ACTES 4/1-20 – Pierre et Jean devant le Sanhédrin
La prédication de Pierre dans le temple et son succès ne peuvent que déranger les autorités du temple, surtout qu’elles refusent toute idée de résurrection. La présence des pharisiens au Sanhédrin fait ensuite évoluer le procès vers une interdiction d’annoncer Jésus-Christ. Mais Pierre parle sans crainte et sans hésitation devant ses juges, et refuse de se soumettre à leur décision.
D’où lui vient donc cette force ?
- Les prêtres, le commandant du Temple, et les Sadducéens
Luc désigne ainsi les autorités qui prennent l’initiative d’arrêter Pierre et Jean.
Le commandant du temple est probablement le chef de la garde du temple, responsable entre autres du service d’ordre. Les Sadducéens, par contre, n’avaient aucun pouvoir. Ce sont les membres d’un mouvement religieux opposé à l’idée d’une résurrection des morts, auquel appartenait une majorité de prêtres de haut rang, qui semblent intervenir ici en raison de leur opinion sadducéenne.
- annoncer la résurrection des morts
Ce n’est pas le fait de parler de Jésus qui provoque l’hostilité des autorités. Mais bien la prédication publique de la résurrection qui irrite les prêtres sadducéens.
- en prison
Pierre et Jean sont placés « en garde à vue » dans un des postes de garde du temple en attendant leur comparution devant le Sanhédrin.
- le soir était déjà venu
Cela explique simplement pourquoi les apôtres ne comparaissent pas immédiatement : le Sanhédrin ne peut siéger de nuit, ses jugements devant apparaître au grand jour.
- cinq mille personnes
Le texte grec dit 5 000 « Hommes » auquel il faudrait ajouter les femmes et les enfants. En outre il n’est pas clair, si ces 5 000 comprennent les 3 000 d’Actes 2/41, ou s’ils s’y ajoutent.
Seulement, la population de Jérusalem était de 25 à 30 mille habitants. De sorte que si les nombres des Actes étaient exacts une grande partie de Jérusalem serait passée au christianisme en quelques semaines ce qui aurait rendu impossible l’attitude des autorités envers les apôtres.
Sans rien retirer à l’élan de la première Eglise, il faut reconnaître que ces nombres sont très symboliques. Ils expriment une réalité : la prédication de la résurrection de Jésus a très vite pris de l’ampleur et a été accueillie par bien des gens. Mais il ne faut pas pour autant donner aux nombres, inévitablement gonflés par la tradition, une valeur statistique exacte.
- les chefs, les anciens et les scribes

- Hanne
Grand-Prêtre de 6 à 15 après Jésus. Reste influent malgré sa destitution.
- Caïphe
- Jean
Fils de Hanne, sera Grand-Prêtre à partir de 37. C’est probablement lui le commandant du temple au moment de l’arrestation des deux apôtres.
- Alexandre
On ne sait rien de lui.
- à quel nom
Une question identique avait déjà été posée à Jésus (Luc 20/2). Le déplacement du débat de la résurrection au v. 4, à l’autorité au v. 7 tient tout simplement à la présence des Pharisiens dans l’assemblée régulière du Sanhédrin : eux croient en la résurrection !
- rempli d’Esprit Saint
Elle indique que, pour lui, l’Esprit n’est pas donné en permanence aux disciples, mais qu’il intervient quand il le faut, selon les promesses du Christ (Luc 12/11-12 ; 21/12-15 ; Actes 1/8).
Cela souligne comment l’Esprit agit : au moment où il le faut, quand la situation est décisive et comporte un risque, il « impose » sa réponse au croyant.
Discours de Pierre devant le Sanhédrin
- pour avoir fait du bien
Pierre revient à l’origine de toute l’affaire et, ce faisant, ridiculise ce tribunal qui siège pour juger ceux « qui le font bien ».
- sauvé
Le mot garde un double sens dans tout le débat : Il signifie aussi bien la guérison de l’infirme que le salut opéré par le Christ, pardon des péchés et résurrection.
- crucifié par vous, ressuscité des morts par Dieu
La réalité immédiate n’a peut-être pas été aussi évidente, puisque l’Église de Jérusalem était très attachée au temple. Mais Luc dit ici ce qui a empêché les autorités juives de recevoir l’annonce de la Résurrection de Jésus : il leur aurait fallu reconnaître comme le Messie envoyé de Dieu celui qu’ils avaient condamné.
- la pierre que vous, les bâtisseurs…
Cette citation du Psaume 118/22 se trouve aussi chez Marc 12/10 et Luc 20/17. L’Église ancienne lisait donc dans le Psaume l’annonce du rejet de Jésus par les hommes, et de la gloire que Dieu lui donne par la résurrection.
- aucun salut ailleurs
Jésus, et Jésus seul, apporte aux hommes une espérance, le salut. C’est la foi centrale de l’Église, ce qui la distingue du judaïsme, mais aussi de toute religion et de toute philosophie.

- hommes sans instruction et gens quelconques
Les apôtres sont présentés dans leur double faiblesse par rapport aux puissants et aux instruits du Sanhédrin : ils sont analphabètes, et ils sont du petit peuple. D’où leur vient donc cette assurance dont ils font preuve ? Et cette habileté à répondre ?
- des compagnons de Jésus
Ce n’est donc pas en tant que disciples du Christ que Pierre et Jean ont d’abord été inquiétés. Mais maintenant les autorités juives sont amenées à prendre position envers le mouvement chrétien dont ils semblent seulement prendre connaissance.
- les menacer pour qu’ils ne mentionnent plus ce nom
Il semble que la menace, l’avertissement ait été effectivement un des éléments de la procédure juridique du Sanhédrin. Mais si la menace ne se montrait pas efficace, on ouvrait un véritable procès.
- nous ne pouvons pas
Pierre nous est présenté dans ce passage dans toute la force de sa foi. Capable de ne pas se laisser impressionner par ce qui a le plus de pouvoir en Israël, capable de tenir tête à ceux qui peuvent le tuer comme ils ont tué Jésus, son maître.
Pierre est ici capable d’aller jusqu’au bout de sa fidélité à Jésus.
Il est le meneur de la petite bande de disciples qui constitue la première Eglise, et qui va très rapidement prendre de l’ampleur.