Voici une célébration qui noue la gerbe de plusieurs séances avec Noé et toute sa ménagerie ! Et profitant qu’il y a de l’eau, la communauté accueille un nouveau baptisé !
On a besoin: les enfants ont réalisé une tenture représentant l’arche, les dimanches précédents; bruitages (téléchargés sur le Net); Diaporama et outils de projection; chants Nino Ferrer et Hugues Aufray; assiettes en cartons avec fil pour les suspendre au cou; marqueurs -crayons pour toute l’assemblée.
Accueil: Bonjour, soyez toutes et tous les bienvenus dans cette chapelle.Ah, non ! Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres. Aujourd’hui, c’est aujourd’hui et ne ressemblera à aucun autre jour, à aucun autre dimanche. C’est un dimanche spécial. D’abord, parce qu’il va y être question d’eau, de beaucoup d’eau. Du coup, cette chapelle, notre chapelle, ne va plus être une chapelle le temps de cette célébration… elle va se transformer en nef… ou en bateau, quelque chose comme cela. D’ailleurs, il est intéressant de relever que le même terme s’applique aux deux. Une nef est un navire, mais c’est aussi une partie d’une église… parce qu’elle ressemble à un bateau renversé. Il y a même des églises qui ont été entièrement construites en forme de navire… (Sur Internet, nous avons trouvé des photos de nef d’églises qui sont réellement comme de grands bateau et nous en avons fait un diaporama)
Alors, notre chapelle est maintenant un bateau, ou une arche – si vous voulez – puisque c’est ce que Dieu a demandé à Noé de bâtir. Une arche, ou une boite… en hébreu, c’est le même mot… Enfin, quelque chose qui puisse flotter et embarquer beaucoup de monde… parce qu’il va pleuvoir, ça oui, et pas qu’un peu… Tout va être noyé, et à part les poissons, tout le reste va disparaître. Il faut dire que les êtres humains, créatures de Dieu, se sont mal comportés. Ils ont fait du monde une vaste caisse de résonance d’où montent vers Dieu des bruits de guerre, de batailles, de violence, de destruction, et si peu d’amour, de fraternité, d’entraide, de solidarité. C’était comme si les humains étaient devenus plus sauvages que des bêtes…Il y a un animal qui sommeille en chacun de nous. Il peut être doux comme violent, affectueux comme haineux parfois. Qui sait qui se cache en nous : chat ou tigre, chien ou loup… ?
Dieu a dit à Noé de faire monter dans son arche un couple de chaque animal vivant sur la terre ou volant dans les airs. Alors, allons chercher l’animal qui est au fond de nous… ainsi nous monterons dans l’arche de monsieur Noé.
Musique: Nino Ferrer « L’Arche de Noé »
Les enfants apparaissent déguisés, ils distribuent des assiettes à l’assemblée + crayons, chacun est invité à dessiner l’animal qu’il souhaite. Les participants portent leur réalisation comme un pectoral, suspendu à leur cou.
C’est vrai que sur terre, c’est vraiment le désordre… chacun veut faire entendre sa voix ou son cri, plus fort que les autres… allons-y…! Chacun pousse le cri de l’animal qu’il a dessiné ou dont il est déguisé et on ajoute des sons de cris tirés d’une banque de données- bruitages gratuite sur le Net…
Prière de repentance:
Taisons-nous un instant, retrouvons le calme et prions : (silence)
Seigneur notre Dieu, nous voulons te prier dans le calme… Nous te confions nos vies. Nous te les confions même si elles sont pleines de bruits, de désordres. Nous venons vers toi comme des petites souris, sur la pointe des pieds, car nous savons que nous ne sommes pas parfaits. Nous ne sommes pas toujours les meilleures personnes. D’une part, nous regardons notre propre désordre et nous trouvons mille et une excuses pour ne rien y changer : « Je m’en occupe demain ; c’est mon désordre à moi et je m’y retrouve ». D’autre part, nous baissons les bras en face des désordres du monde : « Que veux-tu que j’y fasse ? Moi seul, je n’y changerai rien ? Ça a toujours été comme ça, pourquoi changer le cours des choses ? Il y a toujours eu des conflits, c’est ainsi… » Seigneur, pardonne-moi. Chant cantique
Voici que tous, nous avons notre place dans l’arche de Noé, dans la chapelle devenue notre arche. Indépendamment de ce qui se passe à l’intérieur de l’arche, dehors, la pluie a commencé à tomber et le tonnerre gronde… (bruitage d’orage et de pluie) Goutte après goutte, l’eau autour de l’arche se met à monter. Les enfants prennent le drap de la mer et le montent à leur taille.
La mer se glisse sous le grand navire et le soulève. D’abord de quelques centimètres, Un léger mouvement de vague avec le drap…
puis plus haut. Les vagues se forment. Elles prennent de l’ampleur. L’arche est maintenant portée par une mer déchainée. Elle risque même de la faire chavirer…le drap forme une mer démontée…Mais non, petit à petit, les flots se calment Le drap est apaisé + bruit de mer calme.
Dans l’arche, il faut que chacun trouve sa place pour préserver l’équilibre du bateau. Il faut inventer une vie ensemble, et ce n’est pas simple. Il faut s’écouter, s’étendre, faire attention à ne pas blesser l’autre – c’est si vite fait – s’entraider quand il y en a besoin.
Cela peut se faire par la force de la grâce de Dieu. C’est elle qui nous unit.
Qui nous permet d’être tous ensemble. Cette grâce, c’est l’assurance de l’amour de Dieu. Nous pouvons être certains que Dieu nous aime, ici, dans cette chapelle – pardon, cette arche. Et si toute l’eau tombée pendant le déluge était une eau d’amour pour reconstruire et non pour détruire, pour sauver et non pour condamner. Une eau pour la vie. Alors, même le petit âne gris, jadis condamné par les humains avides de rentabilité, aurait sa place.
Chant : Petit âne gris – Hugues Aufray
Pendant ce temps, que se passe-t-il dans l’arche-chapelle ? Le texte biblique ne le dit pas… pourtant, le déluge a duré un temps certain : 150 jours. Imaginons, 150 jours, tous ensemble, ici, dans notre boite qui flotte… et rien dehors, pas moyen de sortir, pas de possibilité de s’évader, de s’enfuir, de partir loin, très loin… une prison ? Peut-être, ou peut-être pas. Cela dépend de ce que nous en faisons. L’enfermement est d’abord à l’intérieur de nous, entre nous aussi, les barrières que nous dressons si facilement entre les uns et les autres, celles et ceux qu’on aime bien et celles et ceux que l’on a plus de mal à supporter, parce qu’on les trouve, on les pense différents… et les jalousies, les luttes de pouvoir, rien de tel pour refaire le monde extérieur à l’intérieur… et revoici les tiraillements, les divisions… à nouveau le désordre quand on veut imposer son ordre aux autres…
Alors, quand tout tangue, quand le bateau gite à l’extrême, prend un roulis trop violent… se tourner vers Dieu, dans la confiance, se souvenir de lui et de sa Parole. Cantique
Pendant ce temps, que fait Dieu ? Écoutons le récit biblique de la Genèse : Dieu se souvient de Noé Et de tous les animaux Et de toutes les bêtes Avec Noé dans la boite-arche-chapelle…(Genèse 8) Exposer la tenture de l’arche faite par les enfants durant les derniers dimanche…
Dieu fait souffler sur la terre un vent de paix sur les eaux. Arrêt des sources au fond, arrêt de la pluie derrière les trappes du ciel. Recul des eaux sur la terre, recul général. Les eaux baissent au bout de cent cinquante jours La boite-arche-chapelle trouve repos sur les hauteurs…La décrue des eaux se poursuit quand apparaissent les sommets des montagnes. Encore quarante jours et Noé ouvre enfin la fenêtre de la boite-arche-chapelle. Il envoie le corbeau qui sort, virevolte et revient. Comme ça jusqu’à l’assèchement de la terre. Noé envoie la colombe qu’il gardait auprès de lui, pour savoir si les eaux ont faibli sur la terre. La colombe ne trouve nulle part où faire reposer les doigts d’une patte. Toute la terre est sous les eaux. La colombe revient vers Noé dans la boite-arche-chapelle. Il lui tend sa main pour al reprendre avec lui. Noé attend sept autres jours. Il renvoie la colombe qui sort de la boite-arche-chapelle. Et lui revient la colombe le soir venu. Avec dans son bec un rameau d’olivier. Noé comprend que sur la terre les eaux ont baissé Il attend sept autres jours. Il envoie la colombe. Elle ne revient plus…La terre commence à sécher. Noé soulève le toit de la boite-arche-chapelle. Il voit que la surface du sol a séché. La terre est à sec. Musique
Voilà, Noé a ouvert la boite-arche-chapelle…Heureusement !aurais-je envie d’ajouter. Sinon, cette boite serait devenue un cercueil flottant à tout jamais sur les eaux du monde…Je sais bien que cette histoire est à comprendre au niveau symbolique, et que Noé n’a jamais existé. Peut-être même qu’il n’y a jamais eu de déluge, et que dans la mémoire collective des peuples ce mythe raconte autre chose que l’histoire de ce vieux bonhomme de Noé qui serait mort à 950 ans, de ce navire improbable voire impossible – même si certains essaient encore de le trouver ou de le construire – et des animaux, insectes et autres bestiaux qui s’y seraient réfugiés pour fuir la colère de Dieu devant le désastre de sa création. Imaginons la vie dedans l’arche. Elle serait impossible, n’en déplaise à celles et ceux qui font une lecture littérale de ce récit. Non, Noé, sa femme et ses fils – Sem, Cham et Japhet, à l’origine de tous les peuples nous dit la Bible – n’ont pas existé. Cependant, ils nous disent une chose vraie encore aujourd’hui : le monde peut être perverti par le mal venant des humains. Le monde est laid quand nous l’abîmons, le salissons, le détruisons. Il faut le reconnaître, il y a aussi de la violence dans la nature, le règne animal n’en est pas protégé, au contraire. Mais lorsque nous ajoutons de la violence à la violence – qu’elle soit physique, politique, économique, sociale, écologique – alors, ce monde devient invivable. Si j’étais Dieu, je crois que j’aurais aussi envie de tout jeter par-dessus bord, de tout nettoyer à grandes eaux. Dans les histoires, on dit que, dans la Bible, celui qui pleure le plus, c’est Dieu. Mais il y a Noé et son arche… Parfois, le sens se cache dans les détails. En voici deux qui passent pour presque rien d’habitude. D’abord, c’est Dieu qui ferme l’arche une fois que tout le monde est entré. Geste de protection, geste de bénédiction aussi.À la fin, c’est Noé qui découvre – au sens propre – l’arche, qui l’ouvre sur le monde apaisé. Il aurait pu laisser la boite fermée, alors elle aurait été une tombe. Lorsque les églises-chapelles-arches demeurent fermées sur elles-mêmes, elles donnent raison à toutes celles et tous ceux qui disent que les religions sont mortifères. Tandis que lorsque depuis leur intérieur, par le fait même de celles et ceux qui y sont, elles sont ouvertes… alors elles apportent de la vie et de l’espérance, de la joie et de la paix. C’est qu’entre temps, Dieu a fait souffler un vent de paix sur la terre. Ouvrir la boite-arche-chapelle, c’est s’ouvrir à ce vent de paix, au Souffle de Dieu. C’est offrir au monde la possibilité d’un jour nouveau.
Cantique « Pour que le jour qui se lève soit plus beau »
Baptême : Aujourd’hui, dans notre arche-chapelle, nous allons recevoir Joseph qui nous est présenté afin de recevoir le baptême. Encore une histoire d’eau. C’est avec joie que nous l’accueillons avec ses parents – Émilie et Patrick – et ses parrain et marraine – Émilie et Matthias. Des gens amenèrent à Jésus des enfants pour qu’il les bénisse, mais les disciples leur firent des reproches. Quand Jésus vit cela, il s’indigna et dit à ses disciples : « Laissez les enfants venir à moi ! Ne les en empêchez pas, car le Royaume de Dieu appartient à ceux qui sont comme eux. Je vous le déclare, c’est la vérité : celui qui ne reçoit pas le Royaume de Dieu comme un enfant ne pourra pas y entrer ». Ensuite, il prit les enfants dans ses bras et les bénit en leur imposant les mains…En évoquant ce récit de l’Évangile au moment du baptême, l’Église témoigne que la grâce de Dieu est offerte aux enfants comme aux adultes. Elle rappelle que pour vivre dans sa communion, Jésus attend de nous la simplicité et la confiance de l’enfant. (Déroulement du baptême)
Prière de conclusion: Père tout-puissant, notre créateur, tu nous fais renaître d’eau et d’Esprit. Aujourd’hui, tu ajoutes Joseph au nombre des tiens. Grâce te soit rendue, Seigneur. Jésus Christ, Fils unique du Père, tu nous aimes et tu nous choisis pour que nous allions et que nous portions du fruit. Grâce te soit rendue, Seigneur. Esprit saint, Esprit d’amour, tu viens en nos cœurs pour y faire éclore l’espérance et la paix du Royaume. Grâce te soit rendue, Seigneur. Seigneur, notre Dieu, rends-nous fidèles à l’alliance de notre baptême. Accomplis en nous ce que tu as commencé, et fais de nous des témoins de ton amour éternel. Amen.
Prière de Noé et des animaux – PRIÈRE DE NOÉ
Seigneur, c’est moi, Noé, quand pourrais-je marcher d’un pied ferme?
Le temps est long…Seigneur, menez votre arche à la certitude, au sommet du repos ;
et que l’on en sorte enfin de cette servitude animale ! Le temps est long.
Seigneur, conduisez-nous jusqu’au rivage de votre alliance.
Ainsi soit-il.
PRIÈRE DU PINGOUIN
C’est moi, le pingouin. S’il te plait, Seigneur, fais attention au réchauffement climatique pour qu’on puisse continuer à s’amuser, à faire des glissades entre copains sur la banquise.
PRIÈRE DU CHEVAL
Mon Dieu, l’herbe est jeune. Mes sabots de cheval sont pleins de gambades. Je cours et ma crinière s’accroche au vent, je cours et des parfums s’écrasent à mon cœur. Je cours dans la joie et je suis libre de mes yeux larges, de mes yeux vifs à saisir le monde.
Mon Dieu, quand l’étrange nuit luit aux confins du jour, laissez-vous émouvoir par mon hennissement afin qu’une étoile survienne.
PRIÈRE DU SINGE
Mon Dieu, moi le singe, pourquoi m’avez-vous fait si laid ?
À cause de ce ridicule visage, l’humour veut que je fasse des grimaces. Serais-je toujours le clown de votre création ?
Qui m’enlèvera cette mélancolie du cœur ? Ne permettrez-vous pas, un jour, que quelqu’un me prenne au sérieux, Seigneur.
PRIÈRE DU PAPILLON
Seigneur, Papillon est mon nom. Où en étais-je ? Ah! Oui, cette fleur, ce soleil, Merci. Votre création est belle.
Où en étais-je ? Une goutte de rosée roule des yeux de joie au cours d’un lis. Je devais aller… Je ne sais plus !
Le vent a peint ses fantaisies sur mes ailes. Des fantaisies ? Où en étais-je ?Ah ! Oui Seigneur, j’avais quelque chose à vous dire.
Ainsi soit-il.
PRIÈRE DE LA CHOUETTE
Poussière et cendre sont mes couleurs, je suis la chouette.
Seigneur, je ne suis pas que poussière et cendre…
Il y a ces deux feux de position, couleur de lune, suspendus au crochet de mon bec et qui clignotent doucement dans la nuit.
Mon hululement éveille toutes les larmes des cœurs…
Ah ! Mon Dieu, éveillera-t-il un jour, votre compassion ?
PRIÈRE DU CHAT
Seigneur, je suis le chat.
Ce n’est pas précisément que j’aie quelque chose à vous demander… Non !
Je ne demande rien à personne, mais, si vous aviez, par hasard, dans les greniers de votre ciel, une soucoupe de lait et un bon coussin où se lover, je connais du monde qui les apprécie…
Ainsi soit-il.
PRIÈRE DU BŒUF
Mon Dieu, donnez-moi du temps… les hommes sont toujours pressés ?
Fais-leur comprendre qu’il ne faut pas aller si vite.
le temps de manger…
le temps de marcher…
le temps de dormir…
le temps de penser…
Ainsi soit-il.
PRIÈRE DE LA COLOMBE
L’arche attend Seigneur ; l’arche attend le signe de votre paix.
Je suis la simple colombe. Simple comme la douceur qui vient de vous.
L’arche attend Seigneur, elle a souffert.
Laissez-moi lui porter ce rameau d’espérance et de joie.
Ainsi soit-il.
Cène – Annonces – Offrande – Bénédiction et envoi
Nous voici au terme de notre célébration. Notre arche-chapelle va s’ouvrir, et nous devrons sortir pour continuer de vivre dans ce monde qui, finalement, n’a pas tant changé que cela. Il y a encore de la violence, mais il y a aussi de la bonté ;
il y a toujours des choses laides qui sont faites, et il y a aussi de la beauté dans ce monde.
Dieu a donné un signe de toute beauté à Noé : l’arc dans le ciel.
Maintenant, quand il pleut dans nos vies, nous savons que quelque part il y a un arc-en-ciel au-dessus de nous.
Alors, le cœur en joie, nous pouvons chanter un cantique nouveau.
Avec Joseph, tous ensemble, chantons à Dieu…
Cantique final
Crédits: Bruneau Jousselin – EPUB Chapelle Royale – Point KT