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Un chapitre pour une vocation, Esaïe 6

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angel-2235081_640Approche didactique du récit de la vocation d’Esaïe. Par des questions simples, l’auteur nous conduit à la découvert de ce texte et nous permet d’approcher les questions de vocation. Deux choses frappent à la lecture d’Esaïe 6 : d’une part l’envergure et la beauté du texte, d’autre part sa place inhabituelle : le récit de vocation est attendu généralement en début de livre prophétique tel chez Jérémie et chez Ezéchiel. Le chapitre 6 semble introduire un ensemble d’oracles daté de la guerre syro-éphraïmite et appelé « livre de l’Emmanuel ». Dans cet ensemble, on relève généralement l’importance des références biographiques : vie du prophète et de sa famille, rôle d’Esaïe à la cour. Article de Patrick Rolin.

 

 

Quelques indications pour lire Esaïe 6

1. Une première lecture devrait permettre de noter :
–    les indications de temps
–    les différents lieux et leur valeur symbolique
–    les personnages, les titres et les attributs, en prenant soin de noter l’importance des parties du corps dans ce texte.

2    Repérer ensuite les présences des verbes tels : voir, entendre, dire etc.…
–    dans ce récit, qui parle, qui entend ? Qui voit ?
–    comment se fait l’évolution de la communication entre les personnages ?
–    que suggère l’expression au verset 5 « et mes yeux ont vu le roi … » ?

3    Comparer les versets 1 à 4 et 11 à 13
–     relever les contrastes entre les verbes
–     essayer de repérer où s’opère le basculement du texte
–     quel est le rôle joué par les séraphins ?
–     comparer l’intervention des séraphins avec d’autres types d’interventions
Par exemple : dans Exode 3, 2 à 4 et 3 à 9 ; Juges 1, 6,21 ; Jérémie 1,9 11 et 13 ;  Ezéchiel 1, 1à 4 et Ezéchiel 2, 8 à 3,3

4  A propos de la mission du prophète : Esaie 6, 9 à 10
–    comment peut –on définir la mission d’Esaïe ? Est-elle habituelle ?
–    comment expliquer cet aspect paradoxal du prophète qui invite à l’écoute alors qu’il affirme   l’incapacité du peuple à l’attention ?

5. Que faire de la finale du verset 13b :
« …dont il ne reste que la souche…la souche est une semence sainte. » ?
–    faut il considérer le verset 13b comme un commentaire marginal (glose ?) et alors pourquoi cette glose ?
–    rapprocher cette finale d’autres passages abordant la thématique du « reste » : par exemple Esaïe1, 9 ; Esaïe 4,3 ; Esaïe, 10,19 à 22 ; Esaïe 11,11 ; Esaïe 37,32.

Le texte d’Esaïe et les récits de vocation : Des  récits de vocation dans un seul moule ?

Le texte d’Esaïe 6 est généralement considéré comme appartenant au genre de récits de vocation. Ce genre littéraire du récit de vocation se rencontre à plusieurs reprises dans l’Ancien Testament. Bien que chacun de ces récits garde son originalité propre, notamment parce qu’il s’agit à chaque fois d’un individu particulier, il est possible d’y discerner plusieurs traits communs.
–    essayer de dégager la structure générale du chapitre 6 d’Esaïe
–    comparer avec d’autres récits du même genre (par exemple : Exode 3, juges 6, 1 Samuel 3 ; 1 Rois 22 ; Jérémie 1 ; Ezéchiel 1) Noter les similitudes et les différences.
–    Proposer d’établir un tableau comparatif : en lien avec l’étude d’Esaïe 6 et en guise de prolongement, on pourra tenter une approche des récits de vocation en les comparant à l’aide d’un tableau synoptique.

Tableau synoptique :
Temps, espaces, personnages, manifestations, mission, réponse, signe.

En plus des éléments spatiaux, temporels, et des différents personnages, on peut généralement distinguer quatre éléments principaux dans ces récits :
–    la manifestation de Dieu
–    la mission confiée
–    la réponse humaine
–    le signe donné

Une conclusion à en tirer :
Quelles constantes de la vocation prophétique cette comparaison met-elle en évidence ?

Patrick Rolin