Point KT

Jésus nous donne les 7 clefs du bonheur : le totem des béatitudes

image_pdfimage_print

Jésus nous donne les 7 clefs du bonheur : le totem des béatitudes Un totem dans une église ? Cela peut paraître surprenant. Et pourtant, c’est ce que l’on pouvait voir il y a quelques années dans deux paroisses de Genève. Il s’agissait en effet d’un totem tout à fait particulier, avec des animaux symbolisant le message des sept clefs du bonheur données par Jésus dans les béatitudes.
Imaginé par Line van Baalen, pasteur, et Jill Bohning, diacre, ce programme a été réalisé avec des enfants de 8 à 11 ans, entre Noël et Pâques, et s’est conclu par un culte.

Matthieu 5,3-10

Les enfants du caté ont découvert les sept clefs du bonheur apportées par Jésus, du vrai bonheur dans la vie de tous les jours, même quand les larmes coulent, et ceci avec l’aide de divers textes bibliques et les animaux qui figurent sur le totem.
Pour les Indiens d’Amérique du Nord, le totem c’est ce qui relie les membres d’un même clan, ce qui leur permet d’exprimer leur appartenance à ce clan. Dans leur langue le mot « totem » signifie « frère ». Un totem est aussi une sorte de grand livre d’images qui illustre, par l’image d’un animal, les qualités les plus importantes pour eux.
Pour nous chrétiens notre totem a la forme de la croix du Christ, qui est notre signe distinctif. Il porte le texte des béatitudes ( Matt 5,1 10 ), un texte central pour notre foi qui est comme les sept règles de vie données par Jésus à ses amis pour qu’ils soient heureux, un peu comme Moïse avait donné au peuple d’Israël, les 10 Paroles. Les animaux ont été choisis comme des aides pour mieux comprendre chacune de ces règles grâce à leurs qualités particulières. Certains, comme le loup et l’agneau, sont utilisés par le prophète Esaïe et repris par Jésus, l’aigle illustre des qualités de Dieu, l’âne est présent dans plusieurs textes bibliques. D’autres animaux, comme le castor, sont absents de la Bible. Pour tous nous avons aussi utilisé leurs qualités naturelles, indépendamment des textes bibliques.

v. 3  « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux », c’est à dire « heureux ceux qui reconnaissent qu’ils ne se suffisent pas à eux mêmes et découvrent que Dieu les aime comme ils sont ».

Dieu nous aime, même si nous sommes loin d’être parfaits, et c’est déjà là un petit bout du Royaume de Dieu qui se fait connaître, et une bonne raison de se réjouir au lieu de désespérer. Pas besoin d’être Superman ou de copier les autres pour être aimé de Dieu.
Jésus n’a pas demandé aux douze d’être parfaits pour les appeler comme disciples et apôtres. Il a fait d’eux ses amis, avec toutes leurs qualités et tous leurs défauts aussi. Et c’est seulement quand on se connaît comme « pauvre » qu’on peut chercher, accepter, recevoir l’aide des autres et celle de Dieu.
L’âne servait de monture des rois d’Israël lors d’une mission de paix. L’ânon qui a porté Jésus nous rappelle l’amour de Dieu pour les petits, pour ceux qui ne se croient pas supérieurs aux autres.

v. 4 « Heureux les doux, ils hériteront la terre », c’est à dire « heureux les doux, ils vivront en harmonie avec la terre dont ils héritent ».

Nous savons bien que si nous sommes durs, agressifs avec un camarade, un animal ou la nature, ils nous le rendent bien. Soit ils nous rejettent, soit ils se sauvent dès qu’ils nous aperçoivent, soit ils nous mordent.
Nous savons aussi que si nous continuons à polluer, il n’y aura plus de terre à hériter. Mais personne n’est jamais toujours doux, ce n’est pas possible, nous sommes un mélange de douceur et de violence. Être doux ne veut pas dire se laisser marcher dessus, être faible, ça veut dire être ferme, demander la justice avec force mais en refusant de marcher sur l’autre pour gagner.
Nous avons tous du loup et de l’agneau en nous. Avec Jésus, c’est aussi en nous-mêmes que la prophétie d’Esaïe doit s’accomplir : « Le loup habitera avec l’agneau » (Es 11,6) et  « Le loup et l’agneau brouteront ensemble » (Es 65,25)
Il nous faut apprendre à apprivoiser l’agneau et le loup en nous. « Ne vous attaquez pas aux personnes mais au problème. » (M-L. King)

v. 5 « Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés » c’est à dire « heureux ceux
qui ne s’enferment pas, ni dans la joie, ni dans la peine, ils seront entourés et consolés. »

Si, quand nous sommes tristes, quand nous souffrons, nous nous isolons ou que nous faisons semblant que tout va bien, personne ne peut nous soutenir avec un geste d’amitié, nous offrir une épaule pour pleurer, nous écouter avec notre chagrin, etc. Ce n’est pas comme ça qu’on peut être heureux.
Avec tous les amis de Dieu nous formons l’Église et l’Église est le lieu où on peut tout partager et trouver la consolation auprès des amis.
Depuis le début du christianisme, le poisson est le symbole qui permettait aux amis de Jésus de se reconnaître et d’oser parler, de partager leurs difficultés et leurs joies.
ICHTUS « Poisson » = « Jésus Christ, Fils de Dieu, Sauveur » en grec : symbole de la communauté chrétienne, signe de reconnaissance et d’appartenance.

v. 6 « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, ils seront rassasiés », c’est à dire « heureux ceux qui veulent de toutes leurs forces ce qui est juste, ils auront ce qu’ils cherchent. »

La justice ne tombe pas du ciel comme la pluie. Il faut la vouloir, aussi fort qu’on veut un verre d’eau après une longue course en plein soleil, il faut se battre pour elle ; nous qui avons plus que beaucoup d’autres habitants de la terre, nous devons faire un grand effort pour contribuer à plus de justice, autour de nous et plus loin. Pour être juste, il faut alors partager , ce qui n’est jamais facile.
Cf. La parabole de Matthieu 19, 23-27 : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou de l’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des cieux ». D’où la présence du chameau sur le totem.
L’aigle est un animal commun en Palestine, encore aujourd’hui dans le Néguev. Dans la Bible il est plusieurs fois l’animal choisi pour parler de l’attention avec laquelle Dieu prend soin de son peuple, en lien avec l’Alliance qu’il a établie avec lui (cf. Ex. 19,4-6 et Deut. 32,10-11).
L’aigle avec sa vue perçante et sa capacité de regarder le soleil en face nous apprend que pour être juste il faut regarder les choses et les personnes en face, comme elles sont, en prenant de la distance, pour voir tous les éléments.

v. 7 « Heureux les miséricordieux, il leur sera fait miséricorde », c’est à dire « heureux ceux qui agissent avec bonté, ils seront traités par les autres de la même manière ».

La miséricorde, c’est avoir un cœur sensible aux autres, avoir le désir de les comprendre, sans calcul de réciprocité. C’est Dieu qui commence la chaîne d’amour, de bonté gratuite. Il nous aime si fort, il nous pardonne et nous aide si bien, qu’en réponse nous avons envie de faire pareil, nous qui avons été créés à son image.
Le chien est considéré comme « le meilleur ami de l’homme », il garde, guide des personnes aveugles ou handicapées, et sauve des vies gratuitement lors d’avalanches, de tremblements de terre ou de noyades.

v. 8 « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu », c est à dire « Heureux ceux qui sont sincères, ils verront Dieu ».

Les cœurs sincères, ceux qui ne trichent pas, ni avec Dieu, ni avec les autres, ni avec eux-mêmes. Sincère veut dire « sans cire ». On utilisait cette expression pour parler d’un marbre dont les fentes, les défauts  n’avaient pas été camouflés avec de la cire. Ils peuvent trouver dans la prière une relation d’amitié et de confiance avec Dieu.
Le taureau, symbole du sacrifice offert à Dieu pour lui faire plaisir représente tout ce que nous croyons devoir faire pour « mettre Dieu dans notre poche ». Mais on ne peut pas acheter son amour et il ne veut pas la mort des animaux. Ce qu’il attend de nous, ce qui lui fait plaisir, c’est que nous l’aimions d’un amour vrai, avec fidélité et sincérité (cf. Osée 6,6 et Jér. 7,21-23).

v. 9 « Heureux ceux qui font œuvre de paix, ils seront appelés fils de Dieu » , c’est-à-dire « heureux ceux qui construisent la paix, ils continuent l’œuvre de Dieu ».

La paix est d’abord un cadeau de Dieu, cadeau sans lequel le bonheur ne serait pas possible, et toutes les béatitudes n’auraient aucun sens.
C’est pourquoi nous avons mis la colombe tout en haut. La Bible nous rappelle sans cesse qu’il ne peut y avoir de paix sans justice, sans bonté, sans douceur, sans attention à la misère des autres, sans sincérité et sans donner à l’autre sa place.
Depuis Noé la colombe est l’oiseau de la paix, cette paix que nous désirons tous: la paix entre nous, dans nos familles et partout dans le monde, la paix en nous-mêmes, la paix avec la nature et la paix avec Dieu. Jésus nous offre SA paix et il nous invite à porter cette paix aux autres et à devenir bâtisseurs de paix, bâtisseurs infatigables comme les castors.

Pour la construction du totem, vous trouverez quelques indication ici