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De Pâque vers Pâques

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Voici une proposition pour vivre lors d’une célébration intergénérationnelle le passage de la Pâque juive à la Pâques chrétienne en faisant mémoire de la dernière soirée et du dernier repas de Jésus avec ses disciples.

Préalables :

Durée de la célébration : 45 minutes à 1 heure

Matériel :

  • 1 grande bougie et 12 petites (genre bougie de chauffe-plat)
  • 1 petite bougie par participant
  • Herbes amères (persil par exemple) dans une assiette
  • Une cruche d’eau
  • Deux assiettes de pain azyme
  • Une coupelle de miel
  • Une ou deux coupes de jus de raisin
  • Feuille programme pour chaque participant (avec les cantiques et le texte de louange)

Préparation :

  • Impliquer des volontaires d’âge différent pour lire les textes bibliques et participer à l’allumage et l’extinction des bougies.
  • Sur l’autel : une grande bougie et 12 petites, les herbes amères, les deux assiettes de pain azyme, la cruche d’eau, la coupelle de miel, les coupes de jus de raisin.
  • Chaises ou banc autour de l’autel pour les personnes qui ne peuvent pas rester debout toute la célébration.

Conseils :

  • Ne pas avoir peur des temps de silence nécessaires aux déplacements, à l’allumage et à l’extinction des bougies : ils peuvent paraître longs mais ils contribuent à l’ambiance de la célébration.
  • Accepter que les enfants chahutent un peu au moment où on mange les herbes amères (on a le droit de dire que ce n’est pas bon !) et le pain azyme avec le miel (on a droit de se resservir !). Le calme et le recueillement reviendront tout naturellement après.

Déroulement de la célébration

Sur l’autel : une grande bougie allumée, 12 petites bougies encore éteintes.
A l’entrée chacun reçoit, une feuille programme et une petite bougie.

Préparation du dernier repas du Christ

  •  Prélude et Accueil : Officiant : Je vous souhaite à tous et toutes la bienvenue. Nous allons revivre ce soir ce repas de la Pâque qui fut le dernier repas pris par Jésus et ses disciples. Ce jour-là, à la veille de sa passion, Jésus rassemble ses disciples dans la chambre haute d’une maison de Jérusalem. Voici le récit qu’en fait Matthieu (26/17-20) :

Lecteur 1 : Le premier jour des pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus : « Où veux-tu que nous préparions le repas de la Pâque ? » Il dit : « Allez à la ville chez un tel et dites-lui : ″Le maître dit : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je célèbre la Pâque avec mes disciples″. » Les disciples firent comme Jésus le leur avait prescrit et préparèrent la Pâque. Le soir venu, il était à table avec les 12.

On (un ou deux jeunes par exemple) allume les 12 bougies, une pour chaque disciple.
Jésus convoque ses disciples le soir de la Pâque, où le peuple d’Israël se souvient et revit le départ d’Egypte, la nuit où Dieu a délivré son peuple de la servitude. Chaque maison de Jérusalem retentit ce soir-là du récit de la nuit pascale. Jésus invite ses disciples à vivre la tradition, il est juif, il fête la Pâque de la délivrance.
Mais à ses disciples rassemblés ce soir-là, au cœur du repas de commémoration, il va dire une parole jamais entendue, un ordre nouveau : « Prenez et mangez ceci est mon corps ; prenez et buvez ceci est mon sang. »

Officiant : Alors tout va basculer, la Pâque juive va prendre une dimension nouvelle : l’agneau sacrifié pour les siens, c’est lui Jésus-Christ.

  • Cantique : Arc-en-ciel 225 / 1, 2, 3 (Viens en cette heure)
  • Se purifier du vieux levain (le début est librement adapté d’Antoine Nouis, la Galette et la Cruche, tome 2, p. 74)

Officiant : Préparons-nous, nous aussi, à célébrer la Pâque.
Dans le judaïsme, pour fêter la Pâque qui rappelle la délivrance du peuple lorsqu’il est sorti de l’esclavage en Egypte, on mange notamment des pains sans levain. Pour préparer la fête, on enlève de la maison toute trace de pâte levée. Les rabbins expliquent que le levain symbolise cette tendance qui existe en chacun de nous à faire pression sur notre prochain, à l’opprimer, à l’humilier. C’est une mauvaise herbe qui repousse continuellement dans nos cœurs et nos esprits sous les formes les plus variées. Il est nécessaire de l’extirper pour accueillir la parole qui nous libère de nos esclavages.

Prions :
Seigneur, purifie-nous du vieux levain : aide-nous à ne pas laisser subsister en nous la convoitise et la jalousie, l’orgueil et l’idolâtrie, l’amertume et l’indifférence. Prépare-nous à célébrer la Pâque, non pas avec du vieux levain, ni avec du levain de méchanceté et de perversité, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité.    Amen

  • Cantique : Arc-en-ciel 405 / 1, 2 (Mon Dieu, mon Père)
  • Dans la chambre haute : Officiant : Entrons nous aussi dans l’atmosphère de la chambre haute avec Jésus et les disciples. Ce soir-là, autour de la table, parmi les convives, il y a des hommes qui nous ressemblent : Judas qui en a marre et qui veut en finir, Pierre qui s’apprête à craquer même s’il se croit fort, et les autres qui plus tard accablés de tristesse sombrent dans le sommeil, qui plus tard effrayés par les soldats s’enfuient. Parmi les convives, chacun de nous. Pause  Et puis, il y a Jésus. Jésus, serviteur de Dieu, serviteur de ces frères, Jésus qui sait où il va et qui y va malgré l’angoisse, la solitude, la souffrance et la mort.

Prions.
Seigneur, tu nous accueilles ce soir à ta table. Béni sois-tu.
Rends-nous attentifs à ta présence, réceptifs à ta Parole, disponibles à ton esprit, toi qui vis et règne aux siècles des siècles. Amen.

Je vous invite à vous avancer en emportant votre feuille de chants et votre bougie. Nous allons allumer chacun notre bougie et la poser devant l’autel pour symboliser notre présence avec Jésus et avec ses disciples. Puis nous prendrons place autour de la table. Chacun vient allumer sa bougie à celle représentant Jésus ou à l’une de celles représentant les disciples ou à une allumée par un membre de l’assemblée

  • Evocation de la Pâque :

Officiant : Voici les instructions que Dieu a données à son peuple pour cette nuit de la Pâque que Jésus célèbre avec ses disciples :
Lecteur 2 : lecture d’Exode 12/1-11.

Nous louons le Seigneur  (le texte doit figurer sur la feuille programme) 

Officiant : Comment rendrais-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut en invoquant le nom de Dieu !
J’offrirai le sacrifice d’action de grâce en invoquant le nom du Seigneur, j’accomplirai mes vœux envers lui, que tout son peuple soit rassemblé.
Tous : Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sera sans cesse sur mes lèvres.
Officiant : Nous mangeons notre feuille amère pour nous rappeler les souffrances, les déceptions et les échecs que nous vivons avant d’être rassemblés dans la Jérusalem céleste où Dieu sèchera toute larme et nous comblera de joie.
Tous : Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sera sans cesse sur mes lèvres.
Chacun mange sa feuille amère.
Officiant : Celui qui regarde vers le Seigneur resplendira sans ombre ni trouble au visage. Un pauvre crie, le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses.
Tous : Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sera sans cesse sur mes lèvres.
Officiant : Notre vie, comme celle du peuple hébreu, n’est pas seulement un tissu de misères. Elle a aussi ses joies. Pour les exprimer, nous mangeons un morceau de pain sans levain trempé dans le miel et nous rendons grâce.
Tous : Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sera sans cesse sur mes lèvres.
Chacun mange un morceau de pain trempé dans le miel.
Officiant : Nous bénirons le Seigneur en tout temps, sa louange sera sans cesse sur nos lèvres. Amen.

De l’ancienne à la nouvelle alliance : De pâque vers Pâques 

Cantique : Arc-en-ciel 588 / 2, 3, 1 (Pain rompu)

Officiant : La nuit de la Pâque est particulière.
Un enfant : « En quoi cette nuit est-elle différente de toutes les autres ? »
Officiant : Parce que cette nuit là, Dieu a fait passer son peuple de l’esclavage en Egypte à la liberté, de la détresse à la joie, du deuil à la jubilation, des ténèbres à une grande lumière, de la servitude à l’affranchissement. Voici comment cette nuit est racontée dans le livre de l’Exode :
Lecteur 3 : lecture de Exode 12 / 29  – 34.
Officiant : Pour faire mémoire de cette libération et la rendre présente, aujourd’hui encore, les Juifs mangent de l’agneau grillé en souvenir de l’agneau que mangèrent les Hébreux à la sortie d’Egypte, des herbes amères en souvenir de l’amertume de l’esclavage, des pains sans levain parce que les Hébreux sont partis à la hâte avant que la pâte ait eu le temps de lever, ils boivent de l’eau salée pour se souvenir des larmes que les Hébreux ont versées lorsqu’ils étaient esclaves et puis ils boivent du vin pour remercier Dieu d’avoir transformé la tristesse en joie. Cette histoire est aussi notre histoire : en célébrant la Pâque avec ses disciples, Jésus-Christ réaffirme que notre Dieu est le Dieu qui sauve, qui libère, qui aime et qui ne nous laisse pas à l’amertume du péché et aux larmes de la mort. Dans ce repas, Jésus-Christ annonce qu’il va s’offrir lui-même pour dire l’amour de Dieu pour nous et sa volonté de nous libérer du péché et de la mort.

  • Départ de Judas :

Officiant : Alors qu’il est avec ses disciples dans la chambre haute pour fêter avec eux la Pâque, Jésus déclare :
Lecteur 4 : lecture de Matthieu 26 / 21b-25. Judas n’est plus avec Jésus-Christ, il va le trahir. Il sort, nous éteignons une bougie celle de Judas. Souffler une des 12 petites bougies.

Sainte Cène (avec du pain azyme pour bien marquer la continuité entre Pessah et Pâques et du jus de raisin pour les enfants puissent prendre la coupe)

  •  Institution :

Officiant : Pendant le repas, Jésus prend du pain. Il dit la prière de bénédiction, il partage le pain et le donne en disant : « Prenez, ceci est mon corps donné pour vous.»
Puis, il prend une coupe de vin. Il remercie Dieu, il la donne en disant : « Buvez-en tous, ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance versé pour un grand nombre de gens pour le pardon des péchés. »
Prions : Ta Parole d’amour, Seigneur, ne nous rejoint pas seulement par des mots, aujourd’hui, elle est là, dans cette coupe et dans ce plat.
Comme les Hébreux à la sortie d’Egypte, nous comprenons que tu nous aimé jusqu’au bout, que tu nous accueilles, nous renouvelles et nous libères.
Nous t’en prions, accorde-nous ton Esprit Saint pour que ce pain et ce vin deviennent les signes de l’amour et de la mort de ton Fils, de sa passion et de sa résurrection, pour que ce repas nous rende libres, libres de te servir et de devenir serviteurs les uns des autres, pour que ce repas soit une nourriture qui nous donne le courage de vivre ta Parole.    Amen.

  • Unis dans le même Esprit, nous pouvons dire avec confiance la prière que nous avons reçue de Jésus-Christ, notre Sauveur :

Notre Père qui est aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour, pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés, et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles. Amen.

  • Invitation : Après avoir donné le pain et le vin, Jésus dit : « Faites ceci en mémoire de moi. » Par ce repas, nous faisons mémoire de Jésus-Christ, de sa mort et de sa résurrection. C’est lui qui préside le repas, c’est lui qui nous invite. Tout est prêt.
  • Communion et prière d’action de grâce : Comme le pain sans levain parle de libération, le pain et le vin nous ont parlé de ta Pâque, de ta mort et de ta résurrection pour nous. Béni sois-tu Seigneur pour ce repas, accorde-nous d’être un jour rassemblés à la table de ton Royaume pour les siècles de siècles. Amen

Jésus reste seul

  •  Lecture de Matthieu 26/30-56 (lecteur 5)

Souffler les 11 bougies.

  • Cantique : Arc-en-ciel 467 / 1, 2 (Les soldats ont enchaîné tes mains)
  • Actualisation : Nous aussi, nous avons abandonné le Seigneur au milieu de ses souffrances. Nous allons souffler nos bougies, seule celle de Jésus reste. Il ne nous reste plus qu’à partir comme les disciples. Il ne nous reste qu’à partir, attendre et espérer, car l’histoire doit aller à son terme : Jésus doit mourir pour que la mort meure, Jésus doit ressusciter pour la vie soit la plus forte. Recevez maintenant la bénédiction du Seigneur.
  • Bénédiction : Que le Dieu tout-puissant, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, nous bénisse et nous garde. Amen. Chacun souffle sa bougie
  • Postlude (très doux)

Crédit : Claire de Lattre-Duchet (UEPAL) Point KT Photo Pixabay