Point KT

En marche vers une naissance

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Pour les petits, la période qui précède Noël est faite d’attente et d’impatience. Agités, les enfants tournent comme des hélices : « Maman, Maman ! C’est quand qu’on aura les cadeaux ? »
Les récits bibliques eux aussi racontent un temps de préparation et d’attente. Un temps pour se réjouir de ce qui vient et pour se mettre en marche. Par les signes qu’il envoie, Dieu donne un sens à ce qui se prépare, une direction dans laquelle on peut se mettre en chemin. Petits et grands, l’Avent nous invite à vivre le cheminement qui conduit à la naissance du Christ. C’est ce que propose l’animation présentée ici.

Cette rencontre d’éveil à la foi a été vécue à plusieurs reprises dans des groupes d’enfants de 3 à 6 ans de la paroisse de Montbrillant, à Genève.

Objectifs

Raconter aux enfants ce qui a précédé la naissance de Jésus, et à l’image des personnages bibliques, se mettre avec eux en chemin vers Noël.

Textes bibliques

Luc 1,5-80 (l’annonce à Zacharie de la naissance de Jean le Baptiste, l’annonce à Marie de la naissance de Jésus, la visite de Marie à Elisabeth, la naisance de Jean le Baptiste), et Matthieu 2,1 (le départ des mages à la suite de l’étoile).

Matériel nécessaire

1.    Pour la narration :

Des grandes feuilles pour dessiner (de manière très simple) les décors de l’histoire.

Des accessoires pour identifier les personnages :

  • une canne ou un bâton pour Zacharie ;
  • un châle pour Elisabeth ;
  • un morceau de tissu doré, argenté ou autre pour l’ange ;
  • un voile pour Marie ;
  • des lunettes d’astronome (tubes de carton) pour les mages.

2.    Pour le bricolage des lunettes d’astronome :

  • des tubes de carton (par ex. récupérés de rouleaux de papier) ;
  • des feuilles de papier format A4 ;
  • du matériel pour décorer les lunettes : feutres et/ou peintures et ou éléments à coller (papiers ou rubans de couleur, etc.).

3.    Pour le cortège à la fin de la rencontre :

  • une grande étoile dorée ou de couleur lumineuse en carton
  • une longue perche (roseau, branche, tringle ou autre)

Préparation de la narration

1. Avant la rencontre, dessiner sur de grandes feuilles de papier (par ex. au verso de vieilles affiches), respectivement une maison, un temple, une fenêtre, un décor d’orient (palmiers). Ces dessins serviront simplement à identifier les différents lieux où se déroulera l’histoire. Ils peuvent donc être faits de manière très stylisée.

 

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2. En fonction de la place disponible (dans une ou plusieurs salles, pourquoi pas ? car le but est de montrer et de vivre les déplacements du récit), fixer ces feuilles aux différents endroits où se rendront les enfants jouant les personnages de l’histoire.
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Déroulement de la rencontre

  1. Accueil des enfants et des parents
  2. Introduction à la narration

    Brièvement situer ce qui va être raconté dans la perspective de Noël qui approche. Eventuellement temps de dialogue avec les enfants sur ce qu’ils savent de Noël, avant de conclure sur ce qui est au cœur de la fête : la naissance de Jésus.

  3. Mise en place de la narration

    Annoncer aux enfants que l’on a besoin d’eux pour raconter l’histoire, et qu’ils vont jouer, sans parler, mais en suivant les indications qui leur seront données, les différents personnages du récit. Répartir les rôles principaux : Zacharie, Elisabeth, l’ange, Marie, les mages. (Selon le nombre et l’envie des enfants, certains, s’ils le préfèrent, peuvent rester spectateurs ; ou simplement incarner la foule ; l’ange peut être représenté par plusieurs enfants en même temps ; les mages peuvent être plus que trois ; on peut demander l’aide des parents, etc. A chacun d’adapter en fonction de sa situation.)

  4. Narration

    La narration est adaptée à l’âge des enfants. Elle ne reprend donc pas tous les éléments du texte biblique. Le récit est raconté, et les déplacements joués par les enfants, selon les indications (ci-dessous entre crochets) qui leur sont données au fur et à mesure. Cela peut être fait par deux adultes – un narrateur et un « metteur en scène » – , ou ces deux fonctions peuvent être assurées par la même personne.

    Pour une proposition, destinée à des enfants de 3 à 6 ans, voir ci-dessous.

  5. Bricolage

    Chaque enfant se fabrique une lunette d’astronome :

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    On colle une feuille de papier sur le rouleau de carton. Puis l’enfant décore sa lunette selon ses envies et le matériel disponible. Si les possibilités de décoration sont nombreuses, cela peut prendre un certain temps !

  6. Conclusion de la rencontre

    Avec les enfants regardant à travers leur lunette, on fait un cortège à la suite de l’étoile, promenée en l’air au bout d’une grande perche. Et l’on chante le refrain de « Ils ont marché au pas des siècle » (Arc-en-ciel n° 542, Alléluia 31-32) : « Ecoute, écoute, surtout ne fait pas bruit, on marche sur la route, on marche dans la nuit », ou un autre chant très connu par les enfants.

    Selon les lieux, le cortège peut se faire à l’extérieur : si la rencontre a lieu en fin d’après-midi il fait sombre et cela est d’autant plus chouette.

    Le cortège terminé, se rassembler autour de l’étoile, et selon les habitudes du groupe, conclure par une brève prière et un mot d’envoi.

 

Proposition de narration

  1. L’annonce à Zacharie (Lc 1,5-25)

    [Demander à « Zacharie » (avec sa canne ou son bâton) et à « Elisabeth » (avec son châle) de s’asseoir devant le dessin de leur maison.]

    En ce temps là, il y avait un prêtre nommé Zacharie, et sa femme, Elisabeth. Tous deux étaient justes ; ils vivaient en écoutant Dieu. Ils étaient déjà vieux, mais ils n’avaient pas d’enfant.

    [« Zacharie » se lève, et marche jusqu’au temple.]

    Un jour, Zacharie va dans le temple de Dieu. C’est son tour d’entrer dans le temple pour brûler du parfum, pendant la prière.

    Et voilà qu’un ange de Dieu se montre à Zacharie.

    [L’ « ange » (identifié par son tissu doré) vient se placer à côté de « Zacharie ».]

    Quand il voit l’ange, Zacharie à peur.

    Mais l’ange parle à Zacharie. Il lui dit : n’aie pas peur, Zacharie. Dieu a entendu ta prière. Elisabeth, ta femme, va avoir un enfant, un garçon. Tu l’appelleras Jean, et tu seras rempli de joie. Dieu sera avec lui, et beaucoup de gens l’écouteront.

    Alors Zacharie dit à l’ange : Elisabeth et moi nous sommes déjà vieux. Comment pourrons-nous avoir un enfant ?

    L’ange répond : je viens de la part de Dieu. C’est lui qui m’a envoyé. Mais puisque tu n’a pas cru à ce que je t’ai annoncé, tu seras muet : tu ne pourras plus parler jusqu’au moment où ton fils sera né.

    Et quand Zacharie sort du temple, il ne peut plus parler. Il fait des signes avec les mains, et les gens se demandent ce qui lui arrive.

    Zacharie rentre chez lui.

    [« Zacharie » retourne à la maison.]

    Et maintenant, Elisabeth attend un enfant.

  2. L’annonciation (Lc 1,26-38)

    [« Marie » (identifiée par un voile) se tient près de sa fenêtre.]

    Dieu envoie son ange dans une ville d’Israël appelée Nazareth. Il l’envoie chez une jeune fille.

    [L’ « ange » vient près de Marie. ]

    Le nom de cette jeune fille est Marie.

    L’ange dit à Marie : Sois remplie de joie, Marie, car Dieu t’a choisie, et il est avec toi.

    Quand elle entend ce que dit l’ange, Marie est surprise, et elle se demande ce que cela veut dire.

    L’ange lui dit : N’aie pas peur, Marie. L’amour de Dieu est avec toi. Tu vas avoir un enfant. Un fils, à qui tu donneras le nom de Jésus. On l’appeIlera Fils de Dieu. Dieu fera de lui un grand roi, pour toute la terre, pour toujours.

    Alors Marie demande : Mais comme cela va-t-il arriver ? Je suis jeune, je ne suis pas encore mariée.

    L’ange répond : L’Esprit de Dieu viendra, et la force de Dieu te recouvrira comme une ombre. Ecoute : Elisabeth est de ta famille : Eh bien ! Elle aussi attend un enfant. Et pourtant elle est vieille. Mais tout est possible à Dieu.

    Marie dit : Je suis la servante du Seigneur. Que Dieu fasse pour moi ce que tu as dit.

    Et l’ange s’en va.

    [Départ de l’ « ange ».]

  3. La visitation (Lc 1,39-56)

    Quelques jours plus tard, Marie s’en va.

    [Départ de « Marie, qui fait tout un tour pour arriver chez « Zacharie » et « Elisabeth ».]

    Elle marche vite, elle traverse les montagnes pour aller chez Zacharie et Elisabeth.

    Elle arrive près de leur maison, et elle salue Elisabeth.

    Quand Elisabeth entend la salutation de Marie, elle sent son bébé qui bouge dans son ventre. Et elle dit : C’est Dieu qui t’a donné cet enfant ! J’ai senti mon bébé bouger de joie dans mon ventre. Tu es la plus heureuse de toutes les femmes. Tu as écouté ce que Dieu t’a dit, et tu lui as fait confiance.

    Alors Marie est toute joyeuse, et elle chante pour dire merci à Dieu.

    [Chanter tous ensemble le chant de Marie :

    « Magnifique est le Seigneur » (Arc-en-ciel n° 174, Alleluia n° 14-03, Vitrail n° 109)

    ou « Mes amis, chantez avec moi » (Psaumes et cantiques n° 450, Chante la fête n° J3)]

    Marie reste chez Elisabeth pendant trois mois, puis elle rentre chez elle.

    [Départ et retour de « Marie »]

  4. Naissance de Jean-Baptiste (Lc,1,57-66)

    La naissance du bébé d’Elisabeth arrive. C’est un garçon.

    Les voisins d’Elisabeth et de Zacharie sont tout heureux.

    [Arrivée des « voisins » (les enfants qui n’ont pas de rôle spécifique).]

    Ils viennent se réjouir avec les parents. Et ils veulent appeler le bébé Zacharie, comme son père.

    Mais Elisabeth dit : Non, il s’appellera Jean !

    Alors les voisins demandent à Zacharie : Comment veux-tu appeler ton fils ?

    Zacharie demande quelque chose pour écrire ; et il écrit : son nom est Jean.

    Tout le monde est très surpris.

    Et voilà que Zacharie peut de nouveau parler ! Il chante la fidélité et l’amour de Dieu.

    Et tout le monde se demande : Que va devenir cet enfant ?

  5. Départ des mages (Mt 2,1)

    [Les « mages » dans leur pays.]

    Dans un pays lointain vivent des savants. On les appelle des mages. La nuit, ils regardent les étoiles.

    [Les mages regardent en l’air avec leurs lunettes d’astronome.]

    Une nuit, ils voient dans le ciel une étoile qu’ils ne connaissent pas, une étoile nouvelle.

    Et ils se demandent : Quelle est cette étoile ? On dirait qu’elle cherche à nous montrer quelque chose. Nous devons aller voir.

    Alors les mages s’en vont. Ils partent en suivant le chemin que leur montre l’étoile.

    [Départ des « mages », marchant en regardant le ciel avec leurs lunettes.]

    A travers les déserts, à travers les montagnes, sur la poussière des routes, ils ont marché longtemps.

    Et nous aussi, tout à l’heure, comme les mages, nous marcherons ensemble, à la suite de l’étoile…

    [Faire alors la transition en présentant le bricolage de la lunette d’astronome.]

 

 

Marie, Joseph : en chemin pour accueillir Dieu

Image  Voici deux rencontres préparées et vécues dans le temps de l’Avent 2004 à Genève, dans la Communauté œcuménique des personnes handicapées et de leurs familles. La première fait revivre le récit de l’annonciation à Marie, dans l’évangile de Luc, la seconde le rêve de Joseph, dans l’évangile de Matthieu. Toutes deux centrées sur un élément visuel – un dessin, une reproduction de chapiteau – elles nous ouvrent à la venue de Dieu vers nous, et nous invitent à cheminer vers lui.

La Communauté œcuménique des personnes handicapées et de leurs familles regroupe des enfants, des jeunes et des adultes handicapés. Elle offre un enseignement religieux et un accompagnement spirituel à des personnes vivant principalement avec un handicap mental, et/ou polyhandicapées. Elle prépare les jeunes à la communion et à la confirmation. Elle est aussi un lieu d’échange et de rencontre pour les familles, des professionnels de l’éducation, et toutes personnes concernées.

Précision :
Chaque rencontre s’ouvre par un moment assez ritualisé : mise en place du groupe des enfants (10-15 ans), prière gestuée, la même pour toute l’année ; chant, pratiquement le même pour toute l’année. Puis un moment est pris pour rappeler la/les rencontre/s précédente/s, avant d’aborder le thème du jour.
Certains groupes travaillent plus avec les images, d’autres avec les chants, d’autres avec le dialogue, d’autres avec la narration. C’est pourquoi il est difficile de donner un déroulement détaillé. Nous avons davantage un canevas, sur lequel chaque catéchète s’appuie pour élaborer la rencontre de son propre groupe.

 
 
L’annonciation à Marie : on repart pour Nazareth

1. Objectifs

Dans une année entière dont le thème biblique est « le chemin », nous avons été frappés par tous ces voyages, ces mises en route, tant physiques que spirituelles, visibles qu’invisibles, dès qu’il y a rencontre entre Dieu et les humains. Cela est particulièrement clair au moment de la naissance de Jésus. Marie et Joseph ne peuvent pas rester inactifs après avoir reçu la nouvelle de la future naissance du Fils de Dieu. L’objectif de cette rencontre est de faire connaître ce mouvement pour Marie, et de le suggérer en chacun de nous.

2. Texte biblique : Luc 1,26-38

Des éléments importants : La mère du Messie est une vierge (v. 27-34) ;  la grandeur (v.32) et la filiation divine de l’enfant (v. 32 et 35) pour Dieu ; le règne perpétuel du Fils de David (v. 33) et l’engendrement par l’Esprit (v.35).

v. 31 …un fils que tu nommeras « Jésus »

Yeh’chou’a = Dieu sauve
 
 

« Luc dépeint la relation renouvelée de Dieu à l’humanité. Le Dieu fidèle va, une fois encore, commencer par une naissance. Le roi attendu ne sera pas seulement protégé par Dieu, mais il est déjà engendré par lui. La fin dépassera de beaucoup le commencement. L’Esprit est l’instrument eschatologique qui commence la fin, ici pour le Fils (1, 35) et, plus tard, pour le peuple (Ac 1, 8). Les expressions « trône de David » et « maison de Jacob » désignent une espérance locale, mais l’infinité même du Royaume implique qu’il s’étendra à l’univers tout entier. Le Fils de Dieu reçoit la possession souveraine du temps et de l’espace. Pour accomplir son dessein, Dieu choisit la finitude et l’insignifiance humaines, ici une jeune fille d’environ douze ans (1, 27), autrefois le jeune Gédéon (Jg 6, 15). Que l’impossible soit possible à Dieu (1, 37), se révèle dans l’écart entre la faiblesse des moyens et la grandeur du résultat. Mais faiblesse des moyens n’est pas faiblesse de la personne : Marie a une force intérieure et une foi éclatante. Ainsi le seuil du futur de Dieu est-il franchi d’un pas. »

François Bovon, L’Evangile selon saint Luc (1-9), Labor et Fides, 1991, p. 79

 

 

3. La rencontre
 
 
 
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Jean-François KIEFFER, 1000 IMAGES D’EVANGILE,
Copyright Les Presses Ile de France 2005, avec leur aimabale autorisation
 
Commencer par montrer cette image (télécharger l’image ) et conter l’histoire de l’annonce.

En mettant l’accent sur :

  • L’écoute ! De qui ? De quoi ?    
  • Dieu me parle ! Est-ce que je l’entends ?
  • Le regard ! Vers où ? Vers qui ?
  • Dieu me rejoint là où je suis (il chemine CHEMIN vers moi !) en m’envoyant quelqu’un, comme l’ange envoyé à Marie, qui se trouve à Nazareth.

Marie a dit OUI à Dieu. Malgré un message, qui semble impossible ! Et elle s’est mise en CHEMIN vers Elisabeth.

Et moi, qu’est-ce que je dis à Dieu quand il me dit qu’il est avec moi et qu’il m’aime ? Vers qui je vais ?

Terminer par le chant : « La première en chemin »
(chant d’origine catholique, paroles de Sr M.-C. Guédon, musique de G. Lefebvre, éd. SM, cote V 565).

Message :
(Il s’agit d’une courte phrase qui est dite successivement à chaque participant, afin qu’il la reçoive comme un message qui lui est personnellement adressé.)

 
« N.N., Dieu te dit : Je suis près de toi et t’invite à me dire OUI comme Marie ».

 
 
Un voyage intérieur : l’annonciation à Joseph 
 
1. Objectifs

Joseph entame là un voyage intérieur. L’objectif est de faire sentir que nous aussi, nous avons de ces moments où mûrissent en nous des idées, des apaisements, des certitudes. Un rêve n’est pas un cauchemar. Nous vivons une rencontre de calme et d’intériorité.

2. Texte biblique :
Matthieu 1,18-25

 
Les différences entre Luc et Matthieu : Matthieu est juif (Luc était grec), il lui importe que Jésus naisse dans une famille juive régulière, donc avec un père légal. D’où l’importance donnée à la personne de Joseph, présenté comme un juste d’une justice typiquement juive – matthéenne. Il connaît la loi, il est fidèle à cette loi, il a une piété humble et active et veut, en libérant Marie de son engagement  de fiançailles, faire un geste de miséricorde.
 
Matthieu ne donne aucune précision quant au comment de l’action du Saint-Esprit (Luc dit que l’Esprit descend sur Marie). La conception de Jésus est simplement « le fait de l’Esprit Saint », une action inattendue et souveraine de Dieu.
 
Joseph, chez Matthieu, est convaincu de l’adultère de Marie. C’est l’ange qui le persuade du contraire. Le fait que l’ange lui parle dans un rêve souligne que l’être humain ne peut qu’écouter passivement les instructions qui lui sont données, et les appliquer et exécuter immédiatement à son réveil. Joseph ne doit pas rester fidèle à Marie à cause du trésor unique qu’elle porte en elle, mais à cause de la nécessaire fonction de père davidique qu’il doit assumer auprès de Jésus et de sa mère. Et qu’il est seul à pouvoir assumer.
 
Le nom de Jésus est Emmanuel = Dieu sera présent au milieu de son peuple pour le secourir, combattre avec lui, le sauver. L’initiative divine, qui trouve l’homme endormi et inactif, est suivie immédiatement d’une activité concrète et humble des humains. Joseph va pouvoir agir parce qu’il n’a plus peur.
« Ne crains pas » (n’aie pas peur) peut renvoyer aux chapitres 41,43 et 44 d’Esaïe, où par trois fois Dieu dit à son peuple (et Joseph est bien de ce peuple) :

  • « Je suis avec toi » (Es. 41,10)
  • « Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi » (Es. 43,1)
  • « Je t’ai formé dès avant ta naissance, je t’aide, je t’ai choisi » (Es. 44,2)
Trois motifs de ne pas craindre qui s’appliquent parfaitement à la situation de Joseph, et qui ont peut-être résonné à son esprit au réveil.
Quant au « voyage intérieur » de Joseph, il faut y voir effectivement un passage de la crainte à la confiance, de la paralysie à l’activité. Ce n’est pas une grande expérience religieuse ou mystique, ce n’est pas une communication extraordinaire avec le monde des anges ; ce sont des instructions très simples et concrètes que l’envoyé, le porte-parole de Dieu vient donner à Joseph pour débloquer une situation bloquée. Joseph est renvoyé au concret, à sa vie réelle, à un quotidien nouveau avec Marie et son enfant. Le voyage intérieur avance vers une porte ouverte sur la réalité.
Dire tout cela n’est pas minimiser la valeur des décisions ou de la foi de Joseph, ni de Marie. Ce n’est pas banaliser l’extraordinaire de la naissance de Jésus. C’est suivre le texte biblique lui-même. Il faut toutefois reconnaître que beaucoup de questions se sont très tôt posées à l’Eglise et à la théologie naissante, comme en témoignent les récits apocryphes.

Pasteur Anne-Lise Nerfin

 
 

 
 
3. La rencontre

Reprendre la silhouette de Marie pour faire le lien avec la rencontre précédente.
Pour raconter l’histoire, montrer l’image (télécharger) de Joseph endormi, recouverte d’un voile de tulle jaune (signe du sommeil de Joseph, mais aussi de la présence auprès de lui de l’ange envoyé par Dieu).
 
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Montrer la silhouette de l’ange, et dire le message qu’il a apporté à Joseph : n’aie pas peur – accueille Marie comme ta femme – l’enfant qu’elle attend vient de Dieu – elle donnera naissance à un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, « Dieu sauve » – car c’est lui qui sauvera son peuple – Dieu l’avait annoncé : la vierge enfantera un fils, qu’on appellera Emmanuel, « Dieu avec nous ».
Enlever le tulle jaune : à son réveil, Joseph fait ce que l’ange lui a dit. Que s’est-il passé en lui ?
J’ai peur je n’ai plus peur : qu’y a-t-il entre les deux ?

 
Chants :     « Je t’ai appelé par ton nom »
(chant de Noël Colombier, éd. Air Libre, cote I 336, CD et K7 Catéchansons n°3)
 « Ils ont marché au pas des siècles »
(Recueils : Arc-en-ciel n° 542, Alléluia 31-32).

Message :

« N.N., comme à Joseph, Dieu te dit : N’aie pas peur, je suis avec toi »

 

 

Petit conte théologique et écologique sur la Création

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Image  Il y a quelques jours, tandis que je méditais à propos de la création en vue d’une prédication, je me suis endormie, sur mon bureau. Le sommeil s’étant soudain emparé de moi, je ne tardais pas à entrer dans un drôle de rêve…

Je me retrouvais, tout à coup, dans une immense salle toute molletonnée qui ressemblait un peu à un grand tribunal.
A l’intérieur de cette salle, régnait une étrange agitation – je devrais plutôt dire une « sainte » agitation : il y avait des tas d’anges un peu partout, en grandes tenues, les ailes bien repassées, des archanges aussi, toute une ribambelle de témoins et d’apôtres que je reconnaissais à leur air béat, et puis aussi, ici ou là, quelques diablotins qui s’en donnaient à coeur joie pour mettre un peu plus la pagaille.

A l’intérieur de cette salle, régnait une étrange agitation – je devrais plutôt dire une « sainte » agitation : il y avait des tas d’anges un peu partout, en grandes tenues, les ailes bien repassées, des archanges aussi, toute une ribambelle de témoins et d’apôtres que je reconnaissais à leur air béat, et puis aussi, ici ou là, quelques diablotins qui s’en donnaient à coeur joie pour mettre un peu plus la pagaille.

Tout à coup, on entendit le lourd marteau du juge retomber sur sa table, faisant un bruit sec et puissant, plusieurs coups jusqu’à ce que le silence s’impose. Le juge, qui était un vieil ange très sage et reconnu, se leva et dit :  » Accusé, levez-vous ! ».
On vit alors un petit bonhomme rondouillard et chevelu se lever de sa chaise, derrière le banc des accusés.
– Votre nom ? – Dieu
– Prénom ? – Le Père
– Profession ?
– Créateur et sauveur
– Domicile ?
– Où bon me semble…
– Vous pouvez vous rasseoir ! Nous allons procéder maintenant à l’audition des faits qui vous sont reprochés.

– Je demande à l’accusation de bien vouloir s’avancer.

Un petit ange rabougri, au teint rougeâtre et aux doigts un peu crochus se présenta devant le juge. Il portait un chapeau et ses ailes, qui étaient déjà d’un blanc douteux, perdaient beaucoup de plumes.
II prit la parole et dit :  » Après avoir soigneusement écouté et recueilli les très nombreuses plaintes émanant de la terre, nous avons retenu les suivantes : votre création, Seigneur, montre un certain nombre de défauts et d’irrégularités qui sont à l’origine de multiples maux sur la terre. L’air que vous avez créé est pollué, aussi de nombreux hommes et femmes se plaignent-ils de bronchites, d’asthmes et de cancers. La couche d’ozone étant trouée, les rayons du soleil sont devenus dangereux. Certaines espèces que vous aviez créées sont en train de disparaître et l’on ne trouve pas les pièces de rechange pour réguler l’écosystème. Les forêts ont une fâcheuse tendance à rapetisser, il semble qu’elles soient touchées par un parasite très puissant appelé « béton ». Les vaches et d’autres animaux sont devenus fous. « 

 

On fit alors venir toutes sortes de témoins et de pièces à conviction une femme avec un bébé qui toussait, une vache complètement folle dingue qui se prenait pour un mouton, un indien d’Amazonie qui disait avoir perdu sa forêt, des morceaux de béton et de plastique… Le défilé était accablant.
L’accusateur, profitant de la consternation générale, reprit la parole : « Oui vraiment, Monsieur le Créateur, qu’avez-vous à dire à tout cela ? ».
II y eu un grand silence dans la salle et tous les regards se tournèrent alors vers Dieu.
Celui-ci se leva et dit :
« – Au commencement, lorsque j’ai créé le ciel et la terre, il n’y avait rien, aucune vie possible dans ce chaos originel : ni air, ni terre, ni mer, ni eau,..
Certains d’entre vous doivent encore s’en souvenir. Au commencement, lorsque j’ai créé, je n’ai eu qu’un seul souci : la vie. Oui, je voulais que la vie puisse naître et s’épanouir sur cette planète, la vie végétale et la vie animale bien sûr, mais surtout la vie humaine. C’est pourquoi, j’ai créé l’air, l’eau, le ciel et la mer, la terre et puis les arbres. J’ai créé les espèces pour qu’il y ait de tout sur cette terre, pour que la vie ne soit pas ennuyeuse mais variée, colorée, pleine de surprise, pour qu’elle se renouvelle et se régénère.
 
Et puis, quand tout cela a commencé à ressembler à quelque chose, à quelque chose de bon, j’ai créé l’homme. Je l’ai créé à mon image, pour qu’il soit mon vis à vis dans la création, pour qu’à ma suite il crée, mette de l’ordre, fabrique et transforme le monde. Je lui ai donné du jugement pour qu’il soit capable de reconnaître ce qui est bon de ce qui ne l’est pas. Et puis je l’ai laissé libre d’administrer ma création comme bon lui semblerait. Aujourd’hui, je dois bien reconnaître que cette liberté a un prix, et les hommes oublient bien souvent de me rendre des comptes. »
 
A ce moment là, je vis l’ange accusateur trépigner sur son siège, devenant de plus en plus rouge. D’un bond, il se redressa, agitant son doigt accusateur.

-« Et voilà, nous y revoilà, c’est toujours la même chose. Combien de fois ne vous ai-je pas dit de ne pas faire confiance à vos créatures. Ce ne sont que des créatures, bon Dieu ! Hommes, femmes, cochons, moustiques… Des créatures… Comment pouvez-vous leur faire confiance ? Ils vont finir par tout détruire, les hommes. Ils passent leur temps à se plaindre mais en réalité ce sont eux qui sont responsables des dégâts. Et vous, oui VOUS, vous êtes coupables de leur faire confiance. Ce n’est pas la première fois, on vous l’avait déjà dit lorsque vous avez envoyé votre Fils au casse-pipe… »
De nouveau, les regards convergèrent vers le Seigneur. Qu’allait-il répondre à une telle accusation ?
II y eut d’abord un grand silence. Dieu ne dit rien. Puis il se leva, vint au milieu de la salle dont le sol était fait de nuages agglomérés, et il commença à creuser dans les nuages. II fit un trou, puis il appela les jurés pour qu’ils se penchent au dessus.

 
Le trou qu’il avait creusé permettait de voir un jardin sur la terre, quelque part en Amérique du Sud, II y avait là un petit garçon en train de planter un arbre dans la terre, soigneusement, avec ses mains. Quand il eut fini, il remplît un seau d’eau et arrosa son arbre.
Et il resta planté à côté de lui, émerveillé et fier. Ce fut un grand moment d’émotion dans le tribunal.

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Alors Dieu reprit la parole et dit :
– » Oui, je plaide coupable ! Car chaque fois que je vois un enfant planter un arbre, ou des hommes et des femmes prendre soin de la création, chaque fois que je les entends rendre grâce pour cette terre sur laquelle ils vivent, je me dis que j’ai raison d’avoir confiance et d’aimer l’humanité. »
II y eut d’abord quelques timides applaudissements, puis des hourras, et rapidement l’enthousiasme gagna tout le tribunal. L’accusateur profita de cet instant de liesse générale pour filer à l’anglaise.
C’est alors seulement, que je vis dépasser sous sa robe d’ange jaunie, un petit bout de queue toute noire et velue…
 
Caroline BAUBÉROT EELF, Noisy le Grand
PointKT octobre novembre décembre 1998 N° 24

 

L’œuf de Jérémie

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La leçon de Pâques d’un enfant pas comme les autres

Jérémie est né avec un corps difforme. Il est attardé mentalement. À douze ans il était encore en deuxième année d’école primaire et paraissait incapable d’étudier. II irritait constamment son institutrice. II se tortillait sur son siège, bavait et poussait des grognements. Parfois, il parlait clairement et distinctement comme si un rayon de lumière avait pénétré les ténèbres de son cerveau.  

Un jour, l’institutrice demanda aux parents de Jérémie de venir la voir à l’école. Lorsqu’ils s’assirent sans bruit dans la classe vide, l’institutrice leur dit : Jérémie devrait absolument aller dans une école spécialisée. Ce n’est pas juste qu’il soit avec des enfants plus jeunes que lui et qui n’ont aucun problème particulier pour étudier. Il y a quand même cinq ans de différence entre lui et les autres élèves.

La maman de Jérémie pleura doucement dans son mouchoir et son mari prit la parole :  

 

Mademoiselle, il n’y a aucune école de ce genre dans les environs. Jérémie serait très choqué si nous devions le retirer de cette école. Nous savons qu’il aime vraiment cet endroit.

 

L’institutrice resta assise un très long moment après le départ des parents de son élève, tout en regardant fixement la neige au dehors. Le froid semblait s’infiltrer dans son âme. Elle désirait sincèrement sympathiser avec ces gens-là.

 

Après tout, leur enfant souffrait d’une maladie mortelle, mais ce n’était pas juste de le garder dans sa classe. Elle devait enseigner dix-huit élèves plus jeunes que lui et Jérémie était source de distractions. Pourquoi continuer à perdre son temps ?

 

Comme elle réfléchissait à la question, un sentiment de culpabilité l’envahit. Oh Seigneur, dit-elle tout haut, je suis encore en train de me plaindre alors que mes problèmes ne sont rien, comparés à ceux de cette pauvre famille. Aide-moi, s’il te plaît, à être plus patiente avec Jérémie !

 

À partir de ce jour-là, elle essaya vraiment d’ignorer les bruits de Jérémie et son regard sans expression.

 

Un jour, il s’approcha de son bureau en boitant, traînant sa mauvaise jambe derrière lui.

JE VOUS AIME, MADEMOISELLE ! s’exclama-t-il assez fort pour que toute la classe l’entende.

Les autres élèves rigolèrent et le visage de l’institutrice devint tout rouge. Elle balbutia : M…. Merci, c’est très gentil, Jérémie, mais main…. maintenant, retourne à ta place, s’il te plaît !

 

Le printemps approchait et les enfants étaient fous de joie à la pensée de .

 

Maintenant, leur dit-elle, je veux que vous emportiez ceci à la maison et que vous le rapportiez demain après avoir mis dedans quelque chose qui exprime pour vous, une nouvelle vie. Comprenez-vous ? Oui, Mademoiselle ! Répondirent les enfants débordants d’enthousiasme. Tous, excepté Jérémie. II écoutait très attentivement, et ses yeux ne quittaient plus le visage de l’institutrice. II ne fit même pas ses bruits habituels. Avait-il compris ce qu’elle avait dit sur la mort et la résurrection de Jésus ? Avait-il compris son devoir ? Peut-être devrait-elle téléphoner à ses parents et leur expliquer le projet.

 

Ce soir-là, l’évier de la cuisine de l’institutrice se boucha. Elle téléphona à son propriétaire et attendit une heure avant qu’il ne vienne. Après cela, elle avait encore des courses à faire, une blouse à repasser et un contrôle de vocabulaire à préparer pour le lendemain. Elle oublia complètement de téléphoner aux parents de Jérémie.

 

Le matin suivant, dix-neuf enfants vinrent à l’école, en riant et en parlant et tous placèrent leur œuf dans le large panier en osier qui était sur le bureau de l’institutrice. Après la leçon de mathématiques, le temps d’ouvrir les œufs arriva.

 

Dans le premier œuf, l’institutrice trouva une fleur. Oh oui ! dit-elle. Une fleur, c’est certainement le signe d’une vie nouvelle. Lorsque les plantes sortent de la terre, nous savons que le printemps est là. Une petite fille de la première rangée leva sa main et cria : C’est mon œuf, Mademoiselle !

 

L’œuf suivant contenait un papillon en plastique qui paraissait réel. L’institutrice le souleva et dit Nous savons tous qu’une chenille change, grandit et devient un papillon magnifique. Oui, ceci est aussi une nouvelle vie. La petite Aurélie sourit fièrement et dit Mademoiselle Meunier, cet œuf-là, c’est le mien !
L’institutrice trouva ensuite un morceau de rocher couvert de mousse. Elle expliqua également que la mousse parlait de la vie. Benjamin cria du fond de la classe avec son visage rayonnant : mon papa m’a aidé !

 

Lorsque l’institutrice ouvrit le quatrième œuf, elle retint son souffle. L’œuf était vide. Elle se dit que ce devait être l’œuf de Jérémie et qu’il n’avait sans doute pas compris les instructions. Si seulement elle n’avait pas oublié de téléphoner à ses parents ! Afin de ne pas l’embarrasser, elle mit doucement l’œuf de côté et avança sa main pour en prendre un autre.

 

Soudain Jérémie parla et dit : « Mademoiselle, vous ne voulez pas parler de mon œuf ? » Troublée, elle lui dit : « Mais Jérémie, ton œuf est vide ! »

 

L’enfant la regarda alors dans les yeux et lui dit doucement : Oui, mais la tombe de Jésus était vide aussi ! Le temps sembla s’arrêter. Lorsqu’elle put reparler, l’institutrice lui demanda : Sais-tu pourquoi la tombe était vide ? Oh oui ! Répondit-il. Jésus a été tué et mis dedans. Après son Père l’a ressuscité !
La cloche annonçant la récréation, sonna. Dès que les enfants furent sortis de la classe pour aller dans la cour, l’institutrice se mit à pleurer. Le froid intérieur se dissipait complètement.

 

Trois mois plus tard, Jérémie… mourut. Ceux qui se rendirent à la morgue furent surpris de voir dix-neuf œufs au-dessus du cercueil. Tous étaient vides !

 

Ida Mae KEMPEL

 PointKT N° 37 – 2002 –  pages 24 et  25

Narration : Le tombeau vide

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Narration en cercle : Le tombeau vide  (Luc 24 : 1-12)

Objectif : expérimenter Pâques où l’obscurité devient lumière et les gens retrouvent la joie de vivre…

Au centre :

  • Une nappe ronde beige avec en étoile des pointes alternées vertes et jaunes.
  • Sur les pointes vertes des animaux cf. oiseaux, papillons…
  • Sur la nappe beige : un centre noir ou une grande pierre plate et des fleurs sur le pourtour.
  • Recouvrir le tout d’un grand tissu/voile noir…
  • 3 bûches debout/ vêtues de noir  au centre
Narration
C’est vendredi soir. Trois amies rentrent chez elles. Elles sont vêtues de noir : elles portent le deuil. Elles se sentent dans le noir, tristes…. (placer kleenex sur le tissu). Jésus leur meilleur ami est mort. Elles rentrent de l’enterrement.
  • Autour d’elles plane un silence de mort… il fait nuit : en eux la joie s’est éteinte. Elles marchent en silence, chacune perdue dans ses souvenirs…
    Elles revoient les bons moments qu’elles ont partagé avec Jésus.
    Elles l’ont vu faire du bien aux gens partout où il était ; à son contact, elles ont trouvé la force ; elles étaient si bien en sa compagnie ; elles aimaient l’écouter parler de Dieu ; elles se sentaient acceptées, valorisées, aimées. Et voilà que tout était fini… Jésus était mort, éliminé par des jaloux, par ceux qui étaient dérangés par sa personne. Personne n’avait rien pu faire pour empêcher cela…. Et voilà qu’on venait de l’enterrer. Elles ont tellement pleuré qu’elles n’ont plus de larmes….
  • Le dimanche matin, les trois femmes se sont donné rendez-vous, aux aurores.
    Elles se rendent au cimetière. Elles veulent apporter un signe de leur amitié à Jésus : des huiles essentielles et parfums aromatiques pour embaumer le corps de Jésus. En ce temps-là on enveloppait les corps dans un drap (linceuil) et on les mettait dans un tombeau (grotte creusée dans la pierre et fermée par une très grande pierre.
    Les femmes marchent vite dans la brume matinale (déplacer les bûches sur l’extérieur du cercle).
    Elles n’entendent pas les premiers oiseaux qui chantent pour accueillir le jour qui se lève (siffler dans des ocarinas).
    Elles ne voient pas les animaux qui sortent de leurs repaires, se réjouissant d’une nouvelle journée (découvrir des coins verts avec les animaux).
  • Pour elles tout est sombre et triste ce jour-là. Elles ont de la peine à respirer : ça fait si mal… elles sont si tristes…
    Marie de Magdala : « qu’allons-nous devenir sans Jésus ? »
    Jeanne : « Jésus me manque tant »
    Marie : « sans lui la vie n’est plus belle »
    Marie de Magdala : « c’est si injuste… »
    Jeanne : « pourquoi fallait-il que ça arrive ? »
    Marie : « avant tout était si génial… et maintenant comment continuer sans lui ?»

    Elles ne réalisent même pas que le soleil s’est levé (découvrir les coins jaunes) ; elles ne sentent pas que l’air se réchauffe, les caresses de ses rayons ; elles ne voient pas la vie autour d’elles…. elles regardent par terre, les yeux vides et ternes…

  • Elles arrivent au cimetière (découvrir complètement le centre. Mettre les bûches dans la partie ocre). Lorsqu’elles arrivent vers le tombeau, elles sont surprises…. La grosse pierre est roulée, le tombeau est ouvert… elles entrent prudemment et sont surprises de découvrir qu’il y a là deux hommes en blanc (placer une bougie réchaud sur la pierre). Elles ne savent que penser… elles ne connaissent pas ces hommes…. mais elles sentent quelque chose de très fort…elles sont clouées au sol, tremblantes… L’un d’eux dit « pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, mais il est ressuscité. Rappelez-vous il vous en avait parlé… » (placer tissu blanc)
  • « Mais… » les femmes clignent des yeux, elles veulent questionner davantage les deux hommes, mais ils ne sont plus là…
    Elles croient rêver… elles ne voient que les draps par terre….
  • Elles respirent profondément, se redressent …
    Elles sortent du tombeau, elles voient les fleurs du jardin, elles voient le soleil briller dans tout sa splendeur, elles voient les papillons, les oiseaux… elles se regardent. C’est comme si elles se réveillaient… elles éclatent de rire et se réjouissent.
    Marie de Magdala : « Jésus est ressuscité, il vit… la mort n’a pas eu le dernier mot… !»
    Jeanne : « C’est trop beau, j’ai l’impression de rêver… je n’arrive pas encore à réaliser ce que cela signifie que Jésus est ressuscité ! »
    Marie : « Venez, il nous faut partager cette bonne nouvelle avec les autres amis de Jésus qui sont encore tristes ».
    Elles partent en chantant : « Le Seigneur est réellement ressuscité… »
    (déplacer bûches vers l’extérieur)
  • Les femmes rencontrent Pierre (tronc)
    Marie de Magdala : « Jésus vit, tu sais ! »
    Marie : « il n’est plus au cimetière »
    Jeanne : « Il est ressuscité ! »

    Elles repartent en chantant «  le seigneur est réellement ressuscité… »

  • Pierre court au cimetière. Jésus était son meilleur ami. Il était avec lui tous les jours depuis trois ans. Il l’a accompagné jusqu’au bout… il l’a vu sur la croix… il a assisté à son enterrement… il faut qu’il aille voir de quoi il en retourne… est-ce que ces femmes délirent ?
    Arrivé au tombeau, il ne voit que le drap…. Il sent une présence, une chaleur, il est étonné , il réfléchit à ce qui est arrivé.
    Lui aussi repart joyeux (allumer cierge à la bougie) et racontera : « Jésus est vraiment ressuscité !»
  • Depuis ce jour, on fête ce dimanche de Pâques, et il y a des chrétiens (orthodoxes) qui se saluent ce jour-là, en se transmettant la lumière, en disant « le Christ est ressuscité » et l’autre répond « il est vraiment ressuscité».
    Se passer la lumière avec la salutation de Pâques et sortie en procession et en chantant (ou piquer sa bougie dans le sable et finir par un chant).
 
Rosemarie CHOPARD

La semaine de Marie

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Le journal d’une mère d’autrefois … Tel que l’imagine une mère d’aujourd’hui.

Mercredi. J’apprends qu’il se rend à Jérusalem pour y célébrer la Pâque. Enfin je vais le revoir ! Les fils de mes amies sont restés au village, ils aident leurs pères, visitent leurs mères. Mon Jésus, lui, il va, il vient, toujours sur les chemins avec ses amis… J’ai de ses nouvelles de temps en temps, des rumeurs, des « on-dit ».

Mais là, s’il vient pour la Pâque, c’est sûr, je le verrai ! Il est déjà à Béthanie, chez Marthe et Marie. On m’a dit que Lazare a été bien malade, étendu pour mort, et que Jésus l’a relevé… Finalement, tel que je le connais, ça ne m’étonne pas plus que ça !

Jeudi. Quelle foule ! Je l’ai à peine entrevu tant il y avait du monde ! Et Hosanna par-ci, et Hosanna par-là… Je pensais qu’au moins il me chercherait, qu’il viendrait me saluer, mais non.
Il est parti, avec ses fameux « disciples »… comme ils disent.
Ils se sont cachés, car la foule les serrait de trop près. Cachés de la foule, oui. Mais de moi, sa mère !
Voilà que je pleure, tiens… Je me demande bien pourquoi ! Ce fils là, il serait mort, ça ne changerait pas grand’chose. Je le vois de toute façon si peu ! Au moins mes larmes laveraient mon deuil. Tandis qu’ici, je pleure quoi ? Ma solitude au milieu de cette foule ? Oh mon Jésus, si tu pouvais penser un peu à ta mère !

Vendredi. Oh Seigneur ! Oh Eternel tout puissant, Toi dont le nom est trois fois saint ! Oh mon Maître pour qui j’ai tout donné ! Protège mon tout-petit ! Ils l’ont pris ! Les pharisiens, les grands prêtres, ils l’ont fait arrêter! Et ces imbéciles de disciples qui n’ont même pas bougé !
Comment as-tu permis cela  Seigneur ? Cette nuit, Jésus a été  amené à Anne, et à son beau-fils, Caïphe, le grand prêtre. Et ceux-là l’ont envoyé chez Pilate, le romain. Et celui-là va le mettre à mort !
Mais tu sais déjà tout cela, n’est-ce pas ?
Mais que sais-tu d’autre, dans ta toute puissance ? Sais-tu comment se tordent les entrailles d’une mère à qui on arrache son petit ? Dans ta toute puissance, entends-tu les tambours qui battent dans ma tête ? Et dans ta toute puissance, vois-tu mes yeux qui se gonflent de larmes, à en crever !
Elle te sert à quoi, dis, ta toute puissance !
 
Samedi. Tout est achevé.
Ils l’ont vraiment mis à mort. Mon fils. Mon tout-petit. Mon Jésus. Mon rêveur, mon marcheur, mon… sauveur.
Ils l’ont… Ils l’ont crucifié. Hier, un peu après la sixième heure. Il a du lui-même porter sa croix, la croix de son supplice, il a du la porter… lui-même.
Ils se sont moqués de lui. Ils se sont partagés ses vêtements. Ils ont tiré sa tunique au sort. Ce Pilate a fait mettre un écriteau : « Jésus le roi des Juifs. » Est-ce qu’on crucifie un roi ?!?
Le petit roi de mon cœur, oui. Ils me l’ont crucifié.
Il n’y a rien de plus à dire

Dimanche.

Lundi. Hier, j’ai pas eu le temps d’écrire. Tout va si vite.
Hier, dimanche, tôt le matin, Marie-Madeleine est allée au tombeau pour achever la toilette. Je devais l’y rejoindre, mais j’ai même pas eu le temps de me mettre en route qu’elle était déjà de retour !
« La pierre a été roulée, qu’elle criait, la pierre a été roulée ! »
Des disciples ont couru voir, Simon-Pierre et un autre, et, de fait, la pierre qui fermait le tombeau était roulée sur le côté… J’ai vu quand ils ont fermé le caveau, le Joseph d’Arimathée et Nicodème, et cette pierre, j’en suis témoin, elle était drôlement lourde à mettre en place.
Alors qui ?… Comment ?… Pourquoi ?…
Marie-Madeleine a dit qu’elle avait vu … quelqu’un. Le Seigneur. Le Maître, qu’elle a dit. Debout.
Mon Jésus. Debout dans sa tombe.
Elle a dit qu’il lui a parlé. Qu’il lui a demandé d’aller annoncer. D’aller annoncer qu’il va monter près de son père qui est notre père, enfin une histoire comme ça, que j’ai pas très bien compris… Mais ça ne fait rien, tant que quelqu’un a pu voir mon Jésus debout, moi, ça me suffit.
A moi, il ne s’est pas montré. Comme d’habitude.
C’est pas grave.
Ah, Seigneur, béni soit ton nom, tu le sais, dans ta toute puissance, que mon cœur frémit de le savoir vivant. Tu sais que je vais m’activer, maintenant, sans plus de larmes et sans plus de deuil, car je le sens, là, sans le voir. Tout près de moi. Mon Jésus, mon tout-petit… Il faut que je  m’y mette et que je fasse bien, car demain, c’est Pâque…

Mardi. 14 Nissan. Aujourd’hui, c’est Pâque, Alléluia

Miniconte de Noël

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Cette année-là, Noël tomba le 17 mai. Evidemment, personne ne s’’y attendait. Et rien n’’était prêt. Quelle bousculade ! Mais qui donc avait décidé de prendre tout le monde par surprise…?

Sur la terre, ce fut la surprise générale. Pensez donc, cette année, Noël tomba le 17 mai. Sans prévenir ; personne ne s’’y attendait. Noël, on l’’attendait bien, mais pour plus tard, pour le 25 décembre, comme chaque année. Mais non, cette fois-ci, ce fut en mai. Alors évidemment, la question était sur toutes les lèvres : « Mais qui donc a décidé cela ? » Toutes sortes de suppositions furent avancées. On soupçonna les Eglises de vouloir se faire de la publicité, on parla d’une tradition secrète remontant à un 13e apôtre connu des seuls initiés, on évoqua une réforme secrète du Vatican, on alla même jusqu’à accuser les marchands de muguet. Bref, on suivit toutes les pistes, même les plus farfelues, mais sans résultat. Jusqu’’au jour où quelqu’’un suggéra : « Et si c’’était Dieu lui-même qui, cette année, avait choisi cette date incongrue pour fêter la venue de Jésus parmi les humains ? »

Aussitôt, vous auriez dû les entendre, mais quelles protestations ! Les traditionalistes de tout poil poussèrent des hauts cris : « Quoi ! Noël en mai ! On n’’a pas idée ! Si même au ciel il n’’y a plus de saisons, où va-t-on ? » Certains mêmes, j’’ose à peine le dire, chuchotèrent que, là-haut, le patron devenait gentiment gâteux…

Et quelles réclamations ! Comme personne n’’avait été averti, rien n’’était prêt. Les stocks de crèches s’’entassaient au fond des entrepôts. Les jeunes sapins grandissaient encore dans les clairières. Les commerçants s’’arrachaient les cheveux : Noël sans cadeaux, Noël sans vitrines, Noël sans traîneaux, sans dindes, sans marrons glacés, sans chocolats et sans vin chaud ? Quelle catastrophe !
Et dans les Églises, quelle bousculade ! Prêtres et pasteurs tournaient comme des hélices en ronchonnant : tous les programmes de paroisse étaient chamboulés. Quant aux gens, ils cherchaient à comprendre : Noël sans congé ? Noël sans sports d’’hiver ? Sans cartes de vœoeux, sans Nouvel An derrière pour remettre ça ? Quelle histoire !

Arriva le soir du 16 mai. Dans les salles de séjour, dans les cuisines, dans les sacristies, rien n’’était comme d’’habitude. Tout le monde était quelque peu déboussolé. Tout le monde était déçu, je crois, en songeant à tout ce qu’’il manquait pour faire un vrai Noël. Tout le monde ? Non ! Dans un coin perdu, quelques bergers et trois savants un peu rêveurs balbutiaient de joie. Ils avaient deviné, eux, que Noël, c’’est l’’inattendu de Dieu qui prend visage sur la terre des humains.

Culte tous âges – L’arbre de vie

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Culte tous-âges de l’Avent ou de Noël

Dans l’Apocalypse, l’arbre de vie est un signe de la promesse de Dieu, une marque de bénédiction pour les être humains et de guérison pour les nations. Avec cette image biblique, la présence durant ce temps de l’année du sapin dans nos rues, nos maisons, et nos églises, retrouve son sens : en fêtant à Noël la venue de Jésus dans notre monde, nous rappelons la promesse de Dieu pour l’humanité.

 

L’ARBRE DE VIE
Culte tous-âges de l’Avent ou de Noël

Texte biblique :

Apocalypse 22 décrit l’horizon de l’histoire biblique : la Jérusalem céleste où Dieu demeurera au milieu des humains. Au coeur de la ville, le don de Dieu est symbolisé par un arbre toujours vert, nourricier et guérisseur.

Activités :

  • Avant le culte, les enfants réalisent un grand panneau figurant une ville, pour rappeler que c’est dans notre réalité de vie que le Christ est venu et qu’il veut habiter.
  • Pendant le culte, pour les enfants viennent décorer le sapin avec des vrais fruits : pommes, oranges, noix, bananes, etc.
  • Pendant l’intercession, les enfants apportent des branches de sapin sur la table de communion, rappels des rameaux de l’arbre dont le feuillage est pour la guérison des nations.
Contenu de ce dossier :
  • Un plan de culte détaillé 
  • Un éclairage historique sur l’apparition du sapin dans les célébrations de Noël
  • Quelques notes bibliques sur Apocalypse 22 et l’arbre de vie
  • Des textes liturgiques pour l’accueil, l’introduction au thème, l’intercession, etc.
  • Une narration : « L’arbre dans la ville ».

 

PLAN DU CULTE

Cette idée de culte a été préparée et réalisée en décembre 2004 par une équipe de la paroisse protestante de la Servette, à Genève.

 

  • Orgue

1. Temps de proclamation : Jésus a habité parmi nous

  • Lecture biblique : Jean 1,1-5.14
  • Accueil – salutation
  • Ouverture : Christ vient dans notre ville
  • Chant en canon : « Gloire à Dieu » (Arc-en-ciel n° 375)

2. Temps de méditation biblique : l’arbre de vie, promesse pour les humains

  • Lecture biblique : Apocalypse 22,1-5
  • Narration : « L’arbre dans la ville »
  • Les enfants viennent décorer le sapin avec des fruits : pommes, oranges, noix, bananes
  • Chant : « Aube nouvelle » str. 1.2.3 (Arc-en-ciel n° 301)
  • Orgue

3. Temps de Sainte cène et d’intercession : ce qui nous fait vivre aujourd’hui

  • Confession de foi
  • Introduction
  • Institution de la cène
  • Intercession
  • A chaque demande, un enfant apporte sur la table un rameau de sapin (le « feuillage » pour guérir les nations)
  • Chant : « Peuples qui marchez dans la longue nuit » str. 1.3 (Arc-en-ciel n° 316)
  • Fraction du pain et élévation de la coupe
  • Invitation et communion
  • Notre Père

4. Envoi et bénédiction

  • Annonces
  • Chant: « Allez-vous en sur les places » str. 1.2 (Arc-en-ciel n° 540) + offrande
  • Bénédiction
  • Orgue

Le sapin

Que vient faire le roi des forêts entre l’âne et le boeuf de la Nativité ? Il célèbre le retour au paradis terrestre à travers la naissance du Christ rédempteur.

Avant le sapin, il y eut l’arbre. Ou la branche. Les Romains décoraient leurs maisons de végétaux durant les calendes de janvier et les Scandinaves plantaient un sapin devant leurs maisons pour les fêtes de Jul. Les premiers chrétiens célébraient le solstice d’hiver et la période de Noël en ornant leurs maisons de branches dont le vert persistant symbolisait l’immortalité. Mais la véritable origine de l’arbre de Noël est à relier à une tradition médiévale à signification religieuse : les mystères du Moyen Age, où l’on représentait sur les parvis des églises, à côté de la crèche et des bergers, La Chute du Paradis, avec l’arbre de la connaissance et les fruits (pommes rouges) de la tentation. C’est cette représentation qui donna à l’arbre de Noël sa signification chrétienne, le péché de l’homme étant, cette nuit-là, expié par l’incarnation du Christ. L’arbre de la tentation se confond avec l’arbre de vie. Noël célèbre le retour au paradis grâce à la venue du Christ.

Progressivement, l’arbre de Noël passa de l’extérieur de l’église à l’intérieur des maisons, décoré de pommes (la mort) et d’hosties (symbole du pain dispensateur de vie), reliant Noël à la rédemption de Pâques et au corps du Christ offert pour le pardon des péchés. Plus tard, les hosties se transformeront en petits gâteaux de Noël, à quoi s’ajouteront des roses en papier multicolore.

Les bougies viendront plus tard, par association avec l’ancienne vénération de la lumière durant la période la plus sombre de l’année. L’arbre de Noël deviendra alors arbre de lumière, symbolisant la lumière du Christ venant éclairer les ténèbres. Le premier témoignage de bougies sur l’arbre le 25 décembre remonte vers 1660, à Hanovre. C’est la princesse palatine, épouse du frère de Louis XIV et duchesse d’Orléans, qui le raconte dans une lettre à sa fille. Mais ses tentatives pour introduire cet usage en France resteront vaines. Ce sera finalement une autre duchesse d’Orléans, belle-fille du roi Louis-Philippe – née Hélène de Mecklembourg – qui fera dresser le premier sapin français aux Tuileries, en 1837.

Quant aux boules de Noël, d’abord rouges et nées semble-t-il autour de 1600 dans des verreries de Lorraine et de Thuringe, elles mêleront la référence au fruit défendu à celle des présents apportés par les Rois mages, symbolisés à l’époque par de fines feuilles de métal doré que l’on suspendait au sapin.
Dès le XVIIIe siècle, l’arbre décoré se répand en terres protestantes. Allemagne, Scandinavie, Suisse alémanique. En 1840, il franchit la Manche et brille au château de Windsor, dressé par la reine Victoria et son époux, le prince Albert (un Saxe-Cobourg, né Allemand). Il apparaît en Russie en 1852, devant la gare Sainte-Catherine à Saint-Pétersbourg. Enfin, le premier sapin de Noël américain brille en Pennsylvanie, sous l’influence des soldats immigrés allemands, lors de la guerre de l’Indépendance. Quant aux pays méditerranéens, ils ne l’adopteront qu’au milieu du XXe siècle.

Car le sapin de Noël fut d’abord protestant. Hostile aux représentations de la Nativité, qu’elle qualifie de superstitions papistes, l’Eglise réformée leur oppose l’arbre du paradis et de la rédemption. Lequel, du coup, fait figure, aux yeux de l’Eglise de Rome, de concurrent païen de la crèche et de symbole du protestantisme. Un clivage jalonné de polémiques, que l’on retrouve d’ailleurs dans nos contrées.

Extrait d’un article paru dans Fémina, décembre 1997

NOTES BIBLIQUES : APOCALYPSE 22 ET L’ARBRE DE VIE

Apocalypse 22

1 Puis il me montra un fleuve d’eau vive, brillant comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l’agneau.

2  Au milieu de la place de la cité et des deux bras du fleuve, est un arbre de vie produisant douze récoltes. Chaque mois il donne son fruit, et son feuillage sert à la guérison des nations.

3  Il n’y aura plus de malédiction. Le trône de Dieu et de l’agneau sera dans la cité, et ses serviteurs lui rendront un culte, 4  ils verront son visage et son nom sera sur leurs fronts.

5  Il n’y aura plus de nuit, nul n’aura besoin de la lumière du flambeau ni de la lumière du soleil, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront aux siècles des siècles.


Le texte :

Il conclut la dernière vision de l’Apocalypse (et de la Bible !), celle de la Jérusalem céleste. L’horizon de l’histoire biblique est une terre nouvelle où l’humanité vit en présence de Dieu, dans une réalité où il n’y a plus ni deuil, ni cri, ni souffrance.

La ville :

Le 1er siècle est une époque de brassage de population. Les villes se développent. A l’échelle de l’empire romain, il y a une sorte de « mondialisation ». La ville est par excellence le lieu où des humains qui viennent d’un peu partout et qui ne se connaissent pas forcément vivent côte à côte. Mais comment vont-ils vivre ensemble ? En s’ignorant ? en s’affrontant ? ou en formant une  communauté ? Dans ce sens, la ville est une image de notre humanité, de notre monde. On peut dire d’une certaine manière qu’en venant dans le monde, Jésus est venu dans notre « ville ».

La Jérusalem céleste représente le monde que Dieu donnera à l’humanité et qui remplacera notre monde sombre et déchiré par les conflits. En présentant la réalité nouvelle comme une ville, l’Apocalypse montre qu’il n’y a pas de retour en arrière à une situation originelle, mais achèvement de l’histoire humaine.

L’arbre :

A travers les époques et les cultures, l’arbre est un symbole universel de vie. Il relie le ciel à la terre. Il est majestueux, protecteur et nourricier.

L’Apocalypse fait écho à l’arbre de vie de la Genèse. La fin de la Bible renvoie au début. Dans la Jérusalem céleste, l’arbre est présent pour l’humanité. Vivant et porteur de vie dans la ville (décrite de manière très minérale), il est le symbole de la vie qui vient de Dieu et qui est donnée aux humains.

Par rapport au symbole universel de l’arbre, notre texte affirme :

  • L’arbre de vie est celui que donne le Christ crucifié et ressuscité (l’agneau). Littéralement, c’est le « bois (référence à la croix) de vie ».
  • L’arbre de vie est en avant de nous, dans l’histoire que Dieu mènera à son terme. Il n’est pas accessible dans un retour en arrière. Donc pas de nostalgie d’un paradis perdu, mais attente, confiance, espérance.
  • L’arbre est un don, une promesse donnée à l’humanité. Ce n’est pas l’individu qui doit ressembler à un arbre par sa conduite exemplaire (cf. le psaume 1). L’arbre est pour les humains vivant ensemble.
  • L’arbre en effet est dans la ville, et non à l’écart des humains. Il n’est pas à chercher par une quête lointaine, mais à attendre, et peut-être déjà à discerner, au milieu de notre monde, de notre ville, de notre vie, là où coule la source qui vient de Dieu.

 

 

LECTURES BIBLIQUES ET TEXTES LITURGIQUES

EVANGILE DE JEAN, chapitre 1, v. 1-5, 14

Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
Elle était au commencement avec Dieu.
Tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.
En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
La lumière brille dans l’obscurité, mais l’obscurité ne l’a pas reçue.
 …
Celui qui est la Parole est devenu un homme et il a vécu parmi nous, plein de grâce et de vérité. Nous avons vu sa gloire, la gloire que le Fils unique reçoit du Père.

ACCUEIL

C’est aujourd’hui jour de fête.
La lumière a brillé dans la nuit.
La parole est venue dans le monde.
La parole est devenue un être humain. Jésus le Christ est né, et il a habité parmi nous.

C’est pourquoi nous voulons vivre ensemble la joie de Noël.

Avec toute l’équipe de l’enfance de la paroisse, je suis heureux de vous accueillir. Bienvenue à vous, les enfants, les parents, les grands-parents, à vous paroissiennes, paroissiens de la Servette, à vous habitants du quartier et à vous qui êtes venus de plus loin. Que la joie et la paix de Noël soient avec chacun de nous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ, lumière dans le monde. Amen.

OUVERTURE : CHRIST VIENT DANS NOTRE VILLE

Noël, c’est la fête de la naissance de Jésus. Mais à Noël, partout, dans les rues, dans les maisons, les magasins, et même dans les églises, on voit des sapins.

C’est quand même bizarre : à Bethléem, quand Jésus est né, il n’y avait pas de sapin. Dans la Bible, il n’y a pas de sapin. Alors pourquoi cet arbre ?

En fait, dans nos pays, le sapin est utilisé parce qu’il est toujours vert, pour rappeler un autre arbre, un arbre qui se trouve dans la Bible : l’arbre de vie.

L’arbre de vie, c’est le signe de ce que Dieu nous promet, de ce qu’il veut nous donner.

Cette année, avec les enfants, nous avons préparé une fête de Noël un peu différente.
Nous avons choisi de laisser les bergers, les anges, les mages se reposer un peu, et de célébrer la venue du Christ un passage de la Bible qui nous parle de l’arbre de vie.
 
Ce passage annonce autrement le message de Noël.
Il nous dit : la venue de Jésus autrefois, c’est une promesse de Dieu pour notre monde. Une promesse pour demain, une promesse aussi pour aujourd’hui. Une promesse qui est comme un arbre de vie. Un arbre qui porte des fruits. Et cet arbre pousse dans la ville. Et c’est pourquoi les enfants ont préparé ces dessins de notre ville.

Ici, à la Servette, ou dans les quartiers voisins, c’est la ville.
Des rues, des magasins, et puis, surtout, des immeubles, des maisons.
Et dans ces maisons, des gens, des habitants.
Une ville, c’est beaucoup de gens qui vivent au même endroit.
Certains se connaissent, mais la plupart, ils ne se connaissent pas.
Comment vont-ils vivre ensemble?

La Bible nous dit : Jésus est né dans notre monde.
Il est venu pour être autrefois au milieu des être humains.
Il est venu pour être aujourd’hui dans notre vie.
Il est venu pour être dans cette grande ville qu’est notre monde.
Il est venu pour entrer dans les maisons de notre ville.
Il est venu pour être avec les gens qui sont là, que les enfants ont dessinés.
Il est venu pour être avec nous. Il est venu pour être avec tous.
Et ça, c’est une merveilleuse bonne nouvelle!

INTRODUCTION A LA LECTURE DE L’APOCALYPSE

Quand la Bible parle du monde que Dieu promet aux êtres humains, elle le décrit comme une ville, une ville de paix.
Dans cette ville, au milieu de cette ville, il y a un arbre.
C’est comme la présence de Jésus venu dans notre monde.
Cet arbre n’est pas n’importe quel arbre. C’est l’arbre de vie. Un arbre qui donne la vie. Un arbre qui donne des fruits. Un arbre pour nourrir, et aussi pour guérir les êtres humains.

APOCALYPSE, CHAPITRE 22, 1-5

Ensuite, l’ange me montre un fleuve d’eau qui donne la vie.
Il brille comme du cristal, il sort du siège de Dieu et de l’Agneau
et il coule au milieu de la place de la ville.
Là, entre deux parties du fleuve, il y a l’arbre de vie.
Il donne des fruits 12 fois dans l’année, une fois par mois,
et ses feuilles servent à guérir les peuples. 

Il n’y aura plus de malédiction. 
Le siège de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville, et les serviteurs de Dieu l’adoreront. 
Ils verront son visage et son nom sera écrit sur leurs fronts. 
Il n’y aura plus de nuit, personne n’aura besoin de la lumière d’une lampe, ni de la lumière du soleil.
En effet, le Seigneur Dieu répandra sa lumière sur ses serviteurs, et ils seront rois pour toujours.


SAINTE-CENE : INTRODUCTION

Jésus est venu pour être avec les humains.
Il a partagé leur vie, il a mangé avec ceux qui étaient avec lui.
Aujourd’hui encore, quand nous partageons le pain, quand nous buvons à la même coupe,
Jésus est au milieu de nous nous.
Il est là. Il nous unit comme les membres d’un seul corps.

INSTITUTION

La nuit où le Seigneur Jésus a été livré, il a pris du pain. 
Il a remercié Dieu, puis il a partagé le pain et il a dit: «Ceci est mon corps.  Il est pour vous.
Faites cela en souvenir de moi.» 
Après le repas, le Seigneur a pris aussi la coupe de vin et il a dit: «Cette coupe est la nouvelle alliance de Dieu, parce que mon sang est versé pour vous. Toutes les fois que vous en boirez, faites cela en souvenir de moi.» 
En effet, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe,  vous annoncez la mort et la résurrection du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. 

INTERCESSION ET PRIERE POUR DEMANDER L’ESPRIT-SAINT

Au moment de partager le repas du Christ, nous prions pour notre monde.

Seigneur Dieu, ta promesse est un arbre de vie.
Ses fruits sont donnés pour nourrir tous les êtres humains.
Ses feuilles sont données pour guérir notre monde.
[A chaque demande, un enfant apporte une branche de sapin sur la table de communion]
Pour la guérison du monde, Seigneur, nous te prions pour les victimes de la guerre et de la violence. Fais de nous des bâtisseurs de paix.
Pour la guérison du monde, Seigneur, nous te prions pour ceux qui sont emprisonnés et maltraités. Fais de nous des défenseurs de la justice.
Pour la guérison du monde, Seigneur, nous te prions pour les malades, pour ceux qui souffrent.. Fais de nous des porteurs d’amitié.
Pour la guérison du monde, Seigneur, nous te prions pour ceux qui sont tristes et sans courage. Fais de nous des porteurs de lumière.
Pour la guérison du monde, Seigneur, nous te prions pour ton Eglise, ici à Genève et dans le monde entier. Fais de nous des porteurs d’espérance.
Pour la guérison du monde, Seigneur, nous te prions les uns pour les autres. Fais de nous les membres d’un seul corps.
Seigneur, comme le vent à la cime des arbres, que ton Esprit souffle en nos coeurs.
Qu’il apporte en nous la vie, en nous unissant au Christ vivant, et les uns avec les autres.
C’est en son nom que nous te le demandons. Amen.

FRACTION (EN PARTAGEANT LE PAIN)

Le pain que nous rompons est la communion au corps de notre Seigneur Jésus-Christ,
qui a été donné pour nous.

ELÉVATION (EN ÉLEVANT LA COUPE)

La coupe de bénédiction pour laquelle nous rendons grâces
est la communion au sang de notre Seigneur Jésus Christ,
le sang de l’alliance nouvelle, qui a été versé pour le monde entier.

NARRATION : L’ARBRE DANS LA VILLE
 
 

Il était une fois une ville. Dans cette ville, il y avait bien sûr des maisons, des routes, des ponts, des usines, des magasins, des écoles, des salles de spectacles, mais une chose manquait: il n’y avait pas d’arbre ! Et une ville où il n’y a pas un seul arbre est grise et triste.

Un jour, les habitants de la ville se sont dit :

– Il nous faut un arbre dans notre ville. Là, sur la grande place, au milieu. Un arbre pour nous donner de l’ombre quand il fait trop chaud. Un arbre pour que nous ayons des fruits à manger. Un arbre où les oiseaux viendront faire leur nid. Un arbre pour qu’il fasse bon vivre dans notre ville.

Et ils se sont regardés :

– Qui nous fera un arbre ?

Alors un homme s’est avancé. Il était tout habillé de noir. Il a déclaré :

– Moi, je vais vous faire un arbre.

Et sur la place de la ville, il a apporté des grandes barres de fer. Pendant des jours et des nuits, avec un marteau, blang ! blang ! il a courbé les barres de fer, il les a fixées ensemble ; la nuit on voyait la lueur rouge d’un grand feu qui brûlait. Et puis un jour, l’homme en noir a dit :

– Venez ! c’est fini.

Les habitants sont venus, ils ont levé les yeux : sur la place, il y avait un arbre immense, aussi haut que les maisons : un arbre tout noir, un arbre en métal.

L’homme en noir était tout joyeux :

– Regardez, mon arbre ! Il est grand, il est fort, il est solide, aucune tempête ne pourra l’arracher…

Les habitants ont dit :

– Oui, ton arbre est solide, mais… il est tout froid. Il n’a pas de feuilles ; il ne pourra jamais donner de l’ombre à ceux qui ont besoin de se reposer pendant l’été. Non, ce n’est pas un arbre comme celui-ci que nous attendons.

Alors un deuxième homme s’est avancé. Il était tout habillé de rouge. Il a déclaré :

– Eh bien ! c’est moi qui vais vous faire un arbre.

Sur la place de la ville, l’homme en rouge a apporté des câbles, des fils, des ampoules, des caisses pleines d’appareils compliqués, avec des cadrans et des boutons partout. Et pendant des jours et des nuits, il a travaillé en sifflotant. Un soir il a dit :

– Ca y est, c’est terminé !

Les habitants sont venus voir :

– Oh !

Sur la place, il y avait un arbre étincelant de mille lumières. Ca brillait de partout, ça clignotait dans tous les coins, avec des guirlandes multicolores, des reflets dorés et argentés. Les habitants n’arrivaient plus à détacher leurs yeux de l’arbre de lumière, tellement il y avait de choses à voir. L’homme en rouge ne tenait plus en place :

– Vous avez vu, comme il est beau !

Et les habitants ont dit : oui, ton arbre est beau, il est magnifique, mais il est stérile. Il ne porte pas de fruits; il ne donnera jamais à manger à ceux qui ont besoin de retrouver le goût de vivre. Non, ce n’est pas un arbre comme celui-ci que nous attendons.
 
Un troisième homme s’est approché. Celui-ci était tout habillé de vert. Et lui aussi a promis de fabriquer un arbre. Ce qu’il a fait, à vrai dire, on ne sait pas trop. Il a installé une grande tente sur la place, et il a déclaré que c’était secret. Mais des gens ont dit qu’ils l’avaient vu, avec des gants verts, un masque vert, un bonnet vert, en train de manipuler de drôles de petits tubes en verre. Et un jour, lui aussi a déclaré qu’il avait réussi. Les habitants sont venus : sur la place, là où l’homme en vert avait mis sa tente, il y avait maintenant un arbre. Mais cette fois-ci, un vrai ! Avec un tronc, des branches, des feuilles, et même des fruits superbes, énormes. Et puis quelqu’un a levé les yeux :

– Mais, où sont les oiseaux ? Je n’en vois aucun.

Un autre a cueilli un fruit, il l’a goûté, il a fait la grimace :

– Erk ! ça n’a pas de goût !

Un troisième s’est approché de l’arbre, il s’est appuyé contre le tronc, et il a écouté :

Mais voilà que sur la place est arrivée une petite fille. Elle sautillait en chantonnant. Dans une main, elle tenait une branche verte de feuilles frémissantes. Dans l’autre, un fruit dans lequel elle croquait à pleines dents.

– D’où viens-tu, lui ont demandé les habitants. Toi aussi, tu as fabriqué un arbre ? un arbre avec des feuilles, un arbre avec des fruits ?

– Vous êtes bêtes, a dit la petite fille, on ne peut pas fabriquer un arbre ! Un jour, près de chez moi, en regardant le sol, j’ai vu une petite pousse qui sortait de terre. Alors, comme je suis curieuse, je l’ai entourée d’une petite barrière, pour qu’on ne marche pas dessus. En hiver, je l’ai protégée du gel, en été, je l’ai arrosée ; la petite pousse a grandi, ses racines ont plongé dans la terre, ses branches se sont déployées dans le ciel, et c’est devenu un arbre.

– Mais alors, ont demandé les habitants, si ton arbre a poussé tout seul, si tu ne l’as pas fabriqué, d’où vient-il ?

– Ca, c’est un mystère, a dit la petite fille. Je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est que l’arbre me donne de l’ombre en été, que les oiseaux viennent habiter dans son feuillage, et que ses fruits sont drôlement bons. Et puis, ce n’est pas mon arbre. Il est pour tout le monde. Il est aussi pour vous.Alors les habitants ont suivi la petite fille. Quand ils sont arrivés près de l’arbre, ils ont entendu le frémissement du vent dans les branches, ils ont senti la douce odeur des feuilles, ils ont écouté le chant des oiseaux dans la paix du soir, et c’était comme si leur tristesse, tous leurs soucis s’envolaient. Et quand les plus proches ont cueilli les fruits, ils les ont distribués à tous ceux qui étaient là, et une lumière de joie a éclairé tous les visages. 

 

Conte de Noël – Nuit de Noël

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II était une fois deux enfants, une soeur et un frère. C’était des enfants très sages et obéissants. Ils en étaient presque un peu fiers. Ils aimaient bien jouer avec leurs camarades, mais encore plus entre eux deux.

Un jour, – c’était la veille de Noël -, ils décidèrent de partir tout seuls fêter Noël au ciel, avec les anges et avec Jésus.

Ils se mirent en route de bon matin, car ils pensaient bien que le chemin serait assez long. Ainsi ils marchèrent et marchèrent à travers les paysages, en direction du soleil levant.

Soudain ils entendirent au loin le grondement d’un torrent et se trouvèrent bientôt au bord d’un profond ravin longé de vertigineuses falaises. Prudemment ils s’approchèrent du bord. Comment faire pour traverser ? Alors ils aperçurent un pont, rectiligne comme une règle et tout aussi étroit, qui réunissait les deux bords. Oseraient-ils la traversée ? Cela parut de la folie.

Mais voilà : ce pont s’appelait « le pont du mensonge ». Celui qui n’avait jamais menti de sa vie pouvait l’emprunter sans danger. Les deux enfants se regardèrent et dirent d’un commun accord : « Nous n’avons jamais menti de notre vie, allons-y.» Un peu tremblants ils s’y engagèrent, un pied devant l’autre, et encore un pied devant l’autre, et ainsi de suite, et ils gagnèrent le bord opposé.

Un peu fatigués, ils continuèrent leur route. Au bout d’un certain temps ils entendirent de lointains rugissements. Malgré leur frayeur ils avancèrent. Les rugissements enflèrent, cela ressemblait bien à des rugissements de lions, mais ils ne purent rien voir, car le paysage était sauvage : des fourrés et des buissons épineux s’étendaient à perte de vue. Brusquement ils virent quelque chose de jaune doré bouger à travers les branches. Ils s’arrêtèrent net : c’était bien deux lions, un à droite et l’autre à gauche du sentier. Que faire ? Rebrousser chemin ?

Mais voilà : c’étaient « les lions bagarreurs, les lions de la colère ». Celui qui ne s’était jamais bagarré ni mis en colère contre quiconque pouvait passer sans être attaqué. Les deux enfants se regardèrent et dirent d’un commun accord : « Nous ne nous battons jamais et ne faisons jamais de colère, Allons-y. » Le coeur battant ils avancèrent et, lentement, passèrent indemnes entre les deux lions qui ne bougèrent pas.
Encore un peu plus fatigués ils continuèrent leur route. L’après-midi avançait. Le soleil avait passé le zénith depuis longtemps, Combien de temps encore jusqu’au ciel ? En sortant enfin des fourrés, le sentier semblait s’orienter vers un replat parsemé de bouleaux, reconnaissables à leurs troncs blancs. Les enfants espérèrent pouvoir se reposer un peu sous leurs fins branchages. Mais en s’approchant, que découvrirent-ils ? Un marécage, des trous gluants d’eau noire entre des îlots de boue flottante, plus trace de sentier. Impossible de s’y hasarder.

Mais voilà : ce marécage s’appelait « le passage de l’obéissance ». Celui qui n’avait jamais désobéi à ses parents ni à quiconque, pouvait s’y risquer. Les deux enfants se regardèrent et dirent d’un commun accord : « Nous n’avons jamais désobéi, nous pouvons poser nos pieds sur le marécage, allons-y. » Et ils passèrent sains et saufs.

Arrivés de l’autre côté ils regardèrent : le soleil baissait, l’horizon commençait à se mettre au rose, mais le sentier continuait et semblait enfin monter. « Dépêchons-nous de grimper » se dirent-ils, « il ne s’agit pas d’arriver en retard. » Ils s’engagèrent en hâtant le pas et, à la tombée de la nuit, un peu essoufflés, ils se trouvèrent devant l’immense portail du ciel. Un silence absolu régnait. Les enfants s’étaient attendus à entendre de la musique, des répétitions de chants de Noël, certes atténuées par l’épaisseur de la porte, mais quand même.

Alors timidement, ils frappèrent au portail. Rien ne bougeait. Ils frappèrent plus fort et encore plus décidés et encore plus fort. Enfin ils entendirent de lourds pas, un peu traînants, s’approcher de l’intérieur. Et le portail s’ouvrit un peu grinçant, l’espace d’une fente. La tête barbue de Saint Pierre apparut et il dévisagea les enfants d’un air étonné : « Que voulez-vous, les petits ? », « On est venu pour fêter Noël au ciel ce soir » dirent-ils avec une certaine assurance. « Ah ! » dit-il, en se lissant la barbe, « Mais voyons, le soir de Noël tout le ciel, Jésus et tous les anges descendent sur la terre. II n’y a personne ici. Ils sont tous descendus pour fêter Noël avec les hommes, avec tous les hommes, toutes les femmes, tous les enfants, filles et garçons, sages ou méchants. Ici le ciel est vide. »

Et il referma la porte.

Source: PointKT automne 1995 – n° 11