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Le manager « pourri » d’après une parabole de Luc 16, 1-9

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Le manager « pourri » d’après une parabole de Luc 16, 1-9

Comme leurs noms l’indiquent, tous les personnages de cette histoire sont plus vrais que nature. Peut-être parce qu’ils nous ressemblent !
Dans la réalité c’est encore plus simple. Cela dit, c’est certainement pour cela que les ressemblances sont inévitables !

Narrateur-trice : L’histoire que vous allez entendre, nous vient d’un joueur de foot réputé, surnommé : Messie ! Il était le leader d’une équipe de douze coéquipiers assez différents les uns des autres, mais finalement complémentaires ! Les « remplaçants » étaient aussi importants que les titulaires. Mais ils leur manquaient encore l’esprit d’équipe ! Et c’est pour cela que Messie, le capitaine, a pris la parole dans les vestiaires :

Messie : « Les gars, il était une fois un club de foot très riche : Le PSF « Pari Sur le Fric » qui avait engagé un manager sportif. L’un de ses boulots était de garantir l’équilibre financier du club ! Mais il fut dénoncé par les supporters au président plein de blé » !

Supporter : « Président, votre manager-là, claque le fric du Club n’importe comment ! Notre club que nous aimons ! Il faut qu’il vous, et nous, rendent des comptes ! Virez-le » !

Narrateur-trice : Il faut dire que le président a eu des tas de messages et une sacrée pression à gérer ! Mais écoutons la suite ! Le président convoqua le manager dans le bureau à trophées.

Messie : « Qu’est-ce que j’entends à ton sujet sur les réseaux sociaux ? Tu vas me rédiger un reporting sur les comptes et puis tu ne seras plus le manager de ce club ! Dégage ! »

Narrateur-trice : Le manager rentra en lui-même et coupa son téléphone. Pour la première fois, il devait improviser vite et prendre une décision juste dans un contexte injuste !

Manager : « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire et devenir ? Manager, gérer, négocier… C’est toute ma vie ! J’ai pas la force de bosser physiquement et j’ai pas envie de faire la manche ! J’aurais bien trop honte ! Je sais ce que je ferai quand je serai viré et comment je vais pouvoir me taper l’incruste chez les autres ! »

Narrateur-trice : Et il alla voir un après l’autre les joueurs vedettes qui devaient encore des années de contrat au Club. Au premier, il dit :

Manager : « Mon cher Abrahimovich, combien d’années dois-tu encore à ton club ? »

Narrateur-trice : Il répondit :

Abrahimovich : 4 années !

Narrateur-trice : Le manager lui dit :

Manager : Prend ton contrat, et assieds-toi ! Maintenant tu rajoutes une clause libératoire de deux ans ! Du coup, au bout de deux ans, tu seras libre de rejoindre un autre club, sans frais pour toi ! Et tu seras magique à nouveau : Abra-ca-da-bra !

Narrateur-trice : Et à un autre joueur Grinzou, il demanda : Et toi ? Tu dois combien d’années ? Celui-ci lui répondit :

Grinzou : 3 années…

Narrateur-trice : Viens, on va te refaire un contrat de deux années. Signe-ici et tu gagneras une année !

Messie : Et lorsque le président a été au courant de toutes ces magouilles derrière son dos, qu’est-ce qu’il a fait ? D’après vous ?

Réaction des jeunes et/ou réaction du public…

Messie : Je vous lis le communiqué de presse du club : « Nous avons pris la décision de nous séparer de notre manager, coupable d’avoir détourné de l’argent du club. Néanmoins, nous voulons souligner son habileté. Il nous a montré que nous considérons nos joueurs comme des esclaves. Nous avions oublié qu’ils étaient des êtres humains avec des rêves et des envies ! Grâce à lui, nous avons appris que le véritable capital de ce club c’est d’accepter de perdre de l’argent pour le bonheur des joueurs ! »

Narrateur-trice : Il y a plus dans cette histoire. Le manager n’est pas parti avec des indemnités de licenciement comptabilisées en millions ! Il s’était décidé pour des placements d’avenir ! Plus que le rendement, il voulait se faire des amis !

Messie : Ce manager, aussi pourri soit-il, a décidé que ses joueurs, sous contrat, n’étaient pas que des simples marchandises à vendre ou à acheter lors du mercato ! Effacer leurs dettes, c’est les ouvrir à l’accueil, l’amitié, le partage et la solidarité !

Narrateur-trice : Et si, en agissant ainsi, ce manager nous avait appris à comprendre l’argent comme un faux dieu autour duquel tourne toute notre vie ? Toutes ces vedettes du foot qui accumulent des millions jusqu’à ne plus savoir comment les dépenser ? La richesse est injuste, mais nous voulons tous devenir riches… Alors…

Messie : La carrière d’une vedette est toujours courte ! Est-ce que vous pensez que c’est juste que nous gagnons des millions pour taper dans le ballon, faire des pubs ou vendre nos noms sur des maillots ? Vous imaginez que c’est juste de profiter de tout ce pognon que vous nous apportez ? Et si cette histoire de ce manager « pourri » qui libère, plus tôt, des joueurs du respect de leur contrat par rapport à leur club, alors qu’il est dans l’illégalité, pouvait nous faire prendre conscience que l’argent est bien trop cher et trop étouffant alors que la vie est hors de prix ?

Crédits : Frédéric Gangloff (UEPAL)- Point KT image Pixabay