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Jésus, la bible et la loi

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Jésus connaissait bien la bible (l’Ancien Testament pour les chrétiens), il la cite souvent… pourtant, c’est parmi ceux qui la connaissent le mieux, les pharisiens et les scribes, qu’il rencontre la plus vive opposition. Mais peut-être qu’il ne la lit pas comme eux la lisent ? C’est ce que les catéchumènes sont invités à découvrir par ce cheminement dans un passage de l’évangile de Marc (2/22 – 3/6).

Démarche :
1.    Lire Marc 2/23-24

2.    Identifier les personnages en présence : Jésus, les disciples, les pharisiens (expliquer qui ils sont si nécessaire)

3.    Que font les disciples qui scandalise les pharisiens ?

4.    Partager les catéchumènes en deux groupes : un groupe doit comprendre le point de vue des pharisiens et tel un avocat le présenter à l’autre groupe (trouver au moins un argument) ; l’autre groupe doit comprendre le point de vue des disciples et tel un avocat le présenter à l’autre groupe (trouver au moins un argument). Après cette présentation, on peut demander aux catéchumènes de quel point de vue ils se sentent le plus proche. En fonction de leurs réponses, on peut aborder la question de la Loi (pas seulement la Loi contenue dans la Bible), de sa nécessité et des situations où l’enfreint (jusqu’où aller ? au nom de quoi ?…)

5.    Lire Marc 2/25-28

6.    Comment Jésus répond-t-il à l’interpellation des pharisiens ?
Dans un premier temps, l’argument de Jésus est uniquement scripturaire. On pourra lire 1 Samuel 21/2-7 sur lequel Jésus se fonde. La critique de la compréhension du sabbat (et donc de la lecture « à la lettre » de la bible) est amorcée aux versets 27 et 28.

7.    Lire Marc 3/1-6

8.    Mettre en scène le passage : les catéchumènes deviennent les acteurs du passage, pour cela, ils vont devoir identifier les personnages, les phrases clés, le nœud du problème. On pourra les aider en leur posant des questions : quelle question Jésus pose-t-il? Que veut-il faire comprendre aux pharisiens ? Pourquoi ne répondent-ils ? Que représente la bible pour les pharisiens ? Et pour Jésus ? L’objectif est d’amener les catéchumènes à comprendre et donc à retranscrire dans leur texte et leur mise en scène que ce qui oppose les pharisiens et Jésus est la manière dont ils conçoivent la bible : comme un règlement qui enferme pour les premiers, avec suffisamment de liberté pour le second pour être plus attentif au sens profond de la Loi contenue dans la bible (l’amour de Dieu et l’amour du prochain) qu’à la lettre.

9.    On peut poursuivre la discussion sur la nécessité d’actualiser le message biblique pour qu’il s’adresse à nous aujourd’hui et sur les difficultés que cela implique : où est la limite ? quelle fidélité dans l’actualisation ? comment traduire sans trahir ? avec quel critère ? et ma responsabilité dans tout ça ? …
Pour réfléchir… une petite parabole…
Un roi a deux serviteurs qu’il aime beaucoup. Avant de partir en voyage, il donne à l’un comme à l’autre une mesure de blé et une gerbe de lin. Que fait le plus avisé des deux ? Avec le lin il tisse une nappe, ensuite, il prend le blé, le moud en fine fleur de farine, le pétrit, le cuit et dispose le pain sur la table où il a déployé la nappe. Le plus sot dépose le blé et le lin dans un coffre sans y toucher.
Quelques jours plus tard, le roi rentre chez lui et dit à ses serviteurs :
« Apportez-moi ce que je vous ai donné. »
Le premier apporte le pain sur la table recouverte de la nappe de lin. L’autre apporte le blé dans un panier et par-dessus la gerbe de lin.
Le roi félicite le premier et réprimande le second.
De même, lorsque Dieu a donné la Bible à son peuple, il l’a lui a donnée comme du blé dont il faut tirer de la farine et comme du lin avec lequel faire un vêtement. (Antoine Nouis, Les cahiers du caté, tome 1, Réveil Publications, Réveil 2002, p.18)

… Et une petite citation de Luther :
« Pour ma part, chaque fois que j’ai comme texte une noix dont la coquille m’est trop dure, je la jette aussitôt contre le rocher Christ, et je découvre le noyau le plus délicieux. » (Martin Luther, Werke, Weimarer Ausgabe (WA) 3 ; 12, 32-35)

crédit : Claire de Lattre-Duchet (UEPAL) Point KT