Martin, jeune théologien, revient d’un tour du monde. Il écrit : « … des bidonvilles sales de New Dehli aux riches quartiers de Hong Kong, des villagesi ndiens d’Amazonie aux plages de Honolulu, j’ai été témoin des abîmes qui séparent les êtres humains en terme de droits, de richesses, de qualité de vie et de développement… ce monde est injuste, ce monde est un scandale. ».
C’est quoi, ce monde ? Où sont les responsables ? Qu’avons nous fait ?Cette prise de conscience aigüe souhaite en éveiller bien d‘autres. Si nous disons si souvent : « les voyages forment la jeunesse », leurs expériences, voyage ou pas, nous reviennent souvent comme un boomerang.
Le témoignage émouvant de Martin est une voix parmi tant d’autres voix, souvent jeunes, et de plus en plus indignées ! Avec leurs cris d’indignation, voire de révolte, ils sont de ces guetteurs sur la muraille, ceux qui disent « préparez vous » ou encore « sortez de votre léthargie, il y a encore quelque chose à faire, le bateau ne coule pas encore ».
Celui qui cherche la justice de Dieu est un chercheur d’absolu ; il s’éloigne des courants habituels et désobéit face aux idées reçues, s’indignant des oppressions et des soumissions. Il ose une parole vraie, et assume le fait de nager à contre courant. C’est une interpellation que nous devons aussi entendre lorsque nous préparons aujourd’hui l’Avent et demain Noël. Qui est celui qui vient ? Et dans quel monde vient-il ? Comment l’accueillons-nous ? Avec quels mots ? Quelles représentations et quelle vérité ? Il n’est certes pas facile de quitter le côté édulcoré de Noël, mais nos préparatifs prennent sens lorsqu’ils sont, eux aussi, des témoins à contre courant dans ce monde en crise. Un simple jeu de Noël peut être sujet de discussion avec nos enfants et adolescents, pour dépasser les clichés et oser des fêtes « autrement », des fêtes qui tiennent compte de l’état d’urgence de notre monde.