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Prions avec le psaume 119

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Psaume 119, 1 à 8 Si l’on ne peut pas en toute certitude préciser la date de composition, pas plus que les auteurs des 150 psaumes, on peut, en revanche, s’unir à cette prière ; encore faut-il la comprendre pour pouvoir la partager. Encore faut-il « s’habiller le cœur », comme dit le renard au petit Prince de Saint-Exupéry.

Nous vous présentons ici une séquence du document catéchétique « Prions avec les psaumes »,  rédigé par une équipe neuchâteloise. ce document est disponible à l’office protestant d’éditions chrétiennes (Lausanne – Suisse). Il est accompagné d’un livret pour les enfants « Psaumes de David », comprenant le texte des psaumes choisis et huit illustrations en couleurs de Jacques Perrenoud.

Contact : info@protestant-edition.ch

Quelqu’un entre dans la cathédrale. Un court instant, par la porte ouverte, des bruits étrangers apportent un écho du monde extérieur. « Seigneur, guide mes pas ; c’est mon bonheur que de mettre en pratique ce que tu m’enseignes dans ta Parole. Seigneur, apprends-moi à désirer ce que tu demandes. Donne-moi la force d’aimer. C’est là mon bonheur. Amen »

A. TEXTE DU PSAUME.  Exceptionnellement, nous ne transmettons que le début du psaume (qui comprend 176 versets).

Psaume 119

1    Ils sont heureux, ceux qui se conduisent parfaitement, qui respectent la loi du Seigneur.

2    Ils sont heureux, ceux qui obéissent à ses ordres, ils cherchent le Seigneur de tout leur cœur.

3    Ils ne font aucun mal, ils vivent comme le Seigneur le demande.

4    Seigneur tu fais connaître tes exigences, pour qu’on les respecte avec soin.

5    Ah! Si mes pas étaient plus sûrs, pour faire ce que tu veux !

6    Alors je n’aurais pas honte en regardant tous tes commandements.

7    Je te dirais merci du fond du cœur en étudiant tes décisions justes.

8    Je veux faire ce que tu veux, ne m’abandonne jamais.

 

B. NOTES BIBLIQUES ET THÉOLOGIQUES Voir aussi les remarques sur l’alphabétisme et le Dieu libérateur dans l’introduction aux psaumes.

Psaume alphabétique Le psaume 119 est un psaume alphabétique. Chaque vers d’une strophe commence par la même lettre. Et les vingt-deux strophes utilisent l’une après l’autre les lettres de l’alphabet hébreu. Ce genre de psaumes a toujours trait à la loi de Dieu. Ce procédé veut signifier qu’elle contient le monde entier de l’alpha à l’oméga ; qu’elle est immense. La loi motive notre vie de a à z. Elle en est le tout ; c’est le bonheur.

Les notes théologiques et bibliques qui suivent s’inspirent de  » La grâce de ta loi, lecture spirituelle du psaume 119 « , Frère François et Frère Pierre-Yves, Communauté de Taizé, éd. Monastiques, Abbaye de Bellefontaine.

Heureux Les deux premiers versets de la strophe commencent par ce mot. Il inaugure à la fois tout le psaume et donne son accent à cette strophe. Le verset 7 reprend la même idée en parlant de remercier.
Le bonheur n’est pas le privilège de certains, il est offert à qui le reçoit de Dieu en se faisant son disciple.

Tu Le psaume 119 sera tout entier une parole adressée à Dieu en lui disant  » tu « . Il commence cependant, pour affirmer le bonheur du croyant, par trois versets à la troisième personne, dans un style de sentence et sous la forme des Béatitudes. De ce bonheur, affirmé d’emblée comme l’essentiel, toute la suite du psaume se fera l’écho: elle en évoquera les chemins, elle en énumérera les conditions, elle en célébrera la merveille.

Chercher Dieu (v. 2) Il est alors facile de comprendre que la loi nous dévoile précisément la manière et le chemin pour parvenir à être heureux. Mais la loi émane de Dieu et le chemin est d’abord celui que Dieu parcourt à notre rencontre, la prévenance d’amour qu’il nous manifeste.
Pour l’accueillir il s’agira de mobiliser toutes les ressources de mon être, toute la force de mon désir. Le projet est délibérément spirituel. Il justifie alors pleinement la mobilisation de la volonté et une attention précise et constante à son comportement. La loi du Seigneur n’est pas le but, mais elle est la voie qui fait de la quête une marche.
Le verset 3 complète simplement l’idée, sur un mode négatif d’abord, pour ensuite exprimer le dynamisme d’une obéissance à la loi.

Entièrement Dès le verset 4, le psalmiste abandonne le ton impersonnel de la sentence. Il a résumé le projet de sa vie, fixé son attention sur la vérité de son existence, il s’est remémoré le lieu et le chemin du bonheur. Maintenant il se dit à lui-même et à Dieu: encore faut-il aller jusqu’au bout de la volonté de Dieu, la faire mienne tout entière, avec la fermeté, la persévérance et la continuité que cela réclame. Il s’agit que des voies de Dieu, je fasse mes voies, intériorisant son projet au point d’y investir tous mes désirs.

Dans les versets 4 et 5, remarquons l’adverbe  » entièrement  » ( » avec soin « , dans la traduction en français fondamental) et le verbe  » s’affermir  » ( » être plus sûr « , dans la traduction en français fondamental). Ils font écho à deux expressions du verset 2: de tout leur cœur et obéir. Le croyant priant se veut vigilant à l’égard de deux risques: celui des demi-mesures et celui de l’abandon au bout d’un moment. Non, la grandeur de l’enjeu suppose qu’on en prenne les moyens et qu’on s’organise pour durer.

Le verset 6 exprime que si mon zèle, ma vigilance, la concentration de mon énergie ne sont pas à la mesure du projet, s’ils ne se montrent que momentanés, je n’oserai quasiment plus regarder le bonheur auquel Dieu m’appelle: l’horizon, dans sa hauteur et son éloignement, au lieu de m’exciter, me signalera seulement mon échec et me fera soupeser d’autant mon humiliation.

Rendre grâces ( » dire merci « , dans la traduction en français fondamental) Le croyant n’a pas à se transformer en coureur aux limites de son souffle. Le bonheur est à venir, oui, mais sa joie est déjà offerte, comme un avant-goût, avec la reconnaissance. La droiture virerait à la raideur si elle ne s’accompagnait pas d’une action de grâces. La justice qu’on veut réaliser dans sa vie, au lieu d’être justesse de ton et d’accent, tournerait à la tracasserie si elle ne visait, dès maintenant, à exprimer la louange de Dieu. C’est ce qu’exprime le verset 7.

Ne m’abandonne pas entièrement Lorsque nous relâchons partiellement notre confiance à l’égard de Dieu, nous éprouvons dans un premier temps l’impression d’être abandonnés par Dieu. Son soutien ne prend pas toujours la forme que nous attendons et, avant de discerner par la foi qu’effectivement Dieu était présent dans notre manière même d’affronter l’épreuve, nous aurons bien dû nous demander s’il n’avait pas retiré sa main, comme on le fait pour quelqu’un qui apprend à nager.
Il y a une marge entre l’affirmation de foi:  » Dieu nous est indéfectiblement présent  » et notre capacité de percevoir effectivement cette présence. Humblement alors, pensant au risque de sa propre fidélité, le psalmiste demande à Dieu de ne pas le laisser dans le sentiment d’être totalement abandonné. Le fait même de confier cela totalement à Dieu dans la prière constitue déjà une manière de retrouver la présence et la proximité de Dieu, de ne pas se sentir totalement abandonné.
Celui qui examine attentivement la loi parfaite qui nous donne la liberté et s’y attache fidèlement, qui ne se contente pas de l’écouter pour l’oublier ensuite, mais la met en pratique, trouve son bonheur en la pratiquant (Jc 1, 25).

C.    NOTES PÉDAGOGIQUES

1. OBJECTIFS Comprendre le rôle que la loi de Dieu joue dans la vie du croyant. Découvrir qu’il est important de l’observer pour être heureux.

2. MATÉRIEL À PRÉPARER

•    Les photocopies du psaume pour réaliser le livret-souvenir •    Des dés à jouer
•    Des feuilles et des crayons pour noter les règles
•    Les feuilles des chants choisis
•    Du papier de couleur claire pour faire les fleurs, des ciseaux et des feutres (ou crayons) noirs

3. DÉROULEMENT DE LA RENCONTRE

Découvrir l’importance d’une règle commune pour être heureux de jouer (15 min)
Préciser que l’on va jouer à traverser la salle. Demander à chacun de réaliser sa propre règle du jeu. Individuellement, chacun note ce qu’il devra faire lorsque le dé tombera sur les différents chiffres (par exemple, 1: avancer d’un pas, 2: reculer d’un pas, 3: tourner sur place, 4: faire un grand saut,…). (Pour les plus petits, une  » Autre activité proposée  » est suggérée ci-dessous).
Faire jouer les enfants. Chacun lance le dé à son tour et avance en appliquant sa règle. Accueillir les réactions.
Décider d’une règle commune. Jouer.

La vie comparée à un jeu (10 min)

•    Faire jouer des sketches où l’on est heureux de vivre.
•    Après chaque sketch, faire préciser pourquoi c’était un moment de bonheur.

Comment je vis une règle du jeu (20 min)

•    Échanger en groupe: la règle est-elle une entrave ou une possibilité de vivre heureux ? (Penser aux règles de la circulation, aux règles du jeu, aux règles de la vie en classe,…).
•    Écouter les trois premiers versets du psaume 119. Que dit le psalmiste de l’observation de la loi de Dieu (le sommaire la résume:  » Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Tu aimeras ton prochain comme toi-même « ). Découvrir qu’il la conçoit comme un bonheur.
•    Apprendre les trois premiers versets et les gestuer.
•    Apprendre et chanter la strophe du chant de la séquence.

Est-ce facile d’observer des règles qui font vivre ? (10 min)

•    Écouter la suite du psaume. Que dit celui qui prie ? (Tu fais connaître ta loi pour qu’on la respecte. Si mes pas étaient plus sûrs, je n’aurais pas honte quand je pense à ce que tu demandes. Je te dirais merci.)
•    Échanger: est-ce que moi aussi j’ai de la peine à faire ce que Dieu demande ? Qu’est-ce qui m’est le plus difficile ?
•    Écouter le verset 8 et chanter: Chante la Fête, H6,  » Jésus, c’est toi que dans la foi  » ou Chante la Fête, H11,  » Marche avec ton Dieu « .
•    Réaliser des fleurs à 6 pétales. Sur chaque pétale, dessiner les points d’une face d’un dé à jouer. Au centre, copier (ou faire copier)  » Ta parole, une règle de vie pour mon bonheur ».
•    Coller le texte du psaume dans le livret-souvenir et illustrer ce qu’on a découvert.
•    Terminer par la strophe du chant de la séquence, concernant le psaume 119.

Autres activités proposées

Pour les enfants plus jeunes, préparer une feuille pour la règle du jeu : la partager en 3 colonnes et 6 espaces horizontaux ; dans la première colonne, indiquer ce qu’il faut faire ; dans la deuxième colonne, illustrer par un dessin ou un symbole ce qu’il faut faire ; laisser la troisième colonne en blanc. Lors de la rencontre, faire inscrire (dessiner) à chaque enfant un nombre dans chaque espace blanc de la troisième colonne (bien préciser que ces chiffres ne doivent pas être mis dans l’ordre). Faire jouer chacun avec sa propre règle ainsi réalisée (voir le déroulement ci-dessus, point  » Découvrir l’importance d’une règle commune pour être heureux de jouer « ).

Voici un exemple de feuille préparée :

 Pas de chat
 Pas de géant  
 Saut de grenouille  
 Roulade  
 Saut sur place  
 Pas à reculons

Offrir à chaque enfant un bonbon emballé. Dire que nous avons une règle  » ne pas jeter les papiers par terre  » et tendre une poubelle aux enfants. Expliquer que cette règle permet de se sentir bien : il n’y a pas de détritus par terre et personne ne devra rester pour nettoyer. Faire trouver à chaque enfant une règle à laquelle il doit obéir pour son bien (faire attention pour traverser la route, ne pas courir sur la route, ne pas nager seul dans la piscine, ne pas manger des sucreries). Préciser ensuite que désobéir entraînerait un risque grave, voire un accident, tandis qu’obéir permet de sauvegarder le bonheur. Conclure en disant que c’est la même chose avec la loi que Dieu nous donne.