Plongée dans un texte trop connu, Matthieu 2.1 à 12
La visite des mages à l’enfant Jésus est l’un des textes les plus connu de la Bible. Connu vraiment ? Faites ce test : combien étaient-ils, comment s’appelaient-ils, sur quels royaumes régnaient-ils, ces rois ? Puis vérifiez dans le texte de Matthieu si vos réponses sont justes. Ensuite suivez le guide…
L’évangile de Matthieu date de 90-95 à une époque où la rupture entre les chrétiens et les autorités juives était déjà avancée sans être définitive. L’auteur voulait montrer que Jésus était l’héritier légitime de tout le passé d’Israël. Se rallier à sa personne constitue selon Matthieu la vraie fidélité à l’Alliance.
Structure des chapitres 1 et 2
Le début de l’évangile de Matthieu se découpe en une introduction suivie de cinq scènes.
Il commence par la liste des ancêtres de Jésus le premier étant Abraham. Cette généalogie annonce d’emblée l’enracinement de Jésus dans la plus pure tradition d’Israël. Suivent cinq scènes : la naissance de Jésus (1.18 à 25), des sages viennent adorer Jésus (2.1 à 12), le départ en Egypte (2.13 à 15), Hérode le Grand fait tuer tous les petits enfants de Bethléem (2.16 à 18), le retour d’Egypte (2.19 à 23). Chacun de ces épisodes met en valeur une parole du prophète : 1.22 « Ainsi se réalise ce que le prophète a dit de la part du Seigneur » ; 2.5 « … en effet le prophète a écrit » ; 2.15 « Ainsi se réalise ce que le prophète a dit de la part du Seigneur » ; 2.17 « Ainsi s’est réalisé cette parole du prophète Jérémie » ; 2.23 « Ainsi les choses se passent comme les prophètes l’avaient annoncé ».
Plan et détails
Le cadre : la ville de Jérusalem, l’astre et les mages d’orient.
1 Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode. Il règne sur la Judée entre 40 et 4 avant l‘ère chrétienne. voici que des Astrologues qui symbolisent les nations païennes venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem
2 et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son astre. Aucune recherche n‘a pu déterminer quel astre a pu apparaître en orient à cette époque. Matthieu veut simplement montrer que la science des astrologues ne leur suffit pas pour localiser le lieu de la naissance de Jésus. Ils doivent se renseigner à l’Orient et nous sommes venus lui rendre hommage ».
A Jérusalem : le roi et tout le peuple, « trouble » de tout ce monde, citation des prophètes comme pour les autres récits de Matthieu 1 et 2. Seule la Parole permet de savoir où se trouve Jésus. La science des mages ne suffit pas.
3 A cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui.
4 Il assembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple, et s’enquit auprès d’eux du lieu où le Messie devait naître.
5 « A Bethléem de Judée, lui dirent-ils, car c’est ce qui est écrit par le prophète :
6 Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le plus petit des chefs-lieux de Juda : car c’est de toi que sortira le chef qui fera paître Israël, mon peuple ».
A Jérusalem : le roi et les mages, le roi informe les mages et les envoie à Bethléem.
7 Alors Hérode fit appeler secrètement les mages, se fit préciser par eux l’époque à laquelle l’astre apparaissait,
8 et les envoya à Bethléem en disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant ; et, quand vous l’aurez trouvé, avertissez-moi, pour que, moi aussi, j’aille lui rendre hommage ».
De Jérusalem à Bethléem : alors que le roi et les autres restent à Jérusalem, les mages se déplacent, éprouvent une très grande joie (10) alors que tous à Jérusalem sont troublés (v 3).
9 Sur ces paroles du roi, ils se mirent en route ; et voici que l’astre, qu’ils avaient vu à l’Orient, avançait devant eux jusqu’à ce qu’il vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant.
10 A la vue de l’astre, ils éprouvèrent une très grande joie.
Les savants étrangers rendent hommage ils ont réussi leur quête et retournent, déplacement parallèle mais en sens inverse de celui décrit au verset 1, « la boucle est bouclée » et le plan d’Hérode a échoué.
11 Entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; ouvrant leurs coffrets, ils lui offrirent en présent de l’or : l’or symbolise la royauté ; de l’encens et de la myrrhe : l’encens de la Bible (en réalité de l’oliban) symbolise, chez les Egyptiens, puis dans la Bible, les divinités, le Père, le jour. Il est souvent associé à la myrrhe qui symbolise le mystère de la mort et de la nuit. Une autre symbolique fait de la myrrhe le signe du féminin et de l’encens (oliban) le signe du masculin. Pour Matthieu, cette offrande indique le caractère divin de Jésus. 12 Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner auprès d’Hérode, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin.