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Culte des récoltes : respecter la vie

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La vie de Jésus a inspiré celles de beaucoup d’hommes et de femmes jusqu’à aujourd’hui, dont le premier écologiste protestant qui a marqué le XXe siècle, un Alsacien en plus : Albert Schweitzer. Cette année nous avons un triple jubilé : les 140 ans de la naissance d’Albert Schweitzer, les 50 ans de sa mort et les 100 ans du respect de la vie, concept largement développé par ce pasteur, médecin, musicien et théologien. Voici un culte des récoltes qui reprend des éléments de la pensée de ce grand homme, après un travail préalable de recherche par les jeunes du catéchisme.

Entrée en cortège des enfants avec fruits et légumes à déposer devant l’autel.

Accueil
Au nom du Dieu qui nous appelle à la vie et qui fait germer l’espérance dans notre monde,
Soyez toutes et tous les bienvenus à ce culte de fête !
En ce début d’automne, à l’heure où nous commençons à préparer nos jardins pour le temps d’hiver – et que nous récoltons les derniers fruits et légumes –, nous voulons exprimer à Dieu notre reconnaissance pour toutes ces bonnes choses que nous offre sa Création et les partager avec d’autres, qui en ont besoin.
Martin Luther se plaisait à dire : « La création est le plus beau livre dans lequel Dieu s’est décrit et présenté. »
La création, dans sa beauté et tout ce qu’elle nous donne de bon, nous dit qui est Dieu : un Dieu bon, un Dieu qui veut que la vie grandisse, un Dieu qui a de beaux projets pour nous les hommes.

Chant 1 : Levée Première (AL 49/16, 1-3)

Lecture de la Genèse 1, 1 à 2, 4 par deux catéchumènes

Introduction : Mettons-nous à l’écoute de ce beau récit de la Création. C’est vrai qu’il est souvent difficile d’entendre ce mythe aujourd’hui, car il réveille en nous bon nombre de questions qui éprouvent notre confiance en Dieu : Comment Dieu a-t-il créé le monde ? Est-ce un magicien ? Ce n’est pas possible que ce soit vrai ? Et ce que fait-on de la théorie de l’évolution ?
Or, nous oublions que le but de la Bible n’est pas d’être un livre historique ou scientifique. Le premier chapitre de la Genèse n’explique pas le processus de formation des planètes… ce texte nous parle d’autre chose : il chante les merveilles de cette Création qui nous entoure.
Ce poème nous montre que Dieu a voulu la VIE – en nommant et en ordonnant les éléments – et qu’il est lié à l’histoire de l’homme depuis le début, et jusqu’à aujourd’hui.

Répons : Gloire soit au Saint-Esprit ! Gloire soit à Dieu le Père ! Gloire soit à Jésus-Christ, notre Sauveur, notre frère ! Son immense charité dure pour l’éternité. (ARC 243, 4)

Prière d’ouverture par 1 catéchumène (réf . S. Reff Grain2kt)

Cette parole qui ponctue le récit : « Dieu voit que c’est une bonne chose » rappelle tout le bien qui existe dans notre monde. Depuis notre naissance, nous faisons chaque jour l’expérience de ce qui est bon pour nous.
Même la création de l’homme à l’image de Dieu – Dieu la trouve très bonne (Gen 1, 31) – et concerne chaque être humain. Cette parole nous rappelle ce matin ce regard d’amour que Dieu pose sur chacun de nous, comme une bénédiction. //

Nous te remercions Seigneur, parce que tu nous as créés,
Nous n’aurions pas pu le faire nous-mêmes,
Tu as dessiné nos visages avec tendresse, tu nous as appelés chacun par notre nom
Tu nous as invités à naître et tu as des projets avec nous.
Nous te remercions Seigneur pour la beauté de ta Création,
La joie d’y découvrir les innombrables merveilles que tu as créées, la diversité éblouissante des espèces et des visages.

Tu nous as tout donné, Tu nous as laissés libres.
Nous te remercions pour cette confiance,
Car tu as choisi d’agir par nos cœurs, nos mains, nos bouches,
Tu nous attends pour achever ton œuvre.

Nous nous réjouissons, Seigneur, de cette vie que tu nous as confiée,
Dans laquelle tu marches avec nous,
Et de cette joie qui gonfle nos cœurs lorsque nous t’écoutons, te parlons,
Lorsque nous reconnaissons ton nom.

Répons : ARC 720, 1-2
1. Pour les champs de blé, merci ; L’herbe ensoleillée, merci ; L’eau des ruisselets, merci. Que grâces te soient rendues !
2. Pour toute beauté, merci ; Pour toute bonté, merci ; Pour toute amitié, merci. Que grâces te soient rendues !

Lecture de l’Epître : 2 Corinthiens 9, 6 à 15

Chant 2 : Danke für diesen Guten Morgen (AL 42/09, 1-4)

Prédication :

Au KT, nous avons vu que lorsque Dieu créé l’homme, il le bénit, c’est-à-dire : il lui adresse une bonne parole ; et lui donne une mission : peupler cette terre et de la « dominer » au sens d’en être responsable pour la rendre habitable, vivable ; labourer, aménager, en prendre soin pour que la vie soit possible. La vie, TOUTE vie et pas que la nôtre 😉

Si les premiers chapitres de la Bible chante la beauté de la vie – tout de suite avec le récit de la Création suivent l’épisode avec Adam et Eve qui seront chassés du jardin et connaîtront la souffrance, puis la première violence avec les frères Caïn et Abel… – ces récits évoquent l’existence du mal au sein du monde. Et la destruction de notre planète en est une manifestation.
Aujourd’hui, plus qu’hier, nous sommes conscients des torts que nous faisons à la Création. C’est comme si une sorte de fossé sépare Dieu et les hommes. Aujourd’hui, Beaucoup de gens veulent réduire ce fossé et se mobilisent pour la défense de la nature en agissant, dénonçant car parfois et il faut aller contre la nature… humaine.
Avec Jésus, Dieu a prouvé qu’il voulait vivre avec nous malgré nos erreurs ET il nous montre comment il veut lutter AVEC les humains contre toutes les formes le mal.
La vie de Jésus a inspiré celles de beaucoup d’hommes et de femmes jusqu’à aujourd’hui, dont le premier écologiste protestant qui a marqué le XXe siècle, un Alsacien en plus : j’ai nommé Albert Schweitzer. Cette année, nous avons un triple jubilé : les 140 ans de la naissance d’Albert Schweitzer, les 50 ans de sa mort et les 100 ans du respect de la vie, concept largement développé par ce pasteur, médecin, musicien et théologien.
Les catéchumènes ont fait des recherches au KT et vont vous présenter brièvement : sa vie et surtout le grand principe qui a guidé ses engagements.

Catéchumène 1 :
Découvrir le premier écologiste protestant : Albert Schweitzer [1875/1965 (90 ans)], marié en 1912 avec Hélène Breslau, pasteur-musicien et médecin/Prix Nobel de la paix / a créé hôpital Lambaréné au Gabon.

Catéchumènes 2 et 3 :
« Le droit au bonheur » d’Albert Schweitzer
Schweitzer est à la fois connu et méconnu. Il est devenu une image d’Epinal, une figure pour timbres postaux, un héros de bandes dessinées, un personnage de films. Sa personne disparaît derrière l’image qu’on en donne. Selon les milieux et les périodes, on l’a loué ou critiqué.
Mais ce que nous pouvons dire c’est que sa vie, ses engagements et surtout ses idées peuvent aujourd’hui nous faire réfléchir et peut-être nous inspirer. Le théologien qu’il était a travaillé les Ecritures avec sérieux. Selon lui, l’Evangile avait perdu tout impact et Jésus toute crédibilité, parce que les hommes ne le voyaient qu’au travers de l’Eglise. Aussi, le langage biblique n’était plus compréhensible pour le commun des mortels, c’est pourquoi il a essayé de prêcher l’Evangile dans un langage plus simple. Pas si différent d’aujourd’hui…

Prédication (suite) : Selon lui, la foi chrétienne suscite ainsi un véritable respect et un authentique service de la vie. L’évangile nous invite à la suite du Christ à lutter contre le mal sous toutes ces formes pour permettre la vie : le mal tel que la violence, le mal-être que nous vivons, les situations de discordes, la destruction progressive de la planète…

Schweitzer base toute son action sur une formule simple : « RESPECTER LA VIE ». En français, le mot « respect » n’est pas très engageant (il s’agirait juste de ne pas détruire/ de ne pas polluer/ de ne pas faire de mal). Or, le mot allemand qu’utilise Schweitzer est Ehrfurcht – qui est composé des mots « Ehr/honneur et Furcht/peur ». N’entendons donc pas par « respect » un état d’âme sans effet pratique mais bel et bien un travail à accomplir. Respecter la vie ne se réduit pas selon lui à la contempler avec espoir et inquiétude en la laissant aller son cours et en évitant seulement de la détruire. Il s’agit de la servir, de la développer, de la cultiver, de la défendre contre ce qui la menace.
Dans l’univers, les vivants ne cessent de s’opposer à d’autres vivants : regardons la chaîne alimentaire ou le monde végétal. Le monde des humains ne fait pas exception, mais il apparaît aussi le sentiment que la vie peut s’associer avec la vie ; chez les hommes se manifeste timidement un élan pour que des vivants s’aident, s’allient, collaborent pour le plus grand bien de chacun. Oui, il ne s’agit pas uniquement de la vie comme contraire de la mort. Respecter la vie, c’est aussi lutter contre la violence, les situations de guerre, contre la pauvreté, contre la faim dans le monde, contre tout ce qui oppresse nos vies. La force de l’idéal est incalculable !

Parler du respect de la vie, plutôt que des vivants, exprime cet espoir d’une vie harmonieuse et non déchirée, solidaire et non adversaire – que nous appelons nous, les chrétiens : le Royaume de Dieu.
Alors aujourd’hui, pour toi, respecter la vie, c’est… quoi ?

Interlude

Chant 3 : Toi qui disposes (ARC 631, 1-3)

Prière finale

Bénédiction

La paix profonde de la vague qui déferle, soit sur vous
La paix profonde de l’air qui circule soit sur vous
La paix profonde du calme de la terre soit sur vous
La paix profonde des astres brillants soit sur vous
La paix profonde du Fils de la paix soit sur vous, Amen.

 

Crédit : – Point KT