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Rosh Hashana

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Pour découvrir la signification, la spiritualité de la fête juive de Rosh Hashana, ses racines bibliques. Et réfléchir à la manière dont  nous, chrétiens, vivons les éléments de sens qui y sont présents. Rosh Hashana (littéralement « la tête de l’année), l’une des grandes solennités du calendrier juif, est également appelé Yom Terouah (« Jour de la sonnerie du shofar ») ; Yom Hazikaron (« Jour du souvenir ») ; Zikhron Terouah (« Souvenir de la sonnerie du shofar »), et enfin Yom Hadîn (« Jour du Jugement »).

Shana Tova ! Paix et santé pour tous !
Le calendrier juif commence par la fête qui célèbre l’anniversaire de la création du monde.  Il y a trois fêtes principales qui sont des fêtes de pèlerinages à Jérusalem : Pessah, Shavuot et Sukkot, deux fêtes austères : Rosh Hashana et Yom Kippour, et des fêtes secondaires : Hanoucca, Tou Bi-Chevat et Pourim.

Le Talmud est une explication et une illustration des textes juridiques et de droit coutumier contenus dans la Torah : « Le monde est jugé quatre fois dans l’année : à la Pâque, un décret est issu sur ce que produira le sol; à la Pentecôte, sur les fruits des arbres; au jour du Nouvel An, tous les hommes passent devant « Lui » (Dieu); Et à la fête des Cabanes, un décret est prononcé sur les précipitations annuelles »

C’est donc, on le voit, bien plus qu’un simple début de l’année, bien que l’enseignement oral du droit hébraique, distingue ce jour parmi les autres comme début des années ordinaires, sabbatiques (shemitta) et du jubilé (yovel). Rosh Hashana est le début de l’année pour les hommes, les animaux et les contrats légaux.
Son échéance dans le calendrier grégorien est variable, le calendrier juif étant basé sur un cycle luni-solaire. Le premier jour de l’année juive est célébré le 1er jour du mois de Tishri et le second, Rosh Hashana dure donc deux jours consécutifs, de la tombée de la nuit précédant le premier jour à celle clôturant le second, pendant lesquelles on prie et on s’adonne à divers rituels. Une tradition veut que les repas de fête, le premier et le deuxième soir, soient constitués de mets sucrés, notamment une pomme au miel, dont la douceur préfigure, espère-t-on, celle de l’année qui commence.

Rosh Hashana est célébrée au début du septième mois hébraïque (Tishri), durant deux jours consécutifs. Alors que Nissan est dans la Bible le premier mois de l’année c’est le mois de Tishri qui est considéré comme marquant le début de l’année civile, car c’est par ce mois-là que débute l’année du jubilé au cours de laquelle les esclaves étaient libérés, et où toutes les propriétés étaient restituées à leurs détenteurs précédents. Cela correspond aujourd’hui à une période allant du 5 septembre au 5 octobre. En cette année 2008, ces jours sont le 30 septembre et 1er octobre.

Origine de la fête

Rosh Hashana est évoqué dans la Bible en ces termes (Lévitique 23:24) :
L’Eternel parla à Moïse, et dit : Parle aux enfants d’Israël, et dis : Le septième mois, le premier jour du mois, vous aurez un jour de repos, publié au son des trompettes, et une sainte convocation.

Rosh Hashana revêt un caractère d’universalité puisque cette fête commémore la création du monde, qui s’est faite pour l’humanité tout entière.
La conception du Nouvel An en tant que Jour du Jugement (Yom Hadin) est d’origine rabbinique. Elle considère qu’en ce jour toute l’humanité est jugée par son Créateur, et que le sort de chaque individu est inscrit dans le Livre de la Vie.

Selon la tradition juive, plusieurs grands événements ont eu lieu à Rosh Hashana :
La création du monde, la naissance des patriarches (Abraham, Isaac, Jacob), les femmes stériles ont conçu un enfant : Sara, Rachel et Hana (la mère du prophète Samuel), Joseph a été libéré de prison, en Egypte le travail forcé des Hébreux en Egypte a pris fin selon un texte traditionnel, la rédemption des Juifs aura lieu à Rosh Hashana.

Les traditions festives

Le nouvel an est naturellement l’occasion de repas festifs. Dans les communautés ashkénazes (originaires d’Europe de l’Est), la tradition veut que l’on trempe des quartiers de pomme dans du miel, en disant : « Que cette année soit pour nous aussi douce que la pomme trempée dans du miel ».

La première mention de Rosh Hashana apparaît dans la Torah (Lévitique 23:24), sous le nom de Yom Teroua, « le jour où l’on sonne » le shofar Instrument de musique, fait à partir d’une corne de bélier. Or la première Teroua a lieu lors de la conclusion du sacrifice d’Isaac. Cette sonnerie est destinée à réveiller les consciences endormies, que l’on sonne pendant l’office synagogal, car Rosh Hashana est, selon la littérature rabbinique le Jour du Jugement (Yom Hadin). Selon certains Midrash (pluriel midrashim): exégèse rabbinique sous forme de paraphrase, Dieu « siège » sur Son trône, consultant les livres où sont consignés tous les faits et gestes de Ses créatures au cours de l’année, chacune d’elles passant devant Lui pour être évalué et jugé. L’arrêt est rendu en inscrivant chacun dans le livre de la vie ou de la mort, de la prospérité ou la misère, etc. Le décret scellé, rien ne peut modifier son application, sauf, selon les Sages, la prière, la repentance et la Tsedaqa (terme malaisé à traduire, erronément rendu par « charité »). Dans les communautés séfarades (originaires principalement d’Espagne et des pays arabes), un véritable banquet est organisé durant ces deux jours, composé de mets doux, parmi lesquels on trouve également la pomme trempée dans du miel. Les noms (en hébreu ou en araméen) des mets consommés durant ces deux soirs de fête évoquent tous une citation de la Bible, et permettent ainsi aux Juifs de dire qu’ils « mangent le livre » !

C’est pour cette raison que Rosh Hashana marque l’entrée dans les Jours Redoutables (Yamim Noraïm), car à dater de ce jour commencent les 10 jours de Repentance (Assara Yemei Teshouva), qui se concluent à Yom Kippour, au cours desquels chaque Juif demande à se faire pardonner ses fautes.

C’est pourquoi, bien qu’on se souhaite, comme dans toutes les cultures une « bonne année », le message est autrement plus profond : « Soyez inscrits pour une année douce et sucrée », en d’autres termes, « j’espère que vous n’aurez pas une mauvaise année ». Prononcée avec sincérité, particulièrement envers une personne avec laquelle on n’est pas en bons termes, cette prière est une preuve de Tsedaqa (puisqu’on ne lui souhaite pas ce qu’on ne voudrait pas se voir souhaiter à soi) et de repentance (puisqu’on fait un pas vers elle, on admet forcément sa part de torts dans le différend qui nous oppose à cette personne).
Selon la tradition, Rosh Hashana est aussi Yom Hazikharon, jour du souvenir, souvenir des disparus, bien sûr, mais aussi de la création de l’homme, car c’est un premier Tishri que s’acheva ce qui est relaté dans la Genèse.

Pour le chrétien
Relisons : Lv 23.23-25 ; Ps 89. 1-18 ; Jn 5.24-26

La vie éternelle est ce qui donne sens ultime à cette fête de Rosh Hashana. En effet, les juifs ont l’habitude de scander cette prière durant Rosh Hashana : « Souviens-Toi de nous pour la vie, ô roi qui aime tout ce qui a vie, et inscris-nous dans le livre de la vie, ô maître de toute vie ! » Elle résume toute la grande espérance d’Israël, à savoir : être inscrit dans le livre de vie !

Or, voici qu’un juif, nommé Jésus de Nazareth dit ceci : « Celui qui croit en moi a la vie éternelle…26  Car, comme le Père a la vie en lui–même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui–même. »Jn 5.26.

Croire en Jésus, c’est être inscrit, non seulement dans le livre de vie, mais aussi être gravé à jamais dans le cœur même de Dieu : c’est vivre la vie de Dieu, qui est l’auteur de toute vie. Nul besoin par conséquent de jeter nos péchés au fond de la mer, même symboliquement comme cela se pratique encore aujourd’hui chez certains Israélites… Ce qui produit le pardon des péchés, c’est la grâce de Dieu.

D’après « La signification spirituelle des fêtes juives » André Boulagnon.  Édité par l’Association Viens et Vois.

Animation : A vous de jouer !
Nous avons retenu 20 sous-thèmes (ou sujets) en rapport avec Rosh Hashana.
Nous vous proposons de choisir un de ces sous-thèmes et de l’exploiter à votre convenance sur un support format A3 paysage (30 x 42 cm), en vue d’une exposition à la fin de la journée.
1.    Création
2.    Jugement
3.    Pardon
4.    Repentance
5.    Réconciliation
6.    Sacrifice
7.    Fertilité
8.    Jubilé (diaconie)
9.    Justice
10.    Musique
11.    Prière
12.    Repas
13.    Royauté
14.    Souvenir (livre de la vie, livre de l’histoire)
15.    Responsabilité
16.    Choix
17.    Bienfaisance
18.    L’attente (l’espérance : ce vers quoi l’on tend spirituellement parlant)
19.    Vœux (de la nouvelle année)
20.    Prise de conscience (d’une identité collective.)

crédit photo Image par Ri Butov de Pixabay