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Dieu léger comme un souffle (Elie)

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« Dieu, dis, il est comment ? » nous demandent déjà les tout-petits. Difficile de répondre… Car après tout, cette question est aussi la nôtre, et nulle part la Bible ne nous donne de description de Dieu.
Mais nous y trouvons des histoires, par exemple celle du prophète Elie…

L’histoire d’Elie (1 Rois 17-19)

L’histoire du prophète Elie est tout entière traversée par le thème de la mort et de la vie, et par une interrogation fondamentale : qui est le Dieu vivant, le Dieu qui fait vivre ? De quel ordre est donc sa puissance ? De quelle manière peut-elle nous donner la vie ?
Le roi Achab s’étant tourné vers Baal, le dieu de la vitalité, Elie annonce une sécheresse sur le pays. A travers différents épisodes, le récit biblique nous montre le prophète faisant l’expérience de la précarité, de la vie menacée, qui s’amoindrit, se retire au point de parfois disparaître. La vie qui n’a alors d’autre force que celle d’une parole ou d’un souffle redonné.
Certes, sur le mont Carmel, le prophète est victorieux, et il massacre les prophètes de Baal. Mais cette « victoire » signifie son arrêt de mort. Non seulement Elie doit fuir la vengeance de la reine Jézabel, mais il a aussi perdu en lui-même l’envie de vivre : il en vient à souhaiter la mort.
Par l’entremise d’un ange, l’aide de Dieu sera très concrète : une galette de pain, une cruche d’eau qui redonnent des forces à Elie, lui permettent de se relever et de se remettre en route. Jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. Où Elie perçoit sa présence non pas dans les manifestations saisissantes et dévastatrices traditionnellement associées à la divinité – le déchaînement de forces d’une tempête, le fracas d’un tremblement de terre, la puissance dévorante du feu – mais en entendant le bruissement d’un souffle ténu.
Tout comme la vie, donnée au cœur de la fragilité et de la précarité, le Dieu vivant ne se donne pas dans la force et la violence, mais dans la douceur de ce qui est à peine perceptible.

Raconter l’histoire

Pour une rencontre d’Eveil biblique, notre choix est de nous limiter à deux épisodes : l’annonce de la sécheresse et le séjour d’Elie au bord du torrent du Kerith (1 Rois 17,1-7) ; ce qui permet de présenter le cadre du récit, les personnages et la situation. Puis la fuite d’Elie et son cheminement jusqu’à l’Horeb, où Dieu se manifeste à lui (1 Rois 19,1-18).
Cette narration se prête bien à l’utilisation de silhouettes placées sur un flanellographe (ou sur un autre support). Par des bruitages, les enfants peuvrent vivre le contraste entre la tempête, le tremblement de terre et le feu d’une part, et le souffle léger d’autre part.

 Matériel nécessaire

  • Silhouettes représentant les personnages et les éléments de l’histoire : Elie, le roi Achab, un ruisseau, un ou deux oiseaux (corbeaux), un pain, une cruche, un arbre, un messager de Dieu (un ange), des rochers.
  • Une feuille de papier (journal) et une petite plume par enfant.

Proposition de narration
Dans le pays d’Israël vivait un homme appelé Élie. Elie était un prophète, un messager de Dieu. Il vivait à l’époque du roi Achab. Le prophète Elie annonçait au peuple d’Israël et au roi ce que Dieu lui disait. Mais le roi Achab ne voulait pas écouter Dieu. Il disait : « Moi, je fais ce que je veux. »
Alors le prophète Elie est allé vers le roi. Et il lui dit : « A partir de maintenant, dans le pays, il n’y aura plus de pluie. Plus une seule goutte de pluie. »
Le roi Achab est très fâché contre Elie.
Mais Dieu parle à Elie. Il lui dit : « Pars. Va te cacher. Tu vas aller dans un endroit où coule de l’eau, auprès d’un torrent. Tu boiras l’eau du torrent. » Elie est parti. Il s’est installé près du torrent. Et Dieu envoie des corbeaux pour donner à manger à Elie. Le matin et le soir, les corbeaux apportent à Elie du pain et de la viande.
Au bout d’un certain temps, le torrent devient de plus en plus petit. Dans le pays, il n’y a plus de pluie. L’herbe est devenue toute jaune, les arbres sont devenus tout secs, et un jour il n’y a plus d’eau dans le torrent. Alors Elie s’en va.

Dans son palais, le roi Achab déclare : « Je jure de faire mourir le prophète. » Et le roi envoie ses soldats pour tuer le prophète Elie.
Alors Élie a peur, et il s’enfuit. Il marche pendant une journée dans le désert. Et à la fin de la journée, il s’assoit sous un petit arbre. Elie est fatigué  : il a envie de mourir. Et il dit à Dieu : « Maintenant, Seigneur, je n’en peux plus ! Prends ma vie ! Je n’ai plus envie de vivre. »
Elie se couche sous le petit arbre et il s’endort. Mais un messager de Dieu, un ange, vient le toucher et lui dit : « Elie, lève-toi et mange ! »
Élie regarde: à côté de sa tête, il y a une sorte de pain, une galette cuite sur des pierres chauffées, et aussi de l’eau, dans un pot. Elie mange, il boit, et se couche de nouveau.
Une deuxième fois, l’ange de Dieu vient le toucher. Il lui dit : « Elie, lève-toi et mange, tu dois encore marcher longtemps. »
Élie se relève, il mange et il boit. Et il sent qu’il a de nouveau de la force : il marche très longtemps : pendant 40 jours et 40 nuits.

Elie arrive à la montagne de Dieu. Là bas, il y a une grotte. Élie entre dans la grotte et il passe la nuit à cet endroit.
Dieu parle à Elie. Il lui demande : « Élie, pour… quoi es-tu ici ? »
Elie répond : « Seigneur, je crois en toi. Je t’aime et je veux vivre avec toi. Mais les autres, eux, ne croient pas en toi. Le roi Achab veut me tuer. Je suis seul. Et je ne te vois pas. »
Dieu dit à Elie : « Sors ! Va sur la montagne. Et attends, je vais venir. Moi, Dieu, je vais passer. »
Et voilà qu’arrive une tempête. Un vent violent, qui souffle de toute sa force. Tellement fort qu’il fend la montagne et casse les rochers. [Bruitage : chacun souffle en faisant le plus de bruit possible.] Mais le Dieu vivant n’est pas dans le vent.
Après le vent, il y a un tremblement de terre. [Bruitage : chacun tape des pieds par terre.]  Mais le Dieu vivant n’est pas dans le tremblement de terre.
Après le tremblement de terre, il y a un feu. Un feu terrible, qui brûle tout sur son passage. [Bruitage : chacun froisse entre ses mains une feuille de papier :en fermant les yeux, on entend le bruit du feu].  Mais le Dieu vivant n’est pas dans le feu.
Et après le feu, il y a un bruit très doux. Comme un souffle léger. [Bruitage : chacun souffle tout doucement sur une plume qu’il laisse voler devant lui].
Quand Élie entend ce tout petit souffle, il se cache le visage avec son manteau. Il sort à l’entrée de la grotte. Et il entend une voix : « Qu’est-ce que tu fais ici, Élie ? »
Élie répond: « Seigneur, je crois en toi. Je t’aime et je veux vivre avec toi. Mais les autres, eux, ne croient pas en toi. Le roi Achab veut me tuer. Je suis seul. »
Dieu lui dit : « Tu n’es pas seul, Elie. Dans le pays, il y a des milliers de gens qui croient aussi en moi. Tu ne les connais pas. Mais moi je les connais. Et je suis aussi avec toi. Tu peux vivre, Elie, et continuer ton chemin. »
Alors, Elie est parti. Il a quitté la montagne de Dieu, et il a continué son chemin.

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En lien avec cette animation: Bricolage du moulin à vent

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Crédit : Nicolas Künzler