Point KT

La chenille qui avait toujours faim

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En vouloir toujours plus, c’est comme avoir toujours faim, être insatiable, n’être jamais rassasié. Et si nous prenions conscience, le temps d’une histoire et d’un culte, qu’à en vouloir toujours plus, on passe à côté du meilleur de la vie? Suivez la chenille!

Préparation :
–    L’assemblée aura été au préalable invitée à apporter des fruits et légumes qu’on aura placés sur et devant l’autel.
–    Il faut prévoir une grosse chenille et un grand papillon, et cacher parmi les fruits et légumes au moins une pomme et une carotte en partie mangées.
–    Pour chaque participant : une chenille et des ailes de papillon préalablement découpés, sans oublier de couper au cutter la fente dans le corps de la chenille qui permettra d’insérer les ailes. Modèle à télécharger.
–    Prévoir des panneaux à accrocher : « J’ai faim », « Je veux », « Dieu nous aime », « Dieu bénit », « merci », « partage »
–    Il est important que l’assemblée puisse chanter mais il n’est pas toujours facile de choisir des cantiques connus de tous car enfants et adultes ne chantent pas toujours dans le même registre. Alors on peut apprendre les cantiques aux enfants (ou au moins le refrain) lors des séances d’école du dimanche qui précèdent, on peut aussi les répéter ensemble avant que le culte commence et, si on imprime des feuilles programme, mieux vaut y faire figurer la mélodie : cela aide ceux qui savent lire la musique (même un peu) et il y a de forte chance qu’ils entraînent les autres !
–    L’histoire de la chenille doit être aussi « vivante » que possible : elle le sera davantage si la voix de la chenille et celle du papillon sont différentes de celle du conteur principal.

Célébration – partie 1 : Nous rassembler et nous réjouir devant Dieu

Accueil : La grâce et la paix vous sont données de la part du Dieu trois fois saint, Père, Fils et Saint Esprit.
Seigneur notre Dieu, Tu es là au milieu de nous. Ce temps de culte, Tu nous l’offres pour accueillir une Parole qui féconde notre existence, une Parole d’amour à vivre et à partager.    Amen

Cantique : Je louerai l’Eternel (Arc-en-ciel 151/1, 2 et 4)

Louange : (dont choix de versets des Psaumes 103 et 104)
Officiant : Louons ensemble le Seigneur
Assemblée : Je veux remercier le Seigneur ! Oui, je veux dire merci au Seigneur sans oublier un seul de ses bienfaits !
Officiant : Du haut du ciel, Seigneur, tu arroses les montagnes et tu remplis la terre de tes bienfaits.
Tu fais pousser l’herbe pour les troupeaux, tu fais grandir les plantes pour les humains.
Assemblée : Seigneur, tous, animaux sauvages et animaux domestiques, hommes et femmes, comptent sur toi pour avoir à manger au bon moment.
Officiant : Tu leur donnes la nourriture, ils la prennent, Tu ouvres la main, ils mangent à leur faim.
Assemblée : Oui, je veux remercier le Seigneur. Chantez la louange du Seigneur !
Officiant : Dieu nous offre le monde : le ciel, la terre, le soleil, la lune, les étoiles, les arbres, les plantes les animaux et les hommes.
Assemblée : Dieu nous offre le monde dans toute sa richesse. Amen

Célébration – partie 2 : Ecouter le début de l’histoire pour réfléchir
(la narration est librement adaptée de : « Nimmersatt sagt Danke », Ein Erzählspiel für einen Familiengottesdienst an Erntedank », Gottesdienstinstitut der Evang.-Luth. Kirche in Bayern à partir de l’histoire « Die kleine Raupe nimmer satt » d’Eric KARLE, traduction d’Esther et Sören LENZ)

Quelques unes de ces richesses de la Création sont exposées ici sur cet autel. Regardez, admirez comme le Seigneur est généreux !
Inviter les enfants à s’avancer pour venir voir
Il y a là : …     (citer ce qui est là autour de l’autel, donner la parole aux enfants).
Et bien ça alors ! Quelqu’un est venu se servir directement sur l’autel ! Quelqu’un s’est attaqué  à cette pomme, et à cette carotte et… (montrer la pomme et la carotte) Mais quelle honte ! Est-ce que c’est toi ? ? (interpeller quelques enfants)
Mais alors qui est-ce ? Qui s’est servi dans les fruits et légumes ?
Oh, mais je crois que je tiens la coupable. Je crois que je sais qui a osé entamer cette superbe décoration. Venez voir. Là derrière la Bible se cache une chenille. Elle s’est endormie. (La montrer délicatement à l’assemblée.) Chut ! Retournez vous asseoir, il vaut mieux être discret pour ne pas la réveiller.
Qui sait de quoi elle serait capable si elle se réveillait. Le temps de dire ouf et elle aurait tout dévoré. Car je la connais cette chenille, elle est insatiable, elle a toujours faim. Et l’ensemble de notre décoration ne lui fait pas peur. Je vois que vous ne me croyez pas tout à fait alors je vais vous raconter son histoire :

L’histoire de notre chenille insatiable commence comme toutes les histoires de toutes les chenilles de tous les temps. Au printemps, elle sort de son œuf en compagnie de ses frères et sœurs chenilles. Elle est née non loin d’ici dans l’un des arbres du parc autour du temple. Elle est alors toute petite. Plus petite que l’ongle de mon petit doigt. Mais elle a beau être minuscule, son appétit est déjà féroce.
La feuille qui l’a vu naître ne fait pas long feu, notre petite chenille ne fait pas dans le sentiment : elle dévore la feuille qui a été son berceau. Et lorsqu’elle a fini, elle s’attaque à la feuille suivante et enchaîne de suite avec deux autres. Elle n’arrête les ravages sur le pauvre arbre qui l’a vu naître que lorsqu’une rafale de vent l’en fait tomber brusquement.

Il faut le voir pour le croire ! Les tendres feuilles de l’arbre ne sont qu’un amuse-gueule au regard du vaste buffet qu’offre la campagne au printemps : de jeunes feuilles vertes et juteuses, les premières fraises, les salades et les tomates du jardin du pasteur, sans compter tout ce que les humains laissent tomber : les miettes de gâteau partagé au groupe couture, les miettes de la kermesse, un petit morceau de saucisse, quelques miettes de gaufres…

Il y a des moments où la terre ressemble au paradis, en tout cas du point de vue de notre petite chenille qui ne souffre pas trop de la chaleur bien à l’abri dans le parc. Mais cette abondance a aussi ses mauvais côtés : plus le nombre de fruits augmente, plus l’éventail de fruits devient large, plus notre chenille mange. Elle dévore, elle se goinfre à vrai dire. Et son appétit n’a pas de fin. Et par conséquent, elle grandit et grandit, jusqu’à atteindre une taille énorme, en tout cas pour une chenille. Au fur et à mesure que l’été avance, notre chenille ne connaît plus qu’une impression au creux de son ventre, une faim qui ne la lâche plus.

Même lorsqu’elle dort, la faim la poursuit, jusqu’à la réveiller en sursaut. Et notre chenille de crier : « J’ai faim »
Elle essaie de se recoucher et de se rendormir, mais son estomac crie famine et ne lui laisse pas de repos. Cette faim insatiable tenaille notre insatiable chenille. Et elle l’amène toujours à crier : « J’ai faim, j’ai faim, j’ai faim,  j’ai faim. »

Interrompons-nous un moment, car il n’y a pas que la chenille qui en veut toujours plus : nous sommes tous un peu comme ça.
(4 enfants viennent accrocher les panneaux « j’ai faim » et « je veux »)
Nous en voulons toujours plus, plus d’argent, plus de réussite, plus de jouets, plus de ceci, plus de cela, nous ne sommes pas toujours reconnaissants, nous ne pensons pas toujours à partager. C’est ce que nous reconnaissons maintenant en recevant chacun notre chenille.

Interlude (On fait passer des paniers contenant des chenilles en papier et chacun en prend une)

Célébration – partie 3 : Ecouter la suite de l’histoire et recevoir le pardon

Revenons à notre chenille.
Notre chenille donc a toujours faim et même dans son sommeil elle crie : « J’ai faim ! ». Mais la faim ne lui vole pas seulement son sommeil, elle lui fait perdre également tout contact avec ses frères et sœurs chenilles qui elles, un beau jour, ont été rassasiées. Et comme toute chenille qui se respecte, elles se sont enveloppées dans un cocon pour se transformer en papillon et s’élever dans les airs. Mais pas notre chenille qui a toujours faim.

La faim l’empêche de se concentrer sur autre chose que son estomac. Elle ne voit pas la transformation de ses frères et sœurs chenilles. Elle n’en aurait probablement rien su, si un soir, pour calmer sa faim insatiable, elle n’avait pas tenté d’attraper ce qu’elle croyait être une chips. Mais sous ses yeux ébahis, la chips s’est envolée car c’était en fait un papillon d’un beau jaune doré.
En la voyant, le papillon, vexé qu’elle ait pu le confondre avec une chips, s’exclame :
« – Quoi ? Tu es encore là, toi ? Toutes les autres chenilles se sont depuis longtemps transformées en magnifiques papillons et se sont envolés ! Mais comme tu es grande ! Je crois bien que je n’ai jamais vu de chenille aussi grande que toi. Je comprends : c’est parce que tu passes ton temps à manger…
–    Mais je n’y peux rien, ma faim de s’arrête jamais. Tout d’abord, j’ai eu de plus en plus faim et puis j’ai eu envie de manger des tas de choses différentes. Quand j’ai mangé des fraises, je me suis demandé quel goût aurait les framboises, et lorsque les framboises furent épuisées, j’ai cherché les pêches et j’ai englouti les salades. Et puis j’ai vu les tomates qui me faisaient de l’œil du haut de leur pied. Et puis j’ai vu…
–    Stop ! Allons reprends-toi ! Tu veux vraiment rester toute ta vie une chenille qui a toujours faim ? ! »
Le papillon secoue ses ailes de dégoût et est sur le point de reprendre son vol, pour filer, loin, loin de ce cauchemar. Mais la chenille qui a toujours faim se révolte contre son destin :
« – Non, je t’en prie, reste ! Montre-moi comment faire pour devenir un papillon ! Apprends-moi ! S’il te plaît ! »
Le papillon hésite un instant, le temps d’un battement d’ailes, puis se repose à côté de notre chenille. Il réfléchit longtemps, puis il dit :
« – Grande chenille qui a toujours faim, ce sera difficile de te débarrasser de ta faim. Elle est puissante ! Sa voix est forte ! Elle demande à ton estomac : « qu’est-ce qu’on mange après ? » et elle le crie même vers l’extérieur : « J’ai faim ! » Et toi, tu l’entends, tu l’écoutes et tu manges… Mais quoi que tu manges, rien ne calme ta faim, rien ne te rassasie, car tu ne t’occupes que de ta faim.
Si tu veux vraiment te débarrasser de ta faim, grande chenille qui a toujours faim, il faut que tu arrêtes de ne manger que pour ton ventre. Il faut que tu laisses ton âme goûter et savourer ce que tu avales.
Souviens-toi des bonnes feuilles tendres de l’arbre qui t’a vu naître, rappelle-toi la saveur de chaque fruit, de chaque plante. Ne trouves-tu pas que tu as profité d’un destin fabuleux ? Rappelles-toi des couleurs, des odeurs, des saveurs de tous ces fruits mûrs que tu as mangés et laisses ton âme regarder. Laisse ton âme contempler comme l’offre était grande.
La table était richement dressée ! Un vrai festin ! Et tu ne t’es jamais demandé d’où cela venait ?
Quelqu’un avait mis la table pour toi ! »

Laissons une minute notre chenille pour recevoir la parole de pardon et d’amour que Dieu nous adresse…

Annonce de la grâce :
Dieu pose sur nous un regard d’amour, un regard de Père, qui ne condamne pas mais qui pardonne et bénit.
(4 enfants viennent enlever les panneaux « j’ai faim » et « je veux »
4 enfants viennent accrocher les panneaux « Dieu nous aime » et « Dieu bénit »)

Répons : Quand les montagnes (Arc-en-ciel 167)

Célébration – partie 4 : Ecouter la suite de l’histoire et ouvrir la Bible
Reprenons le fil de notre histoire et laissons le beau papillon jaune continuer :
« – Grande chenille qui a toujours faim, il est temps que ton âme voit la richesse de la création. Laisse-la admirer, s’émerveiller, se délecter, savourer tout cela à loisir. Et alors, elle pourra y voir la bonté et la générosité du Créateur et dire : « Merci Seigneur » Oui, remercie Dieu pour chaque fraise, chaque feuille, chaque miette que tu as pu manger.
–    Merci. »
Et oui, ça y est notre petite chenille s’est essayé à dire merci. Elle est tellement étonnée de ce son inhabituel qui sort de sa bouche, qu’elle doit tout de suite ajouter le cri qui lui est tellement familier :
« J’ai faim ! »
Le beau papillon jaune pousse un soupir de découragement, il savait bien que ce ne serait pas si facile. Il faut lui expliquer encore à cette grande chenille qui a toujours faim.

Nous allons les laisser discuter, pendant ce temps nous allons voir ce que la Bible nous dit sur ce sujet.

Prière d’illumination : Avant d’ouvrir la Bible, prions pour que Dieu ouvre nos cœurs à recevoir sa parole.
Seigneur, tu nous as donné la nourriture pour notre corps. Mais nous avons aussi besoin de nourriture pour notre vie. Accorde-nous ton Esprit pour que ta Parole devienne pain pour notre chemin, pour qu’elle nous nourrisse, nous fortifie, nous apprenne à vivre comme tes enfants.    Amen.

Lecture de l’évangile :
Luc 12 / 13 – 21

Cantique : Seigneur, nous t’aimons (Arc-en-ciel 717/1 à 4)

Célébration – partie 5 : Ecouter la fin de l’histoire et donner pour les autres
Vous vous demandez sûrement où en est notre chenille. Et bien, la chenille qui a toujours faim commence à goûter la bonté de Dieu qui a créé toute chose, qui a dressé le buffet en quelque sorte. Bref notre chenille se familiarise avec ce mot nouveau pour elle : « Merci ».
Mais de temps à autre suite au remerciement, revient cette faim qui la tenaille terriblement : « J’ai faim ! »
En fait les deux cris se succèdent dans sa bouche : « Merci »… « J’ai faim ! »…. « Merci »…….. « J’ai faim ! » ……… « Merci »……………….. « J’ai faim ! » (le temps entre « Merci » et « J’ai faim » doit devenir de plus en plus grand)
Ce n’est pas encore gagné, mais avec l’aide avisée du beau papillon jaune, la chenille qui a toujours faim ouvre peu à peu les yeux et découvre les richesses de la création. Elle pense toujours à nourrir son estomac, mais elle pense aussi à nourrir son âme.
… « Merci »………………..  « J’ai faim ! »

Peu à peu la chenille qui a toujours faim apprend la reconnaissance. Son âme commence elle aussi à faire le plein de bonnes et belles choses. Elle déborde de reconnaissance et de joie, tout  comme son estomac l’avait fait pendant longtemps.
Et avec chaque « Merci Seigneur ! », l’âme de la chenille qui a toujours faim se régale. Et un jour, sa faim se manifeste une dernière fois : « J’ai faim » et se tait. (silence)
La chenille qui avait toujours faim est enfin rassasiée. Alors, après un dernier remerciement « Merci Seigneur ! », notre chenille s’installe dans son cocon, comme tous ses frères et sœurs chenille avant elle. Et peu après, de ce cocon, sort un magnifique papillon… Sortir le grand papillon
Que Dieu nous donne aussi de découvrir les joies de la reconnaissance et du partage. Pour nous en souvenir, nous transformons notre chenille en papillon.

Interlude (On fait passer des paniers contenant les ailes de papillon, chacun se sert et modifie sa chenille : pour cela, on plie les ailes aile droite sur aile gauche, on fait passer le petite rectangle par la fente dans le corps de la chenille et on replie le rectangle à l’arrière de la chenille)

Annonce de l’offrande : La chenille qui avait toujours faim a appris la reconnaissance. C’est à notre tour maintenant de nous montrer reconnaissants pour tout ce que nous avons reçu. Et nous allons le faire de deux manières : dans la prière tout à l’heure, et puis tout de suite d’une façon bien concrète en offrant un peu de ce que nous avons pour l’annonce de l’Evangile et la solidarité avec ceux qui ont moins de chance que nous.
(4 enfants viennent accrocher les panneaux « merci » et « partage !»)

Offrande

Prière d’offrande :
Seigneur, reçois favorablement notre offrande : qu’elle soit un signe de notre reconnaissance et de notre engagement pour l’annonce de ton Evangile et la solidarité avec nos frères et nos sœurs. Amen.

Célébration – partie 6 : Prier ensemble et se quitter

Cantique : Pour les champs de blé (Arc-en-ciel 720/1 et 2)

Prière d’intercession :
Seigneur, aujourd’hui, c’est la fête des récoltes, c’est le dimanche où nous te disons notre reconnaissance pour tous les biens et toutes les joies dont tu nous combles.

Seigneur, nous te disons merci pour la nourriture abondante sur notre table. Donne-nous de toujours discerner ton amour dans cette abondance. Apprend-nous la joie du partage.

Seigneur, nous te disons merci pour l’affection dont nous sommes entourés, pour nos parents, nos frères et sœurs, nos familles, nos amis. Donne-nous de savoir accueillir et aimer.

Seigneur, nous te disons merci pour toute ta création : pour le soleil et la pluie, pour les fleurs sauvages et les légumes du potager, pour les arbres des forêts et les fruits du verger. Apprends-nous à agir avec sagesse et respect pour ne pas détruire ce que tu as créé.

Et comme Jésus-Christ l’a enseigné à ses disciples nous te disons :
Notre Père qui est aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
pour les siècles des siècles.
Amen.

Cantique : Que la grâce de Dieu (Arc-en-ciel 882)

Envoi :
Ne soyez pas des chenilles insatiables, jamais rassasiées, jamais satisfaites : réjouissez-vous toujours des bontés du Seigneur.
Nourris par l’amour du Seigneur, envolez-vous tels des papillons !

Bénédiction : Que le Seigneur vous bénisse et vous garde, aujourd’hui toujours et jusque dans l’éternité. Amen.
Sortie des enfants en cortège : chacun porte (fait voler) un papillon

Crédit : Claire de Lattre-Duchet (UEPAL) Point KT

Culte des récoltes : la chenille qui avait toujours faim

 

Résumé :

 

Préparation :

      L’assemblée aura été au préalable invitée à apporter des fruits et légumes qu’on aura placés sur et devant l’autel.

      Il faut prévoir une grosse chenille et un grand papillon, et cacher parmi les fruits et légumes au moins une pomme et une carotte en partie mangées.

      Pour chaque participant : une chenille et des ailes de papillon préalablement découpés, sans oublier de couper au cutter la fente dans le corps de la chenille qui permettra d’insérer les ailes. Modèle à télécharger.

      Prévoir des panneaux à accrocher : « J’ai faim », « Je veux », « Dieu nous aime », « Dieu bénit », « merci », « partage »

      Il est important que l’assemblée puisse chanter mais il n’est pas toujours facile de choisir des cantiques connus de tous car enfants et adultes ne chantent pas toujours dans le même registre. Alors on peut apprendre les cantiques aux enfants (ou au moins le refrain) lors des séances d’école du dimanche qui précèdent, on peut aussi les répéter ensemble avant que le culte commence et, si on imprime des feuilles programme, mieux vaut y faire figurer la mélodie : cela aide ceux qui savent lire la musique (même un peu) et il y a de forte chance qu’ils entraînent les autres !

 

      L’histoire de la chenille doit être aussi « vivante » que possible : elle le sera davantage si la voix de la chenille et celle du papillon sont différentes de celle du conteur principal.

 

Célébration : Nous rassembler et nous réjouir devant Dieu

 

Accueil : La grâce et la paix vous sont données de la part du Dieu trois fois saint, Père, Fils et Saint Esprit.

Seigneur notre Dieu, Tu es là au milieu de nous. Ce temps de culte, Tu nous l’offres pour accueillir une Parole qui féconde notre existence, une Parole d’amour à vivre et à partager.   Amen

 

Cantique : Arc-en-ciel 151/1, 2 et 4

 

Louange : (dont choix de versets des Psaumes 103 et 104)

Officiant : Louons ensemble le Seigneur

Assemblée : Je veux remercier le Seigneur ! Oui, je veux dire merci au Seigneur sans oublier un seul de ses bienfaits !

Officiant : Du haut du ciel, Seigneur, tu arroses les montagnes et tu remplis la terre de tes bienfaits.

Tu fais pousser l’herbe pour les troupeaux, tu fais grandir les plantes pour les humains.

Assemblée : Seigneur, tous, animaux sauvages et animaux domestiques, hommes et femmes, comptent sur toi pour avoir à manger au bon moment.

Officiant : Tu leur donnes la nourriture, ils la prennent, Tu ouvres la main, ils mangent à leur faim.

Assemblée : Oui, je veux remercier le Seigneur. Chantez la louange du Seigneur !        

Officiant : Dieu nous offre le monde : le ciel, la terre, le soleil, la lune, les étoiles, les arbres, les plantes les animaux et les hommes.

Assemblée : Dieu nous offre le monde dans toute sa richesse. Amen

 

 

Célébration : Ecouter le début de l’histoire pour réfléchir

(la narration est librement adaptée de : « Nimmersatt sagt Danke », Ein Erzählspiel für einen Familiengottesdienst an Erntedank », Gottesdienstinstitut der Evang.-Luth. Kirche in Bayern à partir de l’histoire « Die kleine Raupe nimmer satt » d’Eric KARLE, traduction d’Esther et Sören LENZ)

 

Quelques unes de ces richesses de la Création sont exposées ici sur cet autel. Regardez, admirez comme le Seigneur est généreux !

Inviter les enfants à s’avancer pour venir voir

Il y a là : …        citer ce qui est là autour de l’autel, donner la parole aux enfants.          

Et bien ça alors ! Quelqu’un est venu se servir directement sur l’autel ! Quelqu’un s’est attaqué  à cette pomme, et à cette carotte et… montrer la pomme et la carotte Mais quelle honte ! Est-ce que c’est toi ? ? interpeller quelques enfants

Mais alors qui est-ce ? Qui s’est servi dans les fruits et légumes ?

Oh, mais je crois que je tiens la coupable. Je crois que je sais qui a osé entamer cette superbe décoration. Venez voir. Là derrière la Bible se cache une chenille. Elle s’est endormie. La montrer délicatement à l’assemblée. Chut ! Retournez vous asseoir, il vaut mieux être discret pour ne pas la réveiller.

Qui sait de quoi elle serait capable si elle se réveillait. Le temps de dire ouf et elle aurait tout dévoré. Car je la connais cette chenille, elle est insatiable, elle a toujours faim. Et l’ensemble de notre décoration ne lui fait pas peur. Je vois que vous ne me croyez pas tout à fait alors je vais vous raconter son histoire :

 

L’histoire de notre chenille insatiable commence comme toutes les histoires de toutes les chenilles de tous les temps. Au printemps, elle sort de son œuf en compagnie de ses frères et sœurs chenilles. Elle est née non loin d’ici dans l’un des arbres du parc autour du temple. Elle est alors toute petite. Plus petite que l’ongle de mon petit doigt. Mais elle a beau être minuscule, son appétit est déjà féroce.

La feuille qui l’a vu naître ne fait pas long feu, notre petite chenille ne fait pas dans le sentiment : elle dévore la feuille qui a été son berceau. Et lorsqu’elle a fini, elle s’attaque à la feuille suivante et enchaîne de suite avec deux autres. Elle n’arrête les ravages sur le pauvre arbre qui l’a vu naître que lorsqu’une rafale de vent l’en fait tomber brusquement.

 

Il faut le voir pour le croire ! Les tendres feuilles de l’arbre ne sont qu’un amuse-gueule au regard du vaste buffet qu’offre la campagne au printemps : de jeunes feuilles vertes et juteuses, les premières fraises, les salades et les tomates du jardin du pasteur, sans compter tout ce que les humains laissent tomber : les miettes de gâteau partagé au groupe couture, les miettes de la kermesse, un petit morceau de saucisse, quelques miettes de gaufres…

 

Il y a des moments où la terre ressemble au paradis, en tout cas du point de vue de notre petite chenille qui ne souffre pas trop de la chaleur bien à l’abri dans le parc. Mais cette abondance a aussi ses mauvais côtés : plus le nombre de fruits augmente, plus l’éventail de fruits devient large, plus notre chenille mange. Elle dévore, elle se goinfre à vrai dire. Et son appétit n’a pas de fin. Et par conséquent, elle grandit et grandit, jusqu’à atteindre une taille énorme, en tout cas pour une chenille. Au fur et à mesure que l’été avance, notre chenille ne connaît plus qu’une impression au creux de son ventre, une faim qui ne la lâche plus.

 

Même lorsqu’elle dort, la faim la poursuit, jusqu’à la réveiller en sursaut. Et notre chenille de crier : « J’ai faim »

Elle essaie de se recoucher et de se rendormir, mais son estomac crie famine et ne lui laisse pas de repos. Cette faim insatiable tenaille notre insatiable chenille. Et elle l’amène toujours à crier : « J’ai faim, j’ai faim, j’ai faim,  j’ai faim. »

 

Interrompons-nous un moment, car il n’y a pas que la chenille qui en veut toujours plus : nous sommes tous un peu comme ça.

4     enfants viennent accrocher les panneaux « j’ai faim » et « je veux »

Nous en voulons toujours plus, plus d’argent, plus de réussite, plus de jouets, plus de ceci, plus de cela, nous ne sommes pas toujours reconnaissants, nous ne pensons pas toujours à partager. C’est ce que nous reconnaissons maintenant en découpant chacun notre chenille.

 

Interlude (On fait passer des paniers contenant des chenilles en papier et chacun en prend une)

 

 

 

 

Célébration : Ecouter la suite de l’histoire et recevoir le pardon

 

Revenons à notre chenille.

Notre chenille donc a toujours faim et même dans son sommeil elle crie : « J’ai faim ! ». Mais la faim ne lui vole pas seulement son sommeil, elle lui fait perdre également tout contact avec ses frères et sœurs chenilles qui elles, un beau jour, ont été rassasiées. Et comme toute chenille qui se respecte, elles se sont enveloppées dans un cocon pour se transformer en papillon et s’élever dans les airs. Mais pas notre chenille qui a toujours faim.

 

La faim l’empêche de se concentrer sur autre chose que son estomac. Elle ne voit pas la transformation de ses frères et sœurs chenilles. Elle n’en aurait probablement rien su, si un soir, pour calmer sa faim insatiable, elle n’avait pas tenté d’attraper ce qu’elle croyait être une chips. Mais sous ses yeux ébahis, la chips s’est envolée car c’était en fait un papillon d’un beau jaune doré.

En la voyant, le papillon, vexé qu’elle ait pu le confondre avec une chips, s’exclame :

« – Quoi ? Tu es encore là, toi ? Toutes les autres chenilles se sont depuis longtemps transformées en magnifiques papillons et se sont envolés ! Mais comme tu es grande ! Je crois bien que je n’ai jamais vu de chenille aussi grande que toi. Je comprends : c’est parce que tu passes ton temps à manger…

      Mais je n’y peux rien, ma faim de s’arrête jamais. Tout d’abord, j’ai eu de plus en plus faim et puis j’ai eu envie de manger des tas de choses différentes. Quand j’ai mangé des fraises, je me suis demandé quel goût aurait les framboises, et lorsque les framboises furent épuisées, j’ai cherché les pêches et j’ai englouti les salades. Et puis j’ai vu les tomates qui me faisaient de l’œil du haut de leur pied. Et puis j’ai vu…

      Stop ! Allons reprends-toi ! Tu veux vraiment rester toute ta vie une chenille qui a toujours faim ? ! »

Le papillon secoue ses ailes de dégoût et est sur le point de reprendre son vol, pour filer, loin, loin de ce cauchemar. Mais la chenille qui a toujours faim se révolte contre son destin :

« – Non, je t’en prie, reste ! Montre-moi comment faire pour devenir un papillon ! Apprends-moi ! S’il te plaît ! »

Le papillon hésite un instant, le temps d’un battement d’ailes, puis se repose à côté de notre chenille. Il réfléchit longtemps, puis il dit :

« – Grande chenille qui a toujours faim, ce sera difficile de te débarrasser de ta faim. Elle est puissante ! Sa voix est forte ! Elle demande à ton estomac : « qu’est-ce qu’on mange après ? » et elle le crie même vers l’extérieur : « J’ai faim ! » Et toi, tu l’entends, tu l’écoutes et tu manges… Mais quoi que tu manges, rien ne calme ta faim, rien ne te rassasie, car tu ne t’occupes que de ta faim.

Si tu veux vraiment te débarrasser de ta faim, grande chenille qui a toujours faim, il faut que tu arrêtes de ne manger que pour ton ventre. Il faut que tu laisses ton âme goûter et savourer ce que tu avales.

Souviens-toi des bonnes feuilles tendres de l’arbre qui t’a vu naître, rappelle-toi la saveur de chaque fruit, de chaque plante. Ne trouves-tu pas que tu as profité d’un destin fabuleux ? Rappelles-toi des couleurs, des odeurs, des saveurs de tous ces fruits mûrs que tu as mangés et laisses ton âme regarder. Laisse ton âme contempler comme l’offre était grande.

La table était richement dressée ! Un vrai festin ! Et tu ne t’es jamais demandé d’où cela venait ?

Quelqu’un avait mis la table pour toi ! »

 

Laissons une minute notre chenille pour recevoir la parole de pardon et d’amour que Dieu nous adresse…

 

Annonce de la grâce :

Dieu pose sur nous un regard d’amour, un regard de Père, qui ne condamne pas mais qui pardonne et bénit.

4 enfants viennent enlever les panneaux « j’ai faim » et « je veux »

4 enfants viennent accrocher les panneaux « Dieu nous aime » et « Dieu bénit »

 

Répons : Arc-en-ciel 167

 

 

Célébration : Ecouter la suite de l’histoire et ouvrir la Bible

Reprenons le fil de notre histoire et laissons le beau papillon jaune continuer :

« – Grande chenille qui a toujours faim, il est temps que ton âme voit la richesse de la création. Laisse-la admirer, s’émerveiller, se délecter, savourer tout cela à loisir. Et alors, elle pourra y voir la bonté et la générosité du Créateur et dire : « Merci Seigneur » Oui, remercie Dieu pour chaque fraise, chaque feuille, chaque miette que tu as pu manger.

      Merci. »

Et oui, ça y est notre petite chenille s’est essayé à dire merci. Elle est tellement étonnée de ce son inhabituel qui sort de sa bouche, qu’elle doit tout de suite ajouter le cri qui lui est tellement familier :

« J’ai faim ! »

Le beau papillon jaune pousse un soupir de découragement, il savait bien que ce ne serait pas si facile. Il faut lui expliquer encore à cette grande chenille qui a toujours faim.

 

Nous allons les laisser discuter, pendant ce temps nous allons voir ce que la Bible nous dit sur ce sujet.

 

Prière d’illumination : Avant d’ouvrir la Bible, prions pour que Dieu ouvre nos cœurs à recevoir sa parole.

Seigneur, tu nous as donné la nourriture pour notre corps. Mais nous avons aussi besoin de nourriture pour notre vie. Accorde-nous ton Esprit pour que ta Parole devienne pain pour notre chemin, pour qu’elle nous nourrisse, nous fortifie, nous apprenne à vivre comme tes enfants.    Amen.

 

Lecture de l’évangile :

Luc 12 / 13 – 21

 

Cantique : Arc-en-ciel 717/1 à 4

 

Célébration : Ecouter la fin de l’histoire et donner pour les autres

Vous vous demandez sûrement où en est notre chenille. Et bien, la chenille qui a toujours faim commence à goûter la bonté de Dieu qui a créé toute chose, qui a dressé le buffet en quelque sorte. Bref notre chenille se familiarise avec ce mot nouveau pour elle : « Merci ».

Mais de temps à autre suite au remerciement, revient cette faim qui la tenaille terriblement : « J’ai faim ! »

En fait les deux cris se succèdent dans sa bouche : « Merci »… « J’ai faim ! »…. « Merci »…….. « J’ai faim ! » ……… « Merci »……………….. « J’ai faim ! » (le temps entre « Merci » et « J’ai faim » doit devenir de plus en plus grand)

Ce n’est pas encore gagné, mais avec l’aide avisée du beau papillon jaune, la chenille qui a toujours faim ouvre peu à peu les yeux et découvre les richesses de la création. Elle pense toujours à nourrir son estomac, mais elle pense aussi à nourrir son âme.

« Merci »………………..  « J’ai faim ! »

 

Peu à peu la chenille qui a toujours faim apprend la reconnaissance. Son âme commence elle aussi à faire le plein de bonnes et belles choses. Elle déborde de reconnaissance et de joie, tout  comme son estomac l’avait fait pendant longtemps.

Et avec chaque « Merci Seigneur ! », l’âme de la chenille qui a toujours faim se régale. Et un jour, sa faim se manifeste une dernière fois : « J’ai faim » et se tait. (silence)

La chenille qui avait toujours faim est enfin rassasiée. Alors, après un dernier remerciement « Merci Seigneur ! », notre chenille s’installe dans son cocon, comme tous ses frères et sœurs chenille avant elle. Et peu après, de ce cocon, sort un magnifique papillon… Sortir le grand papillon

Que Dieu nous donne aussi de découvrir les joies de la reconnaissance et du partage. Pour nous en souvenir, nous transformons notre chenille en papillon.

 

Interlude (On fait passer des paniers contenant les ailes de papillon, chacun se sert et modifie sa chenille : pour cela, on plie les ailes aile droite sur aile gauche, on fait passer le petite rectangle par la fente dans le corps de la chenille et on replie le rectangle à l’arrière de la chenille)

 

Annonce de l’offrande : La chenille qui avait toujours faim a appris la reconnaissance. C’est à notre tour maintenant de nous montrer reconnaissants pour tout ce que nous avons reçu. Et nous allons le faire de deux manières : dans la prière tout à l’heure, et puis tout de suite d’une façon bien concrète en offrant un peu de ce que nous avons pour l’annonce de l’Evangile et la solidarité avec ceux qui ont moins de chance que nous.

4 enfants viennent accrocher les panneaux « merci » et « partage !»

 

Offrande 

 

Prière d’offrande :

Seigneur, reçois favorablement notre offrande : qu’elle soit un signe de notre reconnaissance et de notre engagement pour l’annonce de ton Evangile et la solidarité avec nos frères et nos sœurs. Amen.

 

Célébration : Prier ensemble et se quitter

 

Cantique : Arc-en-ciel 720/1 et 2

 

Prière d’intercession :

Seigneur, aujourd’hui, c’est la fête des récoltes, c’est le dimanche où nous te disons notre reconnaissance pour tous les biens et toutes les joies dont tu nous combles.

 

Seigneur, nous te disons merci pour la nourriture abondante sur notre table. Donne-nous de toujours discerner ton amour dans cette abondance. Apprend-nous la joie du partage.

 

Seigneur, nous te disons merci pour l’affection dont nous sommes entourés, pour nos parents, nos frères et sœurs, nos familles, nos amis. Donne-nous de savoir accueillir et aimer.

 

Seigneur, nous te disons merci pour toute ta création : pour le soleil et la pluie, pour les fleurs sauvages et les légumes du potager, pour les arbres des forêts et les fruits du verger. Apprends-nous à agir avec sagesse et respect pour ne pas détruire ce que tu as créé.

 

Et comme Jésus-Christ l’a enseigné à ses disciples nous te disons :

Notre Père qui est aux cieux,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,

pardonne-nous nos offenses

comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

et ne nous soumets pas à la tentation,

mais délivre-nous du mal,

car c’est à toi qu’appartiennent

le règne, la puissance et la gloire,

pour les siècles des siècles.

Amen.

 

Cantique : Arc-en-ciel 882

 

Envoi :

Ne soyez pas des chenilles insatiables, jamais rassasiées, jamais satisfaites : réjouissez-vous toujours des bontés du Seigneur.

Nourris par l’amour du Seigneur, envolez-vous tels des papillons !

 

Bénédiction : Que le Seigneur vous bénisse et vous garde, aujourd’hui toujours et jusque dans l’éternité. Amen.

Sortie des enfants en cortège : chacun porte (fait voler) un papillon