Point KT

Les chandeliers dans le judaïsme

image_pdfimage_print

 Jadis utilisés comme moyens pour s’éclairer, les chandeliers ont aussi, dans certaines religions, acquis une valeur symbolique.

Ainsi, dans le judaïsme, le chandelier à sept branches, ou Menorah (מְּנוֹרָה), est associé au culte dès l’Exode : « Puis tu feras un chandelier en or pur. Le chandelier sera forgé (…) et six branches sortiront de ses côtés… » Exode 25 (voir aussi Zacharie 4).
Le chandelier principal et six branches, trois de chaque côté, nous sommes en présence de la Menorah, probablement une représentation de l’arbre du monde empruntée au modèle babylonien, dont les sept branches représentaient les sept planètes connues.

La Menorah, précédemment placée dans l’Arche de l’Alliance a ensuite fait partie du mobilier du temple de Jérusalem, où elle fut prise par les conquérants romains (Cf. Le relief de l’Arc de Titus sur le Forum à Rome).

De là est né le chandelier d’Hanoukka (החנוכה), à huit bougies identiques, la branche centrale portant une bougie particulière nommée « schammasch », qui signifie « serviteur de la lumière ». C’est cette bougie qui sert à allumer les autres. Une tradition rapporte qu’au temps des Maccabées (מכבים), la Menorah a brûlé pendant les huit jours consécutifs de la sanctification du second Temple, alors qu’elle n’était alimentée que par une seule portion d’huile (voir infra).

Ce chandelier est l’emblème de la fête solsticiale des lumières et commémore donc un événement historique « miraculeux », mais non biblique. En 166 avant notre ère, Judas Maccabée prit la tête de la révolte contre Antiochus Epiphane qui avait profané le Temple en y instituant des cultes païens d’origine hellénistique.
Judas Maccabée rétablit le culte dans le sanctuaire et, selon la relation mythique, le chandelier resta allumé huit jours grâce à une réserve d’un seul jour. La racine « h’ / n / kh » signifie inaugurer, éduquer…
Dès lors, il apparaît que ce chandelier particulier révèle un double message : d’une part commémorer la victoire de Judas Maccabée et, d’autre part, inaugurer une nouvelle période où la lumière ira en s’amplifiant, après les nuits les plus longues de l’hiver.

Le symbole huit s’explique à partir des chiffres 7 et 1. Avec la Menorah et le sept, un cycle est terminé (« six jours » de la création + jour du repos = semaine accomplie). Le chandelier d’Hanoukka inaugure une ère nouvelle d’ouverture. La lumière de la Menorah éclaire l’intérieur du Temple, la Hanoukka est « aux fenêtres » et disperse sa lumière.

Le texte
« Après trois ans de luttes, le 25e jour du mois de Kislev de la 148e année (…) ils firent la dédicace de l’autel pendant 8 jours, et ils offrirent des holocaustes avec joie, et un sacrifice d’action de grâce et de louange (…) Alors Juda, avec ses frères et toute l’assemblée d’Israël, ordonna que le jour de la dédicace de l’autel serait célébré en son temps, d’année en année, pendant 8 jours, à partir du 25e jour du mois de Kislev, avec joie et allégresse ». 1 Maccabées 4, 52 à 59

Ce texte ne se trouve pas dans la Bible juive (ou traduction « Protestante ») mais dans la Bible catholique (« traduction des Septante »).

Crédit : – Point KT