Voici une proposition de célébration œcuménique avec des enfants.
N.B. : ce canevas de célébration est à adapter librement à votre réalité et à vos possibilités.
A prévoir : – les photocopies du carnet « Lectio-fluctus » de Berna, téléchargeable ici.
– les fleurs en papier découpées pour le geste symbolique, cf. dernière page du document PDF pour le modèle photocopiable.
DEROULEMENT DE LA CELEBRATION ŒCUMENIQUE
Déroulement en PDF : cliquer ici
Présentation
Prélude – Accueil
1er temps : DEPOSER
– Prière
– Bref interlude – Impulsions déposer
– Musical : chacun pour soi (carnet « Lectio-fluctus » p. 2-3)
– Partage à haute voix / dessin de Berna sur rétro-projecteur Prière
2e temps : ACCUEILLIR LA PAROLE
– Prière
– Texte biblique : Ps 42 (41)
– Bref interlude
– Bref message à 2 voix Silence
3e temps : SE RESSOURCER
– Prière : avec gestes (résumé des 3 étapes)
– Bref interlude
– Impulsion pour découvrir ses ressources
– Musical : chacun pour soi (carnet « Lectio-fluctus p. 20-21)
– Partage à haute voix / dessin de Berna sur rétro-projecteur Prière
– Geste symbolique en partant : fleur à déposer sur l’eau
– Annonces / Bénédiction Postlude
Prélude Accueil
Que la grâce et la paix soient avec vous toutes et tous. Amen.
Nous sommes dans une célébration œcuménique, c’est dire que nous sommes rassemblé·e·s quelle que soit notre appartenance d’origine : si on est habitué·e à faire le signe de croix, on peut le faire et si on n’en est pas familier, possible de ne pas bouger… une célébration à l’attention des catéchètes, pour vous qui d’habitude donnez beaucoup… de votre temps, de votre créativité, de votre bonne volonté pour accueillir et accompagner les enfants dans leur découverte de la foi… mais qui en avait été un peu empêchée, qui avez inventé de nouvelles manières de raconter la Bible, de faire du lien avec plus ou moins de succès… une célébration pour vous… dans laquelle vous pouvez recevoir et c’est aussi une célébration qui s’est ouverte aussi à d’autres, qui ont vu l’invitation et y ont répondu…
Voici une occasion de se poser ensemble devant Dieu, dans une célébration pensée en 3 temps, sur la base du carnet « lectio-fluctus » de Berna, que vous trouvez à vos places, nous y reviendrons dans un instant, avec de la musique, du silence, des espaces pour méditer pour soi et partager avec tous… un temps pour déposer, un temps pour accueillir la Parole, un temps pour se ressourcer…
Bienvenue à chacun·e dans la présence bienveillante de notre Dieu, qui nous accueille avec tendresse en ce jour. Au nom du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, amen.
1er temps : DÉPOSER
Prière
Se placer simplement devant toi,
déposer le cœur à découvert, l’émotion, les questions, la colère, les limites.
Se laisser juste regarder, par toi qui nous accompagnes sur nos chemins d’humanité.
Se placer en confiance devant toi,
c’est notre arme devant la peur.
Se placer dans la vie que tu nous offres, humblement, car tu nous guides,
tu nous donnes ton Esprit d’amour.
Cela seul suffit pour vivre aujourd’hui et envisager demain.
Amen.
Bref interlude
Impulsions déposer
J’ai la joie de vous présenter Berna, artiste-peintre, aumônière à l’hôpital de Morges, catholique engagée dans une petite communauté de vie et de prière (vous êtes 2)…
Mettre des mots sur ce que vous avez à affronter, ce que nous avons bien dû affronter, et à quoi nous avons été confrontés :
Aujourd’hui, comment vous êtes-vous ? Si vous prenez ce carnet – il est pour vous et vous pourrez l’emporter à la fin, mais pas les crayons – en page 2 et 3 : soit avec les visages, soit avec des mots comme point de départ, vous avez le temps du prochain morceau musical pour déposer ce « comment ça va pour vous » : ce qui a été difficile à vivre avec l’arrivée des vagues, ce qui vous questionne, ce qui vous révolte, vous attriste ou autre… ce que vous avez essayé – réussi à faire en tant que catéchètes ou autre pour garder les liens. L’occasion de mettre des mots pour dire un peu du comment et du pourquoi, d’abord chacun pour soi, puis librement, à haute voix à l’attention de tous.
Musical : chacun pour soi (carnet « Lectio-fluctus » p. 2-3)
Partage à haute voix / dessin de Berna sur rétro-projecteur
Si l’une ou l’autre est ok pour partager à haute voix, un peu de ce qu’elle a déposé, Berna se saisira de ces partages pour mettre des images dessus.
Prière
Seigneur, Emmanuel,
Dieu avec nous,
nous prenons ensemble le temps d’un constat, d’un bilan…
ou tout simplement, d’un arrêt. Arrêt sur images,
faire mémoire,
déposer.
Dans le carnet, à coup de stylo, dans les vagues, l’eau purificatrice, par la musique, le chant de l’âme, au pied de ta croix, dans l’éclairage de ton amour, nous posons devant toi des éléments de notre vie.
Tu viens les visiter,
les accompagner, et,
là est notre confiance,
les transfigurer.
Que ton œuvre soit faite/fête Seigneur, Emmanuel, Dieu avec nous.
2e temps : ACCUEILLIR LA PAROLE
Prière
Seigneur,
nous sommes rassemblés ici en ton nom, c’est toi qui nous rassembles.
Nous allons maintenant nous mettre à l’écoute d’un psaume.
Ouvre nos cœurs afin que nous puissions entendre ce que ce psaume a à nous dire, et qu’il puisse résonner dans nos vies.
Toi qui es Père, Fils et Saint-Esprit.
Amen
Texte biblique : Ps 42 (41) traduction TOB, quelques versets adaptés pour cet instant
Comme une biche se tourne vers les cours de l’eau, ainsi mon âme se tourne vers toi, mon Dieu. J’ai soif de Dieu, du Dieu vivant.
Jour et nuit, mes larmes sont mon pain, quand on me dit tous les jours : « Où est ton Dieu ? » Pourquoi te replier, mon âme, et gémir sur ton sort ?
Espère en Dieu ! Aie confiance en la vie !
Les flots de l’abîme s’appelle l’un l’autre, toutes les vagues ont passé sur moi. Je veux dire à Dieu mon rocher : « pourquoi m’as-tu oublié ? »
Pourquoi te replier, mon âme et gémir sur ton sort ?
Espère en Dieu ! Aie confiance en la vie !
Oui, je le célèbrerai encore, lui le salut de ma vie et mon Dieu
Bref interlude
Bref message / homélie/ à 2 voix
Personne 1 : C’est comment d’avoir soif ? Savez-vous que – contrairement à la faim – quand on ressent la soif, c’est que c’est déjà trop tard… c’est-à-dire qu’on a faim quand le corps a besoin de recevoir de l’énergie / mais quand on ressent la soif, c’est qu’on est déjà déshydratés… est-ce que c’est pareil pour la soif de Dieu ? Je me demande, c’est comment pour moi de me tourner vers Dieu parce que je serais en attente de ressourcement ? Est-ce vers lui que je me tourne quand je me sens en manque de ressource ?
Je dois bien reconnaître, et c’est là toute mon éducation, que d’abord il me vient de faire par moi- même… de me débrouiller par moi-même, de trouver en moi les idées, la force, l’envie d’aller de l’avant en moi-même… et pourtant, attendre de Dieu, trouver en Dieu de l’eau fraîche pour apaiser ma soif profonde de paix et de justice peut être adéquat… et j’ai déjà expérimenté, que quand je m’agite un peu moins, que ma liste des choses urgentes à faire de suite est un peu moins longue, il se trouvait sur mon chemin des coups de mains inattendus, des réponses à des prières même pas exprimées…
Et pour toi, c’est comment l’expérience d’avoir soif de Dieu ?
Personne 2 : Pour moi, c’est le désir profond qui habite mon cœur ! Tu l’as dit justement, l’être humain ne peut vivre longtemps sans eau… Ainsi en est-il de ce désir profond qui doit trouver quelques moments de grâce, de répit, de bonheur, que ce soit dans la prière, dans la rencontre vraie de l’autre, ou encore devant un paysage majestueux… Pour moi, c’est donc cet élan de vie toujours renouvelé, qui tend vers Dieu, duquel je me dois de prendre un soin tout particulier. Mais il y a aussi les larmes, oui. Ces moments où les autres, ma famille même, le sens, Dieu parfois aussi, me semblent si loin… Ces moments où je me sens las, triste, vide comme une coquille… Ou encore, ce que je ressens si fort lorsque je suis mise face à la violence ou à l’absurde du monde. Dans ces moments, ce n’est pas simple…
Pour toi, quelles sont ces larmes qui pourrait t’inonder ?
Personne 1 : J’avoue, je ne pleure pas facilement, encore un travers de mon éducation… parfois, les larmes me montent aux cils… mais pleurer… enfin, peut-être un peu plus avec les années, peut-être un peu plus face à un deuil – quelle que soit la perte effective, oui, j’ai pleuré et je me laisse le droit de pleurer jusqu’au bout de ma tristesse lorsque j’ai à traverser des difficultés. J’aime l’explication qui nous vient de la tradition juive qui dit que les larmes sont les cadeaux que Dieu a fait à Adam et Eve en les chassant du jardin d’Eden, un cadeau qui permet d’être consolé lorsque les larmes se mettent à couler. Mais il y a vraiment en ce monde et en ces temps particuliers, plus que quelques larmes à verser… nous avons subi des assauts de vagues, les flots de l’abîme se sont déchainés… et ce n’est pas juste une question triste, il y a aussi en moi de la révolte, des pourquoi et un grand sentiment d’injustice…
Et toi, comment as-tu ressenti cet assaut des vagues ?
Personne 2 : Ah, ces vagues… ! Déferlantes d’impuissance, de solitude, de sidération face à l’actualité, aux réactions des uns et des autres… Oui bien sûr, c’était violent. Pourtant, l’impuissance a fait place à la solidarité et à l’humilité – un bien joli apprentissage ! – les liens et relations se sont frayés de nouveaux chemins, l’actualité a continué à rouler ses vagues, et j’en ai pris une juste distance afin que mon bonheur patiemment cultivé, mon énergie tenue à flot, n’en subissent pas les assauts. Oui, j’ai observé, j’ai vu comment la vie est plus forte que la mort, comment le Seigneur pourvoit envers et contre tout. Sortie de la plainte, de l’apitoiement, des gémissements, j’ai osé un autre regard sur le monde, j’ai demandé au Seigneur de fortifier ma foi, et je peux ainsi dire avec le psalmiste : « Espère en Dieu ! Aie confiance en la vie ! Oui, je le célèbrerai encore, lui le salut de ma vie et mon Dieu. »
Silence
3e temps : SE RESSOURCER
Prière : avec gestes (résumé des 3 étapes)
Se lever, les bras tendus le long du corps, vous pouvez fermer les yeux et lentement remonter les bras sur les côtés au fur et à mesure que ma voix vous guide :
Seigneur aide-moi à accueillir tout ce qui m’habite aujourd’hui : Ce qui me trouble, l’inconnu, mes doutes, mes tâtonnements,
ma fatigue, ma tristesse, mes manques, les tensions.
Et aussi ce qui est bonté en moi, ce que je connais déjà, ce qui/ceux qui me portent dans la vie, la joie, le partage,
l’assurance de marcher sur mon chemin avec toi, dans la patience, avec courage et reconnaissance.
Rapprochez les mains au-dessus de la tête, mains jointes descendez jusqu’au niveau du cœur.
Je rassemble tout ce que je ressens, je m’unifie en moi.
Restez un instant avec les mains jointes au niveau du cœur. Ouvrez les mains paumes tournées vers le ciel.
Donne-moi mon Dieu
ce qui me fait vivre et qui vient de toi : l’espérance, la foi, ta Paix, ton Amour. Aide-moi à m’en remplir, à en être animé. Mon Dieu je suis en toi et tu es en moi. Je rayonne de ta présence vers les autres.
Ouvrez grand les bras sur les côtés comme pour diffuser.
Aide-moi à partager ce que j’ai reçu,
irrigue mes gestes de ta force,
Donne-moi de vivre avec douceur les défis et les rencontres, à rester ancré malgré les difficultés de la vie.
Mon Dieu je suis en toi et tu es en moi…
Bref interlude Impulsion pour découvrir ses ressources
Je vous invite à reprendre le carnet aux p. 20-21 : et à vous connecter à ce qui est peut apporter du sourire, de la joie. Qu’est-ce qui vous ressource ?
Qu’est-ce qui est essentiel ? Qui mérite mon attention et rejoint mes envies ?
Mais de quoi ai-je envie au juste ?
De nouveau un temps pour penser pour vous-même sur le prochain morceau musical, ce ne sont que des impulsions, utilisez ce silence, ce temps de méditation comme cela vous convient. Puis, ensuite, l’occasion pour qui veut bien de dire quelquechose à haute voix.
Musical : chacun pour soi (carnet « Lectio-fluctus p. 20-21) Partage à haute voix / dessin de Berna sur rétro-projecteur
Qui ose ? Qui veut bien ?
Prière
Dieu notre Père,
nous te rendons grâce pour les merveilles de ta Création,
sources de joie et de contemplation.
Dieu notre Frère,
nous te rendons grâce pour ton amour, nourriture essentielle qui nous relie à toi et aux autres.
Dieu notre Souffle,
nous te rendons grâce pour les dons reçus,
qui, comme les fleurs, sont appelés à s’épanouir sans cesse.
Que tout en nous bénisse le Seigneur !
Geste symbolique en partant : fleur à déposer sur l’eau
On est presque à la fin de cette célébration, là, maintenant, s’il fallait garder un mot, une idée, une envie, une impulsion ? Vous pouvez la noter sur la fleur que vous trouvez à votre place.
(Cf. le modèle joint à la fin de ce document, à photocopier sur papier couleur et à découper). Et vous pouvez enfermer ce mot, en rabattant chacun des pétales vers le centre… vous pouvez serrer précieusement ce qui a fait sens pour vous… je vous laisse quelques secondes… et vous êtes invité.e.s à ne pas garder rien que pour vous ceci.
Le geste symbolique que nous vous invitons à faire en sortant, tout à l’heure, c’est de déposer votre fleur repliée sur l’eau… de la regarder un instant…. Elle va s’ouvrir… et de repartir avec cette confiance : ce que Dieu a semé en vous, va s’ouvrir tout pareillement avec la bénédiction de Dieu… Pour ce faire, nous prendrons le temps de sortir les unes après les autres, avec distance et il y a plusieurs points d’eau possible pour déposer…
La possibilité de ce geste symbolique se fera à la toute fin, sur le dernier morceau musical, après les annonces qui arrivent maintenant, et la bénédiction :
Annonces – Merci à celles et ceux qui ont participé activement… – Une offrande à la sortie
Bénédiction avec les célébrant·e·s
Que le Dieu de tendresse vous bénisse et vous garde sur vos chemins de vie et de foi,
qu’Il soit celui qui vous ressource
face à ce qui pourrait vous submerger,
qu’Il soit pour chacun·e celui qui réconforte
Oui, qu’Il soit pour vous ce qu’Il a promis
un Dieu proche qui ne fait pas de reproches,
Au nom du Père, du Fils et du Souffle Saint,
Amen.
Postlude
Crédit : Centre Œcuménique de Catéchèse de Genève (COEC)