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Que transmettre à nos jeunes ?

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Après le temps de l’Avent, qui nous a préparés à la fête de Noël, l’année liturgique se poursuit par le temps du Carême qui nous conduit vers Pâques…
Que signifie ce temps ? Que nous inspire-t-il ? Quels sentiments fait-il naître en nous ? Devrait-il nous rendre tristes ? Qu’en dire à nos jeunes ?

D’abord une mise en garde !

Dans notre monde où tout se monnaye… nous qui affirmons dans nos confessions de foi que le salut est déjà acquis par la grâce de Dieu et qu’il n’y a donc plus lieu de s’en inquiéter, il est fondamental de lutter pour nous débarrasser nous-mêmes et instruire nos jeunes concernant la gratuité de nos actes. Ce temps liturgique ne doit surtout pas être un temps où je dois faire mes preuves pour être aimé de Dieu. Loin de nous l’idée de mérite, même si elle a joué et joue trop souvent encore un rôle déterminant. Elle n’a pas sa place dans l’espérance qui nous anime. Quand je crois et quand j’agis, débarrassée de toute idée de récompense divine, je suis au cœur du message de l’Évangile.
Croire ne se réduit pas à une nécessité commandée par la peur de la mort et l’espoir d’un gain dans l’éternité. Croire impose le choix d’une existence libre et solidaire du monde, aussi difficile et aussi désintéressé que les choix proposés et vécus par ceux qui ne croient pas ! Être sauvé, c’est renaître au monde dans la liberté et la fraternité qui viennent de Dieu, pour contribuer à instaurer une humanité plus humaine.

Pour un service joyeux, sans entrave, savons-nous transmettre cette dynamique de la vie chrétienne ?

Dégagés du carcan des « bonnes œuvres » en vue d’une récompense, il n’est pas interdit et il est même recommandé de réfléchir et de prendre nos responsabilités. Il n’est pas interdit d’écouter le monde en profondeur. Il n’est pas interdit de reconstruire patiemment les routes de la paix, là où nous vivons.
Nos jeunes nous questionnent : de quoi demain sera-t-il fait ? Ce n’est ni par le secours de la boule de cristal ou l’indicateur boursier que nous pouvons leur répondre. Cependant une certitude demeure : c’est aujourd’hui le temps que Dieu nous confie afin de témoigner de son amour !
Jésus, dans l’évangile, nous interpelle :  » C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que le monde reconnaîtra que vous êtes mes disciples  » (Jean 13,34-35). Il n’est question ici ni de doctrine, ni de temps liturgique de l’Église ! C’est là l’ultime critère, à la fois d’une simplicité désarmante et d’une suprême exigence. Les gens de la rue ne s’y trompent pas quand, désignant ceux qu’ils considèrent comme de vrais chrétiens, ils avancent les noms d’Albert Schweitzer, de Martin Luther King, de Desmond Tutu, de l’abbé Pierre, de sœur Emmanuelle ou de mère Teresa.

Sans doute peut-on se demander, ou se redemander durant cette période de l’année liturgique ce que signifie être disciple du Christ dans notre quotidien. Sans doute faut-il entendre un appel fort à reprendre le chemin de l’humilité, du pardon, de la réconciliation. Sans aucun doute aussi il est évident qu’une telle disposition au pardon et à la réconciliation devrait être quotidienne pour chacun de nous.

Alors, il n’y a qu’une solution : en avant pour la « Carême attitude » tout au long de nos jours… tout au long de notre vie ! Nos enfants et nos jeunes nous en seront reconnaissants !
Crédit : Patrick Baudet
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