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Un bébé vient sauver le monde

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Pièce de Noël imaginée par Carole Frohn.nature-1905093_640

Acte 1 : Les enfants montrent le diaporama  pendant la chanson d’Alain Souchon : « Pardon » (titre extrait de l’album : Au Ras des Pâquerettes. Année de sortie : 1999. Label : Virgin).

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Oh libellules si délicates
Oh les mésanges petites pattes
Gentil coquelicot pardon chardon
Et le noble ver de terre pardon
Le jour se rêve dans l’aubépine
Les enfants
Chevreuils lancés au-dessus des fleurs
Chaudes perdrix au tout petit cœur
Ecureuils renards pardon vipère
Pardon la pluie pardon la terre
Le jour se rêve dans la nature
Les enfants le vent les aime
Le vent les aime
Pardon

On embête les bêtes avec des poudres
Avec le DTT et le sulfate de soude
Pardon
En regardant le temps passer dans la rivière
On voit des métaux lourds et du sulfate de fer
Pardon pardon
On gêne l’oxygène matière première
On a troué l’éther et on perd de l’air
Pardon pardon
Pour la côte d’Azur excusez-nous
Pour la côte d’Azur
Pardon pardon
Précieux muguet beau citron jaune
Pardon la flore pardon la faune
Le jour se rêve sur les légumes
Les enfants sur le bitume
Terre jolie terre notre mère volante
Avec nous dans le ciel et les étoiles filantes
Pardon pardon
Collines fatiguées plaines plates
Pleurez votre peine de nitrates
Pardon pardon
Pour cette flotte de plastique bleue
Qui prend la mer pour des millénaire

Pardon pardon
Terre jolie terre notre mère volante
Avec nous dans le ciel et les étoiles filantes
Pardon pardon
Terre jolie terre notre mère volante
Avec nous dans le ciel et les étoiles filantes
Pardon

  • C’est une très belle chanson qui parle de la nature et des enfants mais je ne comprends pas, c’est quoi le rapport avec Noël ?
  • C’est pourtant évident !
  • Evident ?
  • La chanson demande pardon aux animaux, aux enfants, à la terre, à la nature pour le mal qui leur est fait !
  • Tu vois, les saynètes de Noël racontent que Dieu aime tellement ses créatures qu’il a cherché le meilleur moyen pour les sauver des bêtises qu’ils font.
  • Les saynètes parlent surtout de la naissance de Jésus.
  • Oui de Jésus, celui qui sauve l’humanité de sa bêtise.
  • Un petit bébé qui nait à Noël. C’est ça qui sauve l’humanité ?
  • Oui, quel meilleur moyen aurait pu trouver Dieu !
  • Mais un bébé est trop petit,, il est faible et impuissant !
  • Justement !
  • Tu peux expliquer ? Je ne comprends pas très bien comment un bébé peut sauver l’humanité et la terre.
  • Tu vas comprendre ! Ecoute et regarde bien l’histoire de Noël. Elle parle de Salut, de pardon, d’amour… L’histoire de Noël parle du pardon de Dieu, de la confiance de Dieu en l’homme…car vois-tu l’espérance de Dieu, c’est l’homme ! Il nous a confié ce bébé, à nous tous… ce bébé en changeant nos mentalités sauvera l’humanité et la terre.
  • Si je comprends bien : Noël c’est l’histoire de Dieu qui nous sauve à travers un bébé qu’il nous confie !
  • Ouvre bien les yeux, les oreilles et ton cœur, cette histoire que tout le monde trouve merveilleuse, est d’une simplicité et d’une banalité extraordinaire. Si simple qu’il fallait y penser ! Personne n’aurait pu trouver mieux ! Qui va chercher Dieu dans un bébé né dans une étable au milieu des animaux, en pleine nature, la nuit, un soir où tout le monde ne pense qu’à faire la fête autour du sapin de Noël et d’un bon repas ?
  • Tu anachronises* là avec ton sapin et ton repas ! C’est pas aujourd’hui qu’il est né le petit Jésus. (*verbe inventé à partir du mot un anachronisme)
  • Je voulais voir si tu suivais ! Luther le réformateur disait…
  • Haha ! Je savais bien que tu allais le placer quelque part celui-là ! A cause du Jubilé pour les 500 ans de la Réforme !
  • Luther disait : « Il t’est impossible de reconnaître Dieu sans dommage ni par ton imagination et par tes spéculations, sinon en te tenant à la crèche. Si tu fais le chemin inverse, si tu commences par réfléchir à sa divinité, à la manière dont elle gouverne le monde…tu te casseras aussitôt le cou et tu tomberas du ciel comme l’esprit malin. Mon cher n’escalade pas le ciel ! Va d’abord à Bethlehem ! »
  • C’est beau !
  • Maintenant écoute et regarde…

Musique : Oratorio de Noël de JS Bach

Acte 2 : Trois narrateurs racontent. Pendant ce temps trois scènes sont jouées en silence.

Scène 1 : (au milieu) Acteurs : Marie, Joseph, un poupon.

Marie assise porte Jésus. Joseph sort un biberon d’une besace. Marie lui tend le poupon, Joseph donne le biberon au bébé. Marie sort une couverture d’une besace la pose sur la crèche. Puis un tissu. Elle reprend le poupon, le lange avec le tissu, l’enveloppe dans la couverture et le pose dans la crèche. Joseph ramasse des branchages et alimente le feu. Les deux s’assoient près de la crèche.

Narrateur 1 (pendant la première scène) :

Cette nuit-là, un enfant est né. Ses parents lui ont donné le doux nom de Jésus, Celui qui sauve. Cet enfant est né au bord de la route dans un abri de fortune, une étable pour animaux, près du village de Bethlehem en Judée. Ses parents, Joseph et Marie, devaient se rendre là pour le recensement ordonné par l’empereur. Joseph et Marie n’étaient pas bien riches. Joseph était charpentier et Marie était bien jeune. Cet enfant, leur premier enfant, est né dans de bien pauvres conditions. On aurait pu rêver mieux. Mais ils n’étaient pas au bout de leurs surprises cette nuit-là. Car cet enfant couché dans une crèche, a été accueilli comme un Dieu.

Scène 2 : Des bergers apparaissent (à gauche de la première scène). Un ange arrive et leur parle en montrant la crèche. Les bergers emportent un panier avec des pelotes de laine et des branchages et vont vers la crèche. Ils s’assoient.

Narrateur 2 (pendant la deuxième scène) :

Cette nuit-là, une pluie d’étoiles illuminait le ciel. Des bergers qui reposaient là dans la campagne près de leurs troupeaux de moutons, rêvaient à une vie meilleure. Ils étaient bien pauvres ces bergers, même pas un abri pour se reposer. Tout à coup une lumière éclatante les fit se lever d’un bond. Qu’est-ce que c’est ? La clarté de Dieu embrasait le ciel ! Un ange leur apparut ! Celui-ci se mit à parler : « Cette nuit à Bethlehem un enfant vous est né, c’est le Christ, le Sauveur » Les bergers étaient pétrifiés. « N’ayez pas peur, allez, mettez-vous en marche ! Vous le trouverez, couché, emmailloté dans une crèche ! » Une crèche, ils connaissaient les bergers ! Une mangeoire pour animaux, c’était leur quotidien…ils se mirent en marche, pour voir et faire connaître cette bonne nouvelle au peuple.

Scène 3 : Des mages arrivent (du fond du temple) avec des paniers remplis de fruits et légumes et un bouquet de fleurs. Ils s’approchent et s’agenouillent.

Narrateur 3 (pendant la troisième scène) :

De loin, très loin, ils sont arrivés, ces riches mages étrangers ! Comment ont-ils su ? Comment ont-ils trouvé le chemin ? On dit qu’une étoile les a guidés. Une étoile bien plus lumineuse, plus brillante que les autres leur est apparue, du Levant vers le couchant, ils l’ont suivie. Car ils ont cru que cette étoile, était le signe d’une naissance extraordinaire. Ils ont emporté ce qu’ils avaient de plus précieux, des cadeaux pour un roi. Aujourd’hui qu’emporteraient-ils ? Qu’est-ce qui est précieux en ce monde où tant d’enfants naissent sans rien dans des abris de fortune ? Qu’est-ce qui est précieux en ce monde où plus rien n’a de valeur, semble t’il ? Emporteraient-ils du parfum ? Emporteraient-ils de l’or ? Emporteraient-ils des produits de la terre ? Qu’est-ce qui est aujourd’hui le plus précieux pour un enfant ?

Musique : Oratorio de Noël de JS Bach

Acte 3 :   Des témoins racontent : (les personnages des scènes précédentes)

  • Noël raconte les espoirs des hommes…depuis la nuit des temps les hommes espèrent que cela change. Que les pauvres soient heureux, que les faibles soient fortifiés, que les mal-aimés soient acceptés, que…
  • Et un jour Dieu a répondu à leurs prières en leur confiant son enfant, un petit d’homme, le fils de Marie. Cet enfant sera appelé : prince de la paix, conseiller, Dieu fort… cet enfant va changer le monde !
  • Il a grandi cet enfant, il a donné à l’humanité les clefs du changement, il a donné à l’humanité l’espérance.
  • Des foules le suivaient. Tous voulaient l’entendre, le voir, le toucher. Tous voulaient être guéris, aimés, reconnus…Certains ont compris qu’il était Dieu…Dieu personnifié. Sa parole n’était pas comme celle des autres, elle donnait la vie. Sa parole n’était pas comme celle des autres, elle libérait. Sa parole n’était pas comme celle des autres, elle aimait. Sa parole façonnait, elle changeait celui qui l’entendait, elle le réveillait, le ressuscitait…
  • Il parlait de Dieu comme personne, disant qu’il fallait l’appeler « Notre Père ». Il parlait de Dieu comme d’un papa aimant, comme de quelqu’un de tout proche pour qui les humains, tous les humains, étaient précieux. Si précieux, chacun, chacune, qu’il les considérait comme ses enfants.
  • Il parlait de Dieu comme d’un Père aimant et pendant ce temps les autres ne pensaient qu’à lui ôter la vie car il dérangeait, lui le Fils de Dieu, il les empêchait de tourner en rond, de faire les choses à leur manière :  de faire leur commerce, de mener leur politique, d’asservir leurs gens, de gagner leurs sous sur le dos des pauvres, de faire croire leurs vérités…
  • C’est pour ça qu’il est mort Jésus, car il dérangeait. Les foules le suivaient, les mentalités changeaient, les riches partageaient, les pauvres guérissaient, les faibles se levaient… tous ont vu l’œuvre de Dieu.
  • Il fallait qu’il meure pour que rien ne change. Que tout reste à sa place.
  • Dieu l’a envoyé pour donner de l’espérance, pour sauver le monde. Mais le monde n’en a pas voulu. Ce n’est pas bon pour les affaires que les choses changent. Ce n’est pas bon pour la marche du monde que Dieu s’en mêle. Le pardon, l’amour, l’espérance doivent rester un doux rêve !
  • Et c’est comme cela que l’histoire aurait pu se terminer mais Dieu lorsqu’il agit ne fait pas les choses à moitié. Il ne les a pas laissés faire.
  • Jésus a été ressuscité. La vie a gagné sur le néant, sur l’absurde, sur la mort.
  • Ce petit enfant de la crèche, ce petit bébé faible et impuissant, confié à l’humanité, a changé le monde.

Cantique de l’Assemblée 

Acte 4 

  • Dis-moi, comment a-t-il changé le monde Jésus ?
  • D’abord nous en parlons encore !
  • C’est juste, c’est arrivé, il y a très longtemps et nous en parlons encore !
  • Si nous en parlons encore c’est que cette histoire nous touche, nous parle, ne nous laisse pas indifférent.
  • Parler de Paix, d’amour, d’espérance, c’est important. Nous en avons besoin.
  • C’est ce qui peut sauver le monde !
  • Exactement ! Si chacun là où il est, se mettait à mettre en pratique ne serait-ce qu’un peu d’amour, si chacun là où il est se mettait vraiment à espérer un avenir meilleur, si chacun là où il est trouvait la paix en lui-même et s’appliquerait à la faire régner autour de lui ; ça changerait le monde.
  • Comment faire ?
  • C’est facile !
  • Facile ?
  • Oui, il suffit d’y croire et ne pas avoir peur !
  • Peur ?
  • Oui peur ! Peur de passer pour un doux rêveur ! Peur de ne pas faire comme tout le monde. Peur de l’avenir !
  • Et croire en quoi ?
  • En qui ? Tu veux dire !
  • Je crois que j’ai compris : croire qu’un bébé peut sauver le monde !
  • Je crois que Dieu nous a confié ce bébé Jésus, pour nous faire comprendre qu’il a confiance en nous et que nous sommes son espérance à lui. Je crois qu’en chaque bébé qui nait en ce monde, nous devons voir le visage du Christ et avoir confiance en Dieu.
  • Donc tous ensemble nous pouvons sauver le monde, il suffit d’y croire et de faire en sorte en suivant Jésus que les choses changent. Mais comment ?
  • En partageant avec les autres, en aimant les autres, en gardant l’espérance et en respectant la nature aussi !
  • Jésus, est-ce qu’il respectait la nature ?
  • Et comment !!! Il aimait la nature. Il se retirait dans le désert pour réfléchir. Un jour il a fait un trekking de 40 jours dans le désert. Souvent il se promenait au bord du Lac, dans les champs, dans les vignes…Une fois il s’est fâché contre un figuier parce qu’il ne portait pas de fruits. Il lui a carrément parlé ! Tu as déjà vu quelqu’un parler à un arbre ? Une autre fois, c’est à l’eau et au vent qu’il a parlé. Jésus respectait la nature et l’aimait. Elle était parfaite pour l’homme à l’époque, la nature.
  • Et pourquoi ne l’est elle plus ?
  • Parce que nous la dénaturons. Nous l’exploitons, la transformons de telle façon qu’elle a mal, qu’elle souffre…
  • Autant que les hommes ?
  • Tu sais, le jour où les hommes comprendront que la vie doit être respectée sous toutes ses formes, ce jour-là le monde sera parfait. Tel que Dieu l’a voulu pour nous.
  • Ce sera comme une nouvelle terre que nous pourrons partager et y être heureux tous ensemble.
  • Tous ?
  • Oui Tous ! Comme tous ceux qui sont venus à la crèche autour de ce bébé Jésus, le jour de Noël, les pauvres et mal-aimés bergers, les riches mages étrangers, Joseph le charpentier et Marie la maman. Tous devaient être très heureux ce jour-là.
  • Comme nous tous, ce soir !
  • Ben oui, parce que Noël c’est la fête de l’amour, de la paix et de l’espérance !
  • Et du pardon !
  • Joyeux Noël  à tous!

Cantique chanté par les enfants

Crédit : Carole Frohn (Uepal) – Point KT – Photo Pixabay