Point KT

La place des adolescents dans l’Église

image_pdfimage_print

Les adolescents sont l’objet de convoitise ou d’indifférence dans les paroisses. Trop souvent, l’Eglise locale apprécie leur présence pour ses statistiques de fin d’année. Leur présence peut être la justification d’une catéchèse bien réussie. Ils font partie du monde de la jeunesse ! Mais que signifie être jeune ? La société s’est accaparé ce concept, la publicité et la mode suscitent le mythe d’une éternelle jeunesse.

Tout est bon : maigrir au printemps, porter des vêtements super look, faire de l’aérobic ou du jogging pour retrouver une forme de jeunesse. Mais d’un autre côté, l’adolescent est synonyme de dépendance et immaturité.
À l’extrême, des étudiants vivent de plus en plus tard en cocooning chez leurs parents, dépendants d’eux financièrement, sur le plan affectif.
Plus que leur présence, plus ou moins nombreuse en fonction de la démographie et de la situation socio-économique des paroisses, quelle place les jeunes ont-ils dans l’Église ? Ou si l’on renverse la question, quelle est la place que l’Église est prête à offrir aux jeunes ? (1)

La catéchèse se heurte souvent dans un face à face avec les adolescents : le savoir ne rime plus avec la transmission de la Bonne Nouvelle, la pédagogie est un appel à inventer de nouvelles manières de dire, mais surtout de vivre l’Évangile, un appel à inventer des mots, des gestes qui attestent du sens de notre vie. Elle vise à l’autonomie de ces jeunes et donc à la responsabilité individuelle et communautaire. Alors le temps de la contestation et des remises en cause peut avoir lieu, c’est le temps du dialogue où l’Église et ses membres jeunes ou vieux peuvent dire leurs convictions et leurs doutes.

La catéchèse est donc la chance de l’Église pour se réformer, pour éviter que ses assurances évangéliques ne deviennent des certitudes immuables. C’est enfin le temps de l’appropriation des textes bibliques. II y a une catéchèse continue, qui doit se traduire en actes, avec les adolescents. Bien au-delà de la confirmation, par des lieux d’engagements et d’apprentissage : voyages humanitaires pour comprendre les enjeux de la mission, service auprès des démunis pour discerner l’action diaconale, formation à l’animation de groupe…

 (1) Une Église qui se préoccupe des jeunes est une Église qui a choisi de se tenir à sa périphérie et son seuil et donc qui est prête à entendre des questions qui la dérangent, à ouvrir des espaces où elles seront débattues, à accueillir et inventer de nouveaux langages, de nouvelles formes d’expression de foi prête à se laisser étonner et enrichir dans sa découverte de l’Évangile par ceux qui l’ont reçu d’elle (in Information et Évangélisation n°6, décembre 1992).
Crédit : Point KT