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Culte de la Réformation

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La fête de la réformation revient tous les ans. Mais savons-nous encore ce que nous fêtons ? Il ne s’agit pas juste de se glorifier de nos racines protestantes, encore moins de nous replier sur cette identité pour en exclure les autres, mais d’en (re-)découvrir la saveur et le sens afin d’en tirer un enrichissement pour notre foi et notre vie de chrétien. C’est l’objectif de ce culte de la réformation animé par les confirmands (catéchumènes de 2ème année) alors qu’étaient accueillis les nouveaux catéchumènes.

Préparation : Les textes liturgiques ont été partagés entre les confirmands et lus deux ou trois fois à haute voix lors de la séance de catéchisme précédant le culte.

Déroulement

Accueil :
Recevez de la part de Dieu, la grâce, la joie et la paix, dans votre cœur et dans votre vie.
C’est Dieu qui nous accueille, il se réjouit de nous voir réunis.
Avant que nous le cherchions, Il nous a cherchés ; avant que nous le connaissions, Il nous a connus, avant que nous venions ici, Il nous avait invités.
D’après Antoine Nouis, La galette de la Cruche, tome III, p.19
Rassemblés ce matin par Ta Parole, nous ne sommes pas une foule anonyme, mais des personnes : des hommes et des femmes, des jeunes et des anciens, des invités et des habitués, des fidèles et des occasionnels. Père, tous, nous sommes invités par ton Evangile, appelés par notre nom, accueillis par ton amour. Père, ouvre nos oreilles ! Elargis notre cœur ! Fais grandir notre foi !  Amen

Cantique : C’est un rempart (Arc-en-ciel 543/1-2 et 4)

Psaume 46/2-4, 8 et 2 : dialogué entre l’officiant (O) et l’assemblée (A)
O : Dieu est pour nous un abri sûr, un secours toujours prêt dans la détresse.
A : C’est pourquoi nous n’avons rien à craindre, même si la terre se met à trembler,
O : Même si les montagnes s’écroulent au fond des mers,
A : Même si les flots grondent, bouillonnent, se soulèvent et secouent les montagnes.
O : Le Seigneur de l’Univers est avec nous, le Dieu de Jacob et notre forteresse.
A : Dieu est pour nous un abri sûr, un secours toujours prêt dans la détresse. Amen

Répons

Récit :
Dieu est pour nous un abri sûr… ces mots ont été écrits, il y a bien longtemps, répétés par nos frères juifs pendant des siècles, par d’autres chrétiens avant nous. Ce sont des mots qui disent que Dieu est proche de nous et qu’il veut notre bien. Ca vous parait évident ? Peut-être, pourtant, dans l’Eglise, on n’a pas toujours parlé de Dieu comme ça. Laissez-moi vous raconter…
Il y a longtemps, au XVIe siècle, les chrétiens avaient plutôt peur de Dieu. L’Eglise présentait le Christ dans sa gloire comme le juge, un juge juste, mais tout de même redoutable. Alors les croyants étaient inquiets : est-ce qu’ils agissaient assez bien, est-ce qu’ils croyaient assez fort, est-ce que ce qu’ils faisaient plairait assez à Dieu pour qu’il ne les envoie pas souffrir éternellement en enfer après leur mort ?
Et cette peur de l’enfer était d’autant plus présente que les temps étaient durs : les épidémies de peste, les guerres, les troubles et les famines rendaient la mort présente et menaçante. Cette mort qui guette posait à chacun, cruellement, la question de l’au-delà et du jugement de Dieu qui pèse sur lui.
Bizarrement aujourd’hui, nous sommes un peu dans l’extrême inverse : nous oublions souvent de nous sentir responsables devant Dieu, nous avons l’impression de ne devoir de compte qu’à nous-mêmes, de posséder la vérité ou de la connaitre mieux que les autres, nous oublions simplement de faire une place dans notre vie pour Dieu.
Pour une fois, regardons-nous sans tricher avec nous-mêmes et présentons-nous tels que nous sommes devant Dieu.

Confession du péché : (d’après Nicolas BAUD, Au Commencement, p.36)
Seigneur,
Pour toutes les fois où je veux te montrer que je suis vraiment quelqu’un de bien, pardonne-moi.
Pardonne-moi lorsque j’oublie que tu me connais.

Pour toutes les fois où j’utilise ton amour offert pour justifier mon inaction et mon immobilisme, pardonne-moi.
Pardonne-moi lorsque je ne vis pas cet amour que tu me donnes.
Pardonne-moi lorsque je le garde pour moi, lorsque je ne le partage pas, lorsque je ne le fais pas rayonner.

Pour toutes les fois où je crois que tu m’aimes parce que je le mérite, pardonne-moi.
Pardonne-moi lorsque je pense que je le mérite plus que d’autres.
Pardonne-moi lorsque je crois que tu me donnes de connaître la vérité mieux que les autres.

Lorsque je viens avec mes certitudes, pardonne-moi.
Lorsque je viens en croyant tout savoir, pardonne-moi.
Lorsque je ne cherche pas à apprendre des autres, pardonne-moi.
Amen

Répons

Récit :
Revenons à nos moutons ou plutôt à ces chrétiens du XVIe siècle dont je parlais tout à l’heure. Parmi ces chrétiens du XVIe siècle, croyants sincères mais inquiets, il y avait Martin, un jeune homme un peu plus âgé que les catéchumènes et qui avait commencé des études de droit. Mais voilà qu’un jour, il échappe de peu à la mort, il se trouve pris dans un orage si terrible qu’il croit sa dernière heure arrivée : il a si peur de mourir et d’aller brûler en enfer pour l’éternité qu’il reconsidère ses projets d’avenir. Il devient moine et entre au couvent, pensant probablement que cette décision le ferait paraitre meilleur aux yeux de Dieu.
Martin entreprend alors des études de théologie, il réussit bien, si bien qu’il devient enseignant : il enseigne l’Écriture sainte, la Bible.
Seulement voilà, être un bon moine respectueux des règles de son ordre et de l’Église ne suffit pas pour que Martin ait moins peur du jugement de Dieu. Il va néanmoins trouver la paix grâce à la lecture de l’Écriture, à laquelle il est astreint par son métier de professeur chargé d’enseigner la Bible.

En étudiant la Bible, il découvre, et cette découverte va changer sa vie, il découvre qu’aucun être humain ne peut être juste par lui-même devant Dieu. Tout ce que l’homme peut faire : bien se conduire, bien agir, faire des dons à l’Eglise et aux pauvres, se priver de nourriture, devenir moine ou prêtre, renoncer à tout et devenir pauvre, rien de cela ne rendra jamais juste (Rom 3 :10). Mais l’homme qui cesse de chercher à s’en sortir par lui-même, d’accumuler des bonnes œuvres comme on accumule des bons points, comme pour obliger Dieu à le reconnaître juste et à l’accueillir, l’homme qui se reconnaît incapable de plaire à Dieu et de répondre parfaitement à ce que Dieu attend de nous, cet homme là découvre que Dieu l’aime, que Dieu ne veut pas sa mort ni sa destruction, mais au contraire, sa délivrance et sa vie. Faire pleinement confiance à Dieu, préférer compter sur Dieu plutôt que sur soi-même, c’est ça avoir la foi et c’est la seule chose que Dieu demande aux humains. La vie, l’enseignement, la mort et la résurrection du Christ attestent à chacun que Dieu l’aime et ne veut pas tenir compte du péché.

Annonce de la grâce :
Cette parole de grâce, cette déclaration d’amour s’adresse à nous ce matin.
La valeur de notre vie ne dépend de ce que nous faisons pour Dieu, mais de ce que Dieu a fait pour nous : Aujourd’hui, il nous redit ce qu’il n’a cessé de répéter depuis le jour de notre baptême :
« Je t’ai appelé par ton nom depuis le commencement de ton histoire.
Je t’ai formé des profondeurs de la terre et t’ai tissé dans le sein de ta mère.
J’ai gravé ton nom dans la paume de ma main.
Je te garde une infinie tendresse et je prends soin de toi.
J’ai mis en toi toute ma joie. »
Que son pardon et son amour nous fasse vivre comme ses enfants. Amen.

Répons

Récit :
Revenons à Martin : sa découverte de l’Evangile va lui donner l’apaisement qu’il cherchait. Sûr de l’amour de Dieu, sûr de son salut, il peut vivre et faire tranquillement, sereinement son travail d’enseignant. Et il ne va pas s’en priver : il va enseigner ce qu’il a découvert dans la Bible à ses élèves. Et les choses auraient en rester là, mais Martin voit la contradiction entre ce qu’il trouve dans la Bible et ce qu’il observe de la vie et des pratiques réelles de l’Église. Alors il ne peut pas se taire ! Et encore moins lorsqu’arrive dans sa région un moine nommé Tetzel chargé par l’évêque de Mayence de collecter des dons en échange desquels les donateurs reçoivent le pardon pour leurs fautes ou celles d’un de leurs proches décédés. On appelait ça les « Indulgences ».

Cette pratique nous parait étrange, mais à l’époque, cette pratique avait une certaine logique dans l’enseignement de l’Eglise de l’époque : on présentait le Christ comme un juge, et non plus comme le Sauveur, comme un gardien de la morale, et non celui qui apporte la grâce et l’amour de Dieu. Par ailleurs, on pensait que l’Église et tout particulièrement le pape qui représentait le Christ sur terre, se trouvaient à la tête d’un capital important constitué par les mérites, les bonnes actions des saints. Dans cette logique, le pape pouvait faire bénéficier certains croyants d’une part des mérites des saints pour les libérer d’une partie de leur punition dans l’au-delà.

Le moine Tetzel prêchait les indulgences de la manière la plus sommaire qui soit et abusait de l’ignorance et de la peur des chrétiens. Martin en est révolté. Alors, selon les habitudes universitaires de son temps, il va soumettre 95 thèses sur les indulgences à ses collègues théologiens. En faisant cela, il ouvre, le 31 octobre 1517, la querelle des indulgences, car les choses ne vont en rester à un débat d’idées entre professeurs d’université.

Les thèses de Martin sont publiées, ce que Martin n’avait pas prévu, et l’Eglise de son temps y voit en mise en cause même de l’autorité du pape. Parce qu’il appelle à suivre le Christ plutôt qu’à s’en remettre aux indulgences, Martin remet en cause tout le système. Et parce qu’il met en cause le fonctionnement de l’Église de son temps, et parce que ses thèse sont traduites en allemand et diffusées par l’imprimerie à travers toute l’Allemagne, Luther va devoir affronter un procès en hérésie en lieu et place du débat universitaire qu’il souhaitait ! Martin risque la mort, sur un bucher. A l’époque on ne plaisantait pas avec les accusations religieuses.

Heureusement, la large diffusion de ses 95 thèses a rendu Martin populaire. Heureusement aussi, le prince électeur de Saxe le prend sous sa protection. Et le procès qui aurait dû être rapide et expéditif, s’étale sur 4 ans. Quatre longues années, où Martin approfondit ses réflexions et renforce ses convictions, 4 longues années où on le menace, où on lui ordonne de changer d’avis et de renier ses écrits. Mais il tient bon, même devant l’empereur Charles-Quint qui l’a convoqué à Worms : Martin déclare ne pas pouvoir changer d’avis, sauf si on lui démontre par l’Écriture sainte, par la Bible, qu’il s’est trompé.
En se défendant ainsi, avec toute son énergie et ses convictions, Martin pose en fait une question qui dérange à nouveau l’Eglise de son temps : où est, dans l’Église, l’autorité suprême ? Pour Martin et ceux qui pensent comme lui, seule l’Écriture sainte commande, une Écriture sainte qui rappelle à l’homme combien il est incapable d’accomplir la volonté de Dieu, mais qui lui permet aussi de découvrir que Dieu est amour, qu’Il fait grâce et qu’Il sauve tous ceux qui s’en remettent pleinement à Lui.

Laissons Martin un moment pour lire à notre tour la Bible, mais avant, prions pour que Dieu ouvre notre cœur à recevoir sa parole.

Prière d’illumination : (d’après Liturgie de l’Eglise Réformée, culte dominical 3, p.9)
Père, nous pouvons t’appeler ainsi parce tu nous as parlé, parce que des croyants nous ont transmis leurs expériences et leurs témoignages. Parfois tu nous parais lointain, silencieux, mais nous avons entendu parler de toi : nous te remercions d’être venu à notre rencontre en nous donnant Jésus-Christ.
Grâce à lui, nous sommes sûrs que nous sommes importants pour toi.
Tu nous l’as dit dans ce livre que nous appelons la Bible. Ouvre notre cœur et notre intelligence pour que nous puissions découvrir ou redécouvrir le trésor d’amour  que tu y as mis pour chacun de nous.
Amen.

Lecture biblique : Romains 3/21-28

Répons

Lecture de l’évangile : Matthieu 5/1-12

Répons

Confession de foi :
Dieu m’a créé ainsi que toutes les créatures pour que nous vivions ensemble fraternellement et dans la paix. C’est ce que je crois et veux faire.
Jésus-Christ est venu pour être avec nous, nous donner l’exemple d’une vie au service des hommes et de Dieu. Je le crois et veux faire comme lui.
Le Saint-Esprit, c’est Dieu lui-même présent en secret sur la terre pour nous donner joie et communion entre nous. Je le crois et veux vivre ainsi. Dieu aime tous les hommes et veut établir pour eux un grand royaume de paix et d’amour. C’est ce que j’espère, que je veux attendre et préparer. Amen.

Récit :
Revenons à Martin que nous avons laissé en mauvaise posture devant l’empereur et les prélats de l’Eglise allemande et de l’empire. Puisqu’il refuse obstinément de changer d’avis, Martin est excommunié c’est-à-dire exclu de l’Eglise et comme si ça ne suffisait pas, il est mis au ban de l’empire, ce qui signifie que n’importe qui peut le mettre à mort sans risquer d’être puni. Ses biens sont saisis, ses livres brûlés.

La suite ressemble presque à un roman de cape et d’épée : dès que la condamnation est prononcée, Martin quitte Worms muni d’un sauf-conduit qui vu les circonstances ne le protège pas de grand-chose. Alors que martin et quelques compagnons traverse la forêt de Thuringe, ils sont assaillis par une troupe armée. C’est la fuite générale et Martin disparait : ses amis et ses partisans imaginent le pire. Où est-il emprisonné ? Est-il interrogé, torturé peut-être ? Et s’il était mort, assassiné ?

Il n’en est rien en fait, car s’il a été enlevé, c’est avec son accord et sur ordre du prince Frédéric de Saxe qui l’installe à l’abri dans le château fort de la Wartburg. Il va y rester presque 2 ans, dans la clandestinité. C’est là que Martin, commence sa traduction de la Bible en allemand. Car il veut que sa redécouverte de l’Evangile soit accessible à tous, pas seulement aux intellectuels qui connaissent le grec et l’hébreu ou au moins le latin. Il veut que tous ceux qui le souhaite puisse la Bible et que ceux qui ne savent pas lire puisse l’écouter dans la langue qu’ils connaissent. Car il en est persuadé, la parole de Dieu n’est pas réservée aux intellectuels et aux hommes d’Eglise, elle est pour tous.

Après de deux ans de clandestinité au château de la Wartburg, Martin décide de revenir à Wittenberg, qu’il ne quittera plus beaucoup désormais, et où il pourra vivre plutôt paisiblement, mais avec bien du travail : car lui qui, au départ, voulait juste étudier la Bible pour y trouver des réponses à ses questions et angoisses personnelles, lui qui par la suite avait voulu débattre avec ses collègues universitaires de ses découvertes bibliques et des excès manifestes de l’Eglise de son temps, lui, Martin, Martin Luther, vous l’avez probablement deviné depuis longtemps, se retrouve, presque malgré lui, à la tête d’une nouvelle Eglise, qu’il lui faut organiser et doter d’outils pédagogiques pour que les chrétiens ne restent pas dans l’ignorance :  Le Petit Catéchisme, à l’usage du peuple, et le Grand Catéchisme, destiné aux pasteurs.

Heureusement dans sa tâche,  il est bien entouré, il a des amis fidèles et efficaces, notamment Philippe Mélanchton. Il est soutenu par la femme qu’il a épousé, Catherine de Bora, qui gère la maison et les revenus familiaux, et accueille tous ceux qui viennent pour rencontrer Martin Luther et se former aux idées de la Réforme.
Car on peut désormais parler de Réforme avec un grand R, il ne s’agit plus d’un peu d’agitation dans le sud de l’Allemagne. Martin Luther et ceux qui l’ont suivi ne sont plus seuls : d’autres, ailleurs se sont réappropriés la bible et y ont découvert à peu de choses près la même chose que lui, le français Jean Calvin, le suisse Ulrich Zwingli, le strasbourgeois Martin Bucer et quelques autres.
C’est de leurs convictions que sont nées les Eglises protestantes : bien des difficultés attendent ces jeunes Eglises, en France notamment, mais ça c’est une autre histoire que je vous raconterai peut-être une prochaine fois.
Mais en attendant, chantons le Christ et son message de paix, d’amour et de joie.

Cantique : Evenou Shalom (Arc-en-ciel 741/1-4)

Annonces, Offrande  et Prière d’offrande :  Seigneur, tout ce qui est dans le ciel et sur la terre t’appartient, c’est de toi que nous avons tout reçu. Accepte l’offrande que nous te remettons, quelle soit le signe de notre reconnaissance et de notre engagement à ton service pour l’annonce de ton Evangile et la solidarité avec nos frères. Amen.

Présentation des auditeurs et remise de la Bible
Luther et les autres réformateurs tenaient beaucoup à ce que chacun puisse lire la Bible, ils tenaient aussi beaucoup à ce que les enfants et les jeunes reçoivent une éducation religieuse pour leur foi ne soit pas basée sur la peur et l’ignorance, mais au contraire sur la connaissance de la Parole d’amour de Dieu.
Ce matin, nous accueillons X jeunes de notre paroisse qui commence les deux années de catéchisme qui les amènera à répondre, en toute connaissance de cause et en conscience, à l’amour que Dieu leur a déclaré le jour de leur baptême.
Pour les accompagner sur ce chemin, la paroisse leur offre une Bible, à charge pour moi de la leur faire découvrir et j’espère aimer. Mais ils auront aussi besoin, des encouragements de leurs familles, mais aussi de la présence, des conseils, de l’exemple d’autres chrétiens. A nous, membres de cette communauté d’y être attentifs !
Accueillons maintenant : …. (les jeunes sont successivement appelés par leur nom et leur prénom et présentés à l’assemblée)

Cantique : Seigneur, dirige et sanctifie (Arc-en-ciel 568/1-2)

Prière d’intercession : (Antoine Nouis, la Galette et la Cruche, tome 3 ; pp. 130-131)
Seigneur, toi qui es notre Dieu et notre Père, en Jésus-Christ tu es venu habiter notre terre et partager notre humanité, c’est pourquoi, en toute confiance, nous nous tournons vers toi.

Dans l’Evangile, nous lisons que tu as guéri le paralysé qui était porté par quatre amis.
Nous te prions pour ceux qui sont malades et alités, pour ceux qui ont peur de l’avenir, dont l’espérance est blessée.
[…]
Tu es allé à la rencontre de Marthe et de Marie dans leur deuil.
Nous te prions pour ceux qui ont perdu un être aimé, qui se battent contre le vertige du silence et de l’absence.

Tu as parlé à la veuve de Naïn qui avait perdu son fils unique.
Nous te prions pour ceux qui sont seuls, qui n’ont personne pour partager leurs joies, leurs peines, leurs rires et leurs questions.

Tu as été adopté par Joseph, tu as donné du souci à tes parents, tu as confié Marie à ton disciple.
Nous te prions pour les familles, pour qu’elles soient des espaces de parole et de vie, des refuges où chacun se découvre inconditionnellement aimé.

Tu t’es arrêté chez Zachée qui était à la fois riche, petit et méprisé parce qu’il était collecteur d’impôts.
Nous te prions pour ceux qui sont victimes de préjugés et pour ceux qui luttent contre les préjugés, qui savent reconnaître la personne derrière le personnage.

Tu as lavé les pieds de tes disciples rassemblés pour ton dernier repas.
Nous te prions pour ceux qui se mettent au service des autres, qui ont le courage de s’agenouiller devant leur prochain.

Tu as multiplié les pains pour la foule venue t’écouter.
Nous te prions pour ceux qui ont faim et pour ceux qui luttent contre la faim, qui réparent, soignent et tendent la main.

Tu as pardonné aux soldats qui te crucifiaient.
Nous te prions pour ceux qui œuvrent pour la réconciliation, qui lancent des passerelles et qui osent le pardon.

Tu as dis à tes disciples que c’est à l’amour qu’ils auront les uns pour les autres qu’ils seront reconnus comme tes disciples.
Nous te prions pour notre Eglise et pour tous ceux qui te suivent, pour que l’amour soit la motivation de toutes nos actions.

Et comme Jésus-Christ l’a enseigné à ses disciples, nous disons…
Notre Père qui est aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
pour les siècles des siècles.
Amen.

Cantique : Que la grâce de Dieu (Arc-en-ciel 882)

Bénédiction : Que le Seigneur, le Dieu trois fois saint, le Père, le Fils et le Saint Esprit vous bénisse et vous garde, aujourd’hui, toujours et jusque dans l’éternité.    Amen

Crédit : Claire de Lattre-Duchet (UEPAL) Point KT

Fête de la Réformation

Introduction : La fête de la réformation revient tous les ans. Mais savons-nous encore ce que nous fêtons ? Il ne s’agit pas juste de se glorifier de nos racines protestantes, encore moins de nous replier sur cette identité pour en exclure les autres, mais d’en (re-)découvrir la saveur et le sens afin d’en tirer un enrichissement pour notre foi et notre vie de chrétien. C’est l’objectif de ce culte de la réformation animé par les confirmands (catéchumènes 2ème année) alors qu’étaient accueillis les nouveaux catéchumènes.

Préparation : Les textes liturgiques ont été partagés entre les confirmands et lus deux ou trois fois à haute voix lors de la séance de catéchisme précédant le culte.

Déroulement
Accueil :
Recevez de la part de Dieu, la grâce, la joie et la paix, dans votre cœur et dans votre vie.
C’est Dieu qui nous accueille, il se réjouit de nous voir réunis.
Avant que nous le cherchions, Il nous a cherchés ; avant que nous le connaissions, Il nous a connus, avant que nous venions ici, Il nous avait invités.
D’après Antoine Nouis, La galette de la Cruche, tome III, p.19
Rassemblés ce matin par Ta Parole, nous ne sommes pas une foule anonyme, mais des personnes : des hommes et des femmes, des jeunes et des anciens, des invités et des habitués, des fidèles et des occasionnels.
Père, tous, nous sommes invités par ton Evangile, appelés par notre nom, accueillis par ton amour.
Père, ouvre nos oreilles !
Elargis notre cœur !
Fais grandir notre foi !        Amen

Cantique : C’est un rempart (Arc-en-ciel 543/1-2 et 4)

Psaume 46/2-4, 8 et 2 : dialogué entre l’officiant et l’assemblée
Dieu est pour nous un abri sûr, un secours toujours prêt dans la détresse.
C’est pourquoi nous n’avons rien à craindre, même si la terre se met à trembler,
Même si les montagnes s’écroulent au fond des mers,
Même si les flots grondent, bouillonnent, se soulèvent et secouent les montagnes.
Le Seigneur de l’Univers est avec nous, le Dieu de Jacob et notre forteresse.
Dieu est pour nous un abri sûr, un secours toujours prêt dans la détresse. Amen

Répons

Récit :
Dieu est pour nous un abri sûr… ces mots ont été écrits, il y a bien longtemps, répétés par nos frères juifs pendant des siècles, par d’autres chrétiens avant nous. Ce sont des mots qui disent que Dieu est proche de nous et qu’il veut notre bien. Ca vous parait évident ? Peut-être, pourtant, dans l’Eglise, on n’a pas toujours parlé de Dieu comme ça. Laissez-moi vous raconter…
Il y a longtemps, au XVIe siècle, les chrétiens avaient plutôt peur de Dieu. L’Eglise présentait le Christ dans sa gloire comme le juge, un juge juste, mais tout de même redoutable. Alors les croyants étaient inquiets : est-ce qu’ils agissaient assez bien, est-ce qu’ils croyaient assez fort, est-ce que ce qu’ils faisaient plairait assez à Dieu pour qu’il ne les envoie pas souffrir éternellement en enfer après leur mort ?
Et cette peur de l’enfer était d’autant plus présente que les temps étaient durs : les épidémies de peste, les guerres, les troubles et les famines rendaient la mort présente et menaçante. Cette mort qui guette posait à chacun, cruellement, la question de l’au-delà et du jugement de Dieu qui pèse sur lui.
Bizarrement aujourd’hui, nous sommes un peu dans l’extrême inverse : nous oublions souvent de nous sentir responsables devant Dieu, nous avons l’impression de ne devoir de compte qu’à nous-mêmes, de posséder la vérité ou de la connaitre mieux que les autres, nous oublions simplement de faire une place dans notre vie pour Dieu.
Pour une fois, regardons-nous sans tricher avec nous-mêmes et présentons-nous tels que nous sommes devant Dieu.

Confession du péché : (d’après Nicolas BAUD, Au Commencement, p.36)
Seigneur,
Pour toutes les fois où je veux te montrer que je suis vraiment quelqu’un de bien, pardonne-moi.
Pardonne-moi lorsque j’oublie que tu me connais.

Pour toutes les fois où j’utilise ton amour offert pour justifier mon inaction et mon immobilisme, pardonne-moi.
Pardonne-moi lorsque je ne vis pas cet amour que tu me donnes.
Pardonne-moi lorsque je le garde pour moi, lorsque je ne le partage pas, lorsque je ne le fais pas rayonner.

Pour toutes les fois où je crois que tu m’aimes parce que je le mérite, pardonne-moi.
Pardonne-moi lorsque je pense que je le mérite plus que d’autres.
Pardonne-moi lorsque je crois que tu me donnes de connaître la vérité mieux que les autres.

Lorsque je viens avec mes certitudes, pardonne-moi.
Lorsque je viens en croyant tout savoir, pardonne-moi.
Lorsque je ne cherche pas à apprendre des autres, pardonne-moi.
Amen

Répons

Récit :
Revenons à nos moutons ou plutôt à ces chrétiens du XVIe siècle dont je parlais tout à l’heure. Parmi ces chrétiens du XVIe siècle, croyants sincères mais inquiets, il y avait Martin, un jeune homme un peu plus âgé que les catéchumènes et qui avait commencé des études de droit. Mais voilà qu’un jour, il échappe de peu à la mort, il se trouve pris dans un orage si terrible qu’il croit sa dernière heure arrivée : il a si peur de mourir et d’aller brûler en enfer pour l’éternité qu’il reconsidère ses projets d’avenir. Il devient moine et entre au couvent, pensant probablement que cette décision le ferait paraitre meilleur aux yeux de Dieu.
Martin entreprend alors des études de théologie, il réussit bien, si bien qu’il devient enseignant : il enseigne l’Écriture sainte, la Bible.
Seulement voilà, être un bon moine respectueux des règles de son ordre et de l’Église ne suffit pas pour que Martin ait moins peur du jugement de Dieu. Il va néanmoins trouver la paix grâce à la lecture de l’Écriture, à laquelle il est astreint par son métier de professeur chargé d’enseigner la Bible.

En étudiant la Bible, il découvre, et cette découverte va changer sa vie, il découvre qu’aucun être humain ne peut être juste par lui-même devant Dieu. Tout ce que l’homme peut faire : bien se conduire, bien agir, faire des dons à l’Eglise et aux pauvres, se priver de nourriture, devenir moine ou prêtre, renoncer à tout et devenir pauvre, rien de cela ne rendra jamais juste (Rom 3 :10). Mais l’homme qui cesse de chercher à s’en sortir par lui-même, d’accumuler des bonnes œuvres comme on accumule des bons points, comme pour obliger Dieu à le reconnaître juste et à l’accueillir, l’homme qui se reconnaît incapable de plaire à Dieu et de répondre parfaitement à ce que Dieu attend de nous, cet homme là découvre que Dieu l’aime, que Dieu ne veut pas sa mort ni sa destruction, mais au contraire, sa délivrance et sa vie. Faire pleinement confiance à Dieu, préférer compter sur Dieu plutôt que sur soi-même, c’est ça avoir la foi et c’est la seule chose que Dieu demande aux humains. La vie, l’enseignement, la mort et la résurrection du Christ attestent à chacun que Dieu l’aime et ne veut pas tenir compte du péché.

Annonce de la grâce :
Cette parole de grâce, cette déclaration d’amour s’adresse à nous ce matin.
La valeur de notre vie ne dépend de ce que nous faisons pour Dieu, mais de ce que Dieu a fait pour nous : Aujourd’hui, il nous redit ce qu’il n’a cessé de répéter depuis le jour de notre baptême :
« Je t’ai appelé par ton nom depuis le commencement de ton histoire.
Je t’ai formé des profondeurs de la terre et t’ai tissé dans le sein de ta mère.
J’ai gravé ton nom dans la paume de ma main.
Je te garde une infinie tendresse et je prends soin de toi.
J’ai mis en toi toute ma joie. »
Que son pardon et son amour nous fasse vivre comme ses enfants. Amen.

Répons

Récit :
Revenons à Martin : sa découverte de l’Evangile va lui donner l’apaisement qu’il cherchait. Sûr de l’amour de Dieu, sûr de son salut, il peut vivre et faire tranquillement, sereinement son travail d’enseignant. Et il ne va pas s’en priver : il va enseigner ce qu’il a découvert dans la Bible à ses élèves. Et les choses auraient en rester là, mais Martin voit la contradiction entre ce qu’il trouve dans la Bible et ce qu’il observe de la vie et des pratiques réelles de l’Église. Alors il ne peut pas se taire ! Et encore moins lorsqu’arrive dans sa région un moine nommé Tentzel chargé par l’évêque de Mayence de collecter des dons en échange desquels les donateurs reçoivent le pardon pour leurs fautes ou celles d’un de leurs proches décédés. On appelait ça les « Indulgences ».

Cette pratique nous parait étrange, mais à l’époque, cette pratique avait une certaine logique dans l’enseignement de l’Eglise de l’époque : on présentait le Christ comme un juge, et non plus comme le Sauveur, comme un gardien de la morale, et non celui qui apporte la grâce et l’amour de Dieu. Par ailleurs, on pensait que l’Église et tout particulièrement le pape qui représentait le Christ sur terre, se trouvaient à la tête d’un capital important constitué par les mérites, les bonnes actions des saints. Dans cette logique, le pape pouvait faire bénéficier certains croyants d’une part des mérites des saints pour les libérer d’une partie de leur punition dans l’au-delà.

Le moine Tenzel prêchait les indulgences de la manière la plus sommaire qui soit et abusait de l’ignorance et de la peur des chrétiens. Martin en est révolté. Alors, selon les habitudes universitaires de son temps, il va soumettre 95 thèses sur les indulgences à ses collègues théologiens. En faisant cela, il ouvre, le 31 octobre 1517, la querelle des indulgences, car les choses ne vont en rester à un débat d’idées entre professeurs d’université.

Les thèses de Martin sont publiées, ce que Martin n’avait pas prévu, et l’Eglise de son temps y voit en mise en cause même de l’autorité du pape. Parce qu’il appelle à suivre le Christ plutôt qu’à s’en remettre aux indulgences, Martin remet en cause tout le système. Et parce qu’il met en cause le fonctionnement de l’Église de son temps, et parce que ses thèse sont traduites en allemand et diffusées par l’imprimerie à travers toute l’Allemagne, Luther va devoir affronter un procès en hérésie en lieu et place du débat universitaire qu’il souhaitait ! Martin risque la mort, sur un bucher. A l’époque on ne plaisantait pas avec les accusations religieuses.

Heureusement, la large diffusion de ses 95 thèses a rendu Martin populaire. Heureusement aussi, le prince électeur de Saxe le prend sous sa protection. Et le procès qui aurait dû être rapide et expéditif, s’étale sur 4 ans. Quatre longues années, où Martin approfondit ses réflexions et renforce ses convictions, 4 longues années où on le menace, où on lui ordonne de changer d’avis et de renier ses écrits. Mais il tient bon, même devant l’empereur Charles-Quint qui l’a convoqué à Worms : Martin déclare ne pas pouvoir changer d’avis, sauf si on lui démontre par l’Écriture sainte, par la Bible, qu’il s’est trompé.
En se défendant ainsi, avec toute son énergie et ses convictions, Martin pose en fait une question qui dérange à nouveau l’Eglise de son temps : où est, dans l’Église, l’autorité suprême ? Pour Martin et ceux qui pensent comme lui, seule l’Écriture sainte commande, une Écriture sainte qui rappelle à l’homme combien il est incapable d’accomplir la volonté de Dieu, mais qui lui permet aussi de découvrir que Dieu est amour, qu’Il fait grâce et qu’Il sauve tous ceux qui s’en remettent pleinement à Lui.

Laissons Martin un moment pour lire à notre tour la Bible, mais avant, prions pour que Dieu ouvre notre cœur à recevoir sa parole.

Prière d’illumination : (d’après Liturgie de l’Eglise Réformée, culte dominical 3, p.9)
Père, nous pouvons t’appeler ainsi parce tu nous as parlé, parce que des croyants nous ont transmis leurs expériences et leurs témoignages. Parfois tu nous parais lointain, silencieux, mais nous avons entendu parler de toi : nous te remercions d’être venu à notre rencontre en nous donnant Jésus-Christ.
Grâce à lui, nous sommes sûrs que nous sommes importants pour toi.
Tu nous l’as dit dans ce livre que nous appelons la Bible. Ouvre notre cœur et notre intelligence pour que nous puissions découvrir ou redécouvrir le trésor d’amour  que tu y as mis pour chacun de nous.
Amen.

Lecture biblique : Romains 3/21-28

Répons

Lecture de l’évangile : Matthieu 5/1-12

Répons

Confession de foi :
Dieu m’a créé ainsi que toutes les créatures pour que nous vivions ensemble fraternellement et dans la paix. C’est ce que je crois et veux faire.
Jésus-Christ est venu pour être avec nous, nous donner l’exemple d’une vie au service des hommes et de Dieu. Je le crois et veux faire comme lui.
Le Saint-Esprit, c’est Dieu lui-même présent en secret sur la terre pour nous donner joie et communion entre nous. Je le crois et veux vivre ainsi. Dieu aime tous les hommes et veut établir pour eux un grand royaume de paix et d’amour. C’est ce que j’espère, que je veux attendre et préparer. Amen.

Récit :
Revenons à Martin que nous avons laissé en mauvaise posture devant l’empereur et les prélats de l’Eglise allemande et de l’empire. Puisqu’il refuse obstinément de changer d’avis, Martin est excommunié c’est-à-dire exclu de l’Eglise et comme si ça ne suffisait pas, il est mis au ban de l’empire, ce qui signifie que n’importe qui peut le mettre à mort sans risquer d’être puni. Ses biens sont saisis, ses livres brûlés.

La suite ressemble presque à un roman de cape et d’épée : dès que la condamnation est prononcée, Martin quitte Worms muni d’un sauf-conduit qui vu les circonstances ne le protège pas de grand-chose. Alors que martin et quelques compagnons traverse la forêt de Thuringe, ils sont assaillis par une troupe armée. C’est la fuite générale et Martin disparait : ses amis et ses partisans imaginent le pire. Où est-il emprisonné ? Est-il interrogé, torturé peut-être ? Et s’il était mort, assassiné ?

Il n’en est rien en fait, car s’il a été enlevé, c’est avec son accord et sur ordre du prince Frédéric de Saxe qui l’installe à l’abri dans le château fort de la Wartburg. Il va y rester presque 2 ans, dans la clandestinité. C’est là que Martin, commence sa traduction de la Bible en allemand. Car il veut que sa redécouverte de l’Evangile soit accessible à tous, pas seulement aux intellectuels qui connaissent le grec et l’hébreu ou au moins le latin. Il veut que tous ceux qui le souhaite puisse la Bible et que ceux qui ne savent pas lire puisse l’écouter dans la langue qu’ils connaissent. Car il en est persuadé, la parole de Dieu n’est pas réservée aux intellectuels et aux hommes d’Eglise, elle est pour tous.

Après de deux ans de clandestinité au château de la Wartburg, Martin décide de revenir à Wittenberg, qu’il ne quittera plus beaucoup désormais, et où il pourra vivre plutôt paisiblement, mais avec bien du travail : car lui qui, au départ, voulait juste étudier la Bible pour y trouver des réponses à ses questions et angoisses personnelles, lui qui par la suite avait voulu débattre avec ses collègues universitaires de ses découvertes bibliques et des excès manifestes de l’Eglise de son temps, lui, Martin, Martin Luther, vous l’avez probablement deviné depuis longtemps, se retrouve, presque malgré lui, à la tête d’une nouvelle Eglise, qu’il lui faut organiser et doter d’outils pédagogiques pour que les chrétiens ne restent pas dans l’ignorance :  Le Petit Catéchisme, à l’usage du peuple, et le Grand Catéchisme, destiné aux pasteurs.

Heureusement dans sa tâche,  il est bien entouré, il a des amis fidèles et efficaces, notamment Philippe Mélanchton. Il est soutenu par la femme qu’il a épousé, Catherine de Bora, qui gère la maison et les revenus familiaux, et accueille tous ceux qui viennent pour rencontrer Martin Luther et se former aux idées de la Réforme.
Car on peut désormais parler de Réforme avec un grand R, il ne s’agit plus d’un peu d’agitation dans le sud de l’Allemagne. Martin Luther et ceux qui l’ont suivi ne sont plus seuls : d’autres, ailleurs se sont réappropriés la bible et y ont découvert à peu de choses près la même chose que lui, le français Jean Calvin, le suisse Ulrich Zwingli, le strasbourgeois Martin Bucer et quelques autres.
C’est de leurs convictions que sont nées les Eglises protestantes : bien des difficultés attendent ces jeunes Eglises, en France notamment, mais ça c’est une autre histoire que je vous raconterai peut-être une prochaine fois.
Mais en attendant, chantons le Christ et son message de paix, d’amour et de joie.

Cantique : Evenou Shalom (Arc-en-ciel 741/1-4)

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Offrande

Prière d’offrande :
Seigneur, tout ce qui est dans le ciel et sur la terre t’appartient, c’est de toi que nous avons tout reçu. Accepte l’offrande que nous te remettons, quelle soit le signe de notre reconnaissance et de notre engagement à ton service pour l’annonce de ton Evangile et la solidarité avec nos frères. Amen.

Présentation des auditeurs et remise de la Bible
Luther et les autres réformateurs tenaient beaucoup à ce que chacun puisse lire la Bible, ils tenaient aussi beaucoup à ce que les enfants et les jeunes reçoivent une éducation religieuse pour leur foi ne soit pas basée sur la peur et l’ignorance, mais au contraire sur la connaissance de la Parole d’amour de Dieu.
Ce matin, nous accueillons X jeunes de notre paroisse qui commence les deux années de catéchisme qui les amènera à répondre, en toute connaissance de cause et en conscience, à l’amour que Dieu leur a déclaré le jour de leur baptême.
Pour les accompagner sur ce chemin, la paroisse leur offre une Bible, à charge pour moi de la leur faire découvrir et j’espère aimer. Mais ils auront aussi besoin, des encouragements de leurs familles, mais aussi de la présence, des conseils, de l’exemple d’autres chrétiens. A nous, membres de cette communauté d’y être attentifs !
Accueillons maintenant : …. (les jeunes sont successivement appelés par leur nom et leur prénom et présentés à l’assemblée)

Cantique : Seigneur, dirige et sanctifie (Arc-en-ciel 568/1-2)

Prière d’intercession : (Antoine Nouis, la Galette et la Cruche, tome 3 ; pp. 130-131)
Seigneur, toi qui es notre Dieu et notre Père, en Jésus-Christ tu es venu habiter notre terre et partager notre humanité, c’est pourquoi, en toute confiance, nous nous tournons vers toi.

Dans l’Evangile, nous lisons que tu as guéri le paralysé qui était porté par quatre amis.
Nous te prions pour ceux qui sont malades et alités, pour ceux qui ont peur de l’avenir, dont l’espérance est blessée.
[…]
Tu es allé à la rencontre de Marthe et de Marie dans leur deuil.
Nous te prions pour ceux qui ont perdu un être aimé, qui se battent contre le vertige du silence et de l’absence.

Tu as parlé à la veuve de Naïn qui avait perdu son fils unique.
Nous te prions pour ceux qui sont seuls, qui n’ont personne pour partager leurs joies, leurs peines, leurs rires et leurs questions.

Tu as été adopté par Joseph, tu as donné du souci à tes parents, tu as confié Marie à ton disciple.
Nous te prions pour les familles, pour qu’elles soient des espaces de parole et de vie, des refuges où chacun se découvre inconditionnellement aimé.

Tu t’es arrêté chez Zachée qui était à la fois riche, petit et méprisé parce qu’il était collecteur d’impôts.
Nous te prions pour ceux qui sont victimes de préjugés et pour ceux qui luttent contre les préjugés, qui savent reconnaître la personne derrière le personnage.

Tu as lavé les pieds de tes disciples rassemblés pour ton dernier repas.
Nous te prions pour ceux qui se mettent au service des autres, qui ont le courage de s’agenouiller devant leur prochain.

Tu as multiplié les pains pour la foule venue t’écouter.
Nous te prions pour ceux qui ont faim et pour ceux qui luttent contre la faim, qui réparent, soignent et tendent la main.

Tu as pardonné aux soldats qui te crucifiaient.
Nous te prions pour ceux qui œuvrent pour la réconciliation, qui lancent des passerelles et qui osent le pardon.

Tu as dis à tes disciples que c’est à l’amour qu’ils auront les uns pour les autres qu’ils seront reconnus comme tes disciples.
Nous te prions pour notre Eglise et pour tous ceux qui te suivent, pour que l’amour soit la motivation de toutes nos actions.

Et comme Jésus-Christ l’a enseigné à ses disciples, nous disons…
Notre Père qui est aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
pour les siècles des siècles.
Amen.

Cantique : Que la grâce de Dieu (Arc-en-ciel 882)

Bénédiction : Que le Seigneur, le Dieu trois fois saint, le Père, le Fils et le Saint Esprit vous bénisse et vous garde, aujourd’hui, toujours et jusque dans l’éternité.    Amen