Point KT

Chemins de doute, chemins de foi

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 De Jérusalem à Emmaüs, deux amis se racontent le passé.

Celui en qui ils avaient mis toute leur espérance vient de subir le supplice de la croix. Avec son souffle coupé, ses os brisés et l’abandon ultime de tous ses frères, s’éteignent les lueurs d’un royaume de paix et de concorde entre Dieu et les hommes. D’autres espérances aussi se meurent : espérance de libération du joug des Romains, espérance d’équité entre les riches et les pauvres, espérance pour ceux qui souffrent dans leur corps et leur esprit.

Et puis il y a l’ami inconnu qui les rejoint, leurs cœurs qui brûlent d’une joie indicible malgré cette tristesse qui, jusque là, les nouait dans la douleur. Il y a la halte, le repas et le partage du pain. Tout va très vite, à peine ont-ils le temps de comprendre que leur chemin de douleur prend une autre direction : une direction d’annonce et de joie, une direction de partage et de bonne nouvelle qui se répand, une direction de rencontre et de communauté qui se soude autour de cette parole « il est vivant, il est vraiment vivant ».

Certains chemins seront encore de doute, allant de cette joie de Pâques au vent de Pentecôte, doute de ces femmes qui ont peur et se taisent, de ces disciples qui se verrouillent dans les maisons. Mais plus rien désormais ne peut retenir ceux dont les yeux se sont ouverts. La vie renaît depuis Pâques : c’est un chemin ponctué de matins, d’aubes qui se lèvent. Tous ceux qui hésitent encore, vont dénouer leurs peurs, leurs doutes, leurs réticences. 

Car, jour après jour, ils vont apprendre à marcher, à courir, à danser. Car c’est sûr maintenant, le jour se lève quelque part, le chemin du doute devient chemin de foi.