Point KT

Privé de désert

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Où est Dieu lorsque je vais mal, lorsque je suis seul et en danger comme si je traversais le désert? C’est de ces questions entre autres que part cette célébration sur le modèle allemand des « Thomas Messe ». Elle a pour objectif de proposer un culte accessible aux distancés et aux pratiquants, à ceux qui doutent et à ceux qui croient, un culte où chacun est libre de participer plus ou moins activement ou de rester en retrait.

Ce culte a été préparé et animé par Pierre Bertololy, Sophie Fauroux, Emmanuelle Di Frenna, Jean Gustave Hentz, Wolgang Gross de Groer, Charlotte Kuder, Arianne Marquard, Christine Schaffner, Jacques Parmentier, Fred Ranjatolely, Sonja Reeb, Irmgard Siegwalt, Arnaud Stoltz, Marc Weiss, Edith Wild,Thomas Wild, Josianne Wolff.
Il a été célébré le 17 novembre 2002 en l’église Saint-Thomas à Strasbourg.

1. Liturgie d’entrée

Avant la célébration : le djembe joue et une équipe fait l’accueil à l’entrée de l’église

A l’heure du début de la célébration : diminution de la lumière, pendant que le djembé joue plus fort

1er passage des diapositives (des images de déserts naturels et de « déserts » urbains) sur fond de djembé

Interruption du djembé

Quatre questions :
Où est Dieu lorsque je vais mal ?
Où est Dieu lorsque je me sens fragile et fatigué?
Où est Dieu lorsque je me sens seul et coupé de tous les autres ?
Où est Dieu lorsque je suis au bout du rouleau ?

2e passage des diapositives sur fond de djembé

Les quatre questions…

3e passage des diapositives en silence

Prière
Es-tu là, Seigneur ?
Es-tu là dans la traversée de nos déserts ?
Quand nos corps se traînent
dans l’implacable déroulement de nos jours,
quand le dégoût nous prend par la peau
quand l’air nous étouffe
et que tout a une saveur de poussière ?

Es-tu là, Seigneur ?
Es-tu là dans la traversée de nos déserts ?
Quand le temps fait son œuvre
et nous révèle que nous sommes fragiles
quand la douleur et la fatigue
nous font oublier la clarté du ciel ?

Es-tu là, Seigneur ?
Es-tu là dans la traversée de nos déserts,
nos déserts de solitude et d’ennui…
Quand la distance nous éloigne,
quand la communion semble impossible
avec notre conjoint, nos enfants, nos proches,
lorsque nous saisissent le vide, le silence et l’absence ?

Es-tu là, Seigneur ?
Es-tu là dans la traversée de nos déserts ?
les déserts de notre impuissance à faire face
à des situations difficiles ou absurdes
les déserts de nos limites et ceux de nos échecs ?

Es-tu là, Seigneur ?
Es-tu là dans la traversée de nos déserts ?
Quand la confiance chancelle,
quand notre attente est déçue
et qu’il nous faut démasquer les mirages de nos illusions ?

Es-tu là, Seigneur ?
Es-tu là dans la traversée de nos déserts ?
Quand nos cœurs sont en proie à la sécheresse et à l’aridité
et que nous n’attendons plus rien de l’autre,
quand vient la nuit du doute,
des questions et de la vanité de toutes choses ?

Es-tu là, Seigneur ?
Es-tu là dans la traversée de nos déserts ?

Silence (ou djembé, très bref)

Accueil

Silence bref

Psaume 107 antiphoné à trois voix : Toute l’assemblée / Les gens à gauche de l’autel / Les gens à droite de l’autel

Les gens que le Seigneur a libérés,
Qu’ils remercient le Seigneur pour son amour,
pour ses actions étonnantes envers les humains !

Certains marchaient
un peu partout dans le désert,
dans des endroits perdus,
ils ne retrouvaient pas le chemin
pour aller dans un lieu habité.
Ils avaient faim et soif,
ils étaient découragés.

Alors dans leur malheur,
ils ont crié vers le Seigneur,
et le Seigneur les a délivrés de leur peur.

Il les a conduits tout droit
vers un lieu habité.
Qu’ils remercient le Seigneur pour son amour,
pour ses actions étonnantes envers les humains !

Oui, il a donné à boire
à ceux qui mouraient de soif,
il a nourri généreusement
ceux qui mouraient de faim.

D’autres étaient en prison
dans une cellule sombre,
ils étaient très malheureux,
attachés avec des chaînes.
Ils ont refusé d’obéir aux commandements de Dieu,
Ils ont méprisé le projet du Dieu très-haut.

Dieu les a brisés par la souffrance,
ils sont tombés,
et personne n’est venu les aider.
Alors dans leur malheur,
ils ont crié vers le Seigneur,
et le Seigneur les a sauvés de leur peur.

Il les a fait sortir de leur cellule sombre,
il a cassé leurs chaînes.

Qu’ils remercient le Seigneur pour son amour,
pour ses actions étonnantes envers les humains !

Oui, il a brisé les portes de bronze,
il a fait sauter les verrous de fer.
D’autres étaient devenus stupides,
tellement ils se conduisaient mal,
ils se rendaient malheureux par leurs fautes.

Ils ne pouvaient plus rien avaler,
ils étaient proches de la mort.
Alors dans leur malheur,
ils ont crié vers le Seigneur,
et le Seigneur les a sauvés de leur peur.

Il a envoyé sa parole pour les guérir,
Il les a arrachés à la tombe.

Qu’ils remercient le Seigneur pour son amour,
pour ses actions étonnantes envers les humains !

Chant de l’assemblée : « Peuples qui marchez dans la longue nuit » (Arc-en-ciel 316/1-4)

Silence et Obscurité

(En pratique : Message 1 et 3 au style direct, message 2 au style indirect. Les textes doivent être appris par cœur.)

2. Messages et témoignage

Message 1 (E. Di Frenna)
Me voilà établi comme berger, à faire paître le troupeau.
J’ai une femme pour moi, une tente, du bétail.
Dans ma fuite et mon agitation, j’ai trouvé un refuge.
Mais mon cœur ne se calme pas, je connais la misère qui est sur mes frères.
Moi, élevé à la cour comme un privilégié ! J’ai fui la misère de mes frères, j’ai fui la colère du Pharaon, parce que dans ma violence, j’ai tué un égyptien. Et j’ai eu peur, peur de partager les souffrances des Hébreux.
Mais où est Dieu ? A-t-il un lieu qui lui appartient ?
Dieu se cache-t-il ?
Fait-il silence ?
Peut-on trouver la fidélité dans l’errance ?
Y a-t-il une source dans le désert ?
Y a-t-il une lumière dans cette obscurité ?
Y a-t-il un feu dans la nuit ?
Y a-t-il un souffle de vie dans nos cimetières ?
Dans la captivité, au fond de son exil, quelle parole pour ce peuple dans la servitude ?
Dans son désespoir, quelle promesse ?
Dans ce désert où je vis, quelle présence dans ce vide infini ?

Effet pyrotechnique : On allume une haute flamme  (telle que celle que les catholiques utilisent  pour les célébrations lors des nuits pascales, on peut donc s’en procurer auprès de leurs fournisseurs) on la laisse brûler quelques minutes.

Message 2 : L’apparition à Moïse
Avec montée progressive de la lumière

Chant de l’assemblée : « Ecoute, entends la voix de Dieu » (Arc-en-ciel 239/1-3)

Message 3 (Thomas Wild)
Je suis regonflé à bloc !
Je vais voir mes sœurs et mes frères.
Je leur parle : je ne suis plus celui qui les a abandonnés, privilégié élevé à la cour de Pharaon. Je ne suis plus celui qui essaie de faire régner la loi, ma loi, la loi du chef.
Je viens en frère.
Je viens au nom de Dieu, qui va de nouveau faire de grandes choses pour eux, avec eux, comme du temps d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.
Bien des siècles plus tard, d’autres esclaves, d’autres opprimés, d’autres rejetés chantent mon nom et le message dont je suis chargé : go down Moses !
Descends, Moïse, va dire au Pharaon, qu’il libère, qu’il laisse aller ce peuple.
Je vais voir Pharaon.

Mais ne croyez pas que d’un coup, je suis devenu superman. Quand j’y repense, j’ai honte.
Dieu lui, ne m’a jamais abandonné, je m’en rends compte. Je ne peux pas en dire autant pour moi-même. Je me suis souviens de mes vanités, de mes petites trahisons, du meurtre commis, de ma fuite.
Dieu m’apparaît, il me parle. Il ne me réduit pas à néant, je ne suis pas son jouet.
Je pose mes questions, je dis même mes exigences, je marchande… avec Dieu !
Et il accepte de négocier avec moi, simple humain. Il tient compte de mes objections.
Qu’est-ce que je suis pénible ! Je conteste, j’essaie d’éviter cette mission qui va remplir le reste de ma vie ! Dieu lui-même perd patience avec moi, c’est dire !
Pour finir, il emporte la victoire. Vous me direz, c’est normal, le combat est inégal, je n’ai aucune chance.
Mais ce n’est pas ainsi que mon Dieu agit.
Il gagne contre moi, il ne m’écrase pas.
Il me fait violence, oui, mais à vrai dire, ce n’est pas à moi qu’il fait violence : c’est à ma timidité, à mes peurs, à ma paresse qu’il fait violence. A ce qui me tire vers le bas, vers la banalité, vers la médiocrité d’une existence uniquement vouée à la survie, au confort. Je pensais encore à mes frères, à leur souffrance. C’était un regret stérile. Maintenant, je me mets en route !
Il ne m’a pas vaincu.
Quand enfin je cède, quand enfin, j’accepte la mission dont il me charge, je n’ai pas perdu : je me suis trouvé.

Chant  de l’assemblée : reprise 1ère strophe de « Ecoute, entends la voix de Dieu »

Témoignage

Chant de l’assemblée : De noche (chant de Taizé)

3. Espace ouvert : Se prendre du temps pour…
1.    Rencontrer l’association « le Nid » (stand avec témoins)
2.    Goûter, sentir, boire : « que d’eau » (servir différentes eaux dans de petits gobelets en plastique)
3.    Danse liturgique
4.    Atelier créatif : avec des sables de différentes couleurs, pour enfants et jeunes
5.    Etre assis en silence
6.    Recevoir une bénédiction
7.    Déposer les intentions de prière : on prévoie des tables avec des fiches et de quoi écrire et des boîtes où déposer les intentions de prière
8.    Rencontrer un des prédicateurs
9.    Paroles fortes sur le désert, à détacher et emporter : Des post-it étaient à disposition avec la possibilité : d’en écrire, de les attacher sur un tableau, d’en emporter.
10.     Chanter « aux rythmes du désert »

Cette phase d’espace ouvert dure 50 minutes.
L’atelier chant s’arrête au bout de 20 minutes. Puis un groupe de musiciens jouent une musique douce.
Il est possible pour les participants d’aller dans les tentes (montées à l’intérieur de l’église) pour bénéficier de l’hospitalité (thé vert et galettes).

Musique de rassemblement

4. Dernière partie de la célébration

Prière

Musique

Intercession (préparée dans l’atelier 7 : reprise des intercessions déposées)

Notre Père

Chant : « Bewahre uns Gott » (Nouveau cantique allemand 171)

Chant de l’assemblée : « La paix du Seigneur » et (sur la même mélodie) « Seigneur, garde-nous » (Alléluia 62-83 et 62-84)

Envoi et bénédiction

Musique

Partage de tisane et petits gâteaux, livre d’or, etc.…

Crédit : Pierre Bertololy, Sophie Fauroux, Emmanuelle Di Frenna, Jean Gustave Hentz, Wolgang Gross de Groer, Charlotte Kuder, Arianne Marquard, Christine Schaffner, Jacques Parmentier, Fred Ranjatolely, Sonja Reeb, Irmgard Siegwalt, Arnaud Stoltz, Marc Weiss, Edith Wild,Thomas Wild, Josianne Wolff