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Une maison pour Dieu ?

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Narration ayant pour thème : « La parole a dressé sa tente parmi nous et nous avons vu sa gloire pleine de grâce et de vérité. »

Lecture – 2 Samuel 7, versets 1 à 3 :

Le roi David s’installa dans son palais. Le Seigneur le protégeait de tous les ennemis qui entouraient son royaume. Un jour, le roi dit au prophète Nathan : « J’habite une maison en bois de cèdre et le coffre sacré de Dieu n’a pour abri qu’une tente de toile. Qu’en penses-tu ? »
– « Tu as certainement une idée à ce sujet, répondit Nathan. Vas-y, réalise-la, car le Seigneur est avec toi ».

♪ (Assis) Alléluia 51-14 : Quand l’Esprit de Dieu habite en moi

 

Le temps de la prédication est une histoire inventée,  se situant entre le verset 3 et le verset 4 de 2 Samuel 7 :

Narrateur : Il était une fois …

La « foi » d’un roi qui vivait, il y a bien longtemps – il y a 3000 ans – en moins 1 000 avant notre ère. Ce roi s’appelait David 1er. Comme c’est le « premier » – on ne disait même pas « David 1er » – mais « David » tout court. Lui qui était parti de rien (il avait commencé sa vie comme berger. Il était aussi harpiste à ses heures) – David donc, habitait maintenant dans un palais majestueux, recouvert de bois de cèdre. Pour lui, l’ascenseur social avait fonctionné à fond. Il en avait même un peu honte, car il habitait dans un palais – quand l’arche de Dieu (qui contient les dix paroles de Dieu !) campait sous tente. Il avait tout reçu, mais il ne savait comment remercier Dieu.

David 1er décida de bâtir un temple pour Dieu, si généreux. Il appelle donc un architecte.

David 1er – « Je voudrais un Temple pour loger mon Dieu ».
Architecte  – « Pas de soucis, comment s’appelle ton dieu ? »
David 1er  – « …. ? … Heu … A vrai dire …, Il ne « S’appelle » pas. »
Architecte  – Comment ça, il ne s’appelle pas ?
David 1er – Il s’appelle par quatre lettres imprononçables qui ont un rapport avec le verbe « être ». Quelque chose comme : « Je-suis »
Architecte (perplexe) – Heu … « Je-suis ». OK. Mais … « je suis » où ? – c’est quoi son adresse ?
David 1er – Je ne sais pas, c’est justement pour cela que je veux lui construire un temple.
Architecte – Votre majesté, avec toute la meilleure volonté : il m’est impossible de démarrer ne serait-ce qu’une esquisse de projet – encore moins un Avant-Projet si je ne sais ni où – ni pour Qui ?
David 1er – si tu ne peux rien pour moi : alors je n’ai plus besoin de toi.

Narrateur : le roi fait jeter l’architecte aux oubliettes.

Seulement voilà. Le roi avait toujours un vide là. Un nœud dans le ventre. Une insatisfaction. OK, la foi est spirituelle, mais David lui, a un corps. Et ce corps a besoin d’un lieu (comme notre temple) pour prier, pour sentir la présence de Dieu … Alors il décide de persister dans son projet. Tout en se passant d’architecte.

C’est l’avantage quand on est roi : tout est permis – même de construire sans déposer de permis de construire. Il décide donc de convoquer directement les ingénieurs. Deux ingénieurs se présentent devant le roi. Le premier est spécialiste en calculs de structure béton/pierre – et le deuxième expert en revêtement « bois de cèdre ». Le roi les fait attendre quelques temps, histoire de bien leur faire comprendre qu’il n’est pas n’importe qui. Puis les fait entrer dans la salle du trône …

David 1er – Voilà, dit-il, je voudrais que vous bâtissiez une demeure pour mon Dieu.
Ingénieur 1  – « Bien sûr majesté ».

Narrateur  : Le roi sourit (tout en se disant qu’il a vraiment bien fait de se débarrasser de cet architecte questionneur).

Ingénieur 1  – Toutefois, nous aurons besoins de quelques données pour dimensionner l’ouvrage.
David 1er – Ah oui, lesquelles ?
Ingénieur 1  – Il nous faudra les dimensions de votre Dieu.
Ingénieur 2  – … ainsi que Son gabarit de passage pour dimensionner les ouvertures …
Ingénieur 1  – Il nous faudra également Sa masse …
David 1er  – Sa masse ?
Ingénieur  – Oui, son poids quoi ! Pour calculer les descentes de charges. Pour les fondations et les planchers.
David 1er  – Le poids de mon Dieu ! Mais il est à l’image de sa gloire : infini !

Narrateur – Et voilà nos deux ingénieurs qui commencent à douter. Et même à craindre pour leur vie, car ils ont eu vent du sort réservé à l’architecte. Ils ne voient pas comment calculer un plancher apte à supporter « Cavod » – le « poids », la « gloire de Dieu ». Ils ne voient pas non plus où s’arrête la hauteur des portes qui laisseront passer le « Très-haut ».

Irrité, le roi donne l’ordre de jeter les deux ingénieurs aux oubliettes. Le roi est ulcéré – à tel point qu’il commence un peu à douter de lui-même. Il se dit qu’il ferait mieux de confier globalement tout le projet à quelqu’un d’autre. Parce que lui, il y met trop d’émotions et de prières. C’est peut-être pour cela que les professionnels perdent leurs moyens.

Le roi convoque donc un promoteur (expliquer promoteur) – afin de lui confier l’affaire, « clefs en main ». A la plus grande satisfaction du roi David 1er – le promoteur ne met pas son projet en doute – il ne pose pas de question – il n’a pas l’air désemparé. Au contraire, il a l’air souriant, et heureux d’avoir eu la commande.

Quelques jours passent … Et un matin, alors que le roi prend son petit déjeuner, on lui apporte le journal. Quelle n’est pas sa surprise de lire alors cette publicité en quatrième page de couverture : Programme de construction : « le domaine de Dieu : vivez sous la bénédiction divine à proximité immédiate de la demeure de Dieu, qui fera « resplendir sur vous sa lumière », de jour comme de nuit ». Achetez sur plan, dès à présent, votre logement dans un programme de construction qui comprend douze lotissements, une garderie (« les benjamins »), une école (« Emmanuel »), et un centre commercial (« les marchands du temple »).

Le roi n’est pas du tout content – et convoque sur le champ le promoteur en lui demandant de lui montrer les plans de la demeure de Dieu. Le promoteur joue la montre – lui dit qu’ils sont en cours d’étude – que l’imprimante est en panne – que la secrétaire est en arrêt maladie pour cause de covid …

Le roi est furieux :

David 1er  – Quoi ! Tu vends déjà sur plans des logements tout autour ? Tu spécules déjà sur ce projet ! Non seulement tu te rends coupable de délit d’initié en achetant à ton compte tous les terrains aux alentours – mais tu me considères comme suffisamment stupide  pour être dupe de ton petit jeu !

Promoteur  – Mais Majesté, grâce à ce temple, vous deviendrez riche ! Vous verrez, on s’arrachera les terrains qui se vendront comme des petits pains. Le prix de l’immobilier va flamber à Jérusalem ! On va s’entretuer pour le moindre m² de la ville. On ira même jusqu’à l’appeler « la ville trois fois sainte » … !

David 1er perplexe – Je voulais juste un temple pour louer Dieu. Pas un champ de batailles et de guerres …

Promoteur  – Mais majesté vous verrez, vous deviendrez célèbre ! Votre ville s’appellera « cité de David » ! – tout comme on peut dire « Alexandrie », « Constantinople », ou « Leningrad » !

David 1er  – Mais mon but n’est pas de finir dans les livres d’histoire entre Alexandre, Constantin et Lénine.

Je me fiche d’être célèbre. Ce que je veux, c’est « célébrer » mon Dieu.

Narrateur  – Et sans autre forme de procès, le promoteur alla rejoindre l’architecte et les ingénieurs aux oubliettes … Mais voilà. Le roi se retrouva de nouveau tout seul. Et toujours gêné d’habiter dans un palais, quand Dieu « plante sa tente parmi nous » (nous l’avons dit à l’entrée de notre culte) David décida finalement de se confier directement à Dieu. Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ?

Lorsqu’on voulait parler à Dieu, y’a 3000 ans, on utilisait – non pas un téléphone mais – … un prophète :  Le roi parle au prophète → le prophète parle à Dieu. Dieu parle au prophète → et le prophète parle au roi. Ça fonctionnait comme ça. Donc David 1er, appela son prophète (lequel s’appelait « Nathan »), et lui parla de son projet de construction.

Dieu lui répondit, par la bouche du prophète :

Nathan  : Venant de ta part, je sais que tes raisons sont louables. Cela part d’un bon sentiment. Je vais te dire une chose « déclare le Seigneur » : j’ai dans mes cartons un projet beaucoup plus grand pour toi – plus grand qu’une simple bâtisse de bois et de cailloux. Tu es devenu roi, tu as conquis Jérusalem, et tu crois que ton histoire s’arrête là. Mais crois-moi, aujourd’hui, ton histoire ne fait que commencer. Aie confiance, car ce projet de construction d’un temple est dérisoire par rapport au projet que je nourrie pour nous. Je n’ai pas créé le monde et toi-même pour qu’on m’y construise une demeure. Ce n’est pas toi qui me construiras une maison – mais nous deux qui bâtirons ensemble une demeure, une demeure faite de pierres vivantes. Je ne souhaite pas que tu m’élèves un temple. J’ai même pour projet de continuer à planter ma tente parmi vous – et je souhaite que nous nous élevions mutuellement. Je souhaite t’élever toi, à tel point qu’il n’y aura jamais de David 2ème – tu resteras pour tous le roi David, tout simplement. Ecoute David : pourquoi deux palais distincts ? Pour que nous finissions dans une relation de voisinage poli : toi dans ton palais, et moi dans mon temple – comme un vieux couple qui ne se parle plus ? Une seule maison suffit. Je veux être là où tu es – « Immanou-El », ce sera mon nom pour toi. Ton palais sera le mien – tout comme toi, tu demeureras dans ma parole. Je scellerais notre union, non pas dans la pierre, mais dans nos vies. Je te propose une alliance avec toi et ta descendance – et beaucoup d’autres par la même occasion. Une alliance risquée et incertaine, une alliance vivante, dans ma parole, dans nos prières et dans tes louanges. De ta descendance naîtra celui qui sera notre alliance.

Narrateur  : C’est ainsi que notre roi renonça joyeusement à son projet – et se mit à initier un temple de chants et de prières (rappelez-vous : il était un peu musicien). Ce premier temple vivant, reste dans notre bible : c’est le livre des psaumes.

Psaume 62 : (lecture) Psaume de David.

C’est auprès de Dieu seul que je suis tranquille ; c’est de lui que vient mon salut.
Lui seul est mon rocher et mon salut, ma citadelle : je ne vacillerai guère.
Mon salut et ma gloire sont tout près de Dieu ; mon rocher fortifié, mon refuge sont en Dieu.
Comptez sur lui en tout temps, vous, le peuple ! Épanchez devant lui votre cœur ; Dieu est pour nous un refuge (Pause).
Oui, les gens du peuple sont un souffle, les gens illustres, un mensonge. Quand on soulève la balance, à eux tous, ils pèsent moins qu’un souffle.
Ne comptez pas sur la violence : ne vous essoufflez pas en rapines. Si votre fortune augmente, n’y mettez pas votre cœur.
Dieu a dit une chose, deux choses que j’ai entendues, ceci : que la force est à Dieu – et à Toi Seigneur, la fidélité.

♪ (Assis)Recueil Alléluia 62 : En toi, mon Dieu, toi seulement – § 1, 3 & 5

– Lecture – 2 Samuel 7 – la suite – les versets 4 à 7 :  « Mais la nuit suivante, le Seigneur adressa la parole à Nathan pour lui dire : Va trouver David, mon serviteur. Tu lui diras : Voici ce que déclare le Seigneur : « Ce n’est pas toi qui me construiras un temple où je puisse habiter. Je n’ai d’ailleurs jamais habité dans un temple, depuis le jour où j’ai fait sortir d’Egypte le peuple d’Israël et jusqu’à présent. Au contraire, j’ai accompagné les Israélites en n’ayant qu’une tente pour demeure. Bien plus, durant tout ce temps, j’ai confié à plusieurs chefs le soin de gouverner Israël, mon peuple, mais je n’ai reproché à aucun d’entre eux de ne pas m’avoir construit un temple en bois de cèdre. »

Annonces – collecte – prière d’intercession  / Notre-Père

– Parole d’envoi

1 Pierre 2,5 : « Vous-mêmes, comme des pierres vivantes, construisez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des sacrifices spirituels, agréés de Dieu, par Jésus-Christ. Car voici ce qu’on trouve dans l’Ecriture : « Je vais poser en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse ».

– Bénédiction

♪ (Debout) Recueil Alléluia 62-81 : Que la grâce de Dieu soit sur toi

♪ Jeu d’orgue

Crédits : Daniel Schrumpf (EPUdF), Point Kt, illustration : Pixabay