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Les sacrements pour nos enfants : un moment privilégié pour communiquer

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À la sortie du culte, la petite  Anne-Claire me bouscule du coude et me dit tout à coup : « Tu viens, je voudrais te parler, à toi seule… ». C’est à sa monitrice d’École biblique qu’elle s’adresse ainsi. Nous trouvons un endroit au soleil pour discuter : « Tu sais, j’aimerais participer à la Sainte-Cène»… J’attendais depuis quelque temps qu’une telle demande jaillisse enfin parmi les enfants de notre École biblique. Alors contente des paroles d’Anne-Claire je réponds : « C’est une bonne nouvelle ça ! Tu sais ce qu’on va faire ? On va en parler dans notre groupe mercredi, tu leur diras ton désir et peut-être d’autres s’exprimeront-ils ? »

Anne-Claire est satisfaite. J’en parle à ses parents, ils sont au courant, ils ont souvent discuté avec elle depuis son baptême, il y a bientôt deux ans (elle a 10 ans et demi). Ils souhaitaient que leur fille m’en parle elle-même.
Le mercredi arrive : la demande d’Anne-Claire trouve tout naturellement sa place dans le moment de partage que nous avons instauré dans notre groupe. Elle en avait déjà parlé à Déborah qui elle aussi souhaite participer à la Cène « parce que je ne veux plus me sentir exclue, j’entends bien que l’invitation est aussi pour moi ! » Gwenaël nous dit ce jour-là que lui aussi aimerait être accueilli au repas du Seigneur. Les trois autres enfants du groupe sont plus réservés. Patrice nous dit qu’il souhaite attendre encore. Nelly se fait très discrète et Jérémy nous dit qu’il demandera d’abord le baptême.

Nous parlons de ce que cela veut dire pour chacun et des modalités pratiques : en parler avec le pasteur, avec les parents… Alors Deborah s’inquiète : « Je n’ai rien dit à mes parents, jamais je n’oserai… »
Mais moi je trouve là une occasion de communiquer avec les parents de Deborah, même s’il me semble que de son côté elle doive en parler aussi.
Parler avec eux du désir de leur enfant et des réponses de l’Église, ce sera une vraie rencontre, autour d’un sujet qui les concerne, parce qu’il est d’abord venu de leur enfant.

Les réunions de parents dans le cadre de l’Église, c’est souvent une déception pour les catéchètes qui les organisent. Relativement peu de parents se mobilisent, une constatation qui se fait aussi à l’école et dans toutes les associations. Les parents redoutent peut-être ces rencontres car ils ont peur de se faire agresser, à cause de leur indifférence, de leur manque d’engagement personnel… Mais ils ne refusent pas le dialogue. La réunion générale leur fait peur et pourtant ils ne sont pas indifférents.

L’histoire d’Anne-Claire, de Déborah et des autres peut nous faire souligner plusieurs choses :

– il est plus facile de communiquer avec les parents quand il s’agit d’une question qui concerne personnellement leur enfant

– l’attitude des parents engagés dans l’Église et de ceux qui ne le sont pas n’est pas la même, mais des réticences peuvent exister des deux côtés

– on peut rencontrer des parents personnellement pour parler avec eux d’un désir de leur enfant (par exemple une demande de baptême ou le désir d’être accueilli à la Cène)

– pour informer de la possibilité qu’offre l’Église, quand il n’y a pas de demande explicite des enfants, il vaut mieux choisir un moyen de communication plus neutre : une réunion de parents sur ce sujet, un temps d’annonces pendant un culte de familles, un temps à la fin d’un week-end où il y a un moment avec les parents…

– On peut aussi attendre que les parents fassent une démarche. C’est souvent ce qui se passe pour un baptême : nous aimerions faire baptiser notre enfant ou nos enfants, est-ce possible à leur âge ? (sous-entendu : ils ne sont plus des bébés et pas encore des catéchumènes).

– Ou notre enfant voudrait se faire baptiser, que faut-il faire ?… Les parents savent que l’Église est là pour répondre à ce type de demande. Ils acceptent aussi volontiers la préparation qui leur est demandée. C’est une occasion d’échanges qui dépassent souvent la demande de départ.

Mais la question de l’accueil des enfants à la Cène est encore un débat  dans certains lieux pour que les parents se sentent libres. Surtout quand il s’agit de parents détachés de la vie de l’Église. Ils ont des réticences qui leur viennent peut-être de leur propre enfance et du souvenir de leur première communion.Si Déborah a peur d’en parler à ses parents n’est-ce pas parce qu’elle sent chez eux des réticences ou une gêne ?

Les parents, même ceux qui sont engagés dans l’Église peuvent aussi avoir peur qu’il s’agisse là d’un engagement trop précoce.

Le dialogue avec eux est alors d’autant plus important, un dialogue où il s’agit d’abord de témoigner d’une invitation qui est faite à leur enfant, sans rien brusquer. Pour certains l’accueil de l’Église sera reçu autant pour eux-mêmes que pour leur enfant, chez d’autres la peur sera dominante et ne disparaîtra que si nous n’insistons pas. C’est alors ce qui se passe chez d’autres enfants qui pourra faire avancer le dialogue, qui pourra le faire rechercher même.

Les sacrements sont offerts aussi aux enfants dans les églises de la Réforme. C’est là un moment privilégié pour communiquer avec les parents, une manière de leur dire aussi qu’ils ont leur place dans l’Église, même si eux ne s’engagent pas davantage.

Quand les parents souhaitent se former…

Quand les parents demandent de l’aide pour choisir un livre, il est important de bien les écouter car leurs attentes peuvent être variées : cela peut-être de la curiosité intellectuelle, un retour aux sources, une quête plus spirituelle. La réponse peut être alors : une meilleure connaissance de la Bible, des données théologiques, sociologiques ou historiques… Que conseiller ?
Voici une liste de quelques ouvrages faciles à lire.

Introductions bibliques

  • Petit guide biblique, d’Olivier Pigeaud, Ed. Bergers et Mages, en vente chez Olivetan
  • Il était une fois la Bible, Collectif, auteurs Christiane Diéterlé, Charles-Daniel Maire, Alain Massini, Ed. Olivétan
  • La Bible, nouveau mode d’emploi, de Jean-Claude Verrecchia, Ed. Société Biblique Française
  • Le Credo, ou Symbole des Apôtres. Une Foi pour l’An 2000, d’Alphonse Maillot, Ed. Réveil et Publications

Protestantisme

  • Le protestantisme, ce qu’il est, ce qu’il n’est pas, de L. Gagnebin et A. Gounelle, Ed. La Cause
  • Les grands principes du protestantisme, d’André Gounelle, Éd. Olivetan

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