1

LES FEMMES AU TOMBEAU

Peinture de Bernadette Lopez – https://www.evangile-et-peinture.org

D’après Matthieu 28, 1-10

Fil rouge narratif et bricolage : du caillou triste au caillou joyeux

Animation : « chasse aux légumes » et préparation d’une soupe aux cailloux

Une idée de Catherine Abrecht de l’EERV.

Pour une rencontre d’une demi-journée, pour célébration participative…

Le document en word : Prop Pâques 2023

A l’avance :

  • Préparer un « jardin de Pâques » si possible en extérieur

Début de la rencontre en salle : 

  • Dire quel jour nous sommes et ce qui se passe ce jour-là. Donner un bref résumé qui explique la mort de Jésus, son corps mis dans le tombeau et gardé par des soldats.

Ce n’est pas une narration. C’est un résumé qui permet de situer les faits

Bricolage partie 1 :

  • Chacun peint un caillou noir (un galet d’une forme ronde si possible) et un caillou gris.
  • Laisse sécher.
  • Apprentissage d’un chant
  • Faire les visages sur les cailloux lorsqu’ils sont secs.

Regrouper tout le monde vers le jardin de Pâques. Chaque enfant a ses deux cailloux à la main.

Narration partie 1 :

Ce que je vais vous raconter maintenant s’est passé trois jours après la mort de Jésus. Nous sommes dimanche matin. Les premières lueurs de l’aube viennent éclairer l’ombre de quelques arbres ; elles éclairent aussi l’énorme pierre qui ferme le tombeau dans lequel le corps de Jésus a été déposé ; elles éclairent encore les silhouettes des soldats qui montent la garde. Ils se sont relayés toute la nuit pour surveiller l’entrée du tombeau. Les soldats ont reçu des ordres : personne ne doit pouvoir s’en approcher, surtout pas les amis de Jésus. Le tombeau doit absolument rester fermé.

Les soldats ne savent pas jusqu’à quand ils doivent rester là, mais ils ont bien compris que ce n’est pas le moment de désobéir. Pourtant, même s’ils n’osent pas le dire, la seule chose dont ils rêvent, c’est de rentrer chez eux.

Ils attendent avec impatience la brise légère du petit matin qui vient habituellement faire balancer les branches des arbustes, mais elle ne souffle pas. Ils attendent les premiers rayons du soleil qui viennent habituellement caresser les fleurs du jardin, mais ils ne se montrent pas. Et par terre ? Par terre, il n’y a rien qui puisse les réjouir. Il n’y a que ces affreux cailloux noirs sur lesquels les soldats se tordent les chevilles. Cette nuit d’ailleurs, un soldat en a ramassé un — il n’avait rien d’autre à faire — il a vite fait de le rejeter plus loin. La pierre était glaciale. Elle n’était pas du tout le genre de caillou qu’on met dans sa poche pour en faire un trésor.

Les enfants posent les cailloux noirs dans le jardin

Alors les soldats font leur possible pour penser à autre chose. C’est à ce moment qu’ils voient deux femmes s’approcher. Elles ont le pas fatigué, le visage marqué par les traces de leurs larmes Les soldats espèrent secrètement qu’elles ne s’approcheront pas trop. Ils n’ont aucune envie de les renvoyer alors qu’elles semblent déjà porter toute la tristesse du monde sur les épaules.

Les enfants posent les cailloux gris

Narration partie 2 :

C’est alors qu’autour d’eux, brusquement tout se met à bouger. Et ça, c’est certain que ce n’est pas la brise du petit matin. Une lumière descend du ciel, une lumière si blanche que les soldats sont obligés de fermer les yeux, et ça, c’est certain que ce ne sont pas les rayons du soleil.

C’est l’ange du Seigneur ! Il arrive aussi rapide que l’éclair. Son vêtement est aussi blanc que la neige. Il vient rouler la pierre qui ferme le tombeau.

Tout le temps que l’ange pousse l’énorme pierre, la terre continue de trembler. Les cailloux tout autour se mettent à rouler eux aussi. Ils roulent le long du chemin qui mène en ville, à Jérusalem. Les cailloux se cognent les uns contre les autres ; ils s’entrechoquent ; ils se passent les uns sur les autres ; ils sont comme un cortège d’enfants indisciplinés qui fait la course.

A ce jeu-là, certains ne vont pas plus loin que le début du sentier, d’autres s’arrêtent à mi-chemin et les plus lourds vont jusqu’en bas de la pente, juste avant les premières maisons qui marquent l’entrée de la ville.

Le tombeau est maintenant ouvert et tout le monde peut voir  que Jésus n’y est pas. Les femmes qui viennent d’arriver au tombeau peuvent le voir. Les soldats peuvent le voir. La mort n’a pas pu retenir Jésus parce qu’il est le Fils de Dieu. Il est vivant. Il est ressuscité.

Mais pour les soldats, même les plus courageux, c’est l’événement de trop. Ils n’en peuvent plus et ils s’enfuient en courant le plus vite et le plus loin possible du tombeau. Plus un seul d’entre eux n’est là quand l’ange aux habits de lumière s’adresse aux deux femmes :

  • Vous, n’ayez pas peur ! leur dit-il. Venez, regardez. Il n’est plus là !

Si les soldats ne peuvent pas comprendre ce qui se passe, les femmes le peuvent. Jésus le leur avait annoncé : la mort n’aurait pas le dernier mot.

Elles comprennent que ce que Jésus avait annoncé s’est réalisé. Jésus n’est plus là dans ce tombeau froid et sombre. Il est vivant.

Les femmes se sentent alors remplies d’une joie si grande qu’elles en oublient tout le reste. Auparavant, leur chagrin pesait si lourd qu’elles croyaient avoir une pierre à la place du cœur, mais là, elles se sentent plutôt pousser des ailes.

  • Allez vite dire à ses amis que Jésus est vivant, leur dit encore l’ange. Il les attend en Galilée. C’est là qu’ils le verront.

Bricolage partie 2 :

Peindre un troisième caillou en jaune. Il sèche pendant qu’on raconte la suite de l’histoire.

Narration partie 3 :

Les femmes quittent alors le tombeau. Elles s’éloignent toutes joyeuses et légères, pressées d’aller annoncer l’incroyable nouvelle aux disciples. C’est ce moment que Jésus choisit pour venir à leur rencontre.

Les femmes tombent à genou devant lui. Elles lui touchent les pieds tout en pleurant des larmes, mais des larmes de joie cette fois. A son tour, Jésus leur demande de dire à ses disciples qu’il les verra bientôt en Galilée. Puis les femmes se retrouvent de nouveau seules. Jésus a disparu mais les elles ne sont plus tristes.

Elles savent maintenant que Jésus est vivant. Elles l’ont vu ; elles l’ont entendu et elles dévalent le sentier en direction de Jérusalem en courant pour aller l’annoncer. Elles ont vraiment hâte de dire à tous que Jésus est ressuscité.

Elles sont si pressées qu’elles ne remarquent même pas au bord du chemin des cailloux qui brillent sous les rayons du soleil. C’est dommage… parce que si elles en avaient pris le temps, elles auraient vu des petites lignes se former sur la surface des cailloux, des lignes si fines qu’elles n’auraient peut-être même pas osé les toucher de peur qu’elles ne s’effacent. Cela, c’est quelque chose qui arrive très rarement : c’est ainsi lorsque les cailloux sourient. Ils laissent apparaître sur leur surface des lignes aussi fines que celles que nous avons dans la paume de nos mains.

Et si les femmes avaient été moins pressées et si elles avaient pensé à coller une oreille tout contre les cailloux, peut-être même qu’elles les auraient entendu rire.

Car Jésus est vivant… Alors tout le monde peut s’en réjouir même les cailloux au bord du chemin.

Rechercher les cailloux jaunes sur lesquels chacun aura dessiner un visage qui sourit et les poser dans le jardin

Chant

ANIMATION :

Préparer tous ensemble une soupe aux cailloux

  • Organiser une « chasse aux légumes » avec

Recette pour 20 personnes :

  • 7 carottes
  • 7 poireaux
  • 13 feuilles de chou
  • 7 gousses d’ail
  • Sel (3 cuillères à soupe)
  • 7 pommes de terre
  • 10 navets
  • 3 oignons
  • 3 cubes de bouillon de légumes
  • Poivre
  • Préparer la soupe ensemble tout en racontant le conte de la soupe aux cailloux

Au fur et à mesure, les enfants jouent le rôle des voisins invités et proposent leurs légumes. On prend le temps de les couper et ajouter à la soupe avant de continuer le récit

Un homme que personne ne connaissait traversait le village. Il s’arrêtait devant chaque maison pour y demander le gite et le couvert, mais les portes se refermaient les unes après les autres : les uns n’avaient pas le temps, les autres pas de place et les derniers ne prenaient même pas la peine de lui répondre.

Arrivé devant la dernière maison du village, une jeune femme lui a ouvert la porte :

  • Que me voulez-vous ? a-t-elle répondu sèchement
  • Je rentre chez moi après une longue absence, a répondu notre homme. Je marche depuis ce matin sans avoir mangé. Auriez-vous quelque chose à me donner pour calmer ma faim ?
  • Et qui vous dit que j’ai suffisamment à manger moi-même, lui a-t-elle répondu ? Je ne vous connais pas. Pour quelle raison je vous viendrais en aide ?

A cet instant, une idée a traversé l’étranger :

  • A vrai dire, il suffirait que vous me prêtiez une grande marmite d’eau bouillante. Si vous le pouvez, alors je m’engage à vous préparer la meilleure soupe au monde.
  • La meilleure soupe au monde… mais comment comptez-vous faire si vous n’avez rien à y mettre ?
  • J’ai mieux que tout ce que vous pouvez imaginer, j’ai ce simple caillou !

L’instant d’après, l’étranger sortait de sa poche un caillou gris comme ceux qu’on trouve tous les jours sur le bord des chemins, mais un caillou tellement rond et lisse qu’il en était presque appétissant.

Intriguée, la jeune femme a laissé notre homme entrer dans sa maison. Tandis que l’eau de sa marmite commençait à bouillir, elle est sortie appeler ses voisins. Elle était certaine qu’ils n’avaient jamais mangé de soupe aux cailloux. Ils seraient tous certainement très curieux d’en découvrir le goût.

Sous les yeux des voisins qui s’agglutinaient devant la porte de la cuisine, l’étranger a expliqué :

  • Ce caillou a l’air tout à fait ordinaire ! Il ne l’est pas. Il a des vertus magiques qui donnent à la soupe un goût exceptionnel.

Comme l’eau faisait maintenant de gros bouillons, il a pris le caillou et l’a déposé délicatement dans le fond de la marmite. On a entendu le caillou donner de légers coups sur le fond de la casserole et, à la surface de l’eau, les bouillons ont redoublé.

Au bout d’un moment, l’homme a ajouté :

  • Et encore, ce que vous allez manger ne sera en rien comparable avec le goût des toutes premières soupes que j’ai préparées. Au début, il avait bien sûr encore davantage de saveurs. Parfois, pour compenser, je mets quelques pincées de sel dans l’eau. Est-ce quelqu’un parmi vous aurait un peu de sel ?

Faire venir l’enfant qui a du sel et le laisser le verser dans la marmite

L’étranger a pris une cuillère en bois, a brassé la soupe. Il l’a goûtée et d’un air très satisfait, il a fait savoir :

  • Excellent ! Cela change tout ! Bien entendu, ce serait encore meilleur avec des pommes de terre. Je sais que personne n’a grand chose à manger chez lui, mais si quelqu’un parmi vous aurait-il des pommes de terre ?

Les enfants qui ont des pommes de terre s’approchent et ils les coupent. On laisse cuire un moment et l’«étranger » goûte la soupe

  • Délicieux ! Vraiment délicieux ! Si j’avais seulement quelques légumes de plus, cette soupe serait aussi bonne que celle du roi.
  • Aussi bonne que la soupe du roi ! se sont exclamés tous les voisins, impressionnés.

Plusieurs d’entre eux se sont alors rappelé qu’ils avaient encore quelques légumes chez eux et sont allés les chercher. 

Ajouter petit à petit tous les légumes ramassés, les éplucher, couper et ajouter les uns après les autres.

Les adultes peuvent ensuite arriver avec du pain et de quoi le tartiner, des assiettes, des couteaux, des fourchettes, des serviettes, de quoi faire une belle table de Pâques.

Tout le monde se met au travail pendant la soupe cuit tranquillement.

Lorsque la soupe a été servie et que chacun a pu la goûter, poser sur la table la marmite vide avec le caillou déposé au fond et réfléchir tous ensemble à ce que le caillou avait de « magique » ou comment la vie a repris dans ce village où chacun voulait garder sa porte bien fermée.

Mars 2023 – Catherine Abrecht