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Du tohu-bohu à la coccinelle – module 11 : Les enfants différents de nous

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Cette séance est une des plus délicates à mener mais elle est très importante dans le déroulement de la démarche. On pourrait même dire qu’elle lui donne tout son sens. Elle permet de faire réfléchir les enfants sur des notions de norme et de différence, et de les éduquer à accepter les autres qui ne sont pas comme nous, de leur faire découvrir même les richesses que recèlent les handicaps.

Dossier écrit par l’Inspection Luthérienne de Paris et présenté par Evelyne Schaller.

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La démarche est la suivante : on raconte l’histoire de Mina la fourmi en prenant le temps de s’arrêter sur les images, de les décrire. On laissera aux enfants le temps de dire ce qu’ils ressentent, s’ils ont connu des situations analogues. Les enfants passeront facilement de l’histoire de Mina la fourmi, à leur propre expérience. Tous ont vu, connu des enfants ou des adultes handicapés : amie d’école à la jambe cassée, enfant handicapé moteur inséré dans la classe, ou vieille mamie en fauteuil roulant à cause de son grand âge : ils connaissent des handicapés. Avec eux, on découvrira qu’il y a des handicaps provisoires et des handicaps définitifs.
 

Matériel :

  • Papier canson de couleurs différentes pour laisser le choix,
  • gouaches et gros pinceaux,
  • musique contemporaine (Exemple Bartok ou Dvorak), lecteur CD

On laissera dire tout sur cette difficile question, même si les enfants émettent des jugements intempestifs qui expriment au fond leur angoisse du handicap. Ce n’est que peu à peu au cours de la séance qu’on les ouvrira à une plus grande acceptation des différences…

Déroulement

Accueil : on privilégie toujours les deux lieux d’animation, soit un lieu sur une grande couverture, à la fois plus intime et plus convivial et un lieu plus propice à la réalisation pratique, par exemple une table pour dessiner, découper, etc.

Première partie :
Lieu : sur la couverture, assis confortablement par terre. C’est le lieu privilégié de la narration.

Lecture de l’histoire de Mina la fourmi, Flammarion Père Castor, 1990.

« Mina n’est pas une fourmi comme les autres, elle est née avec cinq pattes au lieu de six.
Dans la fourmilière, elle propose ses services aux uns et aux autres.
Les fourmis ouvrières la plaignent mais ne veulent pas l’employer. La reine pondeuse la chasse de la maternité.
Mina retrouve son courage en remontant à la surface. Elle admire la nature et tout le monde des insectes au travail.
Sa résolution est prise : elle proposera ses services ; elle sera spécialiste des handicapées. Elle seule pourra les comprendre, elle leur expliquera qu’en dedans elles sont tout à fait comme les autres.
Son projet est accepté par les fourmis. Mina est heureuse. »

Cette histoire plait beaucoup aux enfants qui se mettent alors tout naturellement à parler des handicaps qu’ils connaissent.

Temps de parole :
« J’ai un copain handicapé. Il a la jambe tordue comme ça ; il peut plus la tourner. Y court comme ça, il marche comme ça, il saute comme ça. Il s’appelle Marc. Il était déjà comme ça à la maternelle. Il y a des imbéciles qui se moquent de lui, c’est triste. »
« Ma mémé a une chaise roulante, une chaise avec deux roues. Parfois, elle prend ses béquilles. »
« A l’école, il y a une grande fille aux cheveux blonds qui s’est cassé le pied. Elle est revenue de l’hôpital. Ses copines jouent avec sa béquille. Elles disent qu’elles ont trois pieds. »
« Le professeur Tournesol aussi est handicapé. Il est sourd depuis longtemps, mais il fait quand même des choses. »
« C’est triste d’être handicapé. On peut être handicapé dans son corps, ne pas entendre, ne pas voir ne pas pouvoir marcher ou parler. »
« On peut être handicapé dans sa tête lorsqu’on ne comprend pas bien les choses ou lorsqu’on les oublie très vite. »
« On peut être handicapé dans son cœur lorsqu’on n’aime pas les autres, lorsqu’on fait du mal. »
« Dieu nous dit d’aimer les plus faibles. Il prend particulièrement soin des fragiles, des petits. »
« Nous avons tous besoin des autres, nous avons tous besoin d’aimer et d’être aimés. »

Deuxième partie : Expression, réalisation
Lieu : un lieu adapté à la peinture, table ou sol. On pourra être libre dans ce choix étant donné que c’est un temps de création très personnel avec une inspiration musicale.
Les enfants sont invités à dessiner en silence ou en écoutant un extrait musical (Bartok).

Les enfants auront à leur disposition des feuilles de Canson coupées en carré et de couleurs différentes, des gouaches en pot, de gros pinceaux. La peinture sera libre.

Une joie de vivre réelle s’est exprimée à travers les peintures : enfants dans la nature jouant au milieu des fleurs, cheval dans un pré, peinture abstraite très colorée.

C’était un grand MERCI à Dieu.

Prière :

Dieu, notre Père, avec Toi,
Je pense aux handicapés et je suis émerveillé.
Il y a des handicapés qui donnent du courage à ceux qui n’en ont plus.
Il y a des gens qui prient avec confiance malgré leurs souffrances.
Notre Père, avec Toi, je suis émerveillé.
Il y a des handicapés qui ne se plaignent pas.
D’autres savent offrir un sourire,
Un merci même quand ils sont très fatigués.
Je te remercie pour tant de courage, de gentillesse et de joies partagées.
Amen.

Adaptation de « Je suis émerveillé » de Françoise Destang, dans « Aujourd’hui prions le Seigneur » – Point KT

Crédit : Inspection Luthérienne de Paris, Point KT