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Au pied de la croix : le témoignage de l’officier romain

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ID 1382 345 L’histoire biblique indique plusieurs témoins de la crucifixion de Jésus. Celles et ceux qui sont au pied de la croix du Fils de Dieu font un chemin de conversion. Voici une narration qui donne corps et voix à l’officier romain, racontant non seulement ce qu’il voit mais aussi ce qui le questionne, et du coup nous interroge. La narration trouvera sa place dans des cultes de carême ou de la Semaine sainte ou lors d’une séance de catéchisme.

J’en ai vu, dans ma vie des crucifixions ! Mais celle-là, je ne l’oublierai jamais ! Elle a marqué un tournant dans ma vie !
D’abord, cet écriteau… Vous savez bien ! Chaque croix porte un écriteau indiquant le motif de la condamnation. Là, sur cet écriteau étaient écrits ces mots : « le roi des Juifs ». Vous vous rendez compte ?
Il fallait écrire : « Celui-ci prétend être le roi des Juifs » pour qu’on comprenne que c’est un agitateur politique et que c’est pour cette raison qu‘il a été condamné ! En écrivant seulement « le roi des Juifs », non seulement ça donne l’impression que c’est vrai, mais en plus, il n’y a plus de motif de condamnation! C’est fou, non ?

Et puis il fallait voir la scène !
Le « roi »… sur la croix !… En sang… mourant… de la mort des criminels… ; pendu entre deux brigands. Quelle image ! D’habitude, le roi est au-dessus de tous. Là, il est au plus bas… en-dessous de tout… c’est fou !
Et devant lui, le peuple ; « son » peuple ! Ses sujets qui défilent, s’inclinent devant lui en ricanant, en l’insultant ! En l’humiliant ; « Toi ? le roi ? Pas possible ! Prouve-le ! Défends-toi ! Un roi comme toi, on n’en veut pas ! Et on ne peut rien en faire ! Si tu ne peux pas te défendre toi-même comment pourrais-tu nous défendre nous ? »
Et lui, il n‘a fait rien d’autre que prier Dieu : « Pardonne-leur ! » C’étaient ses mots. Comme si c’était là l’essentiel, comme si c’était vital, pour lui alors qu’il était en train de mourir. « Pardonne-leur »…
D’ailleurs il avait dit aussi peu de temps avant « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Mais là, c’était comme si Dieu lui avait répondu car il le sent tout proche… et l’appelle « Père ».

Et puis, il est mort, comme les autres ! Et pourtant, ce n’était pas pareil ! Non ! Parce que, voyez-vous, ça parait fou, mais au moment où il est mort, moi, tout d’un coup, j’ai su que c’était vrai : cet homme était le Fils de Dieu. J’ai su que, dans cet homme, Dieu lui-même était là ! ID 1382 345

Et depuis, je sais… mais qu’est-ce qui me le prouve ? En fait, il n’y a pas eu de preuve à proprement parler. Une preuve c’est quand c’est évident, pour tous ! Et là, il n’y en a pas ! Mais il y a quand même des choses, des mots, un cri, une attitude, un questionnement au fond de moi même… Tout cela qui, mis bout à bout, sont devenus des signes, peu à peu évidents pour moi.
Par exemple : peu de temps avant qu’il ne meure, au moment où il s’est écrié « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », il y a eu comme une éclipse : le soleil a disparu, le ciel s’est assombri, il a fait sombre et froid. C’est comme si la vie perdait son éclat et sa chaleur. Est ce que c’est un hasard ? Croyez-vous ? Alors, il fait sacrément bien les choses, le hasard !

Et puis, il parait qu’à sa mort le voile du temple s’est déchiré ! Vous savez, le voile qui sépare l’espace le plus sacré, réservé strictement à Dieu, du reste du temple, eh bien ce voile s’est déchiré ! Comme pour dire que Dieu est là, avec nous, dans ce que nous vivons… Je sais, ce ne sont pas des « preuves », peut-être juste des indices. Des indices pour dire que Dieu est là, avec nous, les hommes et les femmes.
En tous cas, moi, j’y crois ! Depuis que je l’ai vu mourir, je sais : cet homme crucifié comme un brigand, est le Fils de Dieu. Il y a du „Dieu“ en lui, du divin. Comprenez bien : c’est quand même incroyable ce qui m‘arrive ! Devant cet homme, qui est mort comme tant d’autres déjà, sur la croix, certes innocent, moi je suis devenu croyant ! Bizarre, non ? Lui est mort, et moi je vis comme une nouvelle naissance : je nais comme croyant !

C’est fort, non ? Que sa mort puisse me faire vivre… autrement, de manière nouvelle ! Alors pour moi, c’est clair : il y a du Dieu là-dessous ! Je ne peux rien prouver mais j’en témoigne ! Après tout, lui non plus n’a jamais prouvé qu’il était le Fils de Dieu ! Mais en le voyant mourir, je l’ai découvert. C’est son témoignage qui m’a rendu croyant.
Pas de preuves ? Alors, je vous laisse mon témoignage ! Peut-être que vous pourrez en faire quelque chose !

Crédit : Point KT