Le 4 juillet 2021, à la paroisse de Marly-le-Roi et environs, la pasteure Christina Weinhold et les catéchumènes ont proposé un culte autour des 10 commandements et la question de la liberté.
La prédication est un dialogue avec la Mme la modératrice, Mme Liberté, M. Castex, M. Grognon et Moïse. Les quatre derniers participent à un débat à la télé, présenté par Mme la modératrice, où ils sont les invités.
Modératrice : Mesdames, Messieurs, Bienvenus à ce débat : Déconfinement – enfin la fin des règles ? Merci d’être avec nous. M. Castex*, je m’adresse à vous. Le gouvernement a mis en place un grand nombre de règles sanitaires diverses et variées durant cette année. Comment est-ce pour vous d’essayer de discerner au mieux les mesures à appliquer ?
M. Castex : Écoutez, je le dis franchement, et je vais être court, et permettez moi de vous dire… Cette année n’a pas été toujours facile, nous avons dû faire des sacrifices, les mesures en vigueur n’étaient pas toujours évidentes, hélas je le sais, notamment pour notre jeunesse (Tout le monde hoche la tête). Mais c’était nécessaire. Il fallait bien prendre des mesures pour freiner la pandémie et pour éviter encore plus de victimes. C’est aussi une question de solidarité au sein de notre société.
Modératrice : Justement, nous avons invité d’autres personnes pour en discuter. Je vous présente Mme Liberté.
Mme Liberté : Bonjour !
Modératrice : M. Grognon
M. Grognon : Mhpff, salut !
Modératrice : Et M. Moïse. Merci d’avoir fait le long chemin jusqu’à nous.
Moïse : Merci à vous. Ne vous souciez pas. Je suis entraîné et j’ai l’habitude de marcher longuement.
Modératrice : Je commence avec M. Grognon. On vous a pas mal entendu sur les réseaux sociaux ces derniers mois. Si je peux résumer, M. Grognon, vous n’étiez pas très content avec toutes ces règles, non ?
M. Grognon : Mais comment voulez-vous que je sois de bonne humeur ? « Fais pas ci, fais pas ça. » C’est énervant. Et en plus on vous change cela si souvent qu’on ne se repère plus. Jusqu’à ce que l’on ait compris le nouveau règlement, il est si tard que l’on ne peut plus sortir, car c’est déjà l’heure du couvre-feu ! Je veux qu’on me redonne ma liberté, basta.
Modératrice : Mme Liberté, vous voulez réagir ?
Mme Liberté : Je veux bien. Oui, j’entends souvent des personnes parler de moi, parler au nom de la liberté. Mais vous voyez, ce n’est pas aussi simple. Quand M. Grognon dit qu’il souhaite avoir « sa liberté », c’est qu’il souhaite que tout se passe comme il le veut, lui. Ce n’est pas aussi simple. J’ai grandi dans une famille nombreuse et je sais que c’est plus complexe que cela. J’ai plusieurs sœurs : Responsabilité, Solidarité, Communauté, Autonomie, Empathie, Tolérance.
Modératrice : Beaucoup de féminité dans votre famille !
Mme Liberté : C’est vrai. Mais nous avons aussi des frères : Respect et Devoir par exemple. Et comme nous avons grandi ensemble, je n’avais jamais l’impression que je puisse exister toute seule. J’ai ma place parmi les autres.
M. Grognon : Ah, et Soumission et Censure, ne seraient-ce pas vos tantes, par hasard ?
Mme Liberté : Pas du tout. Je ne me soumets pas, mais parfois j’accepte des contraintes pour le bien de plus de personnes. J’aurais envie parfois de rouler à grande vitesse… mais je peux accepter une limitation de vitesse car je sais que le contraire serait dangereux. Ai-je dit que je suis mariée à Raison ? Il m’aide parfois à distinguer entre une envie personnelle et une liberté ouverte à tout le monde.
Modératrice : Merci Mme Liberté. M. Moïse. Comment vivez-vous ce débat ? Est-ce étrange à entendre pour vous, qui venez d’une toute autre époque ?
MoÏse : Oh, pas du tout. Je m’y reconnais tout à fait. J’avais l’honneur, envoyé par Dieu, de faire sortir tout un peuple de l’esclavage vers la liberté. Je m’attendais, une fois sorti de là, à être entouré par des personnes joyeuses et reconnaissantes… mais non. Peu après avoir goûté à la liberté, nombre d’entre eux commencèrent à se plaindre : pas assez à boire, pas assez à manger, la peur de manquer, quoi, la peur d’un lendemain incertain. Avec leurs contraintes ils avaient aussi perdu leurs repères.
M. Grognon : Ils étaient en plein désert, si je me souviens bien. Il y a mieux pour vivre sa liberté.
MoÏse : Oui, bien sûr que le cadre n’était pas facile. Mais malgré tout ils n’avaient plus à avoir peur des bourreaux ou d’un travail dur et dangereux. Le reste était à faire et à organiser, à organiser par nous-mêmes et à l’aide de Dieu. Personne entre nous n’était préparé à cette liberté d’organiser notre vivre ensemble. On avait besoin d’un manuel, des instructions : chez vous, dans vos librairies, on donnerait peut-être le titre : La liberté pour les nuls.
Modératrice : Oui, dites-nous un peu plus de cette œuvre que vous avez reçue. Pas trop de pages pour porter tout cela avec vous, j’imagine ?
MoÏse : Que deux tables. Mais cela a tout même son poids. L’idée est aussi simple que géniale : ce sont 10 paroles, comme les doigts sur nos deux mains. Une fois apprises par cœur, on peut les réviser avec les doigts. Et le système aussi est bien pertinent et n’a rien perdu de son actualité. Au lieu de se perdre dans des règles détaillées, les 10 paroles donnent des principes. A chaque groupe qui veut vivre d’après ses règles de définir comment les interpréter dans tel ou tel contexte.
Modératrice : Vous avez certainement un exemple pour nous ?
MoÏse : Oui, par où commencer ? Mmmhhh voyons, par exemple un principe est de dire : « Dieu t’a donné la liberté, alors ne te soumets pas de nouveau à un autre Dieu ou idole. »
M. Grognon : M. Moïse, nous vivons dans une démocratique laïque. ici tout le monde a la liberté de choisir sa religion.
MoÏse : Faites. Choisissez votre religion, puisque vous êtes libres de faire. Mais mon Dieu donne un avertissement et j’y adhère : Attention, aucune religion ne doit vous soumettre de nouveau. Personne n’a le droit de vous enlever cette liberté acquise. Et d’ailleurs ce n’est pas une question de religion uniquement. Les « dieux et idoles » de nos jours peuvent avoir différents visages. J’ai vu des personnes tout sacrifier et soumettre toute leur existence pour un peu plus de succès ou de fortune. La liberté est un cadeau. Mais souvent nous sommes, nous-mêmes, les premiers à nous mettre des pressions et des obligations plus que nécessaires. J’insiste : ce principe n’a rien perdu de son actualité.
Modératrice : C’est passionnant mais le temps passe vite. Nous arrivons vers la fin. Je reprends notre titre : Déconfinement – enfin la fin des règles ? D’après vous, les règles cela ne connait pas de fin, mais des évolutions ?
MoÏse : Absolument. Ces 10 paroles, ces 10 principes pour vivre ensemble, nous en aurons toujours besoin. Et on aura toujours besoin de discuter comment les interpréter et appliquer.
M. Grognon : Ah, je n’aime pas ça…
Mme Liberté : Moi ça me va, et à mes frères et sœurs aussi.
Modératrice : Merci à vous quatre d’êtres venus. Merci à vous d’avoir suivi jusqu’au bout.
Vous pouvez retrouvez le culte dans son ensemble sur le site de la paroisse : ici
Crédit : Marlies Voorwinden (EPUdF) – Point KT