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La couleur des sentiments

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Adaptation cinématographique du best-seller de Kathryn Stockett « The Help », paru en France sous le titre « La Couleur des sentiments »
Ce film raconte l’histoire de trois femmes du Mississippi dans les années 60. Sur fond des heures sombres de l’histoire de la ségrégation américaine, « La couleur des sentiments »  est un petit bijou de conscience et de remise en question à partir du point de vue de ces servantes, nourrices d’enfants blancs.Ce film nous amène du rire aux larmes dans cette lutte pour la reconnaissance d’êtres humains. Souvent drôle, ce film de femmes est un cri contre l’absurdité, la bêtise. Sans faire la part belle au sentimentalisme, « La couleur des sentiments » est un amoncellement magique d’actrices toutes plus impliquées les unes que les autres, dans leur méchanceté, leurs douleurs, leur gentillesse aussi… Un film indispensable pour une cause juste et une contribution au souvenir, à la  mémoire.

Résumé : Jackson, petite ville du Mississippi, 1962. Dans quelques mois, Martin Luther King marchera sur Washington pour défendre les droits civiques. Mais dans le Sud, toutes les familles blanches ont encore une bonne noire, qui a le droit de s’occuper des enfants mais pas d’utiliser les toilettes de la maison !
Le film va plus loin que de dépeindre l’injustice et la résignation héritée de l’esclavage pourtant aboli depuis 80 ans au moment des faits. En effet, il dépeint l’autre côté du miroir, le côté « blancs » avec leur bêtise, leur sentiment de supériorité racial inculqué dès leur plus jeune âge.
Skeeter, jeune apprentie journaliste de bonne famille, de retour dans sa ville natale après ses études se lance secrètement dans un projet de livre qui donnera la parole à deux domestiques noires de sa petite ville : une entreprise hautement dangereuse. Se confiant clandestinement à la journaliste pour l’écriture de ce livre témoignant de leur vie quotidienne, ce n’est rien de moins que de la dynamite, dans une société où règne un apartheid décomplexé et lamentable. En racontant leurs expériences de femmes noires travaillant dans des familles blanches, elles vont faire exploser toutes les règles de la société ségrégationniste jusque là très présentes.
L’idéalisme de Skeeter qui contraste avec la résignation des bonnes noires au début, va lancer un très beau mouvement de révolte. Ce n’est pas la révolte classique avec violence et bain de sang mais simplement la parole et l’écriture. C’est courageux dans le contexte mais c’est surtout très efficace.
C’est grâce à la très forte amitié qui va les lier que ces trois femmes vont avoir le courage de dépasser les limites qui régissent leur existence et être amenées à prendre conscience que les frontières sont faites pour être franchies. Pour cela, elles iront jusqu’à mettre toute la ville face au vent du changement.

Animation proposée par Nadia Savin ici