondes. Il peut l’annoncer par les mots mais aussi en décrivant le dessin, ou la montrer. Si personne ne réclame la carte, il la remet dans la pioche. Si un joueur se trompe, en réclamant une carte qui ne lui revient pas, le meneur de jeu lui retire une carte de sa planche et la remet dans la pioche.
Le premier joueur à avoir rempli tout son plateau gagne.
Le choix des mots et des images
Les douze fils de Jacob : cités dans le livre de la Genèse, les 12 fils de Jacob préfigurent les 12 tribus d’Israël, peuple élu de Dieu. La planche thématique « Fils de Jacob » reprend les symboles donnés par Jacob à sa descendance, sous forme de bénédictions, en Genèse 49.
L’organisation d’Israël en douze tribus se marque tout au long du Premier et du Nouveau testament, de façon effective (géographique, politique, familiale), mais plus souvent de façon symbolique, théo-logique. Il faut marquer l’appartenance au peuple du Dieu unique et Créateur, et, à travers cette appartenance, Le rejoindre dans son projet pour la Création. On peut relire tous les passages traitant des douze tribus, et trouver de nombreuses listes quelque peu différentes selon qu’elles parlent des familles ou des territoires. Il est important de déceler le sens des listes dans le contexte où elles sont écrites et/ou insérées dans le canon biblique. La bonne question est : pourquoi ? Pourquoi cette liste, sous cette forme, est-elle placée à cet endroit ? Le texte est-il écrit avant l’exil ou après l’exil ? L’auteur doit-il rassembler Israël, le mobiliser contre un ennemi, lui rappeler son alliance avec Dieu…? Le but recherché par le texte justifie les petites nuances entre ces listes.
Un exemple : les lévites, descendants de la tribu de Lévi, sont cités comme tribu, mais ne possèdent pas de territoire. « Il (Moïse) n’avait rien donné en partage aux gens de la tribu de Lévi. En effet, leur part, c’est de servir le Seigneur, Dieu d’Israël, comme celui-ci l’a promis. » (Jos 13 :33). Chaque fois que Josué aborde le partage des terres, il conclut par la situation des lévites et la bénédiction de Dieu… Tout le chapitre 21 est destiné aux villes des lévites, et se termine par « Le Seigneur donne aux Israélites tout le pays qu’Il a promis à leurs ancêtres… Le Seigneur leur donne la paix… de cette façon, toutes les promesses que le Seigneur a fait au peuple d’Israël se réalisent. Aucune ne reste sans résultat. » (21 : 41 à 45). Les lévites ont l’Éternel en héritage, leur présence, sentinelles de Dieu au milieu de tout Israël, assure la réalisation des toutes les promesses. Dans le livre de Josué, le texte nous invite à découvrir, non pas seulement un compte rendu historico géographique du partage des territoires, mais surtout la manière dont les hommes peuvent s’organiser et placer Dieu au milieu d’eux, pour vivre avec bonheur dans l’Alliance.
Les douze disciples de Jésus : Si les évangiles sont d’accord pour le chiffre de douze, les noms des disciples varient parfois d’un texte à l’autre. Nous pouvons rendre l’enfant attentif au fait qu’il ne lit pas un récit journalistique, ni historique. Les disciples sont importants par le rôle qu’ils tiennent auprès de Jésus et de la foule qui l’entoure, dans le cadre de l’annonce de la Bonne Nouvelle. La Bible ne les décrit pas plus que le strict nécessaire. Parfois, elle ne les décrit pas du tout, nous laissant à nous, quelques 20 siècles plus tard, l’occasion de nous identifier à ces personnages pleins de foi et pourtant si fragiles… On sait aussi que les auteurs voulant toucher un « public cible », utilisent parfois un mot grec plutôt qu’araméen ou hébreu, dans le but d’être compris. L’utilisation de prénoms différents, dans deux évangiles, pour un même personnage, peut s’expliquer dans la même démarche…
Sur les plateaux de loto, suivant les détails glanés dans les textes bibliques, les disciples décrits comme pêcheurs sont représentés avec des accessoires de pêche : Simon Pierre (Jn 1 :42), André, Jacques, Jean ; Mathieu Lévi (Mc 2 :14 et Luc 5 : 27) et Jacques Lévi (Act 1 :13) sont au bureau des taxes ; Philippe est mis à l’épreuve par Jésus pour nourrir 5000 personnes (Jn 6 : 5 à 7); Nathanaël Barthélemy étudie les textes de la Torah (Jn 1 : 43 à 51); Thomas veut toucher les plaies du crucifié (Jn 20 : 26 à 29); Simon le zélote (Les zélotes, issus du groupe des pharisiens, mènent une lutte armée contre l occupant romain et ceux qui le soutiennent. Ils dénoncent l injustice sociale et sont qualifiés par les dirigeants de bandits ou de terroristes. Leur foi dans le Dieu unique, seul Seigneur, amène ces agitateurs politiques à lutter contre tout pouvoir. (Source : Dictionnaire encyclopédique de la Bible, Ed Brepols 1987 Maredsous.) » fait partie d’un groupe de « terroristes » voulant chasser l’envahisseur romain par la force de l’épée ; Judas vend Jésus pour 30 pièces (Mc 14 : 10) ; Thadée-Jude est envoyé, dans les évangiles apocryphes (Un texte est dit « apocryphe » lorsque il ne fait pas partie du canon (= choix et classement) biblique, juif ou chrétien, car d origine douteuse et/ou non recoupée par d’autres textes.) pour guérir Abgar Roi d Édesse, Abgar est très malade et écrit à Jésus pour que celui-ci vienne le guérir et partager le pouvoir sur ses terres. Jésus décline l invitation et envoie Thaddée guérir Abgar et convertir Édesse. » au nom de Jésus, d’où le dessin du caducée, symbole des soignants, il est peut-être le jumeau de Thomas (Mc 3 :18) .
N’est pas dessiné, Matthias « don de Dieu », disciple choisi pour remplacer Judas l’Iscariote après sa mort. ( Ac 1 :21-26.) Ce remplacement montre bien l’importance de la symbolique du nombre douze, pour ceux que Jésus va envoyer à sa suite, en apôtres.
Crédits: Marie-Pierre TONNON