Point KT

Nourritures de la terre, nourritures du ciel – Une exploration des aliments de la Bible

image_pdfimage_print

Un dossier destiné aux animateurs de l’Éveil à la foi pour leur permettre de préparer un programme sur le thème de la nourriture avec les tout-petits. Une source de réflexion spirituelle et un trésor de bons trucs et de combines.

Dossier biblique – Quelques repères

« Ainsi la terre fournit aux hommes de quoi vivre : du vin pour les rendre gais, de l’huile pour leur donner bonne mine du pain pour leur rendre des forces » Ps 104, 15. Se nourrir est une nécessité de tout être vivant. Pour vivre et survivre, l’être humain doit s’alimenter. Ce  besoin  fondamental repose sur la  finitude de l’homme et sa dépendance à l’égard de la nature et des autres  humains.
Dans la bible, la nourriture, le fait  de « manger », de « ne pas manger », occupent une place considérable.

Dans l’ancien Testament :

Dès le livre de la Genèse,  la nourriture est présentée comme un don de Dieu. C’est lui qui pourvoit à la  nourriture de ses créatures  :

… « Je vous  donne toute herbe qui porte sa semence…  et tout arbre dont le fruit porte sa semence ; ce sera votre  nourriture ».
… « A toute bête de la terre… je donne  pour nourriture tout herbe nourrissante » Genèse 1, 29-30.

La nourriture donnée à l’homme est présentée ici d’origine exclusivement végétale. Après le déluge, elle  comportera aussi la viande : « Tout  ce  qui  remue  et qui  vit  vous servira de nourriture » Genèse 9,3 .

Ainsi est soulignée la dépendance de l’homme par rapport à la nature sans laquelle il ne peut vivre. Pourtant,  l’homme exerce son autonomie. À la différence de l’animal qui mange l’herbe qu’il trouve ou la proie qu’il  poursuit, l’homme se nourrit du fruit de son travail, du produit de la culture et de l’élevage, de « l’œuvre de  ses mains ». Se nourrir est nécessaire pour se développer, grandir et vivre. Cependant, l’homme n’arrive pas à réguler ses  appétits et il se laisse aller à des excès désagréables pour lui et pour l’entourage.
Les chapitres 31,12 -1 et 37,27-31 du Siracide, avec bon sens et réalisme, appellent à la modération. Devant une table débordante, l’homme risque d’oublier que toute nourriture vient de la main de Dieu et qu’elle est donc partage avant d’être possession.

Pour signifier le lien étroit avec Dieu qui pourvoit, les sacrifices et les offrandes d’une part, les interdits alimentaires de l’autre, ont joué un rôle capital : les repas de Fête se célèbrent après être monté au sanctuaire pour immoler une bête, offrir les prémices de la récolte. De même, l’interdiction des animaux impurs (Lévitique 11) souligne l’importance d’une nourriture « sainte » pour un peuple »saint ». Durant la longue et difficile marche dans le désert vers la Terre Promise, Dieu prend en charge l’existence de son peuple. Ce dernier se souvient alors que c’est le Dieu de l’Alliance qui fait vivre.

« Du haut du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous »….
« Au  crépuscule, vous  mangerez de la viande, le matin, vous vous rassasierez de pain et vous connaîtrez que c’est moi le Seigneur, votre Dieu » Exode 16, 4 et 12.

La manne, nourriture pour le corps, l’est aussi pour la foi. Israël apprend dans et par ces signes, à mettre sa confiance dans le Seigneur, à attendre sa subsistance de la « parole qui sort de la bouche de Yahweh » Deutéronome 8,3.
En Terre Promise, pays d’abondance et de richesse, rien ne manquera à Israël ; il mangera à satiété et il bénira Dieu « pour le bon pays qu’il lui a donné » Deutéronome 8,10.

Dans le Nouveau Testament :

Le thème de la nourriture est présent également tout au long du Nouveau Testament. Jésus a mangé, a partagé des repas avec ses amis. Il a éprouvé la faim dans le désert et il a nourri ceux qui avaient faim, distribuant à tous du pain, des poissons, sa parole et sa présence ; il a transformé les lieux arides où les hommes meurent de faim et de soif en terre d’abondance (Matthieu 14,13 – 21). Il montre que Dieu son Père, lui suffit et que sa nourriture est de faire sa volonté.

« Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre »  Jean 4,34.

Il invite les hommes à mettre leur foi en Dieu, à s’ouvrir au partage, à œuvrer pour le Royaume de Dieu et sa justice :

« Ne vous inquiétez pas en disant : « qu’allons-nous manger ? Qu’allons-nous boire ? Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice et tout cela vous sera donné par surcroît » (Matthieu 6,31-33).

Jésus va plus loin encore. Il se donne sans réserve, corps livré, pour que l’homme, tout l’homme et tous les hommes vivent, se nourrissent de ses paroles, de ses gestes, de sa vie.

« C’est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim » Jean 6,35.

La vie de Dieu devient nourriture de vie éternelle : La veille de sa mort, Jésus a partagé du avec ses amis en disant « prenez et mangez en tous, c’est ma vie ». Le pain rompu pour une vie nouvelle dit Dieu qui se donne, Dieu qui se révèle, en la personne de Jésus comme don. Le Corps du Christ partagé invite le chrétien à donner sa vie. Dans ce don de soi, la vie passe.

« Celui qui mangera de ce pain vivra pour l’éternité » Jean 6,59

Dieu est nourriture :

Dieu apparaît bien comme celui qui donne et communique la vie aux hommes. Croire cela, c’est se nourrir de la Parole. C’est elle qui fortifie et renouvelle. Ainsi en est-il du prophète Ezéchiel :

« Fils d’homme » nourris ton ventre, remplis tes entrailles de ce rouleau que je te donne »… Je le mangeai : Il fut dans ma bouche d’une douceur de miel… » Ezéchiel 3,3.

Cette manducation de la Parole est un acte important ; la bouche, qui a saisi et mangé, une fois vide, libère la Parole, celle-là même qui donne la force de la mission :

« Fils d’homme, va et parle leur avec mes paroles » Ezéchiel 3,4.

On retrouve encore ce même thème en Apocalypse 10,9-11.

Dossier l’huile

L’olivier est symbole de la paix (rameau d’olivier de la colombe Gn 8,11) et de l’alliance. Sa croissance, très lente lui permet d’atteindre plus de 16 m de hauteur mais il faut attendre 10 ans avant la première récolte. L’huile employée en Palestine était toujours de l’huile d’olive. Elle servait à la cuisine, mais aussi à l’éclairage, les soins de toilette, la fabrication de remèdes et de pommades, sans oublier les onctions.
Répandre de l’huile sur la tête de ses invités était un signe d’hospitalité. Ainsi le Psaume 23,5 : « Tu m’accueilles en versant sur ma tête un peu d’huile parfumée ».
L’huile servait aussi à l’onction des rois (1 Samuel 10, 1-6) en tant que signe de l’élection divine. Ce lien entre l’onction et l’esprit se retrouve dans la pratique de l’onction des malades tel qu’en témoignent Marc 6,13 et Jacques 5,14.
Dans le livre de l’apocalypse (11, 4), les deux témoins de Dieu sont comparés à des oliviers : témoins de l’amour et de la fidélité de Dieu.

Dossier le miel

Dans ses pages, l’Ancien Testament chante l’immense bonté de Dieu et nous invite à la goûter : « Goûtez et voyez comme le SEIGNEUR est bon. Il est heureux, celui qui s’abrite en lui ! » est-il écrit dans le Psaume 34 au verset 9.
Un autre verset de psaume compare la douceur de la parole de Dieu à la douceur du miel :
« Dans ma bouche, tes paroles sont douces, plus douces que le miel. » Psaume 119,103.
Plusieurs fois dans l’Ancien testament, il est question du lait et miel qui sont les signes d’une abondance agréable, à l’image du pays promis par Dieu :
« Je suis donc descendu pour le délivrer du pouvoir des Égyptiens. Je veux l’emmener d’Égypte dans un pays beau et grand qui déborde de lait et de miel. » Exode 3,8.
Se souvenant de cette phrase, la Poste israélienne a émis, le 15 février 1983, un timbre de 30 shekels. Le dessin représente une abeille, un rayon de miel et, sur la gauche, des fleurs. Sur la bandelette apparaît, en hébreu et en anglais, le verset 8 du chapitre 3 de l’Exode ; « … une terre où ruissellent lait et miel ». Au centre de l’inscription en hébreu, figure une alvéole hexagonale d’un rayon de miel.

Dossier le pain

Le pain est par excellence et pour une grande partie de l’humanité, le symbole de la nourriture essentielle, de celle qui est nécessaire à la vie. Il est aussi un aliment de base et de partage (co-pain !). En arabe égyptien, le mot qui désigne le pain est « aish » qui signifie « la vie ». Il est présent dans de nombreuses expressions comme : « gagner son pain à la sueur de son front », « C’est du pain bénit », « avoir du pain sur la planche », « long comme un jour sans pain ». etc…. Dans la Bible, il est présent à de nombreuses occasions, importantes. Le pain azyme (non levé) est lié à la fête de Pâques. Chez les Hébreux 2 fêtes sont liées au pain qui vont se mêler pour devenir la fête de Pâques chez les chrétiens. Aux yeux des croyants, le pain est tout à la fois fruit du travail des hommes mais tout autant don de Dieu (cf. Notre Père). Il est symbole de la vie en communauté et partagé en signe d’amitié. Jésus est présenté comme le « Pain de vie » (Jn 6,48) qui apporte l’espérance de la résurrection. Le pain « fortifie le coeur » (Gn 18,5 ; Juges 19,5). Il ne suffit néanmoins pas quand il s’agit de pain « terrestre » : « L’homme ne vivra pas de pain seulement » (Mt 4,4 ; Lc 4,4). Les disciples de Jésus le reconnaissent sur la route d’Emmaüs « au moment où il rompit le pain » (Lc 24,35) Dans l’AT, chaque situation caractérise le goût donné au pain : souffrance = pain de larmes, d’angoisse (Ps 42,4) ; bonheur = pain de joie (Eccl 9,7) ; paresse = pain d’oisiveté (Pr 31,27) ; Péché = pain de mensonge (Pr 4,17). Manger le pain avec quelqu’un, c’est être son ami (Ps 41,10 = Jn 13,18). Dans la prière du Notre Père, Jésus enseigne que le pain résume tous les dons qui nous sont nécessaires (Luc 11,3). Paul écrira que tout don vient de Dieu, à commencer par le pain (2 Cor 9,10).
Dans la prière du Notre Père, Jésus enseigne que le pain résume tous les dons qui nous sont nécessaires (Luc 11,3). Paul écrira que tout don vient de Dieu, à commencer par le pain (2 Cor 9,10).

Dossier le raisin

Jean 15,1-12
Ce texte biblique ne se trouve que dans l’évangile Jean et pas dans les trois autres évangiles. C’est un texte d’un genre un peu particulier ; il se rapproche d’une parabole, mais n’en est pas vraiment une. On pourrait parler d’un enseignement par « image-comparaison ».
c’est une des manières dont Jésus a parlé de lui-même et de son Père par une image : « je suis la vraie vigne et mon père est le vigneron » Jean 15,1
C’est une image, nous, les humains, avons besoin de représentations. Et les questions des enfants sont souvent très concrètes comme « pourquoi est-ce qu’on ne peut pas voir Dieu ? »
Ce texte, comme d’autres textes bibliques qui parlent de Dieu par image, sont une chance, Ils nous ouvrent des pistes de réponses !

 L’intégralité de ce document PDF peut être téléchargé ici

Le dossier imprimé est disponible en prêt au CIDOC (envoi postal possible) sous la côte 10A-01.101-28. / www.cidoc.ch