« Je relooke, tu relookes, il relooke, nous relookons ! »
L’heure est au relooking (doit-on dire relookage ?!?).
Pas une personnalité publique, les starlettes, les people, les hommes et les femmes politiques, rois, princes, et manants, pas une personnalité publique qui ne passe par les mains d’au moins une maquilleuse, une habilleuse, un coiffeur, un conseiller en maintien et gestuelle, un secrétaire pour affiner chaque virgule de toute communication écrite ou verbale, un designeur, un manadger… Il faut pouvoir jongler avec réseaux sociaux, les médias d’écrans et de papier, avec le son et l’image… Certains groupes religieux ne s’y trompent pas, qui engagent des professionnels du Relooking pour s’imposer face aux exigences de la société actuelle.
Nos Églises et notre catéchèse, doivent-elles se plier à la tyrannie du paraître ?
Le paraître sera-t-il aujourd’hui le seul critère pour être entendus ?
Si nous peinons sur le paraître, allons-nous dis-paraître ?
C’est une question pour nos églises, et c’est une bonne question pour notre catéchèse.
Souvenons-nous qu’au travers des siècles, la Parole de Dieu a été portée et apportée par des amateurs, dans le meilleur sens du mot, et par des bénévoles, au sens premier du mot.
Souvenons-nous que si un pasteur réformé (par exemple) porte une sévère robe pastorale, c’est, d’une part, parce qu’il est formé pour être « docte » (personne qui a des connaissances étendues), mais aussi et surtout, parce que cette tenue neutre lui permet de mettre en avant une Parole qui n’est pas la sienne, un peu comme les conteurs ou les utilisateurs de kamishibaï qui vont s’habiller de façon à rester effacés derrière l’histoire qu’ils racontent.
Dans le même esprit, le jeu d’orgue souvent proposé après la prédication a cette fonction de neutralité, afin que chacun s’approprie pour lui-même, dans sa propre situation, le message de l’Écriture…
Dans le même esprit encore, l’architecture et la décoration de nos églises doivent accueillir le riche, le pauvre, le triste, le gai, le vieillard et le bambin, le baptême et les funérailles…
La Parole de Dieu est pour tous, à travers tous les temps.
Pouvons-nous être attentifs à ne pas confondre «l’accueil » et « le paraître » ?
Dans nos églises, dans notre catéchèse, ne succombons pas à la facilité de la mode et de l’apparence.
Pour ce qui est du contenu, du fond, et ce qui est de la présentation, de la forme, c’est l’accueil qui est à l’inspiration de l’accueil du Christ, et c’est l’accueil qui doit témoigner auprès des foules (cfr Actes 2,6) de l’actualité de la foi et du message de l’Évangile.
Et pour rejoindre notre thème de la table dressée, ne vaut-il pas mieux un savoureux gâteau sans forme qu’une magnifique pièce montée insipide ?!?!