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Le choeur des anges

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angelot Les anges répètent depuis des semaines un unique chant, avec plus de soin et de rigueur que d’habitude. Mais pourquoi? Pour qui? Voilà qui pique la curiosité d’un petit ange, Joël… la vôtre aussi peut-être?

 

La répétition de la chorale des anges vient de se terminer. Joël, un jeune ange est hors de lui. Il n’en peut plus. Cela fait presque neuf mois, que la chorale se contente d’une seule partition. Et non seulement le chef fait chanter, jour après jour, la même chose, mais en plus, il insiste pour que chaque note soit absolument parfaite. Pas trop haute, ni trop basse, pas trop longue, ni trop courte. La prononciation de chaque mot était travaillée jusqu’à la perfection. Les paroles devaient être comprises par chaque auditeur. Jamais, ô grand jamais, le chef n’avait exigé une telle qualité de la part de ses choristes !

Joël devait absolument savoir ce qui se passe.
Il ne voyait qu’une solution, demander à Gabriel. Il faut dire que l’archange avait pris le petit nouveau sous son aile.
Joël se met en route jusqu’à son bureau et frappe à la porte.
« Qui est là ? », demanda Gabriel
« C’est moi ! Joël, j’ai une question à te poser. »
« Entre », lui répondit l’archange.
« Cela fait des mois, que nous répétons toujours la même chose à la chorale. J’aimerais bien savoir ce que tout cela signifie. »
« Encore, un peu de patience mon petit ange ! La chorale va bientôt pouvoir chanter devant le public prévu.
Il y a presque neuf mois, Dieu m’a envoyé chez une jeune femme, au Nord du pays d’Israël, dans un village perdu. J’avais pour mission de lui annoncer la naissance d’un enfant, même si aucun homme ne l’avait jamais touchée. Dieu m’a fait apprendre par cœur une phrase que je ne devais surtout pas oublier : « Ton fils se nommera Jésus, il sera grand et on l’appellera le fils du Dieu très haut ». En même temps, je devais dire au chef de la chorale de préparer un chant, tout spécialement pour la naissance de cet enfant. »
Les paroles de Gabriel ne faisaient qu’augmenter la curiosité de notre petit ange. Il allait prochainement avoir des réponses.

Un soir, voilà que la grande trompette sonne. C’était le signal du rassemblement. Tous nos chanteurs se sont précipités. Joël suit la troupe des anges jusque sur la terre.

Mais où sont-ils ? Ça ne ressemble pas au Temple de Jérusalem. Aucun palais à l’horizon. Les voilà, en pleine campagne avec juste quelques bergers en train de garder leurs moutons. Et pourtant, malgré ce lieu insolite, le chef demande à ses choristes de chanter ce qu’ils avaient passé tellement de temps à répéter : « Gloire à Dieu dans les cieux très hauts, et paix sur la terre pour ceux qu’il aime ! »

À peine le chant terminé, le chef a donné le signal pour retourner au ciel.

Joël ne pouvait s’empêcher de penser aux paroles dites par Gabriel aux bergers : « N’ayez pas peur, car je vous apporte une bonne nouvelle qui réjouira beaucoup tout le peuple : cette nuit, dans la ville de David, est né, pour vous, un Sauveur ; c’est le Christ, le Seigneur. »

Quoi ! L’enfant venu au monde cette nuit serait le sauveur attendu par le peuple de Dieu, depuis des siècles. Non ! Joël ne pouvait retourner au ciel comme si de rien n’était. Il fallait qu’il voie cet enfant si spécial. Alors, discrètement, sans faire le moindre bruit, notre ange suit les bergers, jusqu’à une pauvre étable de Bethléem.

« Comment, pense Joël, c’est là, dans cet endroit si misérable, que le Sauveur du monde serait né ! Est-ce que les bergers ne se sont pas trompés de destination ? »

À présent, notre ange, observe comment les bergers entrent dans l’étable et se mettent à genoux devant un bébé déposé dans une mangeoire. Il ressemble à tous les autres nouveau-nés. Il est entouré par ses parents. Un couple bien modeste, pour accueillir le Messie ! Mais, Joël voit les bergers sourire. Ils n’ont pas du tout l’air déçu de trouver le bébé, loin du palais du roi Hérode. Jésus était comme l’un des leurs. Alors, en sortant de l’étable, ils célébraient la grandeur de Dieu. Incroyable ! Leurs louanges étaient aussi belles, que celles de la chorale céleste.

Il était vraiment temps pour Joël de remonter au ciel. Les questions se bousculaient dans sa tête, tellement il était troublé. Était-ce possible ? Avait-il eu la chance de voir celui que Gabriel décrivait comme le fils du Dieu très haut ? Ce bébé allait-il vraiment sauver le monde entier ?
« Il va falloir, que je garde un œil sur lui » se dit Joël. « Je verrais bien, ce qui se passera quand il sera plus grand. »

Crédit : Daniel Bösenbacher