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Noël : Réapprendre à compter

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Un jeu de noël avec : lecteur, récitant, César, des riches, Marie, Joseph

Lecteur : « En ce temps-là, parut un édit de César Auguste ordonnant un recensement de toute la terre. Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinus était gouverneur de Syrie. Tous allaient se faire inscrire, chacun dans sa ville. »

Récitant :

Cet homme au front altier, à la mine sévère, c’est César Auguste, Grand Empereur Romain. Du soleil levant au soleil couchant, il gouverne le monde. Saluez bien bas, il règne sur des millions et des millions de sujets. O Auguste César, sauf ton respect, que fais-tu donc là, penché sur ce papier ?

César :  
Je recense, j’évalue mon empire, je calcule ma puissance au nombre de mes sujets.

Récitant :  
Il compte, César Auguste – un travail de romain ! Il pèse, il mesure sa puissance en alignant des chiffres.

César :  
35,4 millions de sujets.

Récitant :  Le malheur, c’est qu’il n’y a pas que César à aimer compter ainsi.

Les Riches  (À gauche, devant une table, sortant des liasses de billets) :
– Grâce à Dieu, on en a.
– Et l’on en veut encore !
– On ne veut rien se refuser. (On apporte les « biens » que l’on entasse sur la table)

Récitant : C’est un monde en hauteur que bâtissent les hommes : Le monde de l’entassement des biens, une tour de Babel. C’est à qui montera le plus haut pour pouvoir mieux régner.

César : 45,5 millions de sujets.

Récitant : Il régnait bien haut César Auguste, il n’en finissait pas de compter. Pourtant, il y en eut un sur qui César ne comptait pas. Un parmi beaucoup d’autres. Un sur des millions et des millions de sujets. (Marie et Joseph apparaissent à droite)

Lecteur :  « Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée, dans la ville de David appelée Bethlehem, afin de se faire inscrire avec Marie sa fiancée qui était enceinte. »

Récitant : Le voit-il César, du haut de son trône ? Devine-t-il l’enfant Jésus dans le ventre de sa mère ? Sûrement : rien ne saurait échapper à un empereur si grand et qui sait si bien compter. Regardez, il se frotte les mains.

César : Encore un de plus qui s’ajoute à mes millions de sujets. Encore un de plus qui ajoute à ma puissance.

Récitant : « Un de plus », c’est César qui dit ça.  Mais ne le dit-on pas aussi dans notre monde de riches, notre monde qui sait si bien compter ?

Les Riches :
– Si nous ajoutions Jésus à ce que nous avons déjà ?
– Un peu de religion, ça ne peut pas faire de mal.
– On ne sait jamais, par les temps qui courent… (Ils se passent une croix, pour finalement la poser sur le tas de « biens » sur la table)

Récitant : Alors, de temps à autre, entre deux additions, Entre deux marchés, Un jour de grande fête, Ou un dimanche désœuvré, On fait ses dévotions. Et c’est une petite prière hâtivement menée. Occasionnellement un culte, à Pâques ou la Trinité, 2 ou 3 piécettes en offrande, données Tout en comptant bien, bien sûr, que ça nous sera compté ! Belles pratiques, en vérité, soyez-en certains, Elles vous seront comptées : On vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. (Marie et Joseph vont vers les Riches) Mais regardez donc, retournez-vous. Jésus vient vers vous, il vient frapper à votre porte. Il veut entrer chez vous, au cœur de votre maison, au centre de votre vie.

Joseph :  Braves gens, s’il vous plaît, ma femme est fatiguée et sur le point d’accoucher ;

Marie : A votre bon cœur, accueillez donc l’enfant qui vous est donné.

Les riches
:
– Hélas, point de place chez nous
– Tout est plein à craquer !
–    Regardez, on affiche « complet » ! (Marie et Joseph s’en vont)

– De la religion, d’accord, mais Jésus chez soi !
– Jésus partageant notre vie !
– Faut pas exagérer ! (Les trois s’assoient sur leurs chaises et s’endorment)

Lecteur : « Alors le temps où Marie devait accoucher arriva, et elle enfanta son fils premier-né, elle l’emmaillota et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie. »

Récitant : La morale de l’histoire, permettez-nous de la dire C’est que, pour comprendre Noël, il faut réapprendre à compter.

César (se dressant) : 50,6 millions de sujets, et encore un de plus…

Récitant : Assez César, tu n’as plus voix au chapitre, ton règne est dépassé ! D’ailleurs, il y a belle lurette que toi et ton empire vous êtes morts et enterrés. Oui, enterrés, balayés de la vie, comme le sont immanquablement tous les édifices des hommes. (D’un revers de main, il renverse l’édifice des biens sur la table ; les riches se dressent en sursaut et se masquent) Vous avez vu ? Ils reposaient bien assis sur leur édifice, et tout à coup tout s’écroule. Et ils se réveillent morts ! Comme dans la parabole de Jésus.

Lecteur :  « Un homme riche a des terres qui produisent une bonne récolte. Il se demande : « Qu’est-ce que je vais faire ? Je n’ai pas assez de place pour mettre ma récolte. » Alors il se dit : « Voilà ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers et en construire de plus grands. J’y mettrai toute ma récolte et mes richesses. Ensuite je me dirai à moi-même : Mon ami, tu as là beaucoup de richesses, pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, amuse-toi ! » Mais Dieu lui dit : « Tu es fou ! Cette nuit, je vais reprendre ta vie. Et tout ce que tu as mis dans tes greniers, qui vont l’avoir ? » Jésus ajoute : Voilà ce qui arrive à celui qui cherche des richesses pour lui-même, mais qui n’est pas riche pour Dieu ! » (Pendant la lecture, tous viennent s’aligner à ses côtés)

Tous : Bonnes gens, surtout n’imitez pas les Césars et les riches. Ne comptez pas comme eux. Jésus n’est pas « un de plus ».
Jésus n’est pas un bien de plus, un atout de plus, une chance de plus Que l’on ajoute à ce que l’on possède déjà.
Jésus n’est pas votre surplus ; En tout et partout, il veut être cherché en premier.
Et le reste, tout le reste, doit venir après ; Oui, bonnes gens, si vous voulez comprendre Noël, Il faut réapprendre à compter. Repartir à zéro, et dire :
Un : Jésus Deux : le reste

Crédit : Evelyne Schaller