Vous avez été très nombreux, enfants, adultes, moniteurs et catéchètes à participer à l’Offrande des Écoles du Dimanche pour le projet de Mutuntu, au Rwanda.
Le pasteur Sophonie Rubyagiza, coordinateur du programme Éducation et Développement Communautaire de l’EPR (Église Presbytérienne au Rwanda) nous envoie quelques nouvelles des réalisations, avec les peines et les difficultés mais surtout les joies qui y sont associées :La paroisse de Mutuntu est située dans le district de Nyamagabe, province du sud, région synodale de Kirinda. C’est une zone rurale, très enclavée, moins fertile. Le besoin en infrastructure pour l’adduction d’eau et l’électricité était vraiment très grand, principalement pour aider l’école professionnelle de menuiserie, couture et maçonnerie.Tous les travaux ont été réalisés en sensibilisant la population locale et avec son aide, tant pour la construction que pour l’entretien des ouvrages : creusement du canal avec les conseils d’un agronome, pour l’adduction d’eau et remblai après pose des tuyaux ; terrassement du terrain pour deux classes et sanitaires
Tout cela a été possible grâce à l’engagement des paroissiens, sensibilisés lors du culte dominical par les anciens et le pasteur, et grâce à l’engagement de tous les habitants des trois villages environnants lors de travaux communautaires mensuels, encouragés par le secrétaire exécutif du secteur Musange, son agronome et le chargé de l’État civil de ce secteur.Début 2012, les acteurs du projet Mutuntu se réjouissent de la finalisation des conduits d’adduction d’eau, ainsi que du placement de deux citernes et de bornes fontaines qui facilitent grandement la vie quotidienne des habitants, et notamment des enfants chargés de l’approvisionnement en eau : « Bien avant, nous puisions l’eau au ruisseau Gasuma, à 45 minutes de marche, et sur un sentier boueux et trébuchant, mais actuellement, nous sommes contentes de puiser l’eau à la borne fontaine ! » Des finitions sont encore à apporter : pose de graviers autour de la borne fontaine pour éviter la boue, liaison entre les deux réservoirs pour gestion du trop plein, et plantation de verdure le long des canaux d’adduction.
Des panneaux solaires alimentent entre autre l’atelier de menuiserie. Le bloc sanitaire de l’école ainsi que deux classes sont terminés et n’attendent que le mobilier scolaire. Celui-ci a été commandé auprès d’élèves finalistes regroupés en coopérative Urukundo, issus du même centre de formation professionnelle à Mutuntu, ce qui est pour eux tous un très grand encouragement… Enfin, divers comités de surveillance ont été formés, élus parmi la population locale, pour le suivi de l’utilisation des locaux et des infrastructures pour l’eau et l’électricité. L’utilisation de nouvelles machines est aussi possible maintenant
La paroisse de Mutuntu, dans la suite et l’enthousiasme des réalisations déjà menées à bien prévoit rapidement l’aménagement d’un terrain de sport et l’extension de l’utilisation des panneaux solaires au maximum de leurs possibilités.
Pour vous parler des difficultés : Dans cette région reculée, plusieurs villages se sont pris en charge pour la construction de plusieurs écoles, selon un plan global concerté de scolarisation des enfants. La population était ainsi occupée sur plusieurs chantiers, ce qui est très positif d’un point de vue global, mais ce qui ralentit un peu chaque chantier, et a rendu plus ardue le creusement du canal d’adduction…
La période pluvieuse rend les routes impraticables aux engins et au transport des matériaux, aussi le chantier a du tenir compte de cet aspect naturel des choses…
La pauvreté de la population locale leur rend difficile le paiement des minervals dont dépendent les enseignants à l’école professionnelle. Aussi la formation des jeunes à l’école et l’acquisition de compétences professionnelles sont-elles porteuses d’avenir pour les générations suivantes. Dans ces conditions, le travail commun aux chantiers scolaires communautaires est une richesse qui équilibre le manque d’argent dans les familles.
Mais le projet est réalisé, malgré ces obstacles !
Les classes supplémentaires, les sanitaires et l’électricité ont donné une valeur non négligeable à la promotion de l’éducation à Mutuntu. Les panneaux solaires sont rentabilisés entre autre par la recharge payante des téléphones portables, moyens pratiques de communication dans cette région. Les femmes et les enfants, libérés de la corvée d’eau, peuvent vaquer à d’autres occupations plus utiles à la communauté. Tous les travaux ayant été faits avec l’aide de la population locale, celle-ci est très sensible à la conservation et à l’entretien du matériel, à long terme.
Le message mail du pasteur Sophonie Rubyagiza se termine ainsi, je cite : « Nous remercions sincèrement le DEFAP qui a accepté de financer ce projet (ndlr : en partie grâce à l’offrande des Écoles du Dimanche !) et Solidarité Protestante qui a accepté de suivre la réalisation de ce projet.
Que Dieu bénisse tous les enfants qui ont contribué à la réalisation de ce projet. »