Intégré au rite chrétien, il demeure de nos jours un objet décoratif très prisé à Pâques. La tradition alsacienne des œufs peints d’Allenwiller pourrait constituer une activité pour nos groupes de jeunes. Confectionnées par dizaines, ils sont parfois vendus au profit de projets d’Église, paroissiaux ou humanitaires. Une coutume à tester !
L’ŒUF : il attire la vue, il invite au toucher et au goût ; tant sa forme que sa fragilité annoncent quelque mystère. Son volume ne présente aucune limite, ni début, ni fin, ni entrée, ni sortie. Dans la main qui le saisit, il se love comme une promesse et annonce quelque chose qui jusque là avait dû rester caché.
Par ailleurs, à la surprise de l’observation s’ajoute celle de la réflexion car l’œuf est dualité, il est cette réalité tangible qui unit l’objet et le vivant.
Preuve en est la profusion des récits mythologiques qui se rapportent à ce monde clos sur lui-même, et qui a, dès les temps anciens, suscité de nombreuses vénérations. Il a été œuf primordial, à caractère cosmogonique, incarnant la renaissance et la résurrection.
ET DE LA, L’ŒUF DE PÂQUES. Intégré dans le rite chrétien pendant la période pascale, l’œuf représente la résurrection du Christ d’une part, et, en cette saison printanière il accompagne le renouveau de la nature.
Dans la lointaine antiquité il était déjà placé dans les tombes des défunts, annonçant, par un tel geste, l’espérance d’une renaissance ou d’une nouvelle incarnation.
La coutume de l’œuf de Pâques existe principalement dans les pays européen qui sont à l’est, les pays slaves et méditerranéens. Ainsi l’œuf teint en rouge appartient au rituel pascal dans l’Église orthodoxe, quant aux œufs polychromes, ils sont plus répandus, en Pologne, en Slovénie, en Tchéquie et en Roumanie, en Bulgarie et dans la région ukrainienne.
Dans plusieurs régions d’Allemagne on pratique aussi la décoration d’œufs et celle-ci semble moins présente en France. En Alsace, quelques villages détiennent une tradition particulière qui provient probablement de ses frontières avec l’Allemagne et la Suisse.
Bénédiction d’œufs au douzième siècle, dons et collectes d’œufs pour Pâques aux autorités ecclésiastiques, quête d’œufs par les enfants au son des crécelles le samedi précédant Pâques, nids de Pâques le dimanche et parfois, support d’un message amoureux, support et matériel de jeu (le « taper » de l’œuf, « la roulée des œufs », la course aux œufs) nombreux sont les rites et les coutumes auxquels l’œuf est associé.
EN ALSACE, DES PROCÉDÉS PARTICULIERS DE DÉCORATION D’ŒUFS DE PÂQUES !
Le procédé de décoration par coloration unie est le plus simple. Les teintures les plus utilisées sont les décoctions de pelures d’oignons (brun clair orangé, terre de Sienne), la décoction de café (brun sombre, terre de Sienne brûlée), la décoction de boutons d’or des marais (jaune), de mousse et de lichen (vert), de betterave et de chou rouge (rouge violacée).
Les œufs teints sont parfois grattés à l’aide d’une épingle ou d’une lame de rasoir, ce qui aboutit à un dessin très méticuleux et très fin. Plus répandue est la technique de l’impression en négatif : à cet effet, des feuilles ou des fleurs séchées sont collées avec du blanc d’œuf sur la coquille ; après un bain dans la décoction choisie, l’œuf portera les empreintes blanches, marques du feuillage, se détachant sur le fond coloré.
UNE PARTICULARITÉ DÉCORATIVE : l’œuf peint d’Allenwiller
Crédit : Evelyne Schaller (UEPAL) Point KT