Point KT

Un parfum qui sent bon la vie

image_pdfimage_print

ImageUn bien (en l’occurrence un flacon de parfum), symbole d’une vie offerte au Christ, en reconnaissance pour la sienne, est déversé avec abondance dans les esprits croyants.  A travers eux, elle peut exhaler dans le monde et pour sa vie, tel le nard le plus précieux.

Cette animation a été préparée à partir des textes bibliques de Marc 14,3-9 (parallèles : Matthieu 26,6-13 et Jean 12,1-8) et réalisée en 2006 lors du culte des Rameaux dans la paroisse d’Aïre – Le Lignon, à Genève.

La thématique proposée se prête bien à une célébration avec les enfants des Rameaux ou de Pâques, mais pourrait aussi être appropriée à une campagne de soutien financier.

Descriptif

 Dans ces pages, vous découvrirez :

  • Une introduction avec notes bibliques et indications ou orientations pour l’usage du dossier dans un but cultuel ou catéchétique.
  • Une présentation schématique de la préparation à la rencontre, pour le décor autant que le dialogue avec les enfants.
  • Référence biblique et usage du texte (avec ou sans support visuel).
  • Présentation des supports visuels à employer successivement : « première, deuxième, troisième et quatrième fenêtres ».
  • Une liturgie de Communion (Sainte Cène).

INTRODUCTION : NOTES BIBLIQUES

  • Enjeux : on peut aborder ce texte ou ses parallèles sous bien des thématiques :Le pur et l’impur, s’agissant de la visite de Jésus dans la maison dite « de Simon le lépreux », dont on ne sait pas bien si ce Simon l’habite ou lui a seulement légué son souvenir après avoir été chassé – pour cause de lèpre – du village de Béthanie ? Car de principe, les lépreux étaient tenus à l’écart des villes… (et il y en a d’autres qui sont peut-être regardés comme tels, même DANS nos murs aujourd’hui) !
  • Les positions sociales relatives à des cultures ou des idées reçues (et donc le souci de l’égalité entre hommes et femmes) car celle qui vient ici perturber un repas « entre hommes » n’y a manifestement pas toute sa place !
  • Le souci de l’économie (ou du gaspillage) ou la question des valeurs relatives car la femme répand complètement un parfum « précieux », c’est-à-dire « coûteux ». Le « nard », en effet, était une essence tirée d’une plante rare et appréciée au Proche-Orient ancien… et Marc précise, de surcroît, qu’elle brise le contenant – là où Matthieu parle seulement de le « verser ». Or, l’ « albâtre », pierre délicate, blanche et nervurée, d’aspect semi-transparente était également d’un certain prix.
  • La question du « traitement des pauvres » du monde et dans le monde (ici ou ailleurs), condition permanente de beaucoup trop de gens, autour de cette parole de Jésus « Vous « en » aurez toujours avec vous…! » Fatalisme ? Cynisme ? Religiosité sacramentaliste (favorisant les actes et gestes rituels plutôt que l’ « activisme social » ?) ou révélation des VRAIS enjeux de sa Révélation ?

Si les trois Évangiles qui la rapportent s’entendent pour situer la scène au terme du ministère de Jésus, peu avant sa mort et comme en prélude à sa Passion et figure de l’ « embaume­ment » de son corps gisant, Jean, lui, fait œuvre singulière et symbolique une nouvelle fois, situant l’événement dans la maison de Lazare, le « premier ressuscité » et de ses sœurs Marie et Marthe, et le geste – attribué chez lui à cette Marie, d’une onction non plus sur la tête, mais sur les pieds – est livré dans une perspective d’annonciation de la mission de l’Église et en introduction au chapitre qui suivra, dit du « lavement des pieds » Mais quelle est vraiment cette mission ?

DEROULEMENT

1) Préparation (avant la rencontre) pour une animation ou un culte – Pour avoir une bonne odeur de parfum, on peut faire brûler de l’encens, avant la célébration. (ou n’importe quelle essence dans un brûle-parfum).

Dresser une table avec différents flacons :

  • parfum
  • huile solaire
  • lavande
  • baume
  • crème pour le corps… etc.

2) Dialogue avec les enfants

  • A quoi sert le parfum ?
  • A part sentir bon, il y a aussi des huiles qui protègent, guérissent, hydratent la peau, soulagent et font du bien…
  • Du temps de la Bible, on utilisait aussi des parfums et des huiles pour différents soins du corps.
    On faisait des onctions lors :

    • des mariages
    • d’invitations à un repas important (sur les pieds dans ce cas, en signe d’accueil)
    • lors de funérailles (dernier honneur au mort)
    • pour proclamer une personne roi (sur la tête dans ce cas)

Aujourd’hui nous entendrons une histoire où une bonne odeur de parfum s’est répandue.

3) Lecture du texte : Marc chapitre 14, versets 3 à 9

Support visuel (peut être employé en direct, en cours de narration ou en reprise).La narration peut donc être portée par l’usage de « vitraux » – coloriés par les enfants par exemple et agrandis. Des chablons sont disponibles en téléchargement:Image

Variantes possibles :

  • photocopies couleur sur acétates
  • coloriages avec des feutres indélébiles « transparent », pour être employés sur fond lumineux
  • accrochage à une ou des fenêtres
  • projection par rétro-projecteur ou par beamer ou
  • video-projecteur, selon moyens à disposition.

Notre histoire se passe dans une maison à Béthanie, près de Jérusalem. (Si nous voulons « voir » ce qui se passe à l’intérieur, il y a quatre fenêtres par lesquelles nous pouvons regarder et qui nous permettront de comprendre le sens de cette histoire).

Première fenêtre

ImageElle situe notre histoire : Par cette fenêtre, nous pouvons voir Jérusalem. Jésus y est monté quelques jours auparavant. Il est entré dans cette ville sur le dos d’un âne. C’est la dernière fois qu’il monte dans cette capitale. Cet événement a donné lieu à une fête, qu’on célèbre précisément aujourd’hui. Le nom de cette fête est « Les Rameaux ».
C’est le jour où Jésus est proclamé roi par une foule enthousiaste et exubérante. Ils agitent des branches et des rameaux pour l’acclamer. Dans la maison, il y a une femme qui est entrée, elle reconnaît la royauté de Jésus et le signifie avec un geste d’amour. Notre récit se situe au milieu d’un complot meurtrier, où les chefs religieux (grands prêtres) cherchent à tuer Jésus et où un disciple (Judas) veut le livrer contre de l’argent.

Deuxième fenêtreImage
Nous sommes à table autour d’un repas (organisé par un lépreux, un impur, un marginal). C’est durant ce repas qu’une femme anonyme entre et se faufile jusqu’à la place de Jésus.

Troisième fenêtre

ImageLa femme brise un vase (ou un flacon) d’albâtre plein d’un parfum d’un grand prix qu’elle verse sur la tête de Jésus.

Quatrième fenêtreImageJésus donne sens à ce geste. Aucune parole n’est prononcée par la femme. C’est Jésus qui donne l’interprétation de ce geste, critiqué par les invités : le don du parfum, le vase brisé permet à Jésus d’expliquer le contexte de sa Passion : sa vie brisée pour offrir au monde le don de sa présence et son « salut » (la Grâce de Dieu).
Il utilise le geste gracieux de cette femme pour montrer que, par sa mort, le Royaume de Dieu pourra faire irruption dans notre monde où il y a beaucoup de pauvres. Jésus ne les oublie pas ! Cette femme offre à Jésus tout ce qu’elle possède, elle fait le geste d’un vrai disciple et Jésus lui-même offrira au monde tout ce qu’il possède, à savoir sa vie, pour le sauver.

Le geste de cette femme permet à Jésus d’expliquer le sens de sa mort prochaine sur la croix. Le don d’amour de cette femme et la réaction des convives du repas ont suscité de la part de Jésus une réaction. Il montre l’amour de Dieu et le sens (le but, l’aboutissement) de sa Passion qui s’annonce alors que c’est l’hostilité qui semble pour le moment l’emporter. L’action de cette femme figure donc l’action de Dieu qui interviendra au cœur de la misère humaine en ressuscitant Jésus de la mort… et avec lui l’Espérance.

 POUR UNE LITURGIE DE SAINTE CENE

Introduction explicative

Deux jours plus tard, Jésus et ses amis se trouvent à Jérusalem, dans une autre maison.
Il y a une grande fête traditionnelle dans la ville et Jésus veut aussi y participer.
Un repas a été préparé par les amis de Jésus à cette intention et ils se mettent à table ensemble.
C’est le dernier repas que Jésus va partager avec ses amis avant de mourir !

Autour de cette table nous sommes invités, nous aussi, aujourd’hui. Nous nous souvenons
de la vie, des gestes et des paroles que Jésus nous a laissés.

La table est prête, il y a des fleurs et la nappe car c’est un repas de fête.
Il y a du pain et du vin (jus de raisin).
Il y a une bougie, signe de la présence de Jésus, lumière et chaleur pour l’esprit et le cœur.

En partageant ce repas Jésus a voulu faire comprendre à ses amis et à nous, à quel point il aime les siens : alors il prend le pain, comme ce qui représente son corps, il le brise et invite à le partager pour qu’il nourrisse ceux qui en mangeront.
Il prend la coupe, comme ce qui représente son sang, sa vie, il remercie Dieu, et la donne pour qu’elle devienne une force de vie pour celui qui en boira.

Comme le vase de parfum s’est brisé pour donner une bonne odeur, ainsi le corps de Jésus est brisé pour répandre l’amour de Dieu, comme un parfum, dans le monde.
Le parfum, comme celui de la vie, celui de ces fleurs répand une bonne odeur, et la perte apparente devient don de vie, celle que Jésus apporte dans l’abondance offerte pour que vienne le Royaume de Dieu.

Laissons-nous nourrir par ce repas, accueillons l’amour que Jésus nous a laissé pour le partager à notre tour et devenir « une bonne odeur » qui se répand dans notre monde.

Institution, Louange

Merci, ô Christ de dresser pour nous la table de ta présence où nous pouvons te rencontrer et te recevoir comme le Vivant qui vient fortifier nos vies, Alléluia !

Invocation de l’Esprit

Viens, Esprit Saint, répands sur nous ta présence, comme le parfum de la présence d’amour de Dieu et qu’ainsi ce partage devienne vrai, vivant pour nous et pour le monde.

Invitation autour de la table

Comme les invités de Jésus, nous venons à sa table. Que notre participation au repas du Seigneur soit l’expression de notre désir de l’accueillir. Venez, car tout est prêt.

Prière d’action de grâce

Seigneur, nous sommes venus à ta table, répondant à ton invitation à vivre une fête avec nous.
Toi, tu nous as accueillis et nous t’en disons merci ! et nous t’avons exprimé notre désir : que tu fasses ta demeure en nous.
Exauce-nous, Seigneur et que ce repas partagé nous entraîne dans ton amour et que notre vie répande à son tour un bon parfum autour de nous. Amen.

Prière

Jésus, toi qui as marché sur nos chemins, parcouru des villages et des villes en ce monde des hommes, toi qui as compris nos impasses, qui as partagé nos douleurs et nos joies, qui as vécu nos misères et subi notre hostilité, nous te prions pour

– ceux qui rencontrent l’incompréhension, la violence et la persécution
– ceux qui sont pauvres : qui ont faim, qui n’ont plus de foyer, qui n’ont plus le goût de vivre
– ceux qui pleurent : à cause d’un chagrin, à cause d’un être perdu, à cause d’un échec
– ceux qui n’ont plus la force de lutter, qui sont découragés ou déçus…

Que ta vie brisée sur la colline du Golgotha, ta vie donnée pour que le monde vive, répande le parfum de ton amour en nos coeurs et nous donne la force de continuer avec ta force nos chemins.
Que la victoire de la vie sur la mort nous redonne ainsi l’espoir qu’un renouveau est possible malgré les douleurs de notre monde.
Et que ton Royaume grandisse au milieu de nous.

Ensemble nous te prions : Notre Père…

Crédit: Nicolas Künzler – Point KT