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Histoire d’ânes

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« HISTOIRES D’ÂNES » est une proposition de culte des enfants, faite par les monitrices de la paroisse protestante de Creutzwald-Falck (UEPAL) pour la veillée de Noël de la paroisse.

Musique d’accueil – Introduction – Chant (Aube nouvelle)

Monitrice 1 : Nous sommes déjà invités à accueillir la joie qui va éclater à Noël ! Car avec Jésus on ne vit pas dans le passé. C’est aujourd’hui, maintenant que cette bonne nouvelle nous est donnée et doit se partager avec tous les pauvres, les petits.

Enfants 1+2 : Mais comment partager ?

Enfant 1 : Il faut d’abord sortir de nos égoïsmes, nos oublis, nos habitudes paresseuses ! Il faut partager avec nos mains et notre volonté. Cela demande de la force, et cette force-là ne vient pas des hommes, elle vient de Dieu. Donne-nous, Seigneur, la force de partager. Écoutons ce qui se passe la nuit dans une étable entre le bœuf et l’âne.

Enfant 2 : Comme chaque soir la porte de l’étable était refermée sur leur chaleur et dans la paille que l’on avait étendue sur leur couche. Le bœuf et l’âne, seuls résidents de cet espace où les lueurs du jour venaient de dessiner leurs dernières ombres, s’apprêtaient à se coucher après avoir échangé quelques propos, toujours les mêmes, sur une journée équivalente à toutes celles qu’ils avaient partagées.

Enfant 3 : Alors que la dernière mouche venait de se blottir dans les poils de l’âne, la porte s’ouvrit et la nuit pénétra claire et fraîche, apportant avec elle une légère inquiétude ou du moins l’empressement pour un petit équipage de se mettre à l’abri pour la nuit. Nos deux animaux, un œil ouvert sur l’entrebâillement de l’étable, virent arriver près d’eux un homme et une femme accompagnés d’un animal ressemblant à l’un d’eux, si ce n’est qu’il était plus petit et qui, par sécurité, se mit du côté de son congénère : l’âne. Tout aurait pu reprendre son cours car nos deux compères étaient prêts à accepter le dérangement, d’autant que le petit âne leur avait dit que ce n’était que pour la nuit. Mais avant que cet œil ouvert par curiosité ne se referme sur leurs rêves de ruminants, la femme créa du désordre au point que tous ceux qui occupaient cet espace réduit, où il était impossible de se mettre à l’abri du bruit et des images qui se déroulaient sous leur toit, ne purent pas dormir.

Enfant 4 : La vie s’étant reproduite, la mère et l’enfant ayant retrouvé leur calme, le père se laissa aller, après toutes ces émotions. Le sommeil pouvait donc reprendre sa place et il était grand temps que la nuit ruisselle sur l’esprit de chacun.

Ane : Mon cher ami, nous allons pouvoir dormir, dit l’âne au bœuf, soulagé que tout soit enfin terminé.

Bœuf : Ton cher ami s’appelle Mithra et si tu le permets, je souhaite continuer à t’appeler Priape.

Ane : Comme tu voudras.

Bœuf : Ce n’est pas comme je veux, c’est comme ça, qu’il y ait du monde ou pas. (Le couple à l’enfant s’agita dans la paille, sûrement dérangé pas nos deux compères)

Ane : Je crois que nous gênons, dit l’âne.

Bœuf : Il ne manquerait plus que ça. Il me semble que nous sommes encore chez nous, dit le bœuf.

Petit âne : Messieurs, glissa à voix basse le petit âne, veuillez nous excuser mais mes maîtres sont à bout de forces et nous ne pouvions pas aller plus loin.

Ane : C’est bon… Dormons… à demain.

Enfant 2 : La mouche avait retrouvé sensiblement sa place, lorsque la porte de l’étable s’ouvrit à nouveau. Et dès lors, ce ne fut qu’un immense défilé d’individus allant du berger au prince, du ménétrier au roi, sans compter les animaux en tous genres qui se joignirent à eux pour venir se pencher sur ce nouveau-né qui avait perturbé le sommeil de nos deux héros. Il fallut attendre le matin pour qu’ils retrouvent enfin leurs habitudes, après qu’on les eut salués comme des bienfaiteurs de l’humanité.

Bœuf : Je ne sais pas ce que tu en penses, Priape, mais il me semble que cette nuit ne fut pas une nuit ordinaire et que nous allons peut-être rester dans les annales de cet événement.

Ane : Mon pauvre Mithra, répondit l’âne, tu es fier et orgueilleux comme un bœuf que tu es et je crains que ton imagination te joue des tours. Sache que ce n’est qu’une bande d’égarés qui sont passés là, comme des marchands de quatre saisons ou des diseurs de bonne aventure se précipitant au marché pour écouler leur trop de légumes ou le débordement de leurs rêves. Tant que tu y es, dis-moi que nous avons côtoyé des princes et des rois, des marchands et des marins.

Bœuf : Exactement, lui répondit le bœuf qui commençait à s’échauffer, il est passé cette nuit, agenouillés sur notre paille, des princes et des rois, à tel point que j’en viens à me demander si cet enfant né sous nos yeux, quasiment entre nos pattes, n’était pas encore plus important qu’il n’y paraît, au vu de tous ceux qui sont venus le voir avec des cadeaux et des prières.

Ane : Mon pauvre Mithra, dit l’âne en se moquant, une bonne sieste là-dessus et tout rentrera dans l’ordre. À ton âge, une nuit blanche suffit pour déranger ton esprit de bovin fatigué.

Bœuf : Je te rappelle que c’est toi l’âne et qu’en la matière, tu fais soudainement office d’étalon.

Ane : Ah ! Tu cherches la brouille !

Prière
Dieu Père, en ce dernier jour de l’Avent, je te rends grâce pour les personnes que tu as mises sur mon chemin, et qui m’ont permis de raffermir ma foi en toi. Je te rends grâce pour le regard de paix, pour la bouche bienveillante, pour l’oreille vigilante, pour le cœur de pauvreté, et pour la main hospitalière. Je te rends grâce pour ma joie d’avoir part à la longue chaîne de croyants qui, depuis l’aube première, ne cesse de cheminer vers ta Lumière. Je te rends grâce pour ton serment d’amour qui se réalise chaque jour par ton Fils bien-aimé, et pour l’avènement de sa Bonne Nouvelle.

Chant des enfants : Entre le bœuf et l’âne gris

Enfant 3 : Bonjour, je m’appelle Titâne. L’évangile de Luc, dans la Bible, raconte que c’est par la naissance d’un enfant que Dieu est venu parmi les humains. Cela s’est passé une nuit, à Bethléem : un enfant est né dans une étable. Et à votre avis, qu’est-ce qu’on trouve dans une étable ? Autrement dit : Jésus est né de Marie et de Joseph, ses parents, et il est né dans un endroit peuplé de plusieurs sortes d’animaux. L’histoire ne dit pas qu’il y avait un âne et un bœuf, mais ce n’est pas interdit de le penser. Nous autres les ânes, nous ne savons pas lire la Bible ni chanter des cantiques, nous ne savons pas fabriquer des crèches ni dessiner de belles images. Mais nous faisons partie des vivants que Dieu aime. Dans l’histoire racontée dans l’évangile de Luc, il n’est rien dit à propos des animaux. Et pourtant, ils étaient là. Ecoutez bien cette histoire. Mon arrière-arrière-arrière-grand-père s’appelait Bourricot. C’était l’âne personnel d’une jeune fille prénommée Marie, qui était l’aînée d’une famille de Nazareth, une petite ville de Galilée.

Enfant 4 : Bourricot avait très mauvais caractère. Il suffisait qu’on le dérange pendant sa sieste, ou qu’on lui dise un mot pas très gentil et il plantait ses sabots dans la poussière et ne bougeait plus. Une vraie tête de mule, je vous dis. Un après-midi, Bourricot est attaché à l’ombre, sous la fenêtre de la chambre de Marie. Il réfléchit comment il va gâcher la promenade que Marie doit faire dans les rues du village, à l’heure où le soleil se fait moins chaud. Marie en effet a été promise en mariage à Joseph, un jeune charpentier de Nazareth, et Bourricot est très jaloux. Or, voilà que par la fenêtre Bourricot entend que Marie a une visite. C’est un messager de Dieu, qui vient annoncer à Marie qu’elle va porter un bébé dans son ventre, et que ce bébé sera le Fils de Dieu. Elle devra l’appeler Jésus. Et qu’est-ce qu’elle répond, Marie ? Elle dit : « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit ».

Enfant 1 : A partir de là, Bourricot change du tout au tout. Lui qui ne manquait pas une occasion de rendre les choses difficiles, il se conduit maintenant comme le plus gentil des ânes, comme la plus docile et la plus serviable des montures. Il fait très attention à Marie, il la chouchoute et la soigne du mieux qu’il peut. Quand il la transporte pour aller rendre visite à la cousine Elisabeth, qui attend elle aussi un bébé, il veille sur elle à chaque pas, pour qu’elle ne tombe pas et ne subisse aucun choc. Quelques mois plus tard, quand plus personne ne peut ignorer la grossesse de Marie, les parents de Marie font venir Joseph et organisent avec lui le mariage. Bourricot y assiste de loin. Le même jour, Marie va habiter chez Joseph. Et bien sûr elle emmène son âne. Pour porter ses affaires, bien sûr, mais aussi parce qu’elle tient à lui. Un matin, quand il fait encore sombre, Joseph vient passer le harnais sur la tête de Bourricot et fixer la selle sur son dos. Pour que Marie puisse s’y asseoir avec son gros ventre et le bébé dedans, l’âne plie légèrement les genoux. Sur le chemin, il déplace ses pattes comme s’il marchait sur des coussins, tout doucement. Vraiment, un âne de luxe. Joseph n’a même pas besoin de lui donner des ordres, Bourricot fait d’avance tout ce qu’il faut. C’est à Bethléem que survient le premier problème : il n’y a plus de place ni dans les hôtels ni dans les maisons privées.

Enfant 2 : Joseph a beau expliquer qu’ils sont venus pour se faire inscrire sur les listes comme l’empereur César Auguste l’a demandé, et que toute sa famille se rattache à Bethléem depuis le roi David, rien n’y fait. C’est Bourricot qui trouve la solution. Quand ils passent devant un caravansérail, une sorte de grande auberge pour les caravanes de chameaux, Bourricot ralentit sa marche et s’arrête. Joseph dit : « Ah ! Très bonne idée ! Peut-être qu’il reste de la place parmi ces gens qui viennent du monde entier ! » Marie soupire : « Oh ! Joseph ! Tu crois vraiment que c’est un endroit pour moi ? Je te l’ai dit tout à l’heure, je sens que la naissance du bébé, c’est pour cette nuit. » Joseph se gratte la barbe : « Oui, mais c’est toujours mieux que de coucher dehors. Allons voir dans ce caravansérail. »

Enfant 5 : Pendant que Joseph et Marie vont discuter avec l’aubergiste, Bourricot reste attaché près de la porte de l’étable. Avec le langage des bêtes, il demande aux animaux à l’intérieur de l’étable de faire une petite place sur la paille, et il leur explique pourquoi. Les chameaux, mulets, vaches, bœufs et moutons se serrent volontiers les uns contre les autres, et ils grattent la paille pour qu’elle soit un peu plus épaisse à l’endroit qu’ils ont laissé libre. De sorte que, quand Joseph et Marie reviennent bredouilles, c’est-à-dire sans avoir obtenu la place qu’ils demandaient dans l’auberge du caravansérail, ils trouvent la porte de l’étable grande ouverte à côté de Bourricot, et à l’intérieur les animaux forment comme un couloir qui conduit jusqu’à l’endroit où l’espace de paille est prêt. Joseph et Marie s’installent là, les animaux font aussi peu de bruit que possible. Quand le bébé naît, Marie l’enveloppe dans un tissu propre et le dépose dans la mangeoire que les animaux ont remplie de paille. Il y a dans cette étable une vraie atmosphère de bonheur, une joie silencieuse, même les araignées dansent sur leurs toiles, et les souris dans leurs trous.

Enfant 3 : Plus tard, plusieurs bergers viennent dans l’étable et ils s’agenouillent près de l’enfant. Ils sont… aux anges ! Ils racontent la visite que leur a faite le messager du Seigneur Dieu près de leur troupeau dans les champs, et les paroles qu’il a prononcées : « N’ayez pas peur, leur a dit le messager, je viens vous annoncer une très bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple. Il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Après ça, tout le ciel s’est rempli d’anges qui se sont mis à chanter : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre paix pour les hommes, ses bien-aimés ! » Quand les anges ont disparu, vite les bergers se sont mis en chemin et ils ont trouvé, exactement comme l’ange le leur avait dit. Ils sont heureux comme tout. En partant, ils réveillent tout le village pour annoncer aux gens ce qui vient de leur arriver.

Enfant 4 : Huit jours après la naissance de l’enfant, Joseph et Marie vont au temple de Jérusalem pour accomplir le rite de la circoncision. Bourricot bien sûr reste dehors. Quand Marie revient s’asseoir sur son dos avec le bébé dans les bras, il l’entend dire à Joseph : « Et tu sais pourquoi je voulais tant qu’on l’appelle Jésus ? » Joseph répond : « Mais oui, je le sais, tu m’as dit que l’ange qui t’a annoncé la naissance, t’a aussi dit le nom de l’enfant à naître. » Bourricot le sait aussi, mais il ne dit rien. C’était quelqu’un de bien, mon arrière-arrière-arrière… grand-père.

Monitrice 2 : Jésus a une famille et c’est au milieu de cette famille qu’il va grandir et peu à peu s’éveiller à sa mission. Marie et Joseph s’aiment et veillent sur lui. Cet enfant qui grandit entre l’amour de ses parents n’est pas seulement leur enfant, il est aussi l’enfant du Père. Il est entré dans une famille humaine pour que les enfants de la terre deviennent à leur tour enfants de Dieu ! Aucun parent n’est propriétaire de son enfant, et c’est vrai aussi pour les parents de Jésus ! Quel étonnement a dû naître dans leur cœur quand Jésus, qui grandit pourtant dans une famille très unie, prend l’initiative de suivre d’autres chemins.

Enfant 4 : Jésus, tu grandis entre Joseph et Marie, tes parents s’aiment et te portent un immense amour. On nous dit que tu grandissais en taille, en sagesse, en intelligence. Une famille, c’est comme un cadeau, une famille, c’est une lumière qui enveloppe et qui éclaire. De vous trois jaillit un rayonnement de tendresse, d’écoute, de présence, de partage… On vous appelle la « Sainte Famille » et je viens vous prier pour ma famille et pour toutes les autres familles. Donnez-leur de vous ressembler, de donner de l’amour à profusion, de vivre dans l’unité et la paix, de découvrir sans fin que nous sommes de la grande famille de Dieu.

Chant : Il est né le divin enfant

Enfant 5 : Les bergers sont repartis, le cœur rempli d’espérance. Marie rend grâce au Seigneur qui révèle la splendeur de sa tendre puissance aux humbles et aux tout-petits. Elle contemple son enfant.

Enfant 4 : Il sommeille paisiblement et semble sourire aux anges… Emmailloté dans un lange, on dirait un papillon emmitouflé dans son cocon ! Un halo de lumière relie la terre et le ciel. Plongé dans la prière, discret et silencieux, Joseph entretient le feu de leur abri providentiel. Ils ont traversé les obstacles… L’agitation et les douleurs ont fait place au ravissement. Marie médite en son cœur. Ses bras, comme un tabernacle, enveloppent leur enfant. La Parole du Seigneur a pris chair en cette nuit pour éclairer le monde entier. Notre Dieu, notre Sauveur a poussé son premier cri pour sauver l’humanité. Chacun sait que Dieu a créé les animaux pour qu’ils soient les compagnons des hommes. Certains eurent même la chance de devenir très connus. Or, un jour, dans le ciel, un des anges qui servait le Seigneur, comme le fond d’ailleurs tous les anges, eut une idée qu’il proposa immédiatement : il aimait beaucoup les animaux et il souhaitait que soit récompensé l’animal qui avait le mieux servi ses amis durant leur vie sur terre.

Enfant 3 : Tous applaudirent à cette proposition et tous partirent sans tarder chercher leurs compagnons. On vit d’abord une multitude d’oiseaux plus gazouillant les uns que les autres. Puis deux tourterelles qui roucoulaient doucement : « Elles furent offertes au Seigneur le jour de la présentation de Jésus au temple de Jérusalem. Elles ont une grande valeur, c’était l’offrande des pauvres. Un chien se fit entendre. Mais voici que les Rois-Mages arrivaient avec leurs dromadaires : « Sans eux, dirent-ils, nous ne serions pas arrivés jusqu’à Bethléem, ils nous ont portés vers l’Enfant-Dieu. » Les dromadaires firent tressaillir de joie tous les anges du ciel. Sans eux, en effet, la crèche ne serait plus la crèche. Il y eut ensuite un cerf. Et chacun commençait à se demander lequel de tous ces animaux allait remporter le premier prix du service rendu. Car le défilé continuait.

Enfant 2 : C’est alors qu’un des anges se fraya un chemin. Il tenait par la bride un petit âne gris. Il prit la parole : « J’étais à Bethléem le jour où Jésus est né. Dans le ciel, nous étions venus nombreux pour chanter : Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Et j’ai vu ce petit âne qui réchauffait de son souffle le nouveau-né alors qu’un vent glacial pénétrait dans la grotte. Et je voyais Marie qui était toute réconfortée et Joseph qui remerciait l’ânon en caressant son échine rugueuse. Des parents ne peuvent pas oublier cela, n’est-ce pas ? » « C’est vrai, intervint Joseph, et je n’oublierai pas non plus que ce petit âne avait auparavant porté Marie, de Nazareth à Bethléem, et qu’il faisait bien attention de marcher doucement pour ne pas la fatiguer. Ensuite, quand il a fallu s’enfuir en pleine nuit, il fut tout aussi courageux pour porter à nouveau l’enfant et sa mère, et nous conduire jusqu’en Egypte pour échapper à la colère du roi Hérode. »

Enfant 2 : Tous les anges du paradis furent très émus en écoutant ce beau récit. Ils décidèrent tous sans exception que le premier prix du service rendu devait être décerné à ce petit âne gris qui, en ce jour de Noël, avait servi le divin Enfant avec autant d’empressement. Mais l’âne ne voulut pas garder pour lui tout seul ces remerciements. On le vit se diriger vers un bon gros bœuf qui attendait non loin de là, et chacun reconnut celui qui logeait dans la crèche au moment où la Sainte Famille vint s’y abriter. L’âne fit comprendre à tous que ce bon compagnon ne se fâcha pas d’être dérangé en pleine nuit, mais qu’il aida lui aussi à réchauffer de son souffle l’Enfant nouveau-né.

Enfant 1 : On décida alors que le bœuf devait recevoir le second prix. Un troisième prix fut facile à donner car voici que venaient d’arriver une dizaine d’agneaux accompagnés de leurs bergers. On estima que leur présence dans la crèche consola le Tout-Petit, lui qui serait plus tard appelé l’Agneau de Dieu. Vous comprenez maintenant pourquoi, quand chaque année les enfants préparent la crèche de Noël, il ne leur viendrait pas à l’idée d’oublier l’âne et le bœuf, pas plus que les moutons. Sans eux nous n’aurions même pas pu raconter cette belle histoire…

Chant : Les anges dans nos campagnes

Enfant 2 : Aujourd’hui, les anges chantent dans le ciel : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! » Chante avec eux ! Aujourd’hui les bergers marchent vers Bethléem, ils courent vers le Fils de Dieu. Marche avec eux ! Aujourd’hui les bergers s’émerveillent et rendent gloire à Dieu. Rends grâce avec eux ! Aujourd’hui ils accueillent un trésor au fond d’eux. Accueille avec eux ! Aujourd’hui ils annoncent la bonne Nouvelle partout. Crie-la avec eux ! Comme eux, deviens un semeur, un berger. Comme vous sans doute, je suis allé à la crèche, j’ai rencontré un âne et voilà ce qu’il m’a dit : On a toujours pensé que j’étais là pour réchauffer l’enfant ! Ce n’est pas vrai !

Enfant 3 : Il a ajouté : Ma vie est triste et monotone ! Je ne suis pas aimé ! Je fais partie de ces rejetés, de ces mal-aimés. Alors je suis entré dans l’étable, et là j’ai senti que j’avais ma place ! Que personne n’allait me regarder de travers à cause de mes grandes oreilles ! Que personne ne me donne des coups de pieds en me traitant de bon à rien ! Puis cet âne, qui paraissait tout triste, a pris un air ravi et a continué de me chuchoter à l’oreille : Quand j’ai vu cet enfant, tout petit, tout mignon, j’ai compris que ma place était auprès de Lui !

Enfant 4 : J’ai compris que cet enfant-là n’était pas un enfant ordinaire ! Il n’y avait qu’à regarder sa mère ! C’est alors que l’âne m’a fait comprendre quelque chose, il m’a dit : Ma mission d’âne, ce n’est pas de réchauffer l’enfant couché dans la mangeoire ! C’est tout le contraire ! Moi l’âne je suis venu près de Jésus pour me réchauffer auprès de lui ! Je me suis gratté la tête et alors j’ai réfléchi. Je me suis dit : un âne qui parle… Ce n’est pas très courant ! Mais en plus un âne qui m’aide à comprendre ce que c’est que Noël, alors là j’ai dit « c’est trop cool ! »

Enfant 5 : Grâce à cet âne, j’ai compris qu’il faut fêter Noël ! Echanger des cadeaux pour réchauffer nos cœurs ! J’ai compris que Dieu avait envoyé un enfant qui était un Dieu !

Enfant 1 : Et que cet événement était tellement inouï, extraordinaire, qu’on n’aurait jamais fini de comprendre ce qui s’est passé et quel est ce Dieu qui nous a envoyé comme messager UN ENFANT ! J’ai compris que Dieu est un fou ! Un fou d’amour qui est capable de déplacer les montagnes pour montrer son amour, comme un amoureux qui décroche la lune pour sa chérie !

Enfant 5 : En regardant cet enfant dans la crèche, J’ai aussi compris que toutes les misères de notre monde, la violence et l’injustice ne sont pas les cadeaux empoisonnés de Dieu ! J’ai compris que Dieu avait mis tout son amour dans un bébé et que cet amour était à porter de ma main de mon cœur ! Et que je n’avais qu’à m’approcher de lui pour me laisser réchauffer par son amour… Avant que je ne parte, j’ai vu l’âne se mettre à genou (oui ! oui !) et murmurer cette prière : « Enfant Jésus, j’ai du mal à croire que tu sois un Dieu. Il est si grand Dieu et toi, petit enfant, tu es si petit ! Garde mes pieds sur terre et mes oreilles dressées vers le ciel ! Garde-moi solide face aux coups de bâton de la vie et reconnaissant pour chaque caresse ! Je n’éviterai sûrement pas les âneries : elles font partie de moi, mais qu’elles ne me découragent pas pour avancer malgré le fardeau et la fatigue. Et aujourd’hui, tu me fais l’honneur d’être à mes côtés, apprends-moi à toujours chercher auprès de toi la chaleur qui manque à ma vie, le bonheur si fragile auquel j’aspire de toute mon âme d’âne ! »

Tous : Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal. Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles. Amen.

Annonces – Offrande – interlude musical – Remise des cadeaux – Chant (Stille Nacht) – Bénédiction

Crédit : monitrices de la paroisse protestante de Creutzwald-Falck (UEPAL) – Point KT